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01/11/2018

La réalité de la messe catholique éclipse les controverses

catholiques

Mauvaise foi de ceux qui s'obstinent à dire que la forme "moderne" du rite romain (promulguée par saint Paul VI) "ignore la notion de sacrifice"...  On a chaque dimanche la preuve du contraire :


 

Dans le cirque de la surenchère réac, voici  les arrière-petits-enfants de ceux qui clamaient en 1970 que la forme ordinaire du rite de la messe était invalide parce que "la notion de sacrifice en était absente".  C'était déjà faux alors, au simple vu du canon liturgique. Trop de communautés s'étaient écartées de ce canon à l'époque ? ça les condamnait : ça ne condamnait pas le canon ! Ce qui étonne aujourd'hui, c'est de voir des gens persister à répéter que la messe "moderne" (promulguée par saint Paul VI il y a un demi-siècle) "ignore la notion de sacrifice".

Un commentateur de droite, particulièrement mal informé, prétendait il y a six mois que "la messe actuelle n'est pas le sacrifice du Christ mais un bavardage sur Jésus-Christ"...

Une fausseté de ce calibre appelle un rappel au règlement, c'est-à-dire une invitation à... lire le canon de la forme ordinaire du rite : quand on se mêle de commenter quelque chose, mieux vaudrait savoir de quoi l'on parle – même si l'on a pour seul vrai but de surchauffer encore un peu la bile du bourgeois.

Tenir compte du canon est essentiel. Il serait juste aussi de regarder ce que les communautés paroissiales ajoutent en matière de chants.

Je ne parle pas des mélodies mais des textes.

Voici par exemple ceux d'une petite paroisse des Côtes-d'Armor pour la Toussaint 2018, c'est-à-dire aujourd'hui même...

Chant d'entrée : le très évangélisateur Peuple de lumière, qui appelle à suivre le Christ en gardant sa parole et suivant son exemple...

Préparation pénitentielle : la triple invocation, "De ton peuple rassemblé par ta parole... De ton peuple sanctifié par ton Esprit... De ton peuple racheté par ton sang..."

Kyrie (Agneau de Dieu, Agneau vainqueur) : "Heureux qui lave son vêtement dans le sang de l'Agneau : il aura droit aux fruits de l'Arbre de vie !" - "Heureux qui lave son vêtement dans le sang de l'Agneau : il ouvrira les portes de la Cité de Dieu !"

Communion (Nous formons un même corps) : "La nuit où il fut livré le Seigneur prit du pain / Il rendit grâce et le rompit en disant: ceci est mon corps livré pour vous, faites ceci en mémoire de moi..."

Envoi (Eternellement heureux dans ton Royaume) : "Ils sont nombreux les bienheureux qui n'ont jamais fait parler d'eux et n'ont pas laissé d'image / Tous ceux qui ont depuis des âges aimé sans cesse et de leur mieux autant leurs frères que leur Dieu... / Ils ont leurs noms sur tant de pierres et quelquefois dans nos prières... Mais ils sont dans le coeur de Dieu !"

Cérémonie (anticipée) au cimetière : La première en chemin, Marie tu nous entraînes...

Le chant d'envoi de cette messe était sur une mélodie proche de la musique de variétés. Et alors ?  C'était déjà le cas au XIXe siècle. Le principe reste pastoral aujourd'hui. Et si cela aide à graver le message d"éternité dans des consciences, il faudrait une solide dose de pharisaîsme pour chipoter ça.

Quant aux réacs non-catholiques qui daubent sur notre liturgie parce qu'elle pratique une langue vivante, la charité chrétienne conseille de ne pas leur répondre. Bornons-nous à leur signaler (pour achever de les prendre à contre-pied) qu'à la messe de Toussaint que j'évoque ici, le célébrant et prédicateur était d'Haïti. Homélie remarquable.

 

 

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Commentaires

SAINT PAUL VI

> Parfaitement exact cher Patrice.
Ceux qui voient dans cette liturgie la marque du protestantisme sont aveugles et sourds (et orientés par de terribles présupposés).
Rien de plus sincèrement catholique que la messe de saint Paul VI - d'ailleurs l'auteur d'Humanae Vitae !
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Écrit par : Phil / | 01/11/2018

