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10/09/2007

Ecologie et christianisme : nier le rôle de la course au profit dans la dégradation de l’environnement, ce n’est pas catholique

29fe3a6194129e60ee467c69d7078a18.jpgL'homélie papale du 9 septembre dit avec netteté que des interventions humaines menacent la création. Le 2 septembre, le pape indiquait que la nature et la terre étaient menacées. Le déréglement de l'économique est le ressort de cette menace, comme le disent toutes les encycliques sociales. Il n'y a donc rien d'anticatholique à critiquer ce déréglement et à proposer des alternatives, contrairement à ce que croit une bien-pensance aberrante :


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-  Le 9 septembre, dans son homélie à la cathédrale de Vienne, le pape a évoqué à nouveau la nécessité de défendre l’environnement,  en désignant « les interventions humaines »* comme la cause des dangers menaçant la création…  Ce thème devient récurrent dans ses discours. Sachant que cet homme ne parle qu’avec précision, et que ses paroles impliquent toujours un chantier de réflexion, il faut prévoir la parution à terme d’un document du Saint-Siège dans le domaine de l’écologie. Cette mise au point aidera les catholiques à se nettoyer l'esprit, et à se libérer des campagnes des divers lobbies qui s’affrontent.  Désormais les choses sont claires : nier la responsabilité humaine (donc le rôle de la course au profit) dans la dégradation de l’environnement, revient à donner tort au(x) pape(s). Il suffisait d'ailleurs de consulter les encycliques sociales pour s'en convaincre.

 

 

- C’est dans ce contexte que Benoît XVI a souligné (au cours de la même homélie) le rôle vital du dimanche pour les croyants : « à une époque où, à cause de nos interventions humaines, la création semble exposée à de multiples dangers », « il faut retrouver le sens du dimanche qui commémore la création du monde par Dieu »,  a souligné le chef de l’Eglise catholique.  Création du monde... L'homme et la nature. l'homme intronisé responsable de la nature.

 

 

Radio Vatican : « Benoît XVI a quitté l'Autriche au terme d'un voyage de 3 jours dont le motif principal était le 850ème anniversaire du sanctuaire de Mariazell. Un voyage au cours duquel le Pape a appelé l’Europe à ne pas perdre ses racines chrétiennes et à jouer un rôle actif dans le monde. Une Europe dont il a loué le modèle social mais qui risque de devenir un vieux continent sur le plan spirituel. Et dans ce pays où l’Eglise a connu une crise douloureuse, il a rappelé au clergé et aux personnes consacrées la valeur de leur engagement. Avant de partir, le Saint Père a loué le volontariat autrichien. En partant, le Pape a appelé les Autrichiens à favoriser la pénétration dans les institutions européennes des valeurs traditionnelles du continent, profondément marquées par la foi chrétienne. »

 

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(*)  Par "interventions humaines", Benoît XVI et ses prédécesseurs désignent non seulement les dérives de la biotechnologie (qui ne sont qu'un aspect du problème), mais l'ensemble de l'activité économique déréglée, mue exclusi-vement par la course au profit. Voir notamment l'homélie du 2 septembre dernier à Lorette. [Ce blog, note du 3.09].

 

 

Commentaires

Je reçois des messages m'expliquant (au nom du catholicisme) que le pape ne peut pas penser ce qu'il a dit à Vienne, et que prendre ses paroles au sérieux reviendrait à "déformer ses propos".
Cette façon de biaiser est coutumière aux bien-pensants. Leurs messages ne sont pas mis en ligne sur ce blog, qui n'est pas fait pour entretenir la confusion des valeurs.

Écrit par : P.P. | 10/09/2007

ANGOISSES METAPHYSIQUES

> C'est quel genre de rigolos ? Les pro-Bush de la rive droite ? Leurs pères en 1947 devaient ressembler à ces personnages d'un roman de Nimier "à qui les nationalisations donnaient des angoisses métaphysiques".
Comme disait la chanson :
"Esos burgueses, asaz egoistas
Que asi desprecian a la humanidad..."

