25/05/2007
Cannes : « Secret Sunshine », les surprises du catholicisme coréen
Nos médias sont perplexes :
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< Jeon Do-yeon
<< CANNES (agences) - Secret Sunshine, de Lee Chan-dong, deuxième film coréen en compétition à Cannes, réussit le tour de force d'être à la fois d'une grande complexité, par le mélange des thèmes et des genres, et d'une lecture limpide. Là encore, un personnage féminin est remarquablement mis en valeur, celui de Shin-ae, splendidement interprétée par l'actrice Jeon Do-yeon, jeune mère qui quitte Séoul avec son fils pour venir donner des leçons de piano à Myriang, une ville provinciale banale, après la mort de son époux. Elle n'y trouvera pas le repos, bien au contraire. Son fils est enlevé et retrouvé mort. Le coupable est arrêté et, dans un premier temps, Shin-ae ne trouve un répit à sa souffrance que grâce à l'Eglise chrétienne locale. Elle n'en aura pas terminé pour autant avec ses tourments.
Le personnage interprété par la populaire Jeon passe par une série de transformations mentales étonnantes, liées à la fois aux souffrances endurées et au choc produit par sa rencontre avec le christianisme, mais à aucun moment ces changements ne paraissent aberrants ou totalement fantaisistes. L'originalité est constante, jusque dans le choix de la ville, dont la traduction anglaise du nom donne son titre au film. "J'ai voulu montrer que même dans une ville ordinaire, tout à fait banale, il pouvait exister une certaine recherche métaphysique", a expliqué le réalisateur.
Ce contraste entre une agglomération sans caractéristiques particulières et le secret de son nom est déjà en soi l'un des éléments de mystère de cette histoire, tout comme la conversion de Shin-ae, qui se transforme en une croyante fervente. "Il y a énormément de chrétiens en Corée*. C'est une religion qui traite de thèmes comme le pardon, la réconciliation; elle propose des réponses à la souffrance humaine", a répondu Lee Chang-dong, à la question de savoir pourquoi il avait choisi une religion occidentale et non une croyance locale.
L'humour, lui, se manifeste en la personne d'un homme, interprété par une star coréenne, Song Kang-ho, qui a visiblement le béguin pour la nouvelle venue et qui ira jusqu'à fréquenter les chrétiens assidûment dans l'espoir de la rallier à sa cause à lui. >>
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(*) Commentaire - Les Coréens sont les seuls Asiatiques à avoir délibérément "importé" le christianisme. Au XVIIIe siècle, grâce aux jésuites de Pékin auxquels ils avaient envoyé l'un des leurs (Yi Sung-hun), les lettrés Hong Yu-han, Kwon Ch'ol-shin, Chong Yak-chon et Yi Pyok fondèrent une Eglise d'abord composée uniquement de laïcs. Le premier prêtre (le jésuite chinois Chou Wen-mo) arriva en 1794. Six ans plus tard, la chrétienté coréenne était passée de 4 000 membres à 10 000, malgré la première persécution, déclenchée pour des raisons politico-confucéennes. D'autres vagues de persécutions se succédèrent au long du XIXe. La chrétienté coréenne actuelle est donc née d'un courant autochtone.
10:55 Publié dans Planète chrétienne | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Festival de Cannes, Corée, Lee Chang-dong, Jeon Do-yeon
Commentaires
EVANGELIQUES
> Il me semble avoir lu (je ne sais plus où) que depuis les années quatre-vingt, les groupe protestants, évangélistes en tête, étaient les plus dynamiques et les plus prosélytes en Corée, notamment parce que l'éthique de ces groupes correspondrait aux changements qu'entrainait le develeppoment économique de cet époque. Est-ce réellement le cas? Ou en est l'Eglise de Corée?
VF
[De PP à VF - Je n'ai pas les chiffres. Mais la situation générale est connue : puissamment financé par les Etats-Unis, le prosélytisme évangélique se développe dans le monde entier (y compris en France). Cette "concurrence" peut aider les catholiques - en tout cas en France - à sortir de leur torpeur... En effet, les évangéliques mettent l'accent sur le contact personnel avec le Christ, alors qu'un certain catholicisme institutionnel (français) avait abandonné cela vers 1970-1980, au profit d'un conformisme socio-politique laïcisant et assez nul... Aujourd'hui la "concurrence" oblige à se réveiller.]
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Écrit par : VF | 25/05/2007
St LAURENT IMBERT
> N'oubliez pas de mentionner saint Laurent Imbert , premier évêque de Corée, dont nous vénérons les reliques, ici, à Marignane, sa ville natale.
Je me permets aussi de vous mentionner un article paru dans le dernier "Valeurs actuelles" sur les conversions au christianisme en Chine.
Écrit par : froissart | 25/05/2007
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