25/02/2007
Carême, premier dimanche : qu'est-ce qui est VRAI ?
La leçon (spirituelle, intellectuelle et morale) de l'évangile de Luc :
Luc 4,1-13 : le Christ au désert. C’est l’évangile que méditent ce dimanche (le premier du carême) 1 milliard 115 millions de catholiques sur la planète. On y voit le démon tenter le Christ sur tous les plans, en vain. Le Christ revit ainsi l’épreuve des Hébreux au désert avec Moïse, après que Dieu les ait fait sortir d’Egypte « à main forte et bras étendu ».
Le Christ transcende cette épreuve en refusant de chercher aucun autre moyen d’action que la confiance totale au Père. Voilà une leçon pour nous, tentés d’emprunter aux idéologies (de droite ou de gauche) alors que le don de Dieu, la Révélation, a de quoi combler notre intelligence et remplir notre existence.
A nous « d’aller au vrai » : sans double langage, donc en nous arrachant à nos préjugés de clans. C’est ce qu’écrivait le philosophe et exégète Claude Tresmontant dans une étude* sur les malentendus théologiques entre les chrétiens et les juifs :
« Il est rare, très rare, que des hommes et des femmes se demandent : Finalement et au bout du compte, qu’est-ce qui est vrai, c’est-à-dire, qu’est-ce qui est ? On entend aujourd’hui dans de multiples communautés humaines parler souvent de recherche de l’identité, ou encore, de racines, c’est-à-dire : qu’est-ce que pensait ma grand-mère, mon arrière-grand-mère ? etc. Rarement on entend exprimer la préoccupation : Qu’est-ce qui est vrai, c’est-à-dire qu’est-ce qui est ? Il est évident que toutes les grand-mères du monde, bouddhistes, taoïstes, marxistes, animistes, etc, ne peuvent pas avoir raison en même temps, pour une raison simple, c’est qu’une grand-mère bouddhiste pense le contraire de ce que pense une grand-mère marxiste, et ainsi de suite. Un philosophe ne se demande pas ce que pensait sa grand-mère. Il se demande ce qui est vrai, c’est-à-dire ce qui est. Et cela peut être déchirant. Car il peut être conduit ainsi à se séparer de ce que pensait sa grand-mère. C’est ce qu’a fait Abraham. Il a quitté son pays et sa parenté. De nouveau nous retrouvons le problème de la connaissance. Si tant d’esprits aujourd’hui renoncent à traiter la question de la vérité, c’est parce qu’on leur répète, depuis des générations, que la question de la vérité ne peut pas être traitée… »
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(*) Judaïsme et christianisme, F.X. de Guibert, 1995.
08:05 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : religion, catholicisme, christianisme, foi, évangile, judaïsme
Commentaires
LA VOIE DE LA SAGESSE
> Effectivement.
C’est avec grande pertinence que les Grecs de l’Antiquité demandaient déjà de bien distinguer la δοξα de l’αληθεια, l’opinion de la vérité. Qui sait faire cette distinction est, en effet, bien avancé sur la voie de la sagesse.
Écrit par : Sophrone | 25/02/2007
> Voici un site sur le père Carmignac :
http://www.abbe-carmignac.org/bulletins/n31.pdf
[De PP - Le livre de Rodney Stark dont parle l'éditorial de ce site paraît en mars aux Presses de la Renaissance, sous le titre : "Le triomphe de la raison - Comment le christianisme a conduit vers la liberté, le capitalisme et la réussite du modèle occidental".]
Écrit par : froissart | 25/02/2007
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