FORME ET FOND

> Le fait que les cantiques reprennent des musiques (ou des styles musicaux) profanes et "à la mode" depuis... fort longtemps est tout à fait exact. Je ne suis pas sûre pour autant que cela soit une bonne chose. Saint Pie X était d'accord avec moi, d'ailleurs, lorsqu'il a écrit "Tra le sollicitudini" : il avait un goût assez limité pour la musique liturgique inspirée du théâtre de l'époque.
Avant qu'on ne me tombe dessus et qu'on ne me fasse des procès d'intention : je fais office de chantre dans une paroisse tout ce qu'il y a de Paul VI, auquel j'assiste tous les dimanches. L'argument selon lequel il ne serait pas question de sacrifice dans le missel de 1969 est d'une bêtise confondante. Mais je revendique le droit de penser que "La première en chemin", c'est de la musique de m... qui sera démodée dans, hm, qui commence déjà à être démodée.
Par pitié. Il y a de fort beaux cantiques, anciens et modernes, dans des styles très divers, de Gouzes aux adaptations des anciennes proses parisiennes (ex. Peuple de Dieu cité de l'Emmanuel), en passant par des compositions plus récentes (les DAC, quoique dans un style un peu trop sucré à mon goût, produisent des musiques de qualité). On n'est pas obligé de donner une mocheté comme "La première en chemin" en exemple...

Edel


[ PP à Edel - D'autres goûts musicaux peuvent s'opposer légitimement à la mélodie de ce chant. Mais ses paroles sont fortes et profondes. Si la forme est importante, le fond l'est encore plus, et j'ai connu trop d'athées esthétisants qui ricanaient sur des questions de forme... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Edel / | 01/11/2018

SAINT PAUL VI

> Ci-joint:
Mysterium Fidei (3 septembre 1965): LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PAUL VI SUR LA DOCTRINE ET LE CULTE DE LA SAINTE EUCHARISTIE. (à étudier ou au moins lire!)

http://w2.vatican.va/content/paul-vi/fr/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_03091965_mysterium.html

Par contre, Paul VI n'a pas aboli la langue latine dans la liturgie ni bon nombre de rites et usages de l'usus antiquor, qui peuvent rehausser l'esprit d'unité et de dignité du mystère eucharistique (au delà de toutes considérations politiques ou philosophiques des sempiternels débats entre modernisme ou progressisme)
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Écrit par : Raphaël R. / | 01/11/2018

LA LITURGIE VATICAN II

> Dans la nouvelle liturgie Vatican II, le rôle du prêtre qui emmène la messe est primordial. Il ne peut plus se cacher derrière son décorum baroque. Il lui faut exposer pour ainsi dire sa propre foi aux yeux de tous, et être convaincant (montrer qu'il croit vraiment) - ce qui n'est pas facile.
On est revenu à plus de simplicité, à une sorte de jansénisme sublime, mais qui ne tolère aucun faux pas.
Je suis pour ma part désormais attaché à cette liturgie à l'os. Des esprits clairvoyants comme, par exemple, Benoît XVI, ont eu l'occasion d'écrire tout ce qu'elle avait de magnifique. Elle va de pair avec la spiritualité la plus haute ; elle s'adresse à nous, modernes, et nous fait signe de loin : car il y a quelque chose, dans cette liturgie, qui surgit de la tradition la plus ancestrale.
Cela demande un effort pour y être sensible ? Incontestablement. C'est comme discerner l'invisible, le pas encore là, le concevoir et le construire pas à pas. Mais la récompense spirituelle est toujours déjà là, au bout du compte.
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Écrit par : Bégand / | 02/11/2018

LES DEUX FORMES

> Benoît XVI, dans son motu proprio de 2007, parle bien des deux formes de l'unique rite romain. Dans une émission consacrée à l'esprit de la liturgie, Mgr Marc Aillet, qui est loin d'être un dangereux gauchiste, le confirme : "il n'y a pas une rupture entre les deux formes de l'unique rite romain ; il y a une grande unité de lien et pas de contradiction, c'est la même source de la liturgie romaine [...] avec des accents différents : il y a deux êthos [ἦθος] célébratoires, l'un peut être davantage la tradition orientale, mystérique, dionysienne, antiochienne (la forme extraordinaire du rite romain), l'autre a une forme plus communautaire, plus sociale, qui serait de type augustinien, plus latin d'une certaine manière."
https://www.youtube.com/watch?v=ZEsYpd9HJc4

Ajoutons à cela que même la Fraternité Saint-Pie-X reconnaît la validité de la messe de saint Paul VI : "on ne peut pas dire que cette messe soit invalide en soi (bien qu’elle puisse l’être ici et là). Elle est une vraie messe, parce que la matière du sacrement (pain et vin) et les paroles prononcées sur cette matière (Ceci est mon corps...) sont celles que Jésus-Christ a instituées."
http://laportelatine.org/vatican/sanctions_indults_discussions/026_01_02_2017/06_2017_assister_a_la_nouvelle_messe_toulza.php
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/11/2018

