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18/11/2007

La foi chrétienne n'est pas un parti

C'est une des leçons de l'évangile d'aujourd'hui :


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« Par votre espérance vous obtiendrez la vie ». L’évangile liturgique de ce dimanche est celui où le Christ annonce persécutions, pestes et tremblements de terre : l’environnement se convulsant contre l’homme, et les témoins de la foi « jetés en prison à cause de mon Nom ». Mais, dit-il, « ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage ». Et « mettez-vous dans la tête que vous n’aurez pas à assurer votre défense ; moi-même je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. »

Vous n’aurez pas à assurer votre défense, dit l’évangile. Ne nous prenons pas pour un parti ni un syndicat, ne parlons pas pour nous-mêmes. Ce n’est pas de nous en effet qu’il s’agira – mais de son Nom. Soyons-en simplement les témoins. C’est son langage et sa sagesse qui désarmeront les contradicteurs. Soyons donc des témoins pléniers. Ne diminuons pas le témoignage, en le droitisant ou en le gauchisant pour plaire aux petits camarades athées de droite ou de gauche (dont nous nous sentirions plus proches - étant nous-même de droite ou de gauche -  que de croyants du bord d’en face !).

Si les témoins sont authentiques, ils seront ajustés aux attentes profondes de leurs interlocuteurs : et ceux-ci ne seront plus des adversaires.

Ce n’est pas une utopie. 

C’est ainsi que naissent les conversions.

Elles sont toujours le fruit d’un témoignage, même si souvent le témoin ignore en avoir été un (envers telle personne précise).

Les conseils de cet évangile sont aussi divers dans leurs applications que les vivants auxquels ils s’adressent. En voici peut-être une : cesser de nous poser en victimes acerbes, comme si l’on avait lésé on ne sait quel droit que nous aurions sur la société. Ne pas se laisser réduire au silence, sans doute : mais la foi n’est pas un parti. Elle ne fait pas partie d’une « identité » que nous aurions à « défendre » comme on défend ses manies, son argent ou ses meubles.

La foi est une boussole. Elle nous est confiée pour que nous partagions le cap avec notre prochain. Si  nous transportons sur nous trop de ferraille séculière (insignes, armes, monnaie), notre boussole perdra le nord. Elle indiquera des directions obscures et nous emmènerons le prochain dans le fossé.

Pour se servir d’une boussole, il faut admettre que le nord existe, et qu’il n’y en a qu’un.*

 

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(*) Les postchrétiens trouvent que cette unicité est un « dogme », à rejeter comme « croyance intolérante en une vérité absolue ». Ce sont eux qu’il faut évangéliser d’abord.