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31/08/2006

Benoît XVI : un appel à la confiance, au courage... et à la lucidité

medium_prev27_1_.3.jpgUn discours du pape (prononcé ce matin même) donne un autre son de cloche que le colloque parisien dont parle ma note du 29.08...

 

 

 

Résumé de la note : Benoît XVI appelle les prêtres (et nous tous) à la lucidité face aux épreuves futures. Un langage tonique et réaliste, aux antipodes des mondanités fusionnelles...


  Les agences :

<<   ROME, 31 août 2006 - Benoît XVI: l'Eglise surmontera les épreuves futures comme celles du passé    Le pape, qui a reçu jeudi matin dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo les prêtres du diocèse d'Albano dont dépend cette commune de la campagne romaine, s'est exprimé à bâtons rompus sur l'avenir de l'Eglise.  L'Eglise vit et vivra, comme elle a survécu "malgré ses souffrances et ses faiblesses" à  "2000 ans d'histoire", a déclaré le pape, cité par l'agence de presse Ansa, en évoquant les invasions musulmanes, les philosophes des Lumières, Karl Marx et Adolf Hitler "qui voulait détruire le catholicisme".

Benoît XVI est remonté jusqu'aux premières communautés de chrétiens en Asie mineure et en Afrique du Nord et "aux invasions musulmanes". "L'Eglise paraissait alors être finie", a-t-il relevé, mais de nombreux saints comme saint Ignace de Loyola et sainte Thérèse d'Avila sont alors parvenus à la "revitaliser".  (Ces deux saints espagnols du XVIe siècle ont vécu après la restauration de la chrétienté en Espagne).

Puis, après les philosophes français des Lumières Rousseau et Voltaire, sont venus "les saints et les congrégations religieuses du XIXe siècle", a rappelé le pape, soulignant que "la foi est plus forte que les courants qui vont et viennent". Le pape allemand a aussi rappelé une phrase d'Hitler se disant convaincu d'avoir été spécialement désigné par "la providence" pour détruire le catholicisme. "La providence m'a appelé, moi, éduqué comme catholique, pour faire chuter le catholicisme", avait déclaré Hitler selon la citation du pape. "Et il avait tous les moyens pour le faire", a ajouté Benoît XVI. "Le marxisme aussi a essayé", a-t-il poursuivi.  "Nous devons donc être courageux"  car l'Eglise "est une espérance qui ne finit pas", a conclu Benoît XVI.  >>

 

Commentaire provisoire - Nous pourrons étudier les implications des propos de Benoît XVI dès que de nouvelles dépêches (puis le site du Vatican) en auront donné de véritables extraits.  Mais il semble que le pape Ratzinger ait développé sa vision  - à la fois tragique et optimiste -  de l'histoire...  Vision à laquelle il a déjà accoutumé ses lecteurs, et qu'il puise, depuis sa jeunesse, dans la plus grande théologie chrétienne : notamment chez saint Bonaventure. On notera avec intérêt le décalage entre  la vision ratzingérienne et les propos lénifiants du colloque parisien dont parle ma note du 29.08 !  Voir une "série" dans des événements comme la chute de l'Afrique chrétienne, le mouvement des Lumières et les totalitarismes du XXe siècle, c'est dire haut et fort que l'histoire n'est pas un fleuve tranquille, et que les rêves de fusion globale ne sont pas chrétiens. Venant d'un théologien comme Benoît XVI, la leçon est claire. Aidons-la à fructifier.

P.P.

 

 

Commentaires

de : Qwyzyx]


> "Benedetto !" crie deux fois par semaine une foule qui remplit la place Saint-Pierre et déborde sur la Via della Conciliazione quand le pape est à Rome.
Le pape a un sens de la concision et des associations d'idées qui marquera son époque. Ici, à Rome, c'est une habitude de commenter ses déclarations. Ce n'est pas une surprise. Il est possible que ses déclarations doivent commencer à donner des sueurs froides à certains qui ne sont peut-être pas loin de regretter son prédécesseur. Ces gens ne sont jamais contents...

L'espérance est une vertu théologale. L'Eglise cultive l'optimisme et la patience, entre autres. C'est peut être ce qui la marginalise dans ce monde pressé et désespéré. Est-ce un hasard si le pape habite la Ville éternelle ? Un signe.

Qw.



[De P.P. à Qw. - Les frustes chroniques religieuses de la presse quotidienne grincent depuis quelques mois : les journalistes qui censuraient autrefois le "conservatisme" de Jean-Paul II, parlent aujourd'hui de "l'ère Wojtyla" comme du bon vieux temps. Ce n'est pas que Benoît XVI soit "plus conservateur" que Jean-Paul II (*) : c'est qu'il inquiète les médias à cause de sa capacité pédagogique, qui est en train de rénover l'image de la foi chrétienne. Vous avez raison de souligner le don de Josef Ratzinger pour les associations d'idées fertiles. Il a l'art de surprendre l'auditoire, qui se dit : "Tiens ! Je n'y aurais pas pensé..." Et comme les médias ne veulent pas de ce qui offense les préjugés, ils disent à leurs chroniqueurs religieux : "Fais bien voir que ce pape est pire que celui d'avant." Les chroniqueurs obtempèrent, parce qu'ils craignent pour leur rubrique ; le religieux suscite en effet dans TOUS les quotidiens parisiens (sauf évidemment La Croix) le mépris et l'hilarité des publicitaires, qui gouvernent aujourd'hui le contenu de la plupart des journaux. Noter aussi que ces journaux perdent des lecteurs tous les jours, si l'on en croit les chiffres des organismes professionnels... (**)

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(*) D'ailleurs on défie ces chroniqueurs d'expliquer ce que pourrait bien être le "conservatisme" appliqué à la théologie ! (domaine où la dialectique "conservation ou progrès" n'aurait aucun sens).
(**) Que lisent ces lecteurs "abandonnistes" ? Les dépêches des grandes agences, sur Yahoo actu. Et pour ceux qui s'intéressent au Vatican, les dépêches d'excellentes agences spécialisées. Le web enterre la vieille presse papier quotidienne. RIP !


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Écrit par : Qwyzyx | 01/09/2006

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