Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/04/2007

Présidentielle : l'abstention militante ? Pourquoi pas ?

medium_arton143_1_.2.jpgCette attitude pourrait même être un devoir, dans certaines circonstances :


 

 

http://www.hermas.info/article-6374969.html :  réflexions d’Hermas sur l’analyse du P. Garrigues. En gros : si le choix ne nous est laissé au second tour qu’entre des candidats pour lesquels un catholique sérieux ne peut pas (en conscience) voter, alors l’abstention militante est une possibilité. Et même un devoir.

 

J’ajouterai : il est plus que temps de rompre avec le slogan bourgeois du « s’abstenir est un péché » : slogan obsolète, dépassé, et même déphasé dans  notre société post-démocratique. Le péché serait de s’abstenir de tout engagement responsable dans la société (un chrétien ne peut pas se le permettre) ; mais il est juste, équitable et salutaire de s’abstenir de toute complicité "politique" avec l’inacceptable. Nous n'en serons que plus libres d'agir sur le terrain social.

 

S’engager dans  la société peut prendre aujourd’hui de multiples formes, du caritatif à l’intervention directe. Par exemple l’action du diocèse de Toulon lors du Téléthon : petits moyens, grand résultat. Un électrochoc national ! Voilà du vrai travail de terrain. Incomparablement plus chrétien, donc plus social, que d’aller au théâtre d’ombres de la postdémocratie…

 

Notez que les catho les plus attachés à l’illusion électorale, sont aussi ceux qui ont critiqué Toulon.   Notez aussi que leurs arguments sonnent faux.  Ils dissimulent une appartenance partisane, qui n’a rien à voir avec le mobile chrétien. Ou bien ils invoquent le « moindre mal ». Mais quel moindre mal ? Faut-il vraiment aider à faire élire l'un des trois éligibles ?  Car il n'y a aucun risque qu'un autre soit élu, et tout le monde le sait. Et l'on sait que sur le plan des valeurs ils sont interchangeables. Donc la théorie du moindre mal est démonétisée.

 

Qu’est-ce qui serait plus important, plus urgent, que d'expliquer autour de nous la valeur de vie des « points non négociables » définis par l’Eglise ?  Et d'expliquer pourquoi nous ne fléchirons pas le genou devant la classe politique, aux neuf dixièmes acquise à ce qu'un chrétien récuse ?

 

L'objection de conscience est une attitude profondément chrétienne. Nous ne sommes pas un marché captif. Nous n’appartenons à personne. Nous sommes des chrétiens, c’est-à-dire des êtres libres et lucides qui ne se trompent pas de priorités ! Le Sauveur ne nous dit pas : « allez et élisez. » Il nous dit : « allez et baptisez ». Tout ce qui n’évangélise pas est un mirage et une perte de temps. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille renoncer au social ; bien au contraire. Le social évangélise. L’électoral, jamais.

 

 

 

Commentaires

POSTDEMOCRATIQUE

> Qu'entendez-vous par "société post-démocratique"?
De toute façon je suis gêné que l'on focalise le choix d'un président sur une seule série de questions. La paix dans le monde, l'aide aux pays pauvres etc. sont des questions très importantes, et le choix d'un président n'est pas neutre.
J'ai peur que votre billet soit compris comme "dans cette élection-ci _il faut_ s'abstenir".
Mais je suis d'accord que certains peuvent faire ce choix sans que ce soit "un péché".

Philippe Lestang

[De PP à PL - "Postdémocratique" est une expression forgée par Zinoviev, à propos de la situation du monde occidental :
- des procédures électorales de plus en plus vides de contenu politique, et de plus en plus assujetties au tempo et aux logiques du marketing publicitaire,
- des "partis de gouvernement" de plus en plus indifférenciés,
- un contrôle démocratique (des décisions) de plus en plus fictif,
- des pouvoirs étatiques ayant de moins en moins prise sur les réalités,
- dans un univers où le véritable pouvoir est aux mains de la finance "globale", et où les véritables décisions se prennent dans des instances non électives.
Il est bien possible que "dans cette élection-ci il faille s'abstenir", si l'on raisonne d'un point de vue catholique et si l'on prend au sérieux le "non-négociable" défini par Benoît XVI. Mais il y a beaucoup d'autres points de vue possibles !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Philippe Lestang | 13/04/2007

