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31/08/2016

Tafta : l'heure de vérité approche

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Multinationales contre frémissements de résistance :


 

Le rapport de forces va trancher. Fin septembre, en principe, le secrétaire d'Etat français au Commerce Mathias Fekl doit profiter de la réunion de ses homologues européens pour demander "au nom de la France" l'arrêt des négociations sur le Tafta. Il faudrait pour cela que l'Elysée soit toujours sur la même ligne : ce que nul ne peut prédire.

A Berlin, le désaccord entre le ministre Sigmar Gabriel (anti-Tafta) et la chancelière Angela Merkel (pro-Tafta) n'est pas résolu. Où en seront-ils dans trois semaines ?

A Bruxelles,"on reste persuadé que le Tafta n'est pas mort" (Le Monde 31/08). Cela pour deux raisons :

on mise sur la présidentielle américaine et la victoire de Mme Clinton, censée mettre une poigne de fer au service du libre-échangisme. Mme Clinton se dit pourtant réservée au sujet du Tafta, censé "ne pas présenter assez d'avantages pour l'économie américaine" : plaisanterie assez cynique, les négociateurs US du Tafta ayant déjà refusé toute concession aux intérêts européens ! Mais les sources du Monde à Bruxelles se font l'écho du négociateur américain Michael Forman, qui se dit confiant dans la conclusion du traité.

Bruxelles ne donne pas la seconde raison, subliminale, de son optimisme pro-Tafta. Il repose sur les mécanismes d'avancée à cliquet (de cran en cran sans jamais reculer) qui caractérisent le "processus" de l'UE dans tous les domaines. Et contre lequel les gouvernants des Etats ne se sont jamais insurgés : M. Fekl pas plus que les autres [*], puisqu'il se garde de contester la posture abusive de la Commission ! Elle s'arroge pourtant le monopole de la négociation et elle a ôté aux parlements nationaux le pouvoir de voter sur l'accord : on ne saurait mieux nous faire savoir que les intérêts des multinationales surclassent ceux des peuples.

Ou plutôt si : on peut nous le faire encore mieux savoir, en noyant le poisson (après avoir fait taire MM. Hollande et Gabriel) et en reprenant les "négociations" en octobre - comme si de rien n'était.

Auquel cas les analyses radicales des anti-Tafta seront justifiées : Bruxelles aura donné une "preuve supplémentaire du déni démocratique de la bureaucratie européenne", selon le mot de l'économiste Thomas Porcher. Il ajoute que ce serait "catastrophique pour l'image de l'Union" ; mais cette image en elle-même est déjà une catastrophe.

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[*]  sauf évidemment Mélenchon et Mme Le Pen.

 

10:15 Publié dans Europe, USA | Lien permanent | Tags : tafta, europe