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06/11/2007

Origines de l'homme : le discours officiel ne va pas dans le sens des découvertes scientifiques

34e58a0b2109a9e29eec34b9e80c5ce9.jpgCurieuses contradictions :

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< Les colliers de coquillages de la grotte de Taforalt.


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D’un lecteur : « Les discours tenus à la veille de l'ouverture du Muséum d'Histoire Naturelle de Toulouse (après dix ans de fermeture!) annoncent la couleur : sus au créationnisme et à toute référence à la moindre notion de création ; Darwin : quasiment béatifié. Une nature divinisée dont l'homme n'est qu'un élément jugé nocif… »

Ce lecteur peut-il nous donner des extraits des discours ? Il est crucial de dépister les raisons profondes pour lesquelles l'idéologie officielle fait la guerre non seulement au « création-nisme » (idéologie texane anti-scientifique), mais à la simple notion de création, qui ne contredit pas les sciences et qui s’exprime aussi dans des hypothèses évolutionnistes...

Ce discours officiel anti-biblique (dont l’origine est à élucider) est  d’une  virulence  que  l’état  des connaissances met en porte-à-faux. Les découvertes récentes amènent à conclure que l’apparition du langage symbolique et de la pensée est deux fois plus ancien (+ de 80 000 ans) qu’on ne le disait (40 000 ans) : des traditions symboliques existaient déjà il y a  82 000 ans ! On lit par exemple sur le site hominides.com* le compte-rendu suivant :

 

<<  La découverte de petits coquillages marins perforés, dans la grotte des Pigeons à Taforalt (Maroc oriental), a mis en évidence une utilisation plus ancienne que prévu des objets de parure dans le nord de l'Afrique. Datant de 82 000 ans, ces ornements figurent parmi les plus anciens au monde. Sachant que ces objets sont, avec l'art, les sépultures et l'utilisation de pigments, parmi les indices les plus concluants de l'acquisition d'une pensée symbolique et de capacités cognitives modernes, cette étude amène les chercheurs à réviser leurs thèses sur l'origine de l'homme moderne. Publiée dans la revue PNAS le 4 juin, elle a été menée par une équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs du CNRS, en collaboration avec des scientifiques marocains, britanniques, australiens et allemands.

Bien longtemps, il a été admis que les plus anciennes parures, alors datées autour de 40 000 ans, provenaient d'Europe et du Proche-Orient. Mais, depuis la découverte, en Afrique du Sud, de parures et d'ocres gravées âgés de 75 000 ans, cette idée est remise en cause. Surtout avec la mise au jour récente au Maroc, de parures remontant à de plus de 80 000 ans. Ces découvertes sont autant d'indices d'une culture matérielle symbolique beaucoup plus ancienne en Afrique qu'en Europe.

Datées de 82 000 ans, les parures exhumées par les archéologues dans la grotte des Pigeons à Taforalt (nord-est du Maroc) sont composées de 13 coquillages appartenant à l'espèce Nassarius gibbosulus. Délibérément perforés, ces objets sont encore, pour certains, recouverts d'ocre rouge. Ils ont été découverts dans des restes de foyers, associés à d'abondantes traces d'activité humaine, sous la forme d'outils lithiques et d'ossements d'animaux (1). Ces mollusques proviennent d'une séquence stratigraphique (2) formée de sédiments cendreux. Sa datation, opérée de manière indépendante par deux laboratoires employant quatre techniques différentes, a confirmé un âge de 82 000 ans.

Sous la direction d'Abdeljalil Bouzouggar, chercheur à l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP, Maroc) et de Nick Barton de l'Université britannique d'Oxford, une équipe multidisciplinaire mène une étude approfondie de ce site depuis cinq ans. Ont été particulièrement impliqués dans l'étude de ces coquillages, deux chercheurs CNRS, Marian Vanhaeren et Francesco d'Errico, appartenant respectivement aux unités "De la préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie" (PACEA, CNRS / Université Bordeaux 1 / INRAP / Ministère de la Culture et de la Communication) et "Archéologies et sciences de l'Antiquité" (ArScAn, CNRS / Ministère de la Culture et de la Communication / Universités Paris 1 et 10). Ils ont ainsi révélé que les coquillages avaient été ramassés morts, sur les plages marocaines, qui, à cette époque, étaient situées à plus de 40 km de la grotte des Pigeons. Tenant compte de l'éloignement de la côte à cette période et de la comparaison avec les altérations naturelles de coquillages de la même espèce échoués sur les plages actuelles, les deux scientifiques en ont déduit que l'homme préhistorique avait choisi, transporté et très probablement perforé puis coloré en rouge ces coquillages pour une utilisation symbolique. De plus, certains coquillages montrent des traces d'usure, ce qui suggère qu'ils étaient durablement employés comme parure : ils étaient très certainement suspendus en colliers ou en bracelets ou bien cousus sur des vêtements.

