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03/02/2007

Evangéliser, dans la société actuelle ? Les Eglises sont lucides

France : une prise de conscience oecuménique, et une évolution très positive. Mais je pose une question à Mme Hervieu-Léger :


 

Lu sur blogdei.com (site évangélique) :

 

<<  Le sujet proposé par le Conseil d’Églises chrétiennes en France,  " Évangélisation et prosélytisme", est un sujet brûlant de l'actualité. Le colloque de l’Institut supérieur d’études œcuméniques de Paris en a fait la preuve. Ce colloque de l'Institut Catholique de Paris a fait salle comble et il a même été nécessaire d'y adjoindre une deuxième salle avec retransmission directe.

Un colloque "d’une importance particulière pour nos Églises", a souligné le métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.

Avec un véritable enjeu œcuménique : "La diversité des réponses traverse autant les Églises qu’elle les sépare", a relevé le pasteur Jean-Arnold de Clermont, le président de la Fédé­ration protestante de France, qui n’a pas caché le malaise des Églises face à ces mots d’évangélisation et de prosélytisme.

Car si, comme l’a souligné Mgr Maurice Gardès, président du Conseil épiscopal pour l’unité des chrétiens, "l’identité de l’Église est fondamentalement missionnaire", l’évan-gélisation, elle, fait peur. "Dans le contexte actuel, il peut y avoir une tentation de crainte et de timidité",  a-t-il regretté.

La montée de nouvelles formes d’évangélisation fait aujourd’hui peur aux Églises, dans un contexte de crainte à l’égard des sectes… « Les inquiétudes de la société, autant que celles des grandes Églises, perturbent gravement l’image de la religion acceptable dans les limites de la République", a relevé Danièle Hervieu-Léger, présidente de l’École des hautes études en sciences sociales.*

"On sera toujours considérés comme une secte, mais ce n’est pas grave : cela a toujours existé, relativisait le pasteur de Clermont. Plus grave serait de s’autocensurer."

Pour lui, la vraie question aujourd’hui est celle de la laïcité : "Est-elle un véritable espace public, où toutes les religions ont une légitimité pour parler? Ou va-t-on vers une privatisation du religieux, où aucune expression de celui-ci n’est permise ? ", a-t-il interrogé. " Le témoignage seul du chrétien ne questionne plus. Il doit redonner sens au prosélytisme."

Selon le sociologue Sébastien Fath, le succès des évangéliques vient de ce que les Églises traditionnelles ont cessé toute évangélisation systématique. "Les grandes Églises ont privilégié la recherche dogmatique, vers laquelle elles ont poussé leurs meilleurs cer­veaux. Les Églises évangéliques ont préféré investir la question de l’évangélisation."  Un objectif moins prestigieux, mais qui leur procure une meilleure réactivité aux changements sociaux ! (information : ISEO - Institut catholique de Paris. >>

 

 

______________

 

Commentaire

 

 

>  Ce colloque montre une évolution positive. Nous voilà en phase avec Jean-Arnold de Clermont : alleluia.

 

>  La seule allégation inexacte est celle du sociologue Fath. Opposer le « dogmatique » à « l’évangélisation » n’a aucun sens dans le christianisme (ou en tout cas dans le catholicisme) – si l’on donne au mot « dogme » son sens réel : une fenêtre que l’intelligence humaine ouvre sur le mystère divin. Les dogmes éclairent la foi. La foi pousse à l’évangélisation.

 

>  Si une partie des chrétiens d’Europe renâclent devant l’idée d’évangéliser (c’est-à-dire de témoigner de la foi), c’est qu’ils ne sont pas très sûrs de leur foi ! Sinon ils auraient le désir d’en témoigner ! 

 

>  Désir qui leur viendra en redécouvrant la foi, notamment en étudiant son contenu… Un nombre croissant de paroisses proposent des parcours de ce type. Le mouvement est en marche.

 

*  Un mot à Danièle Hervieu-Léger. Vous parlez, Madame, de "l'image de la religion acceptable dans les limites de la République". Et vous dites cela à des catholiques, des orthodoxes et des protestants (non à des islamistes)... Mais l'image de la religion "acceptable" édictée aujourd'hui au nom de la République, est infiniment plus restrictive que sous les grands ancêtres laïques, lors de la Séparation. Ecoutez Jaurès le 3 juillet 1905  à  la tribune de la Chambre des députés :  "Liberté à vous tous croyants, d'esprit à esprit, d'intelligence à intelligence, de conscience à conscience, de propager votre croyance et votre foi !"  Jaurès proclame son respect du prosélytisme théologique ; ce qu'il combat,  c'est l'influence politique de la religion. Or, aujourd'hui où la religion chrétienne n'a aucune influence politique,  une grande part de la classe politique (annexe du médiatique) voudrait limiter ou supprimer l'expression publique de... la foi religieuse ! Si l'on écoutait certains députés de droite, le témoignage de foi serait qualifié "délit de prosélytisme".  De 1905 à 2007, Madame, vous pouvez mesurer la dégradation des termes du débat. Puis-je me permettre de vous suggérer d'en étudier les causes ?

 

 

 

Commentaires

SANS DANGER

> Les "politiques" ont peur de tout débat parce qu'ils n'ont rien à dire sur l'essentiel. Donc ils aimeraient qu'on ne débatte plus, ou seulement à la télé, dans les termes convenus c'est-à-dire sans danger pour eux.

Écrit par : ada | 04/02/2007

EUGENISME

> Ce n'est pas exactement un commentaire, mais je me permets de vous signaler l'interview du président du Comité national d'éthique dans Le Monde du 3 Février, "La France au risque de l'eugénisme": voici quelques extraits, mais tout le texte mérite d'être lu car il est très dense et très complet,
- la vérité centrale est que l'essentiel de l'activité de dépistage prénatal vise à la suppression et non pas au traitement...
- des firmes particulièrement agressives qualifient d'irresponsables ceux qui tentent de débattre de manière critique de ces questions...
- la France construit une politique de santé qui flirte de plus en plus avec l'eugénisme...
- soulever quelques questions sur l'utilité des dépistages et leurs coûts est aussitôt perçu comme l'inacceptable remise en cause d'un acquis...
Il me semble que sur ces questions Le Monde manifeste parfois une petite distance par rapport à la "pensée unique".

Écrit par : B.H. | 04/02/2007

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