03/04/2006
L’hommage de Benoît XVI à Jean-Paul II
Devant 80 000 pèlerins massés sur la place Saint-Pierre, le 2 avril, le pape Benoît XVI a rendu un vibrant hommage à son prédécesseur : Jean-Paul II, a-t-il déclaré, « a marqué de son empreinte profonde l’histoire de l’Eglise et de l’humanité… Il est mort comme il avait vécu, animé d’un courage et d’une foi indomptables… Dans les dernières années de sa vie, le Seigneur l’avait progressivement privé de tout, de manière à l’assimiler pleinement à Dieu : lorsqu’il n’a plus pu voyager, puis marcher, enfin parler, ses gestes ont été réduits à l’essentiel : un don de soi jusqu’au dernier souffle. »
Cet hommage du pape Ratzinger au pape Wojtyla est théologique et mystique.
Dommage que cette dimension ait échappé à de nombreux commentateurs français. Ainsi ce journaliste de télévision, le 2 avril, demandant à son invité si Benoît XVI (par comparaison avec Jean-Paul II) « avait les épaules » !
L’invité était Michel Kubler, éditorialiste de La Croix ; il a répondu en plaçant le sujet sur son vrai terrain.
Mais il est difficile d’empêcher certains journalistes de rester sur leur terrain à eux qui est celui des lieux communs : ils ressassent que Benoît XVI, contrairement à Jean-Paul II, est un « homme de cabinet », « trop intellectuel », « ignorant de la vie du monde » (choses totalement inexactes), et « trop européen »…… Alors que c’est - entre autres – en raison même de cette « européanité » que Josef Ratzinger a été élu en 2005 par le conclave le moins européen de toute l’histoire de l’Eglise !
Pourquoi le conclave a-t-il élu un pape européen ? Parce que l’Europe est aujourd’hui le point noir de la planète catholique. La panne mentale et morale des Européens en général frappe aussi, en grande partie, les Européens chrétiens. Si le catholicisme européen continuait de s’affaisser, ce serait une perte pour le reste du monde. Les cardinaux de la planète ont donc élu Josef Ratzinger, pour – entre autres – aider les catholiques d’Europe à se redresser.
« Se redresser », pour ces catholiques, c’est (ne nous racontons pas d’histoires !) redécouvrir le contenu de leur foi, fâcheusement perdu de vue depuis trente ans.
Benoît XVI, admirable pédagogue, est l’homme qu’il fallait pour cette tâche. Une tâche qui est celle de la première décennie du XXIe siècle…
On a le droit de ne pas trouver ladite tâche intéressante, et de préférer faire des comparaisons rétrospectives entre l’homme Ratzinger et l’homme Wojtyla… Mais cette préférence signifie qu’on ne s’intéresse pas à la seule vraie question, qui est (excusez-moi) le contenu de la foi catholique !
De fait, les journalistes ne s’y intéressent pas. Ils ne veulent pas qu’on leur en parle : si l’on veut leur plaire, il faut parler de manière désinvolte de Josef Ratzinger.
Après la première vague de « bénédictophobie » (lors de son élection), les médias avaient été forcés de constater que le pape Ratzinger n’avait rien à voir avec la caricature du panzerkardinal. Sa magnifique et surprenante encyclique, en janvier 2006, avait confirmé cette impression.
Une deuxième vague de phobie se profite-t-elle aujourd’hui, qui va consister à dire que toutes ces histoires de théologie n’ont au fond pas beaucoup d’importance en matière papale ? Et que Josef Ratzinger n’est qu’un vieux petit bonhomme ?
Ce serait vraiment passer à côté du sujet !
P.P.
11:05 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
> Merci bien de cette note qui aide à remettre les choses à leur place !
Et merci aussi pour le lien vers notre blog (ne ratez pas Citations-30, mise en ligne aujourd'hui).
Bien à vous et bonne journée.
Écrit par : citBXVI | 03/04/2006
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