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26/09/2007

La raison et la foi : pas ennemies mais complémentaires !

…malgré les amputeurs postchrétiens :


 

<<  Les participants à la rencontre européenne des responsables de la pastorale universitaire, organisée par le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) à Zagreb, ont souligné « l’urgence de redécouvrir le mystère de la personne de Jésus comme source de compréhension du mystère de l’homme ». Interrogé par Zenit sur les résultats de la rencontre de Zagreb, le secrétaire de la commission universitaire du CCEE, Mgr Lorenzo Leuzzi, a expliqué que « l’Eglise en Europe souhaite offrir des propositions pastorales et culturelles qui soient en mesure d’entretenir ce dialogue entre foi et raison qui, au fil des siècles, a rendu possible non seulement la naissance de l’Université, ex corde Ecclesiae, mais qui a joué un rôle décisif pour le développement de la culture européenne ».

Mgr Leuzzi a précisé que les responsables nationaux réunis à Zagreb ont suivi les lignes directrices indiquées par Benoît XVI et le cardinal Bertone. « Ces indications, a souligné le secrétaire de la commission, sont une exhortation à assumer avec courage les défis du renouvellement de l’institution universitaire et à promouvoir des propositions adéquates pour construire en Europe un nouvel humanisme ». Mgr Leuzzi a précisé que des groupes de travail, divisés par zones géographiques, « est apparue l’urgence de redécouvrir le mystère de la personne de Jésus comme source de compréhension du mystère de l’homme et une ouverture vers de nouveaux espaces et horizons de rationalité comme le suggère le magistère de Benoît XVI ». >>

 

 

Commentaire -  J’en reviens aux affirmations de Damien dans son message (sous la note Cathophobie du 24.09) et, vingt-quatre heures plus tôt, dans notre discussion à Nancy.  Le procès fait à la rationalité « grecque » au nom des « sources bibliques » mutile ces sources elles-mêmes. Cette mauvaise action est l’œuvre de gens qui sont exégètes « à peu près comme je suis danseuse de l’Opéra », selon le mot d’un archevêque en 1989 à propos d’un manifeste de pseudo-théologiens. Louis Bouyer citait ce mot en préface de la réédition de son Dictionnaire théologique (Desclée 1990). On trouve dans ce manuel, à l’article Raison, les considérations suivantes :

 

<< A la suite de saint Paul (cf. Rom. 1, 18 ss.), l’Eglise a toujours fermement maintenu la possibilité qui subsiste, pour la raison humaine réfléchissant sur les données de l’expérience, de parvenir à la croyance en un Dieu créateur, ainsi qu’au discernement des obligations morales fondamentales qui s’imposent à tout homme. (Voir en particulier les affirmations du concile Vatican I, au début de son chapitre sur la révélation, Session III, décret de Fide catholica). L’Eglise enseigne encore que la raison peut démontrer les fondements de la foi, cependant qu’illuminée par celle-ci elle peut atteindre à une certaine intelligence fructueuse  de ses mystères, encore que ceux-ci excèdent toujours l’intelligence créée…  Ces déclarations et définitions du concile du Vatican sont dans la ligne constante de la tradition, qui s’est toujours opposée à une dépréciation indue de la raison humaine, comme on la trouve dans l’antiquité chez un Tertullien, ou à l’époque de la Réforme chez Luther. Agir autrement serait être infidèle à l’Ecriture elle-même, qui, notamment dans les écrits dits de Sagesse, a incorporé à la révélation les produits les plus sains de l’intelligence humaine, les rectifiant mais aussi les confirmant de ce fait. Ce serait également aller à l’encontre de l’affirmation du prologue de saint Jean que la Parole de Dieu faite chair est le Verbe* qui éclaire tout homme (Jn,1,9). Voir sur tout ceci saint Thomas, Sum. Theol., 1a, q.1 et 12, ainsi que tout le début du Contra Gentiles.>>

 

___

(*)   Sur  la  notion  de  Verbe,  Louis  Bouyer  ajoute : << Ce mot en est venu à désigner la Parole divine quand il s’agit de sa plénitude personnelle, c’est-à-dire du Fils éternel de Dieu. La notion que différentes philosophies antiques, soit le stoïcisme soit le néo-platonisme, s’étaient faites d’un Logos ou Verbum intermédiaire entre Dieu dans sa transcendance et le monde (soit qu’il s’agît dans le premier cas d’une sorte de feu subtil communiquant la vie à tout l’univers, soit, dans le second, plutôt d’un exemplaire divin, voire d’un modèle s’imprimant sur la matière pour lui donner forme), a coloré, depuis les Pères apologistes, les essais de théologie chrétienne du Verbe divin. Il semble que le quatrième évangéliste ait fait lui-même plus ou moins appel aux notions de ce genre que pouvaient avoir ses auditeurs, mais sans que sa propre conception, toute biblique de substance, en ait été influencée vraiment. Il n’en sera pas ainsi pour les premiers Pères, comme saint Justin en particulier, ou pour Origène. Bien qu’ils s’en défendent plus ou moins bien, il en résultera chez eux une certaine tendance à réduire le Verbe à un simple rôle d’instrument dans la création ou dans le salut de celle-ci.  L’hérésie arienne ne fera que développer  la logique de cette tendance, en réduisant  en fait à peu près complètement le Verbe chrétien  à ce que les philosophies païennes avaient pu arriver à concevoir du Logos. Ce sera la tâche de saint Athanase et du groupe des théologiens dits cappadociens, de rétablir, sur la base de l’Ecriture éclairée par toute la tradition primitive, la pleine divinité du Verbe. Ils montreront comment son rôle créateur et sauveur n’est qu’un prolongement, en quelque sorte, de son existence éternelle en Dieu « auprès du Père », selon le mot du prologue de Jean. >>

 

 

Commentaires

> Un grand merci pour cet article enthousiasmant, sur un sujet qui m'est cher et que je traite abondamment sur mon Blog.

Cf. http://totus-tuus.over-blog.com/article-12406434.html

Écrit par : Matthieu Boucart | 26/09/2007

> Désolé de ne pas trouver l´article dans la traduction française. Mais il me semble intéresant pour enrichir votre débat.

http://www.zenit.org/article-22687?l=spanish

Écrit par : j.a.varela | 26/09/2007

LOGOS

> Notre pape le disait si bien à Ratisbonne: la foi catholique, notre religion est celle du Logos. Ce discours prophétique, qui restera dans les manuels d'histoire, montre bien que l'Occident risque de perdre la tête. La foi est raisonnable et la raison est attrophiée si elle perd la dimension de la foi. C'est en partie la Réforme protestante qui a trop mis l'accent sur la Bible et rejeté sans raisons l'apport grec.

Écrit par : Abbé Dominique Rimaz | 26/09/2007

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