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29/06/2017

PMA : des questions légitimes...

pma,éthique

...posées par le Centre européen pour le droit et la justice :


 

"Droit à l'enfant sans père" : le CCNE confond injustice et frustration

<<  Le 27 juin 2017, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) a publié son avis n° 126 sur les demandes sociétales de recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP). Il s’y exprime en faveur de l’accès à la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes en admettant que « l'ouverture de la PMA à des personnes sans stérilité pathologique peut se concevoir pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles ».
Cet avis était très attendu : sur cette question de la « PMA pour toutes », promesse électorale d’Emmanuel Macron, ce dernier avait en effet déclaré vouloir s’en remettre à l’avis du CCNE, bien qu’il ne soit que consultatif.

Le CCNE "inquiet" des "conséquences pour l’enfant" ?

Dans ces revendications « d’égalité » en matière de procréation portées par les mouvements LGBT, le grand oublié et lésé est l’enfant. De la même manière dans cet avis, si les « conséquences pour l’enfant » figurent parmi les « points de butée », le CCNE se déclare néanmoins favorable à la PMA pour les femmes célibataires et lesbiennes, en évoquant notamment une injustice à leur égard. C’est toutefois confondre injustice et frustration.
Permettre aux femmes célibataires et lesbiennes de procréer par PMA crée un véritable « droit à l’enfant ». Plus encore, il s’agit d’un « droit à l’enfant sans père ». L’enfant se voit infliger une grave injustice en étant intentionnellement privé de père, de filiation paternelle, de référent masculin pourtant nécessaires à la construction de sa personnalité, cela dans l’unique but de satisfaire le désir individuel d’adultes. Les droits les plus fondamentaux de l’enfant sont bafoués et les pères sont méprisés et relégués au rang de donneurs de sperme.

"Mariage pour tous", "PMA pour toutes", et puis…

Le CCNE fait ainsi un pas supplémentaire vers l’admission de la gestation par autrui (GPA), bien qu’il se déclare dans ce même avis en faveur de sa prohibition. En effet, si la PMA constitue le seul moyen pour les femmes célibataires ou lesbiennes de réaliser leur désir d’ « avoir » un enfant partiellement issu de leur sang, les hommes célibataires ou homosexuels ne peuvent avoir recours qu’à la GPA pour satisfaire ce même désir. Or si la PMA est admise pour les femmes, comment refuser aux hommes la GPA, c’est-à-dire un « droit à l’enfant sans mère » ?
Au delà, on peut se demander si, dans l’esprit d’un tel « droit à l’enfant sans père ou sans mère », le « progrès » ne consistera pas à l’avenir à concevoir et faire naître des enfants hors de toute famille, car la famille n'est plus nécessaire à la procréation, ni d'ailleurs à l'éducation.
Cet avis favorable au « droit à l'enfant sans père » pose ainsi la question du rôle de la technique et de la médecine : accepter l’usage de la PMA en l’absence d’indication médicale revient à considérer que la technique remplace l’homme et que la médecine ne sert plus à soigner l’homme mais à l’augmenter. Cela relève de la pure logique transhumaniste.

L'autorité perdue du CCNE

L'autorité de cet avis est autant discutable que la légitimité de l’instance qui l’a rendu : en effet, le CCNE apparaît de plus en plus comme un interlocuteur factice contrôlé par la majorité pour faire avancer ses idées, plutôt que comme une instance d'expertise éthique. Sur le papier, le CCNE était censé être indépendant. Dans les faits, le gouvernement en a modifié la composition en 2013 et 2016 afin que la majorité de ses membres soit favorable à ses positions. Dès lors, il est hypocrite de la part du gouvernement de feindre de s’en remettre à l’avis de cette instance : ce n'est qu'une façon de ne pas assumer ouvertement ses choix et responsabilités politiques.