Remarquant que ces parures appartiennent à la même espèce de coquillages et portent le même type de perforation que celles issues des sites paléolithiques de Skhul en Israël (3) et de Oued Djebbana en Algérie (4), Marian Vanhaeren et Francesco d'Errico confirment ainsi la validité de ces deux découvertes. Tout semble donc indiquer qu'il y a 80 000 ans, les populations de la Méditerranée orientale et méridionale partageaient les mêmes traditions symboliques. D'autres sites marocains, encore inédits, confirmeraient l'utilisation des Nassarius gibbosulus à cette époque.

Par ailleurs, les deux chercheurs observent une différence remarquable entre les plus anciennes parures d'Afrique et du Proche-Orient d'une part, et de l'Eurasie d'autre part. Au contraire de l'Afrique et du Proche-Orient où ne figurent qu'un ou deux types de coquillages, en Eurasie, dès le début du Paléolithique supérieur, ces objets sont caractérisés par des dizaines, voire des centaines de types différents. >>

 

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Le soir du 3 novembre, sur Arte, la chercheuse française Chantal Jègues-Wolkiewiez (ayant travaillé sur un échantillon de 135 grottes à fresques préhistoriques) démontrait que la plupart de ces grottes semblent avoir été choisies « à cause de l’orientation de leur entrée par rapport aux solstices et aux équinoxes ». Elle expliquait les indices permettant de voir des allégories stellaires dans certaines des fresques de Lascaux (20 000 ans). La chercheuse  présentait aussi un calendrier lunaire gravé sur os, découvert dans la grotte de Sergeac (35 000 ans), et décrivant les phases de la lune avec une précision qui recoupe les observations faites aujourd’hui sur le même site avec les moyens modernes. Cette naissance très ancienne de l’observation astronomique, processus intellectuel prenant sa source dans la nuit des temps, est un signe supplémentaire de la précocité du développement de la pensée humaine. Jusqu’où devra-t-on faire reculer sa date de naissance ?

 

D’où l’hilarité du spectateur d’Arte, le soir du 4 novembre, devant le film diffusé vingt-quatre heures après  l’émission sur Lascaux !  C’était  La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud (1981), qui se passe dans une « préhistoire » confuse, et où l’on voit des homo sapiens se quereller avec des cris et des mimiques de chimpanzés. Ca, c’est le discours officiel dominant. Il ne va pas dans le sens des découvertes scientifiques.

 

 

 

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(*)  www.hominides.com/html/actualites/collier-coquillage-82000-ans-maroc-0045.html

 

 

Commentaires

DAUBE

> Même avis que vous sur le Annaud. Quelle daube ! Et dire que la présentatrice l'a annoncé comme "un monument" ! Monument de primarité "darwiniquement correcte", mélangeant toutes les époques et mélangeant préhistoire et idéologie moderne. Il est vrai que la sommité Coppens en fait autant dans cinquante villes de France par an, alors si l'exemple vient de haut...

Écrit par : Onk | 10/11/2007

PAS DAUBE

> Et le début de "2001, l'Odyssée de l'espace" de Kubrick (ce soir sur Arte), qui reconstitue l'humanité préhistorique, c'est aussi de la daube ? A cette époque, un livre comme "L'Agression" de Konrad Lorenz était très influent. Ce n'est pas parce que ces idées sont partiellement infirmées que les oeuvres qui s'en inspirent sont des navets. Annaud n'a peut-être pas le génie de Kubrick mais on peut voir son film comme une illustration du péché originel. Voilà ce que devient l'homme une fois qu'il a été chassé du paradis. C'est à peu près à la même époque que Caïn a commis le premier meurtre de l'histoire.

Sébastien


[ De PP à S. - Je parle de daube parce que, franchement, du point de vue cinéma, "La Guerre du feu" est un colossal navet - à moin point de vue. (vous êtes libre de ne pas le partager).
Quant à savoir si l'on peut y voir un effet du péché originel... Sans vouloir parler de moi, je peux vous dire que j'étais présent sur le tournage de la "Guerre du feu" dans l'Ontario, et que j'ai discuté du film avec Annaud. Je vous certifie que l'idée du péché originel ne l'effleurait pas ! On en a eu quelques confirmations par la suite, cf "Le Nom de la rose". Pour ne rien dire de "Minor". ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Sébastien | 12/11/2007

PAS UN MYSTERE

> La virulence des discours pro-Darwin et anti-création prend sa source dans la violente hostilité que manifeste notre société à l'égard du christianisme. Ce n'est donc pas un mystère.

Écrit par : Ysengrin | 12/11/2007

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