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04/09/2007

Cécilia , l’Etat et l’humanitaire

La presse pipol parisienne est "en état de choc" :


car c’est à la presse régionale (L’Est Républicain de ce mardi) que Cécilia Sarkozy a réservé ses explications sur l’affaire de Tripoli !

Dans cette interview, Cécilia dit n’être allée à Tripoli qu’en tant que « femme et mère ».  Elle ajoute  n’avoir parlé avec Khadafi que de « contreparties  médicales » : formations, médecins, équipements...  Elle précise : « Toute ma vie, j'ai aidé les gens qui souffrent: je ne vais pas changer aujourd'hui. »

Mais les députés s’irritent. Ses 50 heures de négociation en anglais avec Khadafi, l'épouse du chef de l’Etat aurait dû venir leur en parler : à eux, en commission parlementaire, « et non aux journalistes !» 

Où est le problème ?

Ce blog n’a pas de ligne politique*. Gardons-nous d’épiloguer. On peut tout de même se dire que la femme du président de la République n’est pas dans la position de feue la femme du prince de Galles : les dynastes anglais n’ont aucun pouvoir politique, même quand ils deviennent roi ou reine ; si leur conjoint(e) négociait une affaire humanitaire avec un chef d’Etat étranger, personne ne dirait qu’ils engagent la politique du 10, Downing street. Mais Cécilia est l’épouse du numéro 1 de la politique française. (Et quel numéro 1 ! Nicolas Sarkozy est le premier président qui ne se cache pas de gouverner lui-même, en prise directe). Ni elle, ni son époux  ne peuvent donc être surpris des rumeurs déclenchées par sa présence dans une négociation avec un chef d’Etat.

Nous voilà loin des thèmes habituels de ce blog ?  Pas tant que ça. Redéfinir le rôle de l’Etat est l'un des problèmes majeurs de cette époque, médiatique, mondialisée, et où l’humanitaire prend une place croissante. 

Quant à la rivalité entre le Parlement et les salles de rédaction, elle existe dans tous les domaines de « l’actu ». Il y a même une rivalité entre les salles de rédaction et toutes  les institutions, quelles qu’elles soient.

 

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(*) J'en laisse le soin à ceux qui ont, dans ce domaine, des certitudes (chose déconcertante) ou même des allégeances (chose qui dépasse mon entendement).

 

Commentaires

> Rivalités de "hauts parleurs" n'est pas querelle d'être.

Écrit par : Gérald | 04/09/2007

> Répondons enfin à cette question passionnante : Patrice, êtes-vous un chrétien de gauche ? ou un chrétien de droite ? Sachant qu'un chrétien de gauche préfère Georges Marchais à Paul VI, alors qu'un chrétien de droite lui, préfère Giscard à Paul VI, je dirais que vous êtes ... chrétien !

Fab


[De PP à F. - Comment faut-il interpréter l'anachronisme (je suppose voulu) de vos références historiques : Marchais, Giscard, les seventies ?]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Fab | 04/09/2007

> C'est vrai que Nicolas Sarkozy m'appelle très rarement avant de faire quelque chose. Quant a sa femme, n'en parlons pas...

Écrit par : Qwyzyx | 04/09/2007

Pas vraiment un anachronisme :

> les expressions "chrétien de gauche" et "chrétien de droite" sont des seventies. Je suis trop jeune pour avoir connu cette époque et il faut avoir 50 ans bien tassés pour comprendre quoi que ce soit à ses classifications politico-religieuses qui, pour moi, sont des non-sens. Elles ne sont le reflet d'une époque révolue où tout était politique, même la religion.

Les journalistes de cette génération essaient encore de classer le pape, ses cardinaux, ses évêques et ses curés dans des camps politiques, mais sont la plupart du temps bien embêtés : contre la peine de mort ? Ils sont à gauche, progressistes, modernes. Contre le mariage gay ? De droite, réactionnaires, archaîques.

Bien embêtés par cette difficuté de classification, on efface l'une ou l'autre partie de son discours. Ceux à qui on a collé l'étiquette "moderne" n'auront de dépêches d'agences sur leurs déclarations que sur les questions sociales. Les étiquetés réactionnaires n'auront la parole que sur les questions sexuelles. Et on construit ainsi artificiellement une Eglise à l'image souhaitée : avec une gauche et une droite. Car les gens de cette génération ne peuvent concevoir rien d'autre en dehors de la politique.

Mais aujourd'hui, les chrétiens de gauche et les chrétiens de droite n'existent nulle part ailleurs que dans les exposés journalistiques où chez quelques personnes d'un certain âge et dont le compteur est resté bloqué quelque part dans les années 70.

Quand on a été biberonné par Jean-Paul II et Ratzinger, on a bien compris une chose : le rôle du Pape, celui des évêques et des prêtres, ce n'est pas de servir la soupe à Sarkozy ou Royal, de scruter les sondages pour dire ce qui plaît aux gens ou même nous asséner leur opinion personnelle sur tel ou tel sujet : c'est de nous transmettre la parole du Christ ! Et tant pis si cette parole ne rentre pas dans nos catégories politiques habituelles : on la prend entièrement, sans se soucier si tel aspect est de gauche et tel autre est de droite.

Écrit par : Fab | 05/09/2007

Les commentaires sont fermés.