Écrit par : girolamo | 10/09/2007

"nier le rôle de la course au profit dans la dégradation de l’environnement, c’est contredire le pape !"

@ PP : Je partage tout à fait le point de vue du pape sur ce point (et sur d'autres aussi, d'ailleurs !). Toutefois, il me semble qu'il est tout à fait possible - tout en étant un excellent chrétien - de ne pas être d'accord sur des questions qui ne relèvent ni de la foi ni des moeurs, seuls points où le pape est infaillible (et dans certaines conditions bien définies, il me semble).

Flore


[De PP à F. - Les catholiques sont censés adhérer aussi à l'enseignement social de l'Eglise, dont fait partie le problème des relations homme-nature. Lorsque je note que le pape a parlé nettement dans ce domaine, c'est simplement pour souligner qu'il y aurait de l'incohérence à se dire catholique (voire super-papiste) en théorie, et à préférer en pratique nos petites opinions partisanes à l'enseignement du pape...
Réduire le catholicisme au fait de ne suivre "que" les grandes définitions dogmatiques, ce serait se séparer du message social catholique. Et ce serait une curieuse attitude. Il en existe pourtant - actuellement - des exemples.]

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Écrit par : Flore | 10/09/2007

TRIBUS

> C'est vrai que les plus "intransigeants rigoureux" en principe, boycottent en réalité toute une partie des enseignements de l'Eglise : tout ce qui ne leur plaît pas à eux, pour des raisons politiques ou autres. On voit ça dans le domaine du social, des migrants, des prisons, et dans celui du climat. Il y a des gens aujourd'hui qui entrent en transes quand on leur parle du réchauffement : c'est eux et eux seuls qui ont raison, et si le pape en parlait ils donneraient tort au pape. Et ils se disent quand même catholiques. Et nier la possibilité du réchauffement leur paraît un combat prioritaire, parce que X ou Y (pas cathos du tout d'ailleurs) militent dans ce sens et que ce sont des vieux camarades. Esprit de tribu.

Écrit par : Michel Cousserand | 10/09/2007

A l'anonyme mlk - Je vous ai prévenu : pas d'injures dans les commentaires. Et accuser de "fidéisme" les gens qui suivent la doctrine sociale, c'est un peu gros. Comme d'invoquer Fides et Ratio pour faire litière des enseignements sociaux de Jean-Paul II... Retournez plutôt lire le Financial Times et laissez-nous en paix. L'incident est clos.

ps/ où avez-vous lu le mot "réchauffement" dans ma note ? Ce sujet paraît vous obséder et se substituer à tout. C'est bien le problème de votre tendance...]

Écrit par : P.P. | 10/09/2007

LAMENTABLE

> Les "bien-pensants" dont vous parlez, quand on discute d'économie ou de social avec eux, on découvre qu'ils rejettent totalement la pensée de l'Eglise dans ces domaines. Pour eux, les curés sont leurs druides pour bénir leurs petites activités familiales. Mais la religion s'arrête sur le seuil des salles de marchés. Là c'est le vrai temple. Là sont les choses sérieuses. Lamentable.
Mais pathétique, de voir une autre variante de cathos (plutôt tradis, généralement pas riches et pas diplômés de Harvard Business School) se faire les agents de protection des salles de marchés, en croyant mener un combat pour les valeurs chrétiennes. Dans quel monde ils croient vivre ?

Écrit par : Michel Cousserand | 10/09/2007

NON-PENSANCE ?

> Le nouveau paganisme drapé d'écologie met en cause le christianisme comme une source de destruction du lien avec la nature (cf. l'argumentaire autour du film Minos).
Participer sans limitation au débat sur une consommation et un développement économique raisonné n'interdit pas de ferrailler avec cette idéologie très virulente voire totalitaire puisqu'elle prétend régenter tous les aspects de notre vie. Négliger cela serait ignorer l'une des plus grandes menaces que le XXI ème siècle fait peser sur les libertés individuelles.
Sachons gré au pape d'avoir exprimé par ces mots que cette question est un gigantesque défi pour l'Eglise, et l'occasion de redorer son blason, à condition de ne point tomber dans une sensiblerie ou une non-pensance de l'immédiat qui sied mieux à TF1 qu'à l'Eglise.

le conservateur


[De PP au C. - Je crois qu'on peut se fier à Josef Ratzinger pour éviter la "non-pensance de l'immédiat".]

