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12/10/2017

Sens Commun v/ Laurent Wauquiez (guest star : MMLP)

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Le "mai 68 de droite" (?) de 2013 finit en sitcom politicien :


 

 

Les faits  (j'emprunte le résumé à Alexandre Sulzer - L'Express.fr) :

<< Après le mariage avec le parti Les Républicains, déjà le divorce ? En se disant prêt, dans une interview au mensuel L'Incorrect, à une "plateforme" politique avec Marion Maréchal-Le Pen, Christophe Billan, président de l'émanation politique de la "Manif pour tous" au sein de Les Républicains (LR), a mis le feu à la maison LR. [...] Les réactions ne se sont pas fait attendre. Mardi soir, le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer a rappelé "qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais d'accord politique, programmatique ou d'autre nature avec l'extrême-droite ou leurs élus". "Cette ligne rouge infranchissable s'applique strictement à tous les mouvements associés", met en garde l'actuel patron de LR.  Même ton chez le probable futur patron, Laurent Wauquiez, qui a déclaré ce mercredi sur RTL que Sens Commun n'aura "plus sa place" au sein de LR s'il y a "le moindre passage à l'acte" en direction du Front national. "Si je suis élu, notre ligne sera très claire. Il n'y a aucune alliance avec des élus du Front national et tous ceux qui ne partagent pas cette ligne ne feront pas partie de mon équipe", a réaffirmé le favori dans la course à la présidence de LR. [...] Dans la foulée, il a annoncé qu'il suspendait sa participation, le 15 octobre à Asnières à la "journée de la France silencieuse" organisée par Sens Commun. Son rival Daniel Fasquelle a, lui, annulé sa visite.

>>  Dans un communiqué, Sens Commun a tenté d'éteindre l'incendie en disant qu'il "ne tend pas et ne tendra jamais la main au Front national". "Cette volonté de dialoguer [avec tous ceux qui partagent des principes clairs et assumés], qui seule peut permettre à la droite de dépasser ses limites actuelles et de regagner l'adhésion de ses électeurs, a été interprétée par certains médias comme une main tendue au Front national", critique le mouvement. [...]  "Christophe Billan prend les gens pour des idiots", répond Sébastien Pilard, fondateur et ancien président de Sens Commun. "C'est contre-productif de dire cela. Christophe Billan sait très bien comment cela va être interprété. C'est une façon de cornériser nos convictions", accuse-t-il auprès de L'Express. Et de camper Christophe Billan en "idiot utile de Darmanin, Solère & Co", des anciennes figures LR prompts à dénoncer l'influence grandissante de Sens Commun au sein du parti. Selon Sébastien Pilard, les propos de son successeur à la tête de Sens Commun constituent une "faute" alors que l'objectif initial du mouvement était de "faire résonner nos convictions au sein de LR". Or, les propos de Christophe Billan fragilisent au contraire la position de Sens Commun en interne. Ce qui ne semble d'ailleurs pas émouvoir l'intéressé qui évoque, dans la même interview à L'Incorrect, la perspective de se séparer de LR. Sens Commun pourrait "partir certainement" de LR, si, en cas d'élection de Laurent Wauquiez à sa tête en décembre, celui-ci "privilégie les alliances d'appareil au détriment des idées et des militants".

>> "Créer une 'droite hors les murs, certains en rêvent au sein de Sens Commun. Mais ce n'est pas une ligne qui fera consensus, une grosse partie des adhérents seront fidèles à LR", veut croire Sébastien Pilard, aujourd'hui conseiller régional (LR) des Pays de la Loire.Lui-même et la moitié du bureau de Sens Commun avaient déjà pris leur distance avec le mouvement après que Christophe Billan a annoncé le soutien de Sens Commun à François Fillon pour la primaire de droite fin août 2016. La perspective de travailler avec Marion Maréchal-Le Pen participerait, selon lui, de la même "caporalisation" du mouvement. "A l'origine, Sens Commun n'est pas un parti mais un sas pour que les gens issus de la Manif pour tous s'engagent en politique", explique celui qui avait soutenu, lui, Nicolas Sarkozy à la primaire. "Aujourd'hui, Christophe Billan transforme Sens Commun en une caserne politique avec un chef. Sur le fait de travailler avec le FN, il y a beaucoup de points de vue différents. Mais lui, avec son interview, engage le mouvement. Moi, jamais je n'aurais déclaré cela."