L'ABSTENTION, SERIEUSEMENT

> Je me pose sérieusement la question de l'abstention, sans avoir encore pris de ferme résolution pour la semaine prochaine.
Au risque de choquer, je pense que l'arrivée à la magistrature suprême de l'un ou l'autre des candidats "éligibles" ne va pas changer grand'chose au destin de notre pays.
En effet, à mon sens :
- le rôle d'un chef d'Etat (surtout du monarque républicain qu'est le président de la Vème) est de tirer la nation vers le haut (l'exercice de l'autorité au sens premier du terme), en indiquant le chemin du bien commun. Or, la notion de bien commun au sens de la DSE est devenue un concept extra-terrestre.
- Le Président de la République donne les grandes orientations dans la conduite des affaires publiques. Mais ces dernières relèvent essentiellement de l'appareil d'Etat, qui a sa propre vision des choses, au-delà même des directives données par le politique. Au surplus, l'administration est composée de fonctionnaires, empreints du relativisme de l'époque (et pour la frange la plus haute de la fonction publique, des réflexes mentaux de classe...parfois).
- Le véritable pouvoir n'appartient plus au politique : à titre d'exemple, l'Etat ne peut guère s'opposer à la dévitalisation de notre tissu industriel, à laquelle l'action des fonds de pension n'est pas totalement étrangère...

F.

[De PP à F. - Je partage votre point de vue : c'est le réalisme, alors que le vieux discours à la gloire des "politiques" et du vote ne correspond plus à rien aujourd'hui. Je regrette que l'évêque de Nanterre (entendu ce matin à la radio) s'en tienne au vieux discours, au lieu de prendre pied dans les réalités nouvelles... A part ça, il a été excellent sur tout le reste.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : F. | 13/04/2007

BLANC, C'EST MIEUX

> Abstention militante? Et le vote blanc? bien sûr, il ne compte pas politiquement mais, moralement, je pense que oui et il peut avoir plus de poids dans le les commentaires des médias que l'abstention simple. Enfin, on peut l'espérer!.

Écrit par : VF | 14/04/2007

VOTER BLANC

> Je partage totalement votre point de vue. Si les deux candidats présents au deuxième tour heurtent ma conscience, je voterai « blanc ».
J’adhère en cela au point de vue exprimé par Benoit XVI dans sa note doctrinale sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique » et repris dans « Famille Chrétienne » par le P. Garrigues.
Je l’ai lue et relue et je constate que, si’ l’on adhère à cette note, « une conscience chrétienne bien formée ne peut favoriser par son vote, la mise en acte d’une loi ou d’un programme politique, dans lequel les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits par la présence de propositions qui leur sont alternatives ou opposées ». Parmi les points non négociables cités par Benoit XVI, cardinal à l’époque, « la sauvegarde, la protection et la promotion de la famille, fondée sur le mariage monogame entre personnes de sexe différents ».
Le cardinal Ratzinger a rédigé cette note à la demande de Jean-Paul II qui l’a approuvée. Jean-Paul II a témoigné d’une conscience politique hors pair et en termes d’efficacité, tout à fait impressionnante. Se placer sous cette référence n’est tout de même pas si mauvais.
Alors, bien sûr, on peut dire que le pape peut se tromper. Je pense que cette position est très hasardeuse. Pour ma part, en toute liberté et en conscience et ayant longuement réfléchi et discuté, je place ma confiance dans ce magistère

Écrit par : olivier le Pivain | 14/04/2007

E-VAN-GE-LI-SER

> Mais comme le vote blanc n'est pas reconnu, ça ne sert à rien, c'est noyé dans la masse des àquoibonnistes, des jemenfoutistes etc...
La seule chose à faire réellement efficace pour un chrétien est d'é van gé li ser.
http://chretiens-temoins-ensemble.over-blog.fr/
C'est quand les citoyens se convertissent qu'il peuvent changer leurs priorités dans leur vote.
Regardez ce qui se passa après le non au reférendum... chaque commentateur a vu midi à sa porte et a tiré la couverture à sa cause(même s'il était pour le oui!)

