02/12/2007
En lisant Benoît XVI : "Sauvés par l'espérance"
De quoi nous remettre en question ! Ouvrons le débat entre lecteurs de l'encyclique :
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Chaque catholique peut lire et scruter l’encyclique Spe salvi : accessible à tous, elle parle au cœur autant qu’à l’intelligence. Suivre un maître spirituel de l’envergure du pape Ratzinger donne joie et fierté. Cette lecture nous aide à nous remettre en question. Impossible de résumer un texte aussi riche et aussi dense ; procurez-vous l'encyclique dès qu'elle sera en librairie, et exprimons nos réactions dans ce blog. Par exemple sur ces passages :
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§ 2 – « Apparaît comme caractéristique des chrétiens le fait qu’ils ont un avenir : …ils savent de manière générale que leur vie ne finit pas dans le néant… L’Evangile n’est pas uniquement une communication d’éléments que l’on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie. La porte obscure du temps, de l'avenir, a été ouverte toute grande. Celui qui a l'espérance vit différemment; une vie nouvelle lui a déjà été donnée.
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§ 4 - Si la Lettre aux Hébreux dit que les chrétiens n'ont pas ici-bas une demeure stable, mais qu'ils cherchent la demeure future (cf. He 11, 13-16: Ph 3, 20), cela est tout autre qu'un simple renvoi à une perspective future: la société présente est considérée par les chrétiens comme une société imparfaite; ils appartiennent à une société nouvelle, vers laquelle ils sont en chemin et qui, dans leur pèlerinage, est déjà anticipée.
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§ 7 - …La foi n'est pas seulement une tension personnelle vers les biens qui doivent venir, mais qui sont encore absents : elle nous donne quelque chose. Elle nous donne déjà maintenant quelque chose de la réalité attendue, et la réalité présente constitue pour nous une « preuve » des biens que nous ne voyons pas encore. Elle attire l'avenir dans le présent, au point que le premier n'est plus le pur « pas-encore ». Le fait que cet avenir existe change le présent ; le présent est touché par la réalité future, et ainsi les biens à venir se déversent sur les biens présents et les biens présents sur les biens à venir.
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§ 15 - Cette vision de la « vie bienheureuse » orientée vers la communauté vise en fait quelque chose au delà du monde présent, mais c'est précisément ainsi qu'elle a aussi à voir avec l'édification du monde – en des formes très diverses, selon le contexte historique et les possibilités offertes ou exclues par lui. Au temps d'Augustin, lorsque l'irruption de nouveaux peuples menaçait la cohésion du monde où était donnée une certaine garantie de droit et de vie dans une communauté juridique, il s'agissait de fortifier le fondement véritablement porteur de cette communauté de vie et de paix, afin de pouvoir survivre au milieu des mutations du monde.
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§ 24. La liberté de l'homme est toujours nouvelle et […] doit toujours prendre à nouveau ses décisions. Elles ne sont jamais simplement déjà prises pour nous par d'autres – dans un tel cas, en effet, nous ne serions plus libres. La liberté présuppose que, dans les décisions fondamentales, tout homme, chaque génération, est un nouveau commencement. …Puisque l'homme demeure toujours libre et que sa liberté est également toujours fragile, le règne du bien définitivement consolidé n'existera jamais en ce monde. Celui qui promet le monde meilleur qui durerait irrévocablement pour toujours, fait une fausse promesse; il ignore la liberté humaine. La liberté doit toujours de nouveau être conquise pour le bien. La libre adhésion au bien n'existe jamais simplement en soi. S'il y avait des structures qui fixaient de manière irrévocable une condition du monde déterminée – bonne –, la liberté de l'homme serait niée, et, pour cette raison, ce ne serait en définitive nullement des structures bonnes.
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§ 25. - …Nous devons aussi constater que le christianisme moderne, face aux succès de la science dans la structuration progressive du monde, ne s'était en grande partie concentré que sur l'individu et sur son salut. Par là, il a restreint l'horizon de son espérance et n'a même pas reconnu suffisamment la grandeur de sa tâche, même si ce qu'il a continué à faire pour la formation de l'homme et pour le soin des plus faibles et des personnes qui souffrent reste important.