"PMA pour toutes" et agendas parlementaire et européen

La publication de cet avis coïncidant avec la rentrée parlementaire, il est à craindre que le gouvernement n'inscrive cette réforme à l'ordre du jour du Parlement, sans attendre la révision des lois de bioéthique prévue en 2018.
Cet avis pourrait encore trouver un écho auprès de la Cour européenne des droits de l’homme qui est saisie de l’affaire Charron et Merle-Montet contre France (n° 22612/15) dans laquelle deux femmes lesbiennes se plaignent de ce que la législation française réserve la PMA aux couples souffrant d'une infertilité pathologique médicalement diagnostiquée ou d’une maladie grave dont il s’agit d’éviter la transmission.
 
Le Centre européen pour le droit et la justice a été autorisé par la Cour à lui soumettre des observations écrites : il y explique notamment que la législation française actuelle en matière d’accès à la PMA est équilibrée, n’est pas discriminatoire et fait prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant. >>

 

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Commentaires

LE C.C.N.E.

> Pour perdre son autorité le CCNE aurait dû commencer par en avoir une. Ce ne fut jamais
le cas. L'idée sous-jacente de ce comité "d'éthique" consiste à laisser aux médecins le soin de fixer le destin de la société. Pourquoi eux en dernier ressort ? et quelle médecine représentent ceux que l'on poste là ? Sans doute la médecine new look, celle dont la tâche consiste à "soutenir la croissance" en soutenant l'industrie biotech. Ce n'est plus de la médecine.
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Écrit par : Dr Ventouse / | 29/06/2017

PAS À PAS

> La ficelle est décidément grosse mais ça passe.Ce processus de déverrouillage pas à pas (mariage pour toutes et tous, puis PMA pour toutes, puis bien évidemment GPA pour tous), ouvrant à chaque étape les nouveaux droits en vue de l'étape suivante, est une manière si évidente de transférer une injustice ressentie par ses penseurs à des enfants qui naîtront dans la situation la plus injuste qui soit, ne pas avoir de père ou de mère CONNU. La poule n'a plus de tête. Le bien commun et la justice intergénérationnelle les plus élémentaires sont bafoués.
Le pire dans tout cela est que les cathos vont de nouveau se distinguer, s'auto-caricaturer, et se faire caricaturer.
Le plus sage au fond en ces temps de crise et de larmes ne serait-il pas une fois notre pensée exprimée, de nous recueillir sagement dans nos églises, expier nos péchés collectifs, et ne pas manifester, pour laisser en repos nos forces de l'ordre dont nous avons si cruellement besoin ?
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Écrit par : bertrand / | 29/06/2017

SANS LIMITES

> De même, CitizenGO a ressorti une interview d'A. Escudero :
http://www.liberation.fr/terre/2014/10/31/la-pma-est-avant-tout-un-gigantesque-marche_1133584
La PMA ne devrait même pas exister, sauf peut-être pour des soins peu invasifs et non destructeurs d'embryons (faudrait-il limiter à la stimulation ovarienne ? aux naprotechnologies ? à voir). La question de la limite, encore et toujours.
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Écrit par : Alex / | 29/06/2017

IMPARABLE

> 100% d'accord avec ce texte. Il faut toutefois reconnaître que la PMA avec donneur, même dans le cas de stérilité pathologique, lèse déjà l'enfant et ouvre déjà un droit à l'enfant, confondant frustration et injustice. Bref, juridiquement, l'argument de l'homophobie est imparable...
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Écrit par : Maud / | 30/06/2017

QUESTION

> Tout à fait d’accord, évidemment, avec cette position du Centre européen pour le droit et la justice.
Reste que la PMA, quel qu’en soit le motif ou le « périmètre » familial et social, lorsqu’elle est destructrice de plusieurs embryons pour chaque cas traité, via la fécondation in vitro, est intrinsèquement un scandale moral… outre qu’elle a boosté la fabrique, l’industrie, la marchandisation du vivant et déchaîné les projets et revendications des transhumanistes, nouvelle espèce d’« humanistes » hors-sol.
Dans les cas les plus graves d’infertilité, les père et mère devraient avoir la sagesse d’adopter, au lieu de s’imposer – d’imposer surtout à la future mère – le terrifiant parcours de la FIV et, le cas échéant, l’achèvement des embryons non retenus sur le mode de la « réduction embryonnaire » (pour l’emballage sémantique)*.
Il faudra sans doute que le prochain mouvement MPT, dont je souhaite qu’il ressoude toutes les énergies en se rapprochant notamment du mouvement parallèle de Virginie Tellenne (L’Avenir pour tous), se pose cette question : respecter l’enfant, protéger son avenir et ses droits n’implique-t-il pas que soient bannies à jamais les techniques de PMA les plus invasives et irrespectueuses de la dignité humaine ?