>> "Il peut y avoir un durcissement de ceux qui sont restés au sein de Sens Commun. Mais beaucoup sont allés voir ailleurs, écoeurés par l'esprit partisan", complète l'un des fondateurs de Sens Commun qui pense néanmoins qu'en accordant une interview à L'incorrect, Christophe Billan "est tombé dans un piège". Le support n'est en effet pas neutre. Dirigée par Arnaud Stephan, ancien bras droit de Marion Maréchal-Le Pen, la revue se veut justement au "carrefour" de toutes les droites. >>

 

 

Mes commentaires

Sens Commun, "émanation politique de la Manif pour tous au sein de LR" :  oui, et c'était le premier piège. Il était prévisible dès 2013 puisque les animateurs de la MPT ne lui concevaient pas d'autre débouché qu'un "bon gouvernement" issu du dernier carré de la bourgeoisie traditionnelle. Il en résulta l'errance que l'on sait : 1. contacts "secrets" (de Polichinelle) avec Sarkozy ; 2. entrée des militants MPT à l'UMP sous le nom de 'Sens Commun' ; 3. adhésion à la candidature Fillon ; 4. consternation quand Fillon implose. A toutes ces étapes Sens Commun est dindon de la farce : ni Sarkozy, ni Fillon ni personne à LR n'ont fait l'ombre d'un pas vers les thèses de la MPT, alors que c'était (paraît-il) le seul but des chefs de SC.

"Plate-forme politique avec Marion Maréchal Le Pen" :  "politique" est un bien grand mot. Les gens de SC se disent catholiques ; une véritable plate-forme politique catholique prendrait pour base les chapitres politiques, économiques et sociaux de Laudato Si, d'Evangelii gaudium et du discours de Santa-Cruz. Non seulement MMLP ne les prend pas pour base mais elle pense le contraire : incarnation de l'oxymore libéral-conservateur, elle milite pour le système économique en ignorant qu'il détruit la culture et les repères qu'elle dit vouloir sauvegarder... (SC est dans le même déni).

►  Laurent Wauquiez menace d'exclure Sens Commun ?  Evidemment : M. Billan fait sa déclaration chez les marionnistes au moment où M. Wauquiez fait campagne dans un "parti de la droite et du centre" !  Ceci confirme ce que l'on savait depuis Mac-Mahon : le militaire catho n'est pas fait pour la vie politique. Il y entre en croyant que c'est "la forme la plus haute de la charité"  (c'est ce qu'on lui a appris en cercle d'études), il se retrouve dans une conspiration des poignards ; Mme Maréchal a un petit poignard, M. Wauquiez en a un grand et M. Billan n'en a pas. La vie est injuste.

"Christophe Billan prend les gens pour des idiots", dit Sébastien Pilard :  l'ex-président de SC tacle son successeur. Le point de vue de M. Pilard est celui du parti LR : le militant MPT est devenu conseiller régional. Tout ça pour ça ?

"Au carrefour de toutes les droites" :  ou bien cette formule est une naïveté, ou bien c'est un coup de billard à triple bande. C'est une naïveté si ses auteurs croient vraiment que "toutes les droites" ont quelque chose en commun. C'est un coup de billard s'ils visent simplement à créer l'ambiance pour une réapparition politique de Mme Maréchal Le Pen... Quant à faire de celle-ci les suprême espoir et suprême pensée du catho en panique, est-ce faisable ?  Il y faudrait de la part du catho encore plus de naïveté.

 

 

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