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§ 28 - . …Je voudrais, dans ce contexte, citer le grand docteur grec de l'Église, saint Maxime le Confesseur (mort en 662), qui tout d'abord exhorte à ne rien placer avant la connaissance et l'amour de Dieu, mais qui ensuite arrive aussitôt à des applications très pratiques: « Qui aime Dieu aime aussi son prochain sans réserve. Bien incapable de garder ses richesses, il les dispense comme Dieu, fournissant à chacun ce dont il a besoin ». De l'amour envers Dieu découle la participation à la justice et à la bonté de Dieu envers autrui; aimer Dieu demande la liberté intérieure face à toute possession et à toutes les choses matérielles: l'amour de Dieu se révèle dans la responsabilité envers autrui.
29. Pour Augustin […], « c'est l'Évangile qui m'effraie » : cette crainte salutaire qui nous empêche de vivre pour nous-mêmes et qui nous pousse à transmettre notre commune espérance. De fait, c'était bien l'intention d'Augustin: dans la situation difficile de l'empire romain, qui menaçait aussi l'Afrique romaine et qui, à la fin de la vie d'Augustin, la détruisit tout à fait, transmettre une espérance – l'espérance qui lui venait de la foi et qui, en totale contradiction avec son tempérament introverti – le rendit capable de participer de façon résolue et avec toutes ses forces à l'édification de la cité. Dans le même chapitre des Confessions, où nous venons de voir le motif décisif de son engagement « pour tous », il écrit: Le Christ « intercède pour nous, sans lui c'est le désespoir. Elles sont nombreuses, ces langueurs, et si fortes! Nombreuses et fortes, mais ton remède est plus grand. En croyant que ton Verbe était beaucoup trop loin de s'unir à l'homme, nous aurions bien pu désespérer de nous, s'il ne s'était fait chair, habitant parmi nous ». En raison de son espérance, Augustin s'est dépensé pour les gens simples et pour sa ville – il a renoncé à sa noblesse spirituelle et il a prêché et agi de façon simple pour les gens simples.
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Relisons le § 15. Il souligne la dimension sociale de l’espérance chrétienne :
- Elle a à voir avec l’édification du monde.
- Cette édification revêt des formes très diverses, selon les possibilités offertes (« ou exclues ») par le contexte historique.
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- En rappelant le rôle d’Augustin, le pape trace la voie : au milieu des « mutations du monde », ne pas se crisper stérilement sur la défense de « garanties » en train de mourir, mais retrouver le « fondement véritablement porteur » de toutes les « communauté(s) de vie et de paix » que la foi chrétienne a engendrées succes-sivement dans l’histoire. Il s’agit de faire naître demain, dans un contexte qui sera sans précédent – et loin des nostalgies –, des communautés neuves au bénéfice de tous.
Ce n’est qu’un avant-goût des réflexions en tous sens que va susciter Spe salvi !* Ouvrons le débat.
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(*) D'une profondeur saisissante : les dévelop-pements sur les temps modernes et l'étiolement de "la foi-espérance chrétienne" ; sur "la vraie physionomie de l'espérance chrétienne" ; sur "la prière comme école d'espérance" ; sur "agir et souffrir comme lieux d'apprentissage de l'espérance"...
00:00 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Benoit XVI, encyclique Spe salvi, catholicisme, christianisme, foi
Commentaires
DEUX PAROLES
> Deux paroles me frappent. Celle où le pape insiste sur le contexte historique et conseille (discrètement mais fermement) de ne pas s'accrocher à la revendication de choses "exclues" par ce contexte ; autrement dit les utopies ne sont pas chrétiennes, qu'elles soient de droite ou de gauche. La Providence nous met dans le monde d'aujourd'hui, pas dans un autre. Et pas pour nous replier dans un donjon de mépris ou de haine camouflée.
Deuxièmement, l'amour de Dieu "se révèle dans (notre) responsabilité envers autrui". C'est la condamnation formelle et totale de l'affreux "je n'ai qu'une âme et je dois la sauver", cette infamie janséniste qui a sabordé le catholicisme en France.
Écrit par : Girolamo | 01/12/2007
ERREURS DE TRADUCTION
> Bonjour,
J'ai, je l'avoue, beaucoup de mal à entrer dans cette encyclique, dont l'argumentation est assez complexe.
Elle porte me semble-t-il sur le contenu de l'espérance (qui est une partie du contenu de la foi), et non sur la vertu d'espérance, qui est, comme le dit le catéchisme de l'Eglise catholique "la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la vie éternelle" (para 1817).
