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05/11/2007

Les jeunes prêtres français en 2007 : une enquête du « Monde »

ac035c51272d3cfdab97d81dc288ed2d.jpg...plutôt exacte dans l'ensemble :


 

Article « Les nouveaux hussards de l’Eglise », dans Le Monde du 4 novembre : à lire sur

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-974186@...

 

Inhabituellement (par rapport aux schémas du Monde dans ce domaine), l’enquête de Stéphanie Le Bars prend acte de la réalité, sociologique et psychologique, du nouveau clergé français. Ce qu’elle perçoit mal est sa réalité spirituelle. Témoin ce passage :

<< Ce refuge dans le spirituel et le sacré interpelle des anciens, enclins à y voir un signe de rejet de la société. Il ne satisfait pas non plus tous les jeunes. "C'est vrai que la tendance chez certains est de se dire ‘mon boulot, c'est le cultuel et les sacrements ; le reste, c'est bon pour les laïcs’ ", regrette Pierre-Yves Boyer, un "enfant de Vatican II" soucieux de célébrer une messe "participative". >>

Ce propos ressemble au discours conservateur et stéréotypé que les médias opposent – depuis l’époque Jean-Paul II – aux nouveaux courants de l’Eglise.  Le conservatisme de ce stéréotype réside dans :

a)  la perpétuelle et fausse invocation de Vatican II*,

b)   le  perpétuel  réflexe  consistant  à  défendre la société actuelle, et à disqualifier ceux qui oseraient souhaiter autre chose ;

c)  la formule désobligeante (« refuge ») perpétuellement accolée  au rôle sacramentel du prêtre. Ce rôle étant le cœur de la vie chrétienne, le mot « refuge » employé en ce sens** est une falsification.

Cela dit, l'article contient un certain nombre d’observations exactes.

 

_____

(*)  fausse : parce que les orientations liturgiques et ecclésiologiques du concile n’étaient pas appliquées par les vieux amis du Monde. En revanche, elles le sont par les  jeunes prêtres d’aujourd’hui ! Ajoutons que le terme de "messe participative" est un mot creux : toute messe dans la forme ordinaire du rite romain est "participative", y compris celle que célèbrent les jeunes prêtres !

(**)  "Refuge", au sens où l'emploient les journaux, est synonyme de : "repli identitaire", "frilosité" et "rejet de la société". L'idée reçue est que la primauté de la contemplation serait une "fuite" et un "enfermement" : idée fausse mais très répandue. C'est pour cela que l'article en question n'arrive pas vraiment à percevoir l'identité sacerdotale, qui est à la fois enracinement et ouverture. Plus l'enracinement (dans le Christ) est profond, plus l'ouverture aux autres est grande. C'est le B-A BA de la spiritualité catholique. Et c'est ce que les journalistes ont le plus de mal à discerner.

 

Commentaires

GRAND-MESSE

> A rapprocher de cette phrase vertigineuse entendue à France Info avant-hier :
"L'assemblée de Lourdes est en quelque sorte la grand-messe des évêques de France".
La malheureuse journaliste avait l'air de croire que "grand-messe" est un terme du vocabulaire politique, et l'appliquait ("en quelque sorte" à une réunion d'évêques !!

Écrit par : girolamo | 04/11/2007

HOLLANDE

> ... Donc cet article devrait nous réjouir, plutôt que d'aller pleurnicher dans notre coin ainsi que nous y convie la journaliste du monde!

Une question : Qu'en est-il de la situation en Hollande? M. Plunkett, vous prévoyiez un schisme dans ce pays; croyez-vous que celui-ci, s'il doit avoir lieu, aura des répercussions profondes? ou bien ne rencontrera-t-il d'adhérents que leurs promoteurs, heureusement vieillissants ?

Le titre de l'article du Monde serait à ajouter au bêtisier des journalistes : " Les nouveaux hussards de l’Eglise". Staline savait déjà pourtant que l'Eglise n'a pas de divisions. En quoi nos prêtres lui font-ils peur? Sans doute quelque fantasme inavoué..

Blaise


[De PP à B. - "Hussards" : je pense plutôt à une allusion aux "hussards noirs de la République" : les jeunes prêtres comparés aux jeunes instituteurs d'autrefois. C'est une comparaison boîteuse, mais non polémique.
"Schisme" : je ne crois pas du tout à un schisme déclaré, qui ne serait ni dans les moeurs actuelles, ni dans les intérêts du clergé postchrétien néerlandais (ces gens veulent garder leur job tout en professant des idées contraires à celles de l'institution qui les emploie). Le schisme aujourd'hui revêt des formes très floues, donc très difficiles à situer et à soigner... Nous sommes à l'époque du n'importe quoi généralisé, où une bonne dame peut dire : "je vais à la messe mais j'ai laissé tomber tous ces dogmes" (verbatim, entendu au salon du livre de Montaigu). La seule chose à faire est de suivre les directives de Benoît XVI : mettre toujours mieux en lumière le sens de la liturgie, et amener ainsi les esprits à se re-situer. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Blaise | 05/11/2007

IL Y A REFUGE ET REFUGE

> Seigneur, Tu as été pour nous un refuge, d'âge en âge. (Psaume 90)

Christine


[ De PP à C. - Certes. Mais n'imaginez pas que c'est en ce sens que Le Monde parle de "refuge"... Pour tenir compte de votre érudite observation, j'ai ajouté une note en pied. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Christine | 05/11/2007

FACTICE

> Il me semble que l'article du "Monde" oppose de façon un peu factice deux "types" de prêtres... ceux attachés au principe d'identité et eux attachés au principe d'ouverture...
Pour avoir connu le Père Pierre-Yves Boyer, cité dans l'article et dans votre commentaire, je peux vous assurer que ce jeune prêtre, si réservé soit-il par rapport à tout repli identitaire, prend grand soin de la qualité de la liturgie !

Écrit par : Michel de Guibert | 10/11/2007

Les commentaires sont fermés.