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Écrit par : le conservateur | 10/09/2007

PIERRE RABHI

> J'ai découvert avec émotion la personnalité hors normes de Pierre Rabhi, ce samedi matin à l'émission Terre à Terres sur France Culture. Connaissez-vous ses positions ?
Qu'en pensez-vous ?
à découvrir sur son blog :
http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php

Écrit par : escouloubre | 10/09/2007

SERVITEUR OU MAITRE

> L'argent est un bon serviteur mais un mauvais maitre. Une vision axée sur le profit consiste à satisfaire avant tout les égoïsmes, le moi, les instincts, au mépris de l'humain.
La conception financière de l'économie manque de sens et ne semble pas avoir d'avenir véritable. Elle aboutit à satisfaire toujours de moins en moins de personnes tout en en décevant, désespérant et excluant de plus en plus d'autres.
Parce que l'homme ne doit pas être un obstacle ou une victime de l'économie, la doctrine sociale raffermit le caractère sacré de l'homme et de la création pour offrir le moyen d'harmoniser ce que certains considèrent comme inconciliable.
La logique - la compétition - financière aboutit à la situation des riches de Port-au-Prince. A quoi cela rime-t-il d'être riche au milieu de la misère la plus profonde et sur île polluée ? Parce qu'Haïti est dévastée.

Écrit par : Qwyzyx | 10/09/2007

LION, LOUP etc

> Sur un tout autre plan, je me suis fait récemment la réflexion que l'Eglise devrait mettre en avant les saints "écologiquement-correct". Par exemple saint Jérome et son lion, ou bien saint François.

Écrit par : le conservateur | 10/09/2007

> Il me semble que Jean-Paul II avait déclaré saint François patron de l'écologie et des écologistes.
L'argent est un outil qui sert à permettre la redistribution des richesses de façon pratique. Mais il devient un danger quand il devient un outil de pouvoir attirant tous ceux que l'orgueil pousse a acquérir plus de pouvoir jusqu'à en quitter le réel.

Écrit par : vf | 10/09/2007

QUI ?

> Vous écrivez : "Il n'y a donc rien d'anticatholique à critiquer ce déréglement et à proposer des alternatives, contrairement à ce que croit une bien-pensance aberrante". Peut-on savoir quels sont ces catholiques qui font preuve d'une bien-pensance aberrante ?

treu

[De PP à T. - Pour tomber dans la polémique ad personam ? Non. S'en prendre aux gens n'est jamais bon. Contentons-nous d'essayer d'y voir clair.]

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Écrit par : treu | 10/09/2007

DIFFFICILE

> "rechauffement, montée des eaux..." j'ai rarement eu aussi froid que cet été ! et, comme le dit mon fils de 8 ans, lorsque le glaçon fond dans le verre, l'eau ne déborde pas...
Vive le Pape, vive l'enseignement sociale de l'Eglise, réflechissons, discutons, il est indéniable que l'homme soit responsable de tout cela mais l'homme n'est pas Dieu et seul Dieu aura le dernier mot, non?
Nous sommes sans doute en train d'assister à la fin d'un monde et nous ne sommes pas mort ! donc Espérons... et agissons ce qui sera probablement plus difficile.