En outre je suis assez stupéfait par le nombre d'erreurs de traduction de la version française. Erreurs "mineures" comme quand "mot" est systématiquement rendu par "parole" (p.ex. au para 9), ou comme quand au début du 8 "plus encore" est rendu par "ultérieurement"! Erreurs plus ennuyeuses quand, comme vers la fin du 9, le sens est carrément changé à propos de "hypostole", où le texte français parle de "s'éloigner de celui qui.." alors que rien de tel ne figure dans les autres versions...
Je m'interroge: y aura-t-il une révision de la version française ?
PL
[ De PP à PL - J'ai constaté comme vous un grand nombre d'italianismes dans cette traduction ; l'un deux va jusqu'au contresens. Je ne doute pas que les éditeurs français fourniront une version plus fiable. Mais, même dans l'état actuel des choses, le lecteur rectifie de lui-même.
L'argumentation est indiscutablement complexe, parce qu'elle porte à la fois :
- sur le contenu théologique de l'espérance chrétienne (il faut en passer par là si l'on veut parler de l'essentiel),
- sur la distorsion que la modernité fait subir à la notion d'espérance,
- et sur le ressourcement de l'espérance dans la prière ! (Donc l'encyclique n'est pas seulement "intellectuelle").
Le sujet a trait à plusieurs enjeux décisifs, ce qui le rend complexe ; mais il n'est pas difficile d'accès. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Philippe Lestang | 02/12/2007
LE DEBAT
> Tout d'abord, merci de proposer un "débat entre lecteurs de l'encyclique" ; des regards croisés sont plus riches qu'une lecture solitaire...
Pour l'instant, je n'en suis qu'à la découverte de ce texte, sensible à l'appel suivant (§22) :
"Une autocritique de l'ère moderne dans un dialogue avec le christianisme et avec sa conception de l'espérance est nécessaire. Dans un tel dialogue, même les chrétiens, dans le contexte de leurs connaissances et de leurs expériences, doivent apprendre de manière renouvelée en quoi consiste véritablement leur espérance, ce qu'ils ont à offrir au monde et ce que, à l'inverse, ils ne peuvent pas offrir. Il convient que, à l'autocritique de l'ère moderne, soit associée aussi une autocritique du christianisme moderne, qui doit toujours de nouveau apprendre à se comprendre lui-même à partir de ses propres racines"
...Invitation à sortir des querelles stériles entre "tradi-" et "progress-" pour aboutir à la véritable actualisation d'un christianisme nourri par ces racines ?
Écrit par : Ren' | 02/12/2007
TRADUCTIONS
> Mgr Kurt Koch mentionne dans son commentaire, un ouvrage de Joseph Ratzinger sur l'Eschatologie, http://www.sbk-ces-cvs.ch/ressourcen/download/20071130122412.pdf. Il estimait qu'il était celui qu'il avait le plus travaillé. Quelqu'un sait-il s'il a été traduit en français? Il semble qu'il soit important pour comprendre sa démarche.
Merci!
"Le professeur Auer venait de réaliser un vieux projet : publier un ouvrage dogmatique en petits fascicules pratiques. A l'instigation de l'éditeur Pustet principalement, il me pria instamment de me rallier au projet comme coauteur. Je lui signalai mon engagement pour le projet Wewel, mais ne pus finalement résister devant son insistance et me chargeai des parties de l'ouvrage de dogmatique que le père Grillmeier devait écrire pour l'éditeur Wewel. Un désaccord survint avec la maison d'édition Wewel ; mais les choses s'arrangèrent. Quoi qu'il en soit, je ne pus réaliser ni l'un ni l'autre. Je réussis seulement à rédiger l'eschatologie pour l'oeuvre dogmatique d'Auer, que je considère comme mon ouvrage le plus travaillé et approfondi. Je tentai d'abord simplement, après l'événement décisif du Concile, de repenser toute ma dogmatique, en retournant aux sources avec un regard neuf, sans perdre de vue les publications en cours. Ainsi, j'eus peu à peu une vue d'ensemble, nourrie des multiples expériences et découvertes auxquelles m'avait confronté mon par-cours théologique. Je me réjouissais de pouvoir dire quelque chose de personnel, de nouveau, qui ait cependant entièrement grandi dans la foi de l'Église ; mais cela ne m'était manifestement pas destiné. A peine avais-je commencé que je fus appelé à une autre tâche. (Mavie. Souvenirs) 136-137"
Écrit par : Dominique | 03/12/2007
ESPERANCE
> Voici comment saint Augustin parle de l’Espérance dans la Cité de Dieu (XIX, 20) :
« Puisque le souverain bien de la cité de Dieu est donc la paix éternelle et parfaite, non celle que traversent les mortels de leur naissance à leur mort, mais celle où demeurent les immortels sans jamais subir le malheur, qui pourra nier que pareille vie soit parfaitement heureuse ? Et, en comparaison, cette vie d’ici-bas, aussi riche soit-elle en biens de l’esprit et du corps et en biens extérieurs, qui pourra la juger autrement que parfaitement malheureuse ? Et pourtant, qui dispose de cette vie de manière à en rapporter l’usage à la fin de l’autre, qu’il aime avec la plus grande ardeur et qu’il espère avec la foi la plus grande, on peut à bon droit le dire heureux, mais plutôt par l’espérance que dans l’expérience. L’expérience sans l’espérance est fausse béatitude, et grande misère. Elle ne fait pas appel en effet aux biens véritables de l’esprit, puisque n’est pas sagesse véritable celle qui, dans les biens qu’elle reconnaît avec prudence, gère avec fermeté, emploie avec modération et répartit avec équité, ne dirige pas son intention vers la fin où Dieu sera tout en tous, dans une éternité assurée et une paix absolue ».