@ Philippe de Visieux

> Réduire la validité de la messe au prononcé des paroles de l'institution est un peu réducteur.
Contrairement à l’Occident qui a privilégié le récit de l’Institution comme expression de l’acte consécratoire (la parole du prêtre, “in persona Christi”, redisant les paroles mêmes de Jésus au soir de la Cène devient action du Christ qui consacre les espèces), l’Orient chrétien a privilégié l’action de l’Esprit Saint comme opérant la transformation des espèces en Corps et Sang du Christ, l’épiclèse étant d’ailleurs placé après le récit de l’institution dans les anaphores orientales.
Il serait vain de vouloir trancher dans ce débat, car il existe des prières eucharistiques sans épiclèse explicite (le canon romain, qui a donné notre P.E. I) et des anaphores sans récit de l’Institution (l’anaphore syriaque orientale d’Addaï et de Mari), et à vrai dire il serait sans doute plus juste de dire que c’est toute la prière eucharistique qui est consécratoire ; en revanche, il serait opportun que les catholiques “romains” redécouvrent l’importance de l’épiclèse dans le déroulement de la prière eucharistique, tant celle sur les offrandes que celle sur les fidèles « afin que nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint pour être dans le Christ une vivante offrande à la louange de sa gloire » (P.E. IV).
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Écrit par : Michel de Guibert / | 02/11/2018

MUSIQUES

> Edel n'a pas tout à fait tort...
Pour qu'un chant liturgique porte la prière, il faut à la fois un texte de qualité enraciné dans la Parole de Dieu, une musique de qualité, et une adéquation de la musique au texte.

MG


[ PP à MG - Oui bien sûr, en principe. Mais en pratique, les jugements subjectifs sont variables. Certains jugeront rédhibitoires les mélodies empruntées à la musique populaire. D'autres trouveront au contraire qu'elles portent bien le message. Personnellement réfractaire à un certain nombre de chants des vingt dernières années (à cause de leur rythme syncopé peu compatible avec une liturgie), j'apprécie 'La première en chemin' parce que ce chant d'envoi m'aide à prier... alors que des amis peuvent le juger musicalement nul... etc. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 02/11/2018

@ PP

> Mon commentaire approuvant Edel ne visait pas son propos concernant "La première en chemin", mais ses remarques plus générales sur le chant liturgique, et notamment les exemples de chant de qualité qu'elle citait, "de Gouzes aux adaptations des anciennes proses parisiennes (ex. 'Peuple de Dieu cité de l'Emmanuel'), en passant par des compositions plus récentes (les DAC produisent des musiques de qualité)."
J'approuve votre remarque sur ces chants au rythme syncopé peu adaptés à la liturgie, c'est précisément eux que je visais quand je parlais de l'adéquation de la musique au texte.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 02/11/2018

à Michel de Guibert :

> La liturgie s'enrichit beaucoup lorsqu'elle incorpore des éléments venus de traditions différentes. J'ai eu la chance de connaître dans le diocèse de Nancy un prêtre attentif à la liturgie orientale : le feu recteur de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Jean-Louis Jacquot, conduisait ainsi l'offertoire à la manière de la grande entrée byzantine. Les offrandes, déposées sur l'autel de la Sainte-Famille avant le début de la messe, étaient transportées par le prêtre jusqu'au maître-autel après la prière universelle alors que l'assemblée chantait l'hymne des Chérubins. Le célébrant, dans sa lente procession, déposait alors réellement "tous soucis du monde" : s'avançant dans la nef, mains croisées portant chacune le Calice et le Ciboire, il chantait un Memento à l'intention du "pape de Rome" le Saint-Père François, de l'évêque de Nancy, des clercs, des fidèles malades, exilés et prisonniers, etc., en terminant systématiquement par "et qu'Il se souvienne de vous tous et de vous toutes, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles", sur quoi l'assemblée concluait le chant des Chérubins ("Amen. Le Roi de toutes Choses, invisiblement escorté des chœurs angéliques..."). Après chaque invocation, le prêtre bénissait au moyen du calice et du ciboire.
Ce moment de la messe m'émouvait toujours, chaque dimanche, lorsque je l'entendais car il y avait une part de céleste dans cette supplique adressée au Père avant de réitérer le sacrifice non sanglant de Son Fils. C'est en effet le recteur Jacquot qui, par son amour pour la liturgie orientale, réveilla ma foi ; il savait, pour reprendre Benoît XVI, que "rien n'est jamais assez beau pour Dieu".
Au niveau des chants, il utilisait volontiers le répertoire du frère Gouzes, en particulier les psaumes et les rubriques de la messe dite de l'Ermitage qui est elle aussi d'inspiration orientale. J'ajouterais que le cadre importe beaucoup : la liturgie célébrée avec autant de soin, soutenue par un orgue de grande qualité, dans l'écrin exceptionnel (quoique hélas trop méconnu) que constitue la vénérable basilique de Saint-Nicolas-de-Port, aide à la prière et rapproche de Dieu. Grâce soit rendue aux prêtres qui, par leur goût de la liturgie, ont permis aux fidèles de raffermir leur foi !

