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21/04/2019

Matin de Pâques : l'amour plus rapide que le ministère

jésus-christ

“Donner est plus béatifique que garder pour soi” (H.U.v.Balthasar) :


 

Sur l’évangile du dimanche de Pâques (Jean 20,1-18) :

<<  Pierre et Jean sont troublés par Marie de Magdala, qui, la première, a vu le tombeau ouvert. Pierre : le ministère ecclésial. Jean : l’amour ecclésial. Les deux disciples courent “ensemble”, raconte l’évangile, et pourtant pas ensemble parce que l’amour est plus rapide, plus insouciant, que le ministère qui doit se soucier de beaucoup de choses. Mais l’amour cède le pas au ministère pour l’examen, et c’est Pierre d’abord qui entre et voit le suaire enroulé et juge qu’aucun vol ne peut avoir été commis ici. Cela suffit pour céder la place à l’amour, qui “voit et croit”. Qui croit non à proprement parler à la résurrection, mais à la vérité de tout ce qui s’est passé avec Jésus. C’est jusqu’à ce degré que parviennent les deux représentants symboliques de l’Eglise : la foi en Jésus justifiée malgré tout l’impénétrable de la situation… Cette foi deviendra vraie foi en la résurrection, d’abord seulement chez la femme qui “ne s’en retourne pas” chez elle mais reste à l’endroit où le mort a disparu, et le cherche. Elle doit voir l’unique aimé. Elle le reçoit dans l’appel de Jésus : “Marie !” Par là tout est comblé, le cadavre cherché est l’éternel Vivant. Il ne faut pas le saisir car il est en route vers le Père : la terre ne doit pas le retenir, mais dire oui – comme jadis à son incarnation –  maintenant à son retour vers le Père. Ce qui devient l’envoi aux frères : donner est plus béatifique que garder pour soi. L’Eglise est au plus profond femme ; elle embrasse aussi bien le ministère ecclésial que l’amour ecclésial, qui sont inséparables. >>

 

Sur la première lecture (Actes 10, 34a-43) :

<<  La Passion apparaît presque comme un interlude pour le plus important : le témoignage à partir de la résurrection. Le témoignage doit exister puisque l’apparition du Glorifié ne devait pas être un spectacle pour “tout le peuple”, mais une charge – confiée aux “témoins choisis d’avance” – d’annoncer au peuple l’événement… La prédication du pape est la substance de la Bonne Nouvelle et la synthèse de la pensée de l’Eglise. >>

 

Sur la deuxième lecture (1Corinthiens 5,6b-8) :

<<  Paul tire la conclusion pour la vie chrétienne : la mort et la résurrection du Christ, accomplies pour nous, réellement nous font entrer en lui : nous sommes “morts” et “ressuscités” avec le Christ. Puisque tout subsiste en lui (Colossiens 1,17), tout accomplit son mouvement en y participant. Notre être consiste en ce que notre vie est en Dieu avec le Christ, soustraite du monde ; c’est seulement quand paraîtra le Christ notre vie que notre vérité cachée pourra paraître avec lui à la lumière. Mais puisque notre être est aussi notre devoir, et engage la liberté qui nous a été donnée, nous devons tendre résolument à ce qui est, non seulement après notre mort mais déjà maintenant, notre plus profonde vérité. Dans le don de Pâques se trouve l’exigence de Pâques, et celle-ci également est un pur don.  >>

 

Hans Urs von Balthasar

 

 

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Fra Angelico (Noli me tangere)