Écrit par : catherine-anne | 14/04/2007

à catherine-anne :

> voter blanc est un geste, un acte et non un non-geste ou non-acte.
Cela étant c'est un geste minime presque microscopique mais nous aussi à l'instant presqu-0 nous étions microscopiques et tous les "poly-présidentiables" actuels aussi ...
Evangéliser bien sûr MAIS pour l'échéance à j+8 il s'agit de l'homme, de la femme, de la nature humaine et cela tout homme de bonne volonté, disons de volonté honnête, juste, courageuse ..., peut le prendre à son compte.
Même sans croire en un dieu bienveillant on peut "croire" en la dignité humaine non-cotée à Wall-street ou ailleurs...
Le slognan de Besancenot est : nous valons plus que leur profit.
La dignité humaine n'est pas négociable...certainement !
Mais il ya des marchands de canons et de de bien d'autres choses !

Écrit par : Gérald | 14/04/2007

VOTER... BENOIT XVI ?

> Plutôt que voter blanc, je vous suggère d'imprimer votre bulletin :

"Benoït XVI"

ou

"Seul un miracle peut nous sauver"

ou les deux ensemble.

Écrit par : Qwyzyx | 15/04/2007

> A Qwyzyx : j'aimerais bien faire comme vous le proposez, mais ma commune est équipée de machines de vote automatiques....

Écrit par : F. | 15/04/2007

POSITIVEMENT

> S'abstenir, c'est certain.
S'abstenir positivement. Changer un non-acte en acte.
Mais peut-être rappeler que ce ne sont pas les catholiques seuls qui sont concernés.
Que ce geste est requis du plus grand nombre, en la situation.

JG

[De PP à JG - D'autant que les "points non négociables" relèvent, non de la foi, mais de la condition humaine en elle-même.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : JG | 15/04/2007

L'ANALYSE D'HERMAS

> Cette question mérite une réflexion très approfondie. Le fait que des projets politiques arrêtés, précis, heurtent directement l'ordre naturel ne peut pas ne pas avoir une incidence également directe sur l'engagement et le choix chrétiens.
cf. sur cette question, l'analyse faite sur http://www.hermas.info/article-6374969.html :
l'abstention : objection chrétienne ou péché ?

P. Gabarra

[De PP à PG - Bien sûr : permettez-moi de rappeler que la référence à cet article d'Hermas est le point de départ explicite de ma propre note !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : P. Gabarra | 15/04/2007

TOTALEMENT DEPASSEE

> Merci pour votre analyse. Je la partage en particulier sur ce point très important : la question de l'abstention, dans sa façon traditionnelle de la poser, est totalement dépassée. Elle l'est parce que la politique elle-même a évolué, dans des proportions et dans des orientations telles qu'elle remet en cause les assises sociales comme ce n'a jamais été le cas.
On ne peut donc pas se borner à répéter les mêmes choses à son sujet. Il faut tenter de l'adapter à ces circonstances nouvelles, où la notion également de "moindre mal" suscite des interrogations nouvelles. Le "moindre mal" n'est maniable que s'il ne constitue pas une descente aux enfers, sans autre horizon que de justifier, encore et encore, une descente plus profonde.

Écrit par : P. Gabarra | 16/04/2007

PAS D'ACCORD

> Je ne suis pas d'accord pour proposer l'abstention militante de facon absolue, comme se le demande F., sous pretexte que "l'arrivée à la magistrature suprême de l'un ou l'autre des candidats "éligibles" ne va pas changer grand'chose au destin de notre pays." Il ne faut pas desesperer, en realite tous les hommes ne demandent qu' a trouver la verite qui eclate forcement un jour ou l'autre! L'opinion n'est pas si formate qu'on le croit, et si elle soutient un bon president beaucoup de choses peuvent changer.

Écrit par : as | 19/04/2007

UNE FOLLE ENVIE DE VOTER ?

> Sans vouloir vous offenser, "as", il y a de la naïveté à croire qu'un individu pourrait inverser le cours des choses et secouer le poids de l'économique (international) qui dévitalise le politique !
Ou alors c'est que vous avez une folle envie de voter pour quelqu'un de précis ? Mais dans ce cas, je ne vois pas qui parmi les éligibles est le "bon président", d'un point de vue chrétien. A vrai dire aucun des trois ne l'est, c'est facile à constater en appliquant le test des "5 points non négociables" de Benoit XVI.
Si vous parlez de candidats du premier tour, je vous ferai observer que l'un (des deux auxquels vous pensez peut-être) plafonne à 2 %, et que l'autre, s'il arrive au second tour, fera élire son adversaire avec 80 % des voix ! Donc on ne peut pas sérieusement parler d'eux comme de présidents possibles...
Je sais que le langage réaliste est blessant, mais un chrétien a le devoir d'être réaliste. Rêver n'est pas une attitude.