Écrit par : Benoît | 10/09/2007

DESTRUCTION DES TERRES

> Bonsoir à tous,
Vraiment je suis très heureux que Benoit XVI parle vraiment de l'écologie, car le terrain est de plus plus en plus occupé par tout et n'importe quoi et les chrétiens doivent prendre leur place dans le débat. Avez vous lu la note de Fabrice Nicolino"La faim, la bagnole, le blé et nous" journaliste (à Terre Sauvage et à La Croix), après avoir travaillé pour Politis, Géo, Le Canard Enchaîné, Télérama. Voir le communiqué http://www.liberterre.fr/actualiterres/nicolino.html.
On assiste à un emballement des actions de l'homme qui au nom de la protection de l'environnement et du réchauffement climatique (combat à la mode chez beaucoup d'écologiste),met en oeuvre la plus grande offensive de destruction des terres au profit des biocarburants, agrocarburants bioéthanol et autres sources d'énergie de substition (on parle de nécro-carburant). Ainsi la recherche désordonnée de solutions "miracles" accélère le développement de la famine. Nous ne percevons que les dernières vagues de ce tsunamie écologique à travers l'augmentation du prix des matières agricoles mais les chiffres ont de quoi faire peur. Il y a urgence à se préoccuper de la terre qui nous a été confié pour permettre à chacun de vivre, tout simplement.

Écrit par : jean pierre | 10/09/2007

MERCI renouvelé pour votre blog !

> Ce pape que Dieu nous envoie, a les paroles d'un prophète du Peuple élu. Il voit clair sur le drame de notre monde contemporain : l'homme s'est fait dieu, se prend pour Dieu, et ne voit plus, ou nie farouchement, son état foncier de "créature" aux dépendances multiples sur lesquelles il n'a aucun pouvoir : la mort, le mystère du mal qui l'habite, sa solitude radicale, la guerre avec ses semblables (ses frères), etc... Quand il parle de "progrès", qu'il se glorifie de sa technique, il ne voit même plus que ces mots lui ouvrent un abîme infernal, faute d'en maitriser, congénitalement, la plupart des données.
Benoit XVI, comme Jean-Paul II, redit inlassablement le message de Jésus, le seul qui sauve. Et ils le disent avec la lucidité et le verbe du prophète. Nous pouvons en remercier Dieu sans cesse.

Écrit par : clément | 11/09/2007

CATASTROPHIQUES BIOCARBURANTS

> On risque fort d'avoir des problèmes plus sérieux que le réchauffement climatique si l'on en croit cet article des Echos : http://www.lesechos.fr/info/energie/4611614.htm.
L'agriculture intensive ultra-libérale, qui voit les profits à tirer des marchés que représentent les bio-carburants, crée des problèmes plus vite que l'industrie: destruction des sols, disette et crise alimentaire (voir le cas du Mexique), empoisonnement des nappes phréatiques, et maintenant, les abeilles. Demain, l'humanité?

Écrit par : VF | 11/09/2007

Précision

> L'adresse de Fabrice Nicolino a intégré un point et le lien ne se fait plus, réessayez avec:
http://www.liberterre.fr/actualiterres/nicolino.html

Écrit par : jean pierre | 11/09/2007

LE PAPE ET SON ENSEIGNEMENT

> Excusez-moi, M. de Plunkett, mais est-il juste de lier la personne et le rôle de Benoît XVI avec un rapport sur l’environnement. Lorsque vous affirmez : Désormais les choses sont claires : nier la responsabilité humaine (donc le rôle de la course au profit) dans la dégradation de l’environnement, revient à donner tort au(x) pape(s). Poser des questions sur ce sujet, ou même avoir de sérieux doutes, ne touche pas à sa fonction. Dans son magistère ordinaire, il bénéficie d’une assistance divine pour donner un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs. Une opinion sur une question aussi spécifique et aussi particulière, sur un rapport qui subit nombre de critiques (Qualité des modèles retenus et en raison de la composition de l’équipe responsable) oblige à un peu de prudence. On a reproché en son temps à l’Eglise d’avoir une conception du monde trop attachée à la lettre de l’Ecriture. Rattacher tout le poids de la fonction du Saint-Père à un rapport aussi ponctuel ne me paraît pas juste. Cela ne veut pas dire qu’il faille négliger cette question, au contraire, même si le prix du pain augmente pour les pauvres...