L’expérience sans l’espérance…Oui, Dieu nous en garde !
Écrit par : Sophrone | 03/12/2007
TOUS ?
> "Bavures" de cette traduction française : l'une d'elles pose un problème théologique, en fisant dire à Paul que nous sommes "tous" sauvés par l'espérance, là où l'épître (et les autres traductions de l'encyclique) disent "nous sommes sauvés par l'espérance". C'est comme la traduction française de la consécration eucharistique, qui traduisent "pro multis" par "pour la multitude".
Écrit par : Jean-Paul Haroux | 04/12/2007
@ J.P. HAROUX : ATTENTION
> Il y a cette bizarrerie dans la traduction française, mais ne faisons pas un procès d'intentions. Nous tomberions nous-mêmes dans l'hérésie inverse de celle que nous prétendons discerner. On ne peut nier que Jésus ait offert son sang pour le salut de tous, même s'il est possible qu'un certain nombre (nul homme ne sait combien) refusent consciemment et délibérément ce don et ce salut. Vouloir que le sang du Christ n'ait été offert que pour une certaine partie de l'humanité, ce serait tomber dans une forme ignare de jansénisme, et faire la pire erreur théologique. Je sais que certains "non multi" heureusement) la commettent, par manie identitaire, et en prétendant ainsi combattre le laxisme qui fait l'hérésie inverse. Mais on ne corrige pas le laxisme par le jansénisme.
Écrit par : Marie-Diane Barton | 04/12/2007
> D'autant plus que le laxisme est une réaction contre le jansénisme !
Écrit par : Spe salvi | 04/12/2007
FLORES D'ARCAIS THEÂTRALISE
> Courrier International rapporte l’article suivant, issu de « El Pais » dans lequel Paolo Flores d'Arcais « dénonce la croisade de Benoît XVI »
Le philosophe italien Paolo Flores d'Arcais, rédacteur en chef de la revue MicroMega, s'insurge contre le discours du Pape Benoît XVI dans sa dernière encyclique. "La croisade continue. L'encyclique de Benoît XVI 'Spe salvi', du 30 novembre dernier, ratifie et radicalise l'anathème d'une Eglise catholique contre une modernité coupable de désobéir à Dieu et se précipite à cause de cela dans le désespoir du nihilisme. Tout est dit à présent. Même la démocratie est mensonge si la souveraineté des hommes n'est pas subordonnée à l'impératif de la 'loi naturelle', c'est-à-dire, si la liberté ne coïncide pas avec l'obéissance aux oukases de l'Eglise, unique interprète autorisée de cette loi naturelle et de la volonté de Dieu. La démocratie doit être chrétienne, sinon elle sera inhumaine. Le mystère est finalement résolu. (...) Le Mal, ce sont les Lumières, le projet d'autonomie de l'homme."
AL
[ De PP à AL - Se souvenir que Flores d'Arcais avait débattu avec le cardinal Ratzinger sur la foi et la raison, que leur débat avait été publié à son de trompe par "MicroMega", et que la presse européenne y avait fait largement écho (notamment Le Monde). La radicalisation actuelle de Flores (au moins en paroles) s'expliquerait-elle par une volonté de théâtraliser la confrontation, maintenant que l'interlocuteur est devenu pape ? Je n'en serais pas surpris. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Arnaud de Latrollière | 18/12/2007
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