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22/12/2006

Mariage + famille : deux livres importants, à offrir à Noël

medium_foetus_1_.jpgUne enquête sur le non-mariage (Bayard). Et une encyclopédie de la vie de famille (Fleurus) :


 

 

Une étude est parue chez Bayard, sous le titre Quel avenir pour la famille ?  Elle est signée de six experts : sociologues, psychologues ou philosophes. Ils donnent des chiffres.  En 2003, il y a eu en France 270 000 mariages et 125 000 divorces (contre 417 000 mariages et 40 000 divorces en 1972). Plus de 20 % des enfants français ont aujourd’hui un mode de vie fixé par un juge… L’étude ajoute d’autres chiffres : il y a eu 44,7 % de naissances hors mariage en 2003 (contre 7 % en 1972). Entre 1990 et 2000, le nombre des familles monoparentales a augmenté de 20 % (il y en a une sur six). 

 

Cette situation égaie des journalistes. Elle amuse moins les contrôleurs des dépenses publiques.  L’hôpital et le pénitentiaire coûtent cher. Or 80 % des jeunes internés en psychiatrie, 70 % des jeunes en centre de redressement, et 50 % des jeunes toxicomanes, viennent de familles éclatées… La Société française de psychiatrie de l’enfant, réunie le 24 novembre dernier, signale « de nouvelles formes de souffrances psychiques des jeunes », allant jusqu’à des comportements pathologiques d’automutilation – que le pédopsychiatre Maurice Corcos attribue au sentiment de solitude et d’abandon, dans des familles « éparpillées et désemparées ». En 1998, une étude scientifique du CFES (Baromètre santé jeunes) indiquait un lien entre « les ruptures familiales » et la violence, voire le suicide, qui augmentent chez les adolescents. Le taux d’échec scolaire des enfants est multiplié par deux en cas de séparation des parents, surtout dans les familles ouvrières : pour y remédier, les profs parlent de « soutien individuel » et réclament « plus de moyens » ;  ce qui coûte toujours plus cher à l’Education nationale.

Dans les institutions d’éducation spécialisée, 95% des pensionnaires ont des parents séparés ; ces jeunes victimes sont 6000 dans le seul département des Bouches-du-Rhône. Chacun de ces enfants coûte 150 euros par jour au budget d’aide sociale départemental.

Les élus locaux sont donc aux premières loges. Ils savent à quoi s’en tenir.

 

 

LE SONDAGE DES MAIRES DE FRANCE

 

Au congrès de l’Association des maires de France, réuni en novembre à Paris, les dix mille congressistes se sont passé de main en main un sondage : il venait d’être réalisé par l’Ifop auprès de 500 d’entre eux. C’était une enquête éloquente : 81 %  des interrogés déclaraient  – « au nom des intérêts de l’enfant » – vouloir  maintenir la famille traditionnelle. Seuls 16 % des maires acceptaient (au nom de la « lutte contre toutes les discriminations ») le mariage homosexuel et autres « nouveaux modèles parentaux », fabriqués autour de l’individualisme et de l’éphémère.

L’éphémère : c’est le problème. Si le mariage traditionnel est en train de fondre comme le Pôle, c’est que l’air du temps est hostile à toute stabilité : et d’abord au mariage, qui stabilise l’amour dans la durée. Le 18 novembre, lors des premières assises de l’Observatoire socio-politique lancé par l’évêque de Toulon (Mgr Rey), le philosophe Pierre Benoît soulignait que la famille était le pilier du « développement durable » dans la société. Au lieu – disait-il – de tout ramener au « très court terme » selon l’esprit politicien, l’Etat devrait comprendre que la famille est « un chantier social à long terme »… et qu’à déconstruire le mariage, à le remplacer par un contrat facilement résiliable, simple expression d’un lien affectif éphémère, on n’aboutit qu’à pulvériser la société. Ce qui n’est pas, en principe, la vocation des hommes-et-des-femmes-d’Etat…

Ceux-ci objectent : « Nous sommes dans une société pluraliste ; il faut faire droit aux libertés nouvelles, donc aux nouvelles formes de projet de vie ».

Pierre Benoît répond : « Le pluralisme vous oblige à aider et soutenir  – aussi –  ceux qui ont le projet de vivre le mariage traditionnel ! »

L’Etat y trouverait son compte, puisqu’il est le gardien du lien social. Le mariage est la seule structure qui fédère tous les aspects de la famille (sexuel, juridique, économique, éducatif, etc) et qui leur donne un sens ; la perte de cette structure désorienterait donc un peu plus une société déjà sans repères.