https://photos.google.com/share/AF1QipO-YxU2gsA7c1m3KbdXeZp9UG7q6X7IkniK2K98W0qPtdOBssEI06Cr2pZRmmDarg?key=Uk5Nb1hEUzlDOTJvWkowY2FsVDA5bkpTMy1KU3p3

http://vuparmam.blogspot.com/2015/04/saint-nicolas-de-port-aux-couleurs-de.html?m=1
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/11/2018

à Philippe de Visieux

> Dans un esprit similaire, vous devez connaître le monastère de Chevetogne en Belgique (Condroz namurois) dont le fondateur, dom Lambert Bauduin, initiateur, en 1909, d'un mouvement liturgique qui, en se diversifiant, conduira à la réforme liturgique du concile Vatican II, fut aussi et surtout pionnier de la démarche œcuménique au sein de l’Église catholique et fondateur, en 1925, du Monastère de l'Union à Amay (déménagea ensuite à Chevetogne):
https://www.monasteredechevetogne.com/index.php?route=common/home
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Écrit par : Raphaël R. / | 04/11/2018

à Philippe de Visieux

> Oui, une belle procession d'offertoire à la manière de la grande entrée byzantine au chant de l'hymne des chérubins, cela a du sens !
C'est du reste cette partie de la messe qui devrait notamment faire l'objet d'une révision dans la traduction en français du nouveau missel.
Vous prêchez un converti en me parlant du frère Gouzes, qui a beaucoup été influencé lui aussi, entre autres sources (grégorien, chorals de la Réforme), par la liturgie orientale (surtout slavo-byzantine).
J'ai moi-même beaucoup reçu de Sylvanès et de la "Liturgie chorale du Peuple de Dieu" composée par le Père André Gouzes, que nous chantons régulièrement avec notre chorale liturgique, la Schola Saint Martin :
http://scholasaintmartin.free.fr
qui s'est fondée et réunie autour du répertoire d'André Gouzes.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 04/11/2018

EN CHINE

> http://www.asianews.it/news-en/China-Vatican-accord-followed-by-the-destruction-of-two-shrines-in-Shanxi-and-Guizhou-(videos)-45306.html

Prière pour nos frères de Chine, qui subissent de plein fouet les coups de boutoir du régime : comme aux heures sombres de la Révolution culturelle, deux sanctuaires catholiques viennent d'être détruits au motif qu'ils présenteraient "trop de croix" et "trop d'images religieuses". Selon AsiaNews.it, l'association patriotique, radicalement opposée à l'accord avec le Saint-Siège, manœuvrerait en coulisses pour favoriser ces destructions. Prions pour la Chine !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 07/11/2018

MESSES AFRICAINES

> Début septembre j'ai assisté par hasard à la messe de fin de matinée de la cathédrale d'une ville de province, qui été célébrée par un nouveau prêtre d'origine africaine. Il y faisait sa messe de rentrée, dans son introduction il a manifesté avec humour sa surprise de constater que la principale recommandation qui lui avait été faite était de veiller à respecter pour cette messe qui est tardive (la dernière de la matinée) la durée de ... 45 minutes ... aux antipodes des messes africaines !
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Écrit par : franz / | 08/11/2018

> https://www.youtube.com/watch?v=Gy2ehx-cKJA

La Saint-Hubert fêtée à Notre-Dame avec cors de chasse et équipages en habit... Tout cela n'est pas très 'Laudato Si' ! Ne devrait-on pas cesser d'organiser ces bénédictions de chasseurs, sachant que la chasse à courre est un véritable supplice pour l'animal poursuivi ? Même lorsqu'elle n'est pas à courre, la chasse se résume souvent à un lâcher d'animaux quelques jours seulement avant l'ouverture officielle, donnant lieu à un carnage contre des bêtes totalement désorientées. Sans évidemment tomber dans l'antispécisme fondamentaliste, ne devrait-on pas célébrer la Création sans chercher à bénir ceux qui la considèrent comme un objet de plaisir ?

