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16/02/2007

Médias : pourquoi les Français s'en méfient

Un sondage et un livre instructifs :


 

Le baromètre La Croix-Sofres (13.02.07)  indique que la confiance des Français dans les médias est limitée. Interviewée par le quotidien, Hélène Risser, auteur du livre Les faiseurs de rois (éd. Privé), critique la connivence du monde médiatique avec les « mises en scène » de la communication politique.

Elle pourrait tout autant critiquer l’ajustement de ces « mises en scène » aux impératifs de l’audiovisuel… C’est du reste ce qu’elle constate elle-même, lorsqu’elle dit que le public reproche aux médias « la recherche d’audimat, qui préfère le superficiel à l’essentiel et à l’originalité ». Cette recherche d’audimat existe aussi en politique, et l’on vient d’en avoir un exemple avec la mise en scène « participative » de Mme Royal !  En déléguant les choix politiques à des plateaux de personnes privées, la candidate socialiste imite le journal TV. En effet, celui-ci « délègue le travail journalistique aux citoyens, sous prétexte de parole vraie et d’émotion », note Hélène Risser. Elle ajoute : « C’est sans doute excellent pour l’audimat mais fondamentalement biaisé : l’homme de la rue, et c’est tout naturel, ne peut posséder la connaissance des dossiers et l’expertise nécessaire… Sous couvert de démocratie directe, il s’agit d’une mort du journalisme. »  

Il s’agit aussi d’une mort du politique.

 Mais n’est-ce pas ce que souhaite l’air du temps ? Le politique est évincé des débats, au profit des questions de mœurs et de vie privée. C’est la « postdémocratie » que Zinoviev diagnostiquait déjà il y a dix ans.  Et, au fond, c’est l’annexion de tout (le politique, le journalisme, l’éthique, etc) au marketing commercial et à son climat : le culte de l’émotion et les « tyrannies de l’intimité », pour reprendre le titre d’un livre prophétique* de la fin des années 1970.

Ce qui est symptomatique, c'est que le citoyen-consommateur (pour qui tout cela est organisé) ressent un malaise : il se rend compte que les choses ne tournent pas rond. Et il le dit. Dans les sondages...

Dès que l’on comprend ça, on voit où est l’urgence : ailleurs que dans les pseudo-débats politico-médiatiques !  C’est ce que saisissent tous ceux qui veulent aller à l’essentiel, à la jointure ; et les  chrétiens (croyants) en font partie.

P.P.

 

 

_______

(*)  Les tyrannies de l’intimité, de Richard Sennett (alors professeur à Harvard), Seuil-Sociologie 1979.

 

 

 

Commentaires

Et quand on lit les prévisions et souhaits conjuratoires des assemblées générales de presse écrite, on se dit qu'Internet a de beaux jours devant lui.

Écrit par : Feliz | 20/02/2007

> un nouvel exemple à lire sur un echo d'israel:
http://www.un-echo-israel.net/article.php3?id_article=3945

Écrit par : Anne | 20/02/2007

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