Écrit par : kad | 19/04/2007

@ Kad le réaliste...

> Il n'y a donc selon vous que 2% de "bons chrétiens" en France... Vous pourriez déposer un label. "Les pharisiens récriminaient..."

Écrit par : Publicus | 19/04/2007

J -2

> à gérald : maintenant à j-2 du premier tour,il faut voter, et dans notre loi le vote blanc n'est pas comptabilisé, alors si vous votez blanc ouvrez un blog, une pétition de ceux qui ont voté blanc pour les mêmes raisons que vous.
Et pour l'évangélisation ça fait plus de vingt ans que j'y contribue, alors je me sens assez autorisée pour dire ce que je dis.

Écrit par : catherine-anne | 20/04/2007

JE TIENS À VOTER

>Je ne suis pas d'accord avec votre position sur l'abstention comme objection de conscience. L'objection de conscience peut concerner un médecin ou une infirmière qui refuse de pratiquer un avortement (et il faudra veiller à ce que ce droit soit respecté) mais non pas un parlementaire qui pourra toujours voter non, en son âme et conscience, et encore moins un électeur qui choisit un président ou un député.
D'autre part vous savez très bien qu'un candidat qui prétendrait vouloir interdire l'avortement, non seulement ne sera jamais élu mais n'a aucune chance de pouvoir maintenir sa candidature. On ne pourra pas revenir sur la médicalisation de l'avortement.
Deux possibilités s'offrent pourtant pour lutter contre ce fléau :
1. Constituer des lobbies pour éveiller les consciences au fait qu'il s'agit bien de tuer des enfants et non de retirer des kystes. C'est le rôle de l'Eglise (l'assume-t-elle pleinement ?), des associations militantes et, individuellement, des personnes sensibles à ce scandale.
2. Mettre enfin réellement et officiellement en place toute l'aide institutionnelle, financière, psychologique, morale et même spirituelle qui permettrait d'accompagner les mères en détresse, dont bien peu doivent envisager cet acte de manière anodine. Car c'est cela qui permettrait de faire baisser significativement le nombre d'avortements en France. Et cela peut principalement être favorisé par un président de la république, un gouvernement et des députés qui portent ce souci.
C'est pourquoi non seulement je tiens à voter, car bien des candidats affichent ouvertement leur hostilité à l'Eglise catholique et leur volonté de détruire le modèle familial traditionnel, jusqu'à nier la différence homme-femme, mais je tiens également à faire mon choix non seulement en fonction de discours (électoraux) en faveur du rôle de la famille ou de l'Eglise (ça ne mange pas de pain...) mais surtout en fonction de la cohérence des choix de vie personnels du candidat et en particulier, concernant l'avortement, en fonction de l'attention que ce candidat porte aux plus faibles en général...

Écrit par : Christine | 20/04/2007

UN CHEMIN

> Il me semble que les deux aunes de la politique sont le bien commun et la prudence, c'est à dire la fin et les moyens appropriés : l'abstention n'est pas incompatible avec le bien commun, elle peut même êre un chemin pour y tendre.

Écrit par : Jerome | 20/04/2007

@ Christine

> Certes, mais quel candidat éligible va dans le sens de ce que vous souhaitez ? Aucun ! Et méfiez-vous de l'argument de la cohérence de vie personnelle... Vous auriez des surprises...

Écrit par : Laurence Gh. | 20/04/2007

J-1 ... aussi pour catherine-anne

> Une injonction à la Pyrhus ne fait pas changer d'avis et n'évangélise pas non plus.
Quant au scrutin à venir la seule catégorie concernée et vraiment en danger est l'être humain en France dans son identité d'être humain.
La note de ce blog de ce samedi où l'on fête st Anselme reprend les conviction-clés sur 3 point hors catégories ou toutes catégories...au choix !

Écrit par : Gérald | 21/04/2007

Les commentaires sont fermés.