* Sur les réductions embryonnaires, voir par exemple l’article suivant – http://www.doctissimo.fr/grossesse/infertilite/pma/reduction-embryonnaire# –, qui se clôt sur les « conséquences psychologiques »… (mais que fait la police des mœurs sociétales) ? Citation : « (…) la réduction embryonnaire est un acte qui peut entraîner de lourdes conséquences psychologiques et éthiques pour la famille (le couple et le ou les enfants survivants) mais également pour le corps médical. Toutes les études publiées insistent sur la nécessité d'un soutien psychologique avant et après une réduction embryonnaire ».
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Écrit par : Denis / | 30/06/2017

UN PÈRE

> Attention, un père, c'est bien autre chose qu'un référent masculin. Il faut mettre l'accent sur le rôle du père en tant que tel. La famille est un lien qui échappe à une logique purement abstraite (« référent masculin ») ou matérialiste.
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Écrit par : Ghislain / | 30/06/2017

POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS

> Caprice infini (ça sonne comme la vieille rengaine des années soixante...). Ils choisissent un mode de vie infécond par nature mais ils veulent tout de même avoir/posséder des enfants !
Le psychanalyste Anatrella parlait d'une société adulescente. Il est loin du compte. Pour beaucoup, c'est d'une société gravement infantile qu'il faudrait parler. Quelle différence y a t-il entre ces "couples" et les morveux insupportables qui trépignent en hurlant dans les allées des supermarchés pour obtenir les objets de leur convoitise ?
Dans l'un comme dans l'autre cas il manque une instance Adulte pour expliquer les choses à l'Enfant capricieux.
Mais nous ne sommes pas dans une société qui cherche à faire grandir ses membres ou les faire accéder à la raison. Nous sommes dans une société mercantile dans laquelle le caprice est un des pivots essentiels de la consommation et du profit. Les Lgbt peuvent émettre toutes les prétentions délirantes qui leur passent par la tête, tant que ça rapporte du fric (beaucoup) à des groupes positionnés sur le créneau, il n'y a rien à redire...
Que pèsent les "droits de l'enfant" au regard d'une bonne grosse poignée de dollars ? Pas bézef...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 02/07/2017

RÉGRESSION

> Les « recommandations » du CCNE sont une formidable régression éthique.
Oui, on confond le droit de l’enfant et le droit à l’enfant.
L’enfant est réduit à un objet de désir.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 03/07/2017

ÉQUITÉ ?

> Tant qu'on ne sortira pas du triptyque liberté-égalité-fraternité on se fourvoiera dans des injustices.
La constitution ne parle pas d'égalité mais d'égalité en droit, si on veut réduire cela à un mot le plus propre serait équité.
Il faut changer tous nos frontons : liberté-équité-fraternité.
L'égalité interdit de poser la question de la limite, au contraire de l'équité qui l'autorise.
Quand un enfant perd un de ses parents c'est un drame. On va avoir une justice qui va supprimer un vrai parent pour en créer un faux, au nom de quoi, d'une frustration !
Eh bien si la justice veut régler toutes les frustrations de cette façon c'est l'enfer qu'on nous promet.
Sans compter que personne ne se demande si c'est à la justice de régler une frustration ? Et pourquoi s'occuper que de celle-ci ?
(je vais me découvrir un tas de frustrations intolérables à mes yeux que je vais exiger qu'elle règle)
______

Écrit par : franz / | 07/07/2017

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