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04/01/2006

Blogs français : les chiffres du "Monde"

Le quotidien parisien multiplie-t-il par 3 les chiffres réels de nos blogs ?


 

 

 

Le site pointblog.com (magazine du blogging)  critique, le 4 janvier, l'enquête de "une" du Monde du même jour, intitulée  "Les Français saisis par la frénésie* des blogs". Je me permets de reproduire ci-dessous l'analyse de pointblog.com, parce qu'elle nous concerne tous :

 

<<  Alors, deux, trois, sept millions de blogs ? Un français sur dix, un internaute sur dix ? Des blogs "actifs" ou des blogs créés puis abandonnés ? L'article sur les weblogs français publié mardi par Le Monde laisse planer un certain flou sur leur nombre exact, citant des chiffres parfois contradictoires avec les sources mêmes. Le titre de l'article parle d'un français sur dix, soit "six à sept millions" de blogueurs "actifs". Le mois dernier, le panel Mediametrie estimait qu'un internaute sur dix avait créé un blog, et avançait un chiffre précis : 2.271.000. Trois fois moins, donc. Pour transformer les "internautes" en "Français", l'article du Monde s'appuie, peut-on lire, sur "les chiffres de l'agence-conseil Heaven, recoupant ceux de Médiamétrie". Or, ces chiffres sont affichés sur le blog de Heaven, où l'on parle de "6 à 7 millions de blogs", "actifs et non actifs". Ces chiffres semblent d'ailleurs être une extrapolation de ceux de Médiamétrie, sans que soit clairement expliquée la méthodologie. A moins que l'on nous démontre le contraire en détail, il nous paraît donc exagéré de considérer "qu'un Français sur 10 tient un blog". Et, sur la base des chiffres publiés par la plupart des plates-formes de blog francophones, il nous semble plus réaliste d'estimer le nombre de blogs francophones à un total compris deux et trois millions, comme l'établit Médiamétrie. >>

 

Cette affaire appelle trois questions.

- Si vraiment il y a exagération des chiffres, pourquoi des médias commerciaux la commettent-ils : est-ce afin d'alarmer les pouvoirs publics sur la "menace" de l'internet par rapport à la presse et à la télé ?

- Et n'est-ce pas pour accréditer ce caractère "menaçant" que l'on répète, ici et là, que "les blogs diffusent de fausses nouvelles" ?  

- Mais le web est-il réellement plus enclin à la désinformation que les chaînes de télévision ou les grands journaux ?

Discutons-en tous ensemble...

 

_________

* c'est moi qui souligne ce mot.

22:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7)

Commentaires

> "Les blogs diffusent de fausses nouvelles" : peut-être bien... la manipulation est toujours possible. Et il suffit qu'un blog sorte une ânerie pour que d'autres blogs partageant les même intérêts la répètent et accentuent la désinformation. Cela peut effectivement effectivement avoir des conséquences catastrophiques.

En contrepartie, cela peut-être un bon contre-pouvoir à une presse et des médias souvent trop idéologiques, ou aux ordres (tout le monde sait que le nouvel an a été paisible, bien qu'il y ait eu plus de voitures brûlées et un train de 600 personnes vandalisé).

Ceci dit, il faut déjà que ce soient des blogs qui génèrent du trafic, ce qui est loin d'être le cas de l'immense majorité :-)

Écrit par : Mickaël | 05/01/2006

> Et j'ai oublié la fin de mon message: heureuse et sainte année 2006, et bravo pour ce blog.

Cordialement,
Mickaël

Écrit par : Mickaël | 05/01/2006

> "Mais le web est-il réellement plus enclin à la désinformation que les chaînes de télévision ou les grands journaux ?"

Il l'est, différemment.

Des exemples récents (cf le sondage du Monde sur les idées d'extrême-droite qui s'imposeraient dans l'opinion) accréditent l'idée d'une désinformation médiatique, même de la part du sacro-saint "quotidien de référence".

Pour, autant, le recours à Internet est aussi une constante des théories conspirationnistes.

Les médias "de référence" bénéficient d'une caution morale du fait qu'ils sont censés être spécialistes, et vérifier leurs informations. Caution qui couvre parfois la désinformation.

Quant à Internet, elle est parée de toutes les vertus pour certains qui y trouvent la Vérité, émanant nécessairement des petites gens, vérité révélée quand les élites tentent de la cacher. C'est l'exemple du site d'Etienne Chouard, intronisé grand prince du Droit institutionnel communautaire, alors même que ses écrits démontraient sa méconnaissance des institutions, et qui a tant pesé dans le débat.

Par ailleurs, j'ai consacré hier un billet au livre de Didier Van Cauwelaert (Cloner le Christ ?) et je notais, par exemple, l'évocation du Shroud Science Yahoo Group, qui aurait divulgué ce qu'un scientifique se serait vu sommé de cacher...

Écrit par : koz | 05/01/2006

> Je veux bien qu'Internet soit le grand n'importe quoi, mais depuis qu'il est là on respire quand même mieux. Sans aller jusqu'aux blogs, vous n'avez pas remarqué comme on est mieux informé en allant lire les dépêches d'agence sur le Net, qu'en lisant des journaux (qui n'ont souvent aucune autre source que ces dépêches mais qui en censurent le meilleur pour mettre à la place des commentaires ultraconformistes ?)

Écrit par : Miklos | 05/01/2006

> C'est vrai aussi que ma "considération" pour certains journaux a fortement baissé en constatant que nombre de leurs brèves n'étaient que la reprise de dépêches que je pouvais lire moi-même.

Cela dit, les rédacteurs de dépêches aussi influencent l'info...

Écrit par : koz | 05/01/2006

> Oui bien sûr, mais je maintiens que souvent on trouve dans les dépêches (AP, Reuters, même quelquefois AFP) des éléments d'info très instructifs et que les journaux ont zappés pour des raisons mystérieuses ! Jusqu'à l'âge d'Internet le public ne pouvait pas se rendre compte de ce comportement désinformateur des journaux. Maintenant il le peut.

Écrit par : Miklos | 05/01/2006

> On assiste à la fois à la construction d'une immense tour de Babel, mais simultanément, il y a au travers de cette construction, le souffle d'une brise légère pour reprendre la traduction lévinassienne de 1 Rois 19...
Et ce souffle léger est maintenant plus accessible.
C'est un peu à l'image du "drame" qui se joue sur terre, pour reprendre l'expression chère à Hans Urs von Balthasar... Là ou le monde s'égare, la grâce aussi peu planer sur les eaux, et appeler à un ailleurs... Ne perdons pas espoir, dans le mouvement actuel, l'espérance est encore possible et c'est là notre chemin, discret mais essentiel :
- écouter
- discerner
- prendre de la distance
- éveiller et éclairer sur une autre réalité
- être signe d'autre chose, d'un souffle ténu mais qui nous fait vivre

(cf. à ce sujet ma petite méditation du jour : http://prierdieu.blogspot.com :-)

Écrit par : Claude H. | 07/01/2006

Les commentaires sont fermés.