PV


[ PP à PV - Définition de la chasse au renard britannique, par Oscar Wilde :
"C'est l'indicible poursuivant l'immangeable". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/11/2018

LA CHASSE PAYSANNE

> Rien à dire sur la chasse quand elle n'est pas un lâcher d'animaux
Lâchers qui ne concernent d'ailleurs que certains animaux (faisan, perdrix...).
Les chasses au lâcher concernent surtout les citadins, banquiers, avocats, assureurs, conseillers en patrimoine, élus LREM, qui « n’ont pas le temps » (donc qui ne vivent pas avec la nature) et qui ont besoin d’avoir l'impression de devenir des hommes.
Le paysan qui chasse, lui, n’a aucun problème de virilité.
Ces lâchers se déroulent surtout dans des réserves de chasse comme il y a à proximité des grandes villes où les kékés peuvent venir facilement dans leur 4x4.
En Sologne, il y a même des propriétés où se rendent ces nouveaux-riches : ils sont en rang, on lâche les canards, ils tirent en l'air au-dessus d'eux à tel point qu'ils ont des protection pour les yeux car il y a une véritable pluie de plombs...
A quoi cela rime-t-il ?
C'est vraiment le plaisir de tuer
Par rapport au fait de chasser pour se nourrir/contrôler, ce genre de chose est l'équivalent des maisons closes par rapport à l'amour.
Aujourd'hui la plupart des chasseurs chassent beaucoup sangliers et chevreuils qui pullulent ; le but est de manger la bête tout en régulant les populations.
Ce qui est parfaitement 'Laudato Si' et n'a rien à voir avec le désir de testostérone des kékés lecteurs de 'Men's Health' cités plus haut
Ça n'a rien de malsain, c’est légitime et c'est utile du fait des ravages dans les cultures et le nombre de collisions.
Avec un chevreuil ou un sanglier, un paysan à 600 euros de retraite (alors qu’il a nourri la France toute sa vie) ou toujours actif c'est-à-dire qui se lève à 4h du matin après s'être couché à 23h, a de quoi manger pour longtemps.
Il mangera sous la loupiote ManuFrance qui pendouille au-dessus de la table en formica achetée elle aussi dans les années 60. Car le consumérisme n’est pas à sa portée.
Pas négligeable quand vous êtes endetté jusqu'au cou du fait des lois votées par des gens qui ne connaissent ni le métier de paysan, ni la vie à la campagne ... et qui souvent vont dans les canardières dont je parlais plus tôt.
Dans le 78 ou le 91, je vois des chevreuils morts le long de la route. On voit bien où est la priorité : chasse+ lutte contre la fragmentation des habitats (du fait du bétonnage, du percement de route, les animaux FORCEMENT doivent traverser de plus en plus de routes !) + développements des petites villes
Le pullulement des sangliers et chevreuils est un problème national : dans le Lot, on trouve des sangliers et des chevreuils percutés même dans les déchetteries.
Concernant le renard : avec un bon chien pour le jour et en fermant votre poulailler la nuit, chasser les renards est inutile.
Replanter des arbres en revenant, où c'est possible, sur le remembrement, permettrait d'avoir des rapaces qui "épauleraient" l'indispensable chasse aux mulots faite par les renards.
(de plus, mulot = tique= maladie de Lyme du fait du réchauffement)
De la même manière, l'ONCF a besoin d'être épaulée par les vrais chasseurs.
(pour les naïfs qui disent que « les chasseurs sont inutiles puisque l’ONCF faits des prélèvements » : que croyez-vous que désigne le mot « prélèvement » ? croyez-vous que les agents de l’ONCF sont assez nombreux ? surtout si on privatise ? il en est question pour l’ONF).
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Écrit par : E Levavasseur / | 19/11/2018

LA CHASSE

> Merci à E. Levavasseur pour cette défense et illustration bienvenue de la réalité de la chasse paysanne et de la situation des paysans.
Quant à la chasse à courre, elle n'est pas si cruelle que le dit Philippe de Visieux ; bien au contraire, contrairement aux lâchers d'animaux, elle laisse toutes ses chances à l'animal qui, bien souvent, échappe à la chasse (et ce ne sont pas des "cors de chasse" mais des trompes de chasse, lesquelles sont des instruments non tempérés qui font le bonheur des oreilles qui aiment sortir des instruments tempérés !)

MG


[ PP à MG - En matière de non-tempéré, la bombarde n'est pas mal non plus. Surtout dans l'espace clos d'une petite chapelle ! ]

réponse au ciommentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 19/11/2018

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