18/10/2005
Raymond Centène, premier évêque de la nouvelle génération
Le 16 octobre, le Catalan Raymond Centène a été ordonné évêque de Vannes ; 6000 personnes assistaient à cette cérémonie. Mgr Centène est le premier évêque français nommé par Benoît XVI, et le premier pasteur-théologien de la nouvelle génération à recevoir la mitre. Lisez (ci-dessous) son allocution : c'est un appel à une nouvelle évangélisation, alors que notre société souffre d'une panne des transmissions culturelles et d'une méconnaissance - sans précédent - envers le christianisme.
PREMIERES PAROLES DE MGR RAYMOND CENTENE AU PEUPLE DU DIOCESE DE VANNES (EXTRAIT)
<< Chers amis, qui êtes présents sur ce site, où Sainte Anne est apparue au XVIIe siècle, et vous tous qui avez écouté la retransmission de cette célébration sur les ondes de Radio Sainte-Anne, je dois vous le dire tout de suite, il y aura sans doute au début, un léger problème d'accent : mais ne dit-on pas de saint Vincent Ferrier qu'il prêchait en catalan, et que tous, Bretons et Gallos, le comprenaient chacun dans sa propre langue, renouvelant ainsi, en quelque sorte, le miracle de la Pentecôte tel que nous le rapporte le livre des Actes des Apôtres ?
S'il peut arriver que nous ne mettions pas l'accent sur les mêmes syllabes, je pense toutefois que nous le mettrons sur les mêmes valeurs.
En effet, je viens d'une ville qui a mérité par le passé de porter le titre de Ciutad Fidelissima ("cité très fidèle"), pour arriver dans un pays qui s'honore, lui aussi, de cultiver cette vertu de fidélité. Breiz atao feal : "Bretagne toujours fidèle".
A quoi, ou à qui, rendrons-nous l'hommage de cette fidélité ?
A la foi de nos pères ; aux racines chrétiennes qui ont constitué votre peuple et le mien ; au Dieu, qui autrefois, a réjoui leur jeunesse et qui a donné sa force à leur maturité.
Au Dieu dont la connaissance fait vivre, et au Dieu dont l'exil et la mort programmés annoncent le déclin et la mort de tout homme. Car, au fond, et c'est bien cela qui est en jeu, la fidélité aux racines n'est pas le culte désuet de ce qui a disparu, elle est la condition des floraisons futures.
Notre fidélité est nécessaire "pour que la génération à venir Le connaisse".
Cette phrase, tirée du psaume 77, que les enfants viennent d'apporter devant l'autel, je l'ai choisie comme devise de mon épiscopat : parce qu'elle a éclairé mon obéissance et mon adhésion à la volonté du Saint Père, et parce que je souhaite qu'elle dirige le déroulement de mon service au milieu de vous.
Entièrement tournée vers l'Espérance, elle rejoint le thème que Jean-Paul II avait donné à son pèlerinage en cette Basilique de Sainte-Anne en 1996 : "Héritiers de la foi, bâtissons l'avenir". Cet avenir, nous ne pouvons pas le concevoir sans Dieu, cet avenir nous ne pouvons pas le concevoir sans Jésus-Christ, c'est pourquoi il faut que "la génération à venir Le connaisse". Le grand défi de l'Eglise à l'aube de ce troisième millénaire, le défi qu'il nous faut relever, le défi qui devrait hanter le cœur de chaque baptisé, est celui de la transmission de la foi, parce qu'il en va de notre avenir et parce qu'il en va de l'avenir de l'homme. L'histoire récente nous a montré, et l'expérience nous montre chaque jour, qu'un monde sans Dieu, un monde sans le Christ, devient très vite et inexorablement un monde contre l'homme. Jean-Paul II aimait à dire que "le Christ est la route de l'homme" parce qu'il en est le Sauveur, Lui qui est "le Chemin, la Vérité et la Vie". Voilà pourquoi il faut que "la génération à venir Le connaisse".
La grande révélation de l'Evangile, la révélation toujours nouvelle, la révélation "Bonne Nouvelle", est de nous enseigner que l'homme est capable de Dieu : "homo capax Dei".
Cette certitude, vécue et approfondie, est bien la seule à pouvoir donner un sens à notre vie dans notre condition mortelle. Cette certitude, vécue et approfondie, est la seule à pouvoir nous révéler la véritable dignité de l'homme, sa complète grandeur.
Voilà pourquoi il est nécessaire, voilà pourquoi il est urgent, que "la génération à venir Le connaisse". Le vrai combat pour l'homme, c'est le combat pour Dieu ! >>
Source : http://catholique-vannes.cef.fr/
NDLR : les caractères gras sont ajoutés par l'auteur du blog.
15:15 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Qu'est-ce qui autorise à dire qu'un monde " sans Dieu" devient un monde "contre l'homme" ? Le monde des fanatiques religieux est "avec Dieu" mais vraiment "contre l'homme".
Chantal
Écrit par : Chantal | 22/10/2005
Je réagi au commentaire de Chantal. Ce n'est pas parce que l'on se prétend "avec Dieu" qu'on l'est! On peu prendre un exemple qui est celui des docteurs de la loi qui, eux aussi, se prétendaient avec Dieu et pourtant ont crucifié ce Christ. Et les exemples dans notre monde sont nombreux comme l'application marxisante de la théologie de la libération ou le combat soit disant catholique de l'IRA.
Le cardinal Ratzinger aborde cette question dans son excellent ouvrage: "Valeurs pour un temps de crise", au chapitre 3° "Conscience et vérité". Il évoque également ce que peut être un monde sans Dieu dans sa conférence de carême à notre Dame de Paris en 2001. Pour lui, c'est l'enfer et je pense qu'avec sa connaissance de ce qu'a été le nazisme, on peut dire que c'est un homme qui parle avec une expérience vécue (pardon pour ce pléonasme!).
Écrit par : Roland BONNEFOUS | 27/10/2005
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