Dominique


[De PP à D. - Je vous comprends mal. De quel rapport parlez-vous ? Ma note sur Vienne et celle sur Lorette n'ont parlé d'aucun rapport... Elles se sont contentées de souligner ce que le pape a dit, deux fois en quelques jours, à propos des dangers qui menacent la création, et du devoir chrétien de protéger celle-ci.
Où voyez-vous un problème ? Niez-vous qu'il y ait des dangers pesant sur l'environnement ? Désapprouvez-vous que le chef de l'Eglise catholique donne des orientations en ce domaine ? Ou même dans le domaine social ? Pensez-vous être mieux informé que lui ? Reprochez-vous quelque chose à ce qu'il a dit ? Expliquez-moi.
Je vous avoue que je suis intrigué par la réticence des catholiques (même "papistes") envers le magistère de l'Eglise... Est-ce l'influence de l'époque ?]

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Écrit par : Dominique | 11/09/2007

ZELOTES ET ZORRO

Questions aux Zélotes de la Vraie Droite :
"croyez-vous que vos Zorro du web, pourfendeurs masqués de complots encore plus masqués, sont plus scientifiques que l'Académie pontificale des sciences (qui, elle, au moins, accepte de se poser des questions) ?"
"Pensez-vous que les salles de marché sont plus compétentes que le pape en matière de justice sociale ?"
Etc. On serait effrayés de la réponse, dans certains cas.

Écrit par : flupke | 11/09/2007

RAPPORT ??

> Votre réponse émaillée de coups de griffes vient très vite. Vous n'êtes pas sans ignorer qu'un célèbre rapport sur le réchauffement climatique est en partie à la base des réactions politiques récentes sur la question écologique, en France comme ailleurs. A Rome on n'y est à coup sûr pas insensible.

http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/onercdocfrancaise.pdf .
Vous avez à cette adresse des interrogations qui ne sont pas que les miennes : http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1791-Rapport-sur-le-climat-:-la-grande-escroquerie-par-Fabrizio-Proietti.html

Comme vous appréciez Benoît XVI, admettez que son intérêt pour la liberté de discussion est une de ses particularités, à témoin l'introduction de son dernier livre.

Dominique


[De PP à D. - Vous tenez à me parler d'un rapport. Bien. Mais permettez-moi de vous dire que ce n'est pas le sujet de ma note : elle ne parlait que de ce qu'a dit le pape. Vous semblez penser que le pape s'est fait influencer par un rapport. Ah ? Pourquoi pensez-vous ça ?

ps/ Question griffe, excusez-moi de rétablir les choses : on m'écrit sous pseudo, je réponds sous mon nom. Je prends mes risques. Les contradicteurs, non. Je ne sais pas qui vous êtes ; vous savez qui je suis.]

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Écrit par : Dominique | 11/09/2007

SI...

> Si le Vatican publiait un document de réflexion climat-sceptique, vous n'auriez pas d'obstacle à suivre sa position, puisque votre analyse ici consiste à être à l'écoute de ce qu'il a dit. En revanche, si le Vatican prenait en considération le réchauffement, ça serait très dur à encaisser pour ceux qui ont tout misé à 300 % dans la croisade climat-sceptique, devenue pour eux un dogme supplémentaire ! Saint Oxyde de Carbone, protégez-nous des embûches du démon gauchiste !

Écrit par : Girolamo | 11/09/2007

> Votre note est intéressante, surtout en ce qu'elle déclenche des réactions qui montrent que le sujet reste mal compris et parfois discutable.

Vous notez bien que le Pape dénonce « les interventions humaines » comme la cause des dangers menaçant la création…
En cela, il me semble qu'il se place dans la droite ligne de l'enseignement social de l'Eglise, lui même directement inspiré des Ecritures : relire à ce titre la Genèse ! Ceux de vos lecteurs qui ont été scouts ou guides se souviendront également de la loi scoute, elle aussi directement inspirée des mêmes sources ! Rien de très nouveau, si ce n'est une actualisation nécessaire face à une situation globalement inquiétante et une forte réaffirmation de la responsabilité de l'homme sur la création que Dieu lui a confiée.