 

 

LES SOLUTIONS NE SONT PAS LIBERALES

 

Comment éviter que cette institution irremplaçable - la famille classique - ne continue à se dissoudre ?  Le mariage est le pilier de la famille, mais fonder une famille aujourd’hui est jugé trop risqué par les jeunes. Si l’on veut relancer le marital, il faut donc sécuriser le familial, matériellement et moralement. 

Est-ce possible ? Oui : en Norvège. Dans ce pays d’Europe occidentale, en 2006, 75 % des enfants grandissent au sein de familles traditionnelles avec deux parents biologiques… D’où vient ce miracle politiquement incorrect ? Le sociologue Georges Eid en donne l’explication : la Norvège est « un Etat militant, qui octroie 48 semaines de congé parental couvrant le salaire à 100 %, une excellente infrastructure de la petite enfance, et des heures de travail flexibles. Ce n’est pas un hasard si les protections familiales et le bien-être familial vont la main dans la main. » 

La France en est loin. Son Etat ne « milite » pas pour les familles : il a tendance à les dédaigner, à les pénaliser, à jeter sur elles le soupçon à force de campagnes ne parlant de la famille que sous l’angle de l’inceste, et du mariage que sous l’angle des violences conjugales.

 

On peut donc s’étonner qu’il y ait encore, dans ce pays, des Don Quichotte de la cause familiale.

En voici par exemple une vingtaine : ce sont les auteurs et collaborateurs de La Grande Encyclopédie des parents et de la famille. Un manuel de survie ! Depuis le chapitre  Vivre à deux (« le couple, l’engagement, le mariage, le désir d’enfant ») jusqu’au chapitre  Vivre l’épreuve (« le deuil, la maladie, le handicap »), en passant par les chapitres  Mettre au monde,  Faire grandir, Etre parents, Vivre en famille, c’est un énorme outil pratique, une masse d’informations sur l’art et les moyens de naviguer par tous les temps quand on se lance dans l’aventure familiale. Les vingt auteurs de cette encyclopédie sont effectivement des Don Quichotte, mais à l’envers : ils s’attaquent au géant (l’idéologie anti-familles) comme si ce n’était qu’un moulin, en lui lançant dans les ailes un beau pavé de mille pages tout en couleurs. Les jeunes ménages vont s’emparer de ce gros livre et remercier l’éditeur Fleurus : ce n’est pas seulement Don Quichotte, c’est le Père Noël.

P.P.

 

 

 

 

Commentaires

"Au lieu – disait-il – de tout ramener au « très court terme » selon l’esprit politicien"

> Comment un président pour 5 ans et des ministres qui ne restent souvent que 1 ou 2 ans peuvent-ils construire une société du long terme ?

Écrit par : Boris | 23/12/2006

LE PERE NOEL

> Je croyais que le pére Noël faisait partie de ces symbole festifs non-chrétiens et récupérés par le mercantilisme moderne comme le sapin ? PLus sérieusement, je vous souhaite un beau et saint Noël en famille. Que Dieu vous garde.

VF

[De PP à VF
- Joyeux Noël à vous aussi et à tous les vôtres.
- Sur le Père Noël : contrairement au sapin, ce personnage est à l'origine... un symbole catholique ! C'est la tradition de saint Nicolas (Klaus ou Klaas) dans l'est et le nord de la France, en Rhénanie et en Belgique. Saint Nicolas, avec sa barbe blanche, son âne et ses cadeaux aux écoliers, est ensuite devenu "Santa Claus" aux Etats-Unis. Réinventé là-bas en 1821 par Clement Clarke Moore (pasteur méthodiste) sous la forme d'un gros bonhomme avec des rennes, puis dessiné en 1860 par l'illustrateur Thomas Nast (du "N.Y. Harper's Illustrated") avec une robe rouge, enfin redessiné en 1931 sous sa forme actuelle - en veste et pantalon -par Haddon Sundblom (publicitaire de CocaCola), le Père Noël devenait définitivement un personnage de grands magasins.
Vous remarquerez que la "laïcité" française, dans les écoles primaires du Nord-Pas-de-Calais, a attaqué la tradition de saint Nicolas... mais pas celle du Père Noël. Discrimination à méditer.]

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Écrit par : VF | 23/12/2006

LA NORVEGE

> La laïcité à la française fait aussi fêter Halloween dans les écoles primaires publiques! (heureusement cela se casse la figure).Quant à la Norvège, c'est aussi le souci de préserver cette politique familiale qui a, en grande partie, fait rejeter l'adhesion à l'Union Européenne.

Écrit par : VF | 23/12/2006

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