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07/07/2007

Motu proprio : une lettre de l’archevêque de Paris

Le 6 juillet, les curés de paroisse du diocèse de Paris ont reçu de Mgr Vingt-Trois la lettre suivante :




Chers amis,

Depuis bientôt un an, la presse nous annonce la prochaine publication d’un Motu proprio. Elle en donne des versions diverses, au point que nous avons déjà été préparés à le lire avant qu’il ne paraisse. Maintenant nous en avons le texte, et c’est ce texte dont nous devons assurer la réception  par  nous  et  par  tous  les  fidèles. Après les vacances, nous pourrons faire le point plus précisément sur la situation; dès maintenant, je souhaite donc simplement vous proposer quelques clés de lecture et quelques orientations pratiques.

 

1. L’intention du pape - Dans sa lettre d’accompagnement, le pape exprime les raisons positives qui l’ont conduit à publier ce Motu proprio. La première est la volonté de faire progresser la communion de l’Eglise. Il ne s’agit ni de « revenir en arrière », à une pratique préconciliaire, ni de donner des gages à des groupes de pression. Il s’agit de prendre une mesure d’apaisement et d’ouvrir la voie à une plus grande communion entre les chrétiens. Ce serait donc aller à l’encontre de cette intention que d’utiliser ce texte pour rallumer une sorte de guerre liturgique. Nous ne sommes pas dans un conflit entre des rites qui feraient de l’eucharistie un moyen d’opposition ou de division. Nous sommes devant un appel à vivre l’eucharistie comme une expérience de com-munion. C’est donc notre premier objectif pastoral.


2. La règle - Le moyen de faire progresser notre communion sacramentelle est simple. Le pape rappelle, comme le faisait déjà l’exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis, que la « forme normale » ou la « forme ordinaire » de la liturgie eucharistique est celle établie par Paul VI, et confirmée par Jean-Paul II, à la suite du concile, telle que la donne la Présentation générale du Missel romain. La nouveauté est l’élargissement du Motu Proprio de 1988 pour la célébration eucharistique selon le Missel de 1962, désignée comme une « forme extraordinaire » pour bien manifester qu’il ne s’agit pas d’un retour général à la pratique antérieure. Cette possibilité de célébrer selon le Missel de 1962 est élargie à tous les prêtres pour des messes sans participation des fidèles, à des communautés religieuses et à des « groupes stables de paroissiens » qui peuvent en faire la demande à leur curé. Elle peut aussi concerner des demandes particulières pour les sacrements célébrés, soit en latin selon le rituel actuel, soit selon le rituel de 1962.

 

3. L’application - Ces nouvelles mesures seront applicables à compter du 14 septembre 2007. Nous devons donc profiter de ce délai pour réfléchir aux possibilités de sa mise en oeuvre. Mais dès maintenant nous devons donner aux fidèles une information exacte qui corrige les présentations approximatives des journaux. Cette information porte sur trois points :

• Il n’y a aucune mesure générale pour remettre en cause la « forme ordinaire » de la liturgie paroissiale.

• Nous sommes invités à améliorer encore la qualité liturgique de nos célébrations, y compris, quand c’est pastoralement possible, avec des parties latines de l’Ordinaire de la messe.

Les prêtres qui adhèrent à l’usage ancien doivent reconnaître « la valeur et la sainteté » de la messe selon le Missel de Paul VI pour être autorisés à célébrer selon le Missel de 1962.

 

4. Dans le diocèse de Paris - Comme vous le savez, depuis le Motu Proprio de 1988, le diocèse de Paris a institué la célébration selon le Missel de 1962 dans trois lieux : Ste Odile, St Eugène-Ste Cécile, et la Chapelle Notre-Dame du Lys. Ces trois propositions demeurent. A la demande de la Communauté de Notre-Dame du Lys, nous avons cherché une paroisse qui soit à même d’accueillir cette célébration plus largement. Ce sera chose faite à partir du 1er dimanche de l’Avent 2007. Pour assurer la qualité et la vitalité des célébrations selon le Missel de 1962, il me paraît raisonnable de renforcer ces trois lieux de célébration. Si de nouvelles demandes se présentent dans votre paroisse, vous voudrez bien les étudier avec générosité et me faire les suggestions pastorales que vous estimez justes. Je n’ouvrirai pas de paroisses personnelles dans le diocèse de Paris, car j’estime que des fidèles qui demandent la célébration selon le Missel de 1962, ne sont pas des paroissiens « à part ». Mais cette volonté de ne pas les marginaliser suppose que nous soyons capables de répondre raisonnablement aux demandes qui seront faites. J’ai toute confiance dans votre jugement pastoral et votre capacité pour gérer cette situation avec justice et charité. Je compte sur vous pour que vous informiez les fidèles de façon à ne pas exacerber des polémiques dont les médias sont avides. Je souhaite que vous preniez quand même un repos bien nécessaire et je vous assure, chers amis, de mes sentiments cordiaux.

 

Mgr André Vingt-Trois

 

(Les passages soulignés le sont par ce blog).

 

 

Commentaires

SOURDE OREILLE ?

> Si tous les évêques français expliquent la chose à leurs curés comme Mgr Vingt-Trois, la situation va se décoincer. Question tout de même : quid si des curés font la sourde oreille à des groupes stables de laïcs attachés au "missel de Jean XXIII" ? S'ils les envoient se faire f... ?

Écrit par : Salma | 07/07/2007

CA VA DEPENDRE

> ça, ça va dépendre en partie de la façon dont les "groupes stables" (?) vont présenter leur demande au curé ou, encore plus difficile, aux laïcs de l "équipe pastorale". Comme ceux-ci ont tendance à se faire une idée politique et caricaturale de ces groupes, si lesdits groupes donnent l'apparence d'être conforme à la caricature, c'est perdu d'avance... C'est à cela que le pape fait allusion dans sa lettre, quand il dit avoir bien conscience de certains excès et de certaines confusions sociologiques, de la part des "tridentins".

Écrit par : Torpenn | 07/07/2007

JEAN XXIII ET LE CONCILE

> Le tri se fera tout seul: il y a des fidèles de la "messe en latin" qui ne supporteront pas l'idée de l'appeler "messe de Jean XXIII", ni de reconnaître que le concile était un concile. Ceux-là se disqualifieront d'eux-mêmes.

Écrit par : caliman ho | 07/07/2007

RENFORCER L'UNITE

> Par cette lettre, le pape nous montre qu'il est important de respecter la sensibilité liturgique de chacun sans pour autant porter atteinte à l'unité dans l'Eglise. Au contraire cela la renforce ! Ne pas accepter ces différentes sensibilités serait une division assurée car l'amour pour la liturgie latine ne peut pas disparaître et répond à un besoin.

Écrit par : Arnaud Le Bour | 08/07/2007

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