Il faut cependant noter que l'essentiel du discours ambiant a pour thème le réchauffement climatique. Il est clair que ce n'est pas cela dont parle explicitement le Pape dans le discours que vous citez; mais c'est bien de cela que semblent parler vos commentateurs, et là je conçois qu'une discussion puisse avoir lieu. Vous évoquez vous même "les campagnes des divers lobbies qui s'affrontent".

Or, sur ce sujet précis du réchauffement climatique (qui une fois encore est bien plus réduit que ce qu'évoque Benoît XVI), la discussion est et doit être ouverte, car je comprends de nombreuses informations contradictoires qui nous parviennent chaque jour que la question scientifique n'est pas réglée. Existe-t-il ou non un réchauffement, dans quelles proportions et avec quelles nuances, quelle en est la cause et quels sont les moyens, le cas échéant d'y remédier ? Autant de questions sans réponses, sauf celles qu'y apportent les lobbies dont vous parlez, et l'inévitable politiquement correct qui fait que, désormais, on ne cesse de nous parler de la "préservation de la planète" dans toutes les publicités, dans toute la communication des entreprises, dans tous les discours officiels.

Or, discuter de la réalité et des causes d'un phénomène (le réchauffement climatique) n'engage pas la fidélité du catholique à l'enseignement de l'Eglise, dès lors qu'il ne conteste pas, sur le principe, la parole empreinte de bon sens et de tradition évangélique qui appelle l'homme à respecter la création.

Je crois qu'il serait bon de proposer une distinction plus précise entre les divers termes de ce débat, notamment parce qu'il existe un risque de confusion entre les excellents* enseignements du Pape et le charabia écolo-intégriste dont nous sommes gavés chaque jour que Dieu fait ! Ne l'avez vous même pas fait avec votre ouvrage sur les animaux ? Rétablir une saine anthropologie chrétienne ? Cela permettrait de mettre au clair ces questions, et sans doute d'éviter que nombre de catholiques jettent le bébé avec l'eau du bain.


* j'hésite à employer ce qualificatif ! Il introduit une appréciation personnelle que je n'ai pas à porter ! Mais il correspond à ce que je pense, alors...

Edouard


[De PP à E. - Nous sommes bien d'accord. Mais vous abordez la question objectivement, alors qu'un certain nombre de gens "pètent les plombs" dès qu'il s'agit de ce sujet. Soit dans un sens, soit dans un autre, ils ont tout réglé d'avance et ouvrent le feu en rafales à toute occasion...]

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Écrit par : Edouard | 12/09/2007

"Sans plomb"

> Le pape dans son homélie dit "semble" : "A une époque où, à cause de nos interventions humaines, la création semble exposée à de nombreux dangers, nous devrions accueillir consciemment cette dimension du Dimanche également.
Merci de prendre note de cette précision. Le pape fait preuve d'une prudence certaine. Cela ne correspond pas à ce que vous dites : "désignant « les interventions humaines »* comme la cause des dangers menaçant la création… Ceci dit sans vouloir mettre d'huile sur le feu.

Un grand merci pour ce blog très enrichissant!

Jean-Dom


(De PP à JD - C'est le style de courtoisie du langage papal, qui ressemble en cela au langage diplomatique : on enrobe toujours les constats. Mais ce sont bel et bien des constats. La simple présence d'une idée, dans un tel texte, a valeur indicatiive. (Selon son ordre, bien entendu : toutes les questions n'ont pas le même rôle dans la foi). Ne cherchons pas à écarter un propos du pape quand il a été prononcé. Rappelez-vous les discours de Paul VI sur le monde et l'homme, qui firent hurler les traditionalistes il y a trente ans : aujourd'hui ils ont une résonance prophétique.]

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Écrit par : Jean-Dom | 12/09/2007

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