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11/01/2016

"La patrie est un don, la nation est un devoir"

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...disait le futur pape François aux diocésains de Buenos Aires... Idée à méditer, après les liturgies Charlie ("républicaines" selon les organisateurs) qui ont surtout dévoilé le vide de notre temps :


 

Four noir* des liturgies officielles en l'honneur de Charlie Hebdo, et quasi-rien sur ce four à France Info et France Inter. C'est à France Culture que l'on a débattu du problème, ce matin, avec le politologue Gilles Kepel et le philosophe Frédéric Worms (sans oublier la chroniqueuse monomane Caroline Fourest) ; mais pour n'aboutir qu'à un constat de vide intellectuel et moral. « Le silence guidant le peuple », titrait étrangement Le Monde au terme de ces huit jours de commémorations républicaines...

Je dis « républicaines » parce que les organisateurs de ces commémorations l'ont dit. Mais que veut dire ce mot en 2016 ? Mystère. La notion a beaucoup évolué depuis 1883, époque où fut érigée la Marianne de la place parisienne. Entre la République centralisatrice de 1883 et celle de 2016, il y a similitude d'emblèmes mais pas de philosophies ! On imagine la stupeur des deux Jules (Grévy-Ferry) à l'idée d'une République comme la nôtre, qui se prend pour un libre-service et ne prétend qu'à satisfaire tous les segments de marché en matière de moeurs et d'opinions – seule philosophie que les commentateurs ont pu tirer des commémorations de la semaine dernière, comme nous le constations dans la note d'hier.

Cette note mentionnait l'attitude symptomatique d'une « professeure d'économie » interviewée place de la République par Le Monde : « « Le fait que "tout ça se passe place de la République et non place de la Nation" la réconforte malgré tout... »

Opposer « république » et « nation » : voilà le sommet de la pensée officielle en 2016.

C'est ce que personne n'aurait fait en 1883, époque où fut érigée la fameuse statue. Il y avait alors plusieurs manières – éventuellement contradictoires – de définir l'idée de « nation », mais exclure cette idée ne serait venu à l'esprit d'aucun des protagonistes. Qu'ils aient vu dans la « nation » la collectivité des Français à l'instant présent (le « peuple souverain ») ou la marche évolutive des générations à travers l'histoire, ils savaient tous que le mot « nation » s'applique aux gens, et le mot « patrie » à leur patrimoine et leur cadre de vie.

Patrie et nation sont deux complémentaires. Dans quel rapport sont-ils avec l'idée de « république » ? Là, les attitudes ont divergé vers 1900.

D'un côté, il y avait ceux qui disaient avec Péguy : « la République – notre royaume de France ». Ils voyaient la République comme l'outil du bien commun, démocratique mais régalien, au service de la nation et de la patrie.

D'un autre côté, il y avait ceux qui voyaient la République comme une notion quasi-religieuse. Elle n'avait donc pas à servir la nation et la patrie, car c'était l'inverse : la nation et la patrie devaient servir à édifier une République dont l'objectif, métapolitique voire métaphysique, était de s'émanciper des contingences nationales et patriotes.

Le débat entre ces deux approches n'allait pas être tranché.

On l'a retrouvé mutatis mutandis dans les années 1980, lorsque François Mitterrand a déclaré : « la France est notre patrie, l'Europe est notre avenir » ; ce qui revenait à opposer la notion de patrie et la notion d'avenir : perspective inquiétante, si l'on y réfléchit.

On le retrouve aujourd'hui dans la petite phrase de la femme interviewée par Le Monde. Le fait qu'elle soit professeur « d'économie »  montre d'où vient l'ostracisation du national aujourd'hui.

Mais cette ostracisation ne fait plus l'unanimité en 2016 comme elle la faisait en 1985, lors de l'OPA hostile lancée par BHL & Partners sur la Ve République. Je n'en veux pour preuve que les interviews de l'insoupçonnable Pascal Ory** depuis trois jours ; notamment dans Libération du 4/01, où il déclare de façon révélatrice (quoique confuse par rapport aux distinctions indiquées plus haut) :

« Son instrumentalisation par le nationalisme*** ne discrédite pas plus le national que l'instrumentalisation par Staline de l'internationalisme ne discrédite l'international. Comme le pensait Jaurès, nation et internationalisme ne sont pas nécessairement opposés. La nation, croisement entre l'identification culturelle et l'idée de souveraineté populaire, appartient à la modernité et vient de “la gauche”. Le nationalisme est une idéologie – et clivante – mais le patriotisme est fonctionnel, et unifiant. Le travail des sciences sociales est de déconstruire, de dire, par exemple, que la nation est “une communauté imaginée”. Sauf que le travail des sociétés, lui, est, sans répit, de construire. Aux sciences sociales elles répondent d'abord : “Et alors ?” Et ensuite : “Ça marche !” ».

Pascal Ory a raison en ceci : les nations sont des collectivités humaines en marche. Elles évoluent. Le monde évolue. Le bien commun d'une nation, en 2016, ne saurait être servi comme il y a cinquante ou cent ans : l'empire de la Finance fait peser sur les peuples une menace, inouïe,  d'uniformisation-dissolution matérielle et culturelle. Pour survivre en tant que peuples divers, c'est-à-dire pour sauver leurs voies respectives vers l'avenir (idée préférable à celle – historiquement insignifiante – d' « identité »), les peuples et leurs organisations doivent relever des défis sur des terrains inédits :

« ...la nécessité d'un lien social renouvelé ; une culture de la rencontre, de l'amitié sociale, comme fondement de la vie en société ; l'importance de la personne au service du sujet collectif ; la dignité de la personne, la noblesse de sa mission politique ; le souci des pauvres ; le pouvoir comme service ; le travail comme clé de la question sociale ; la lutte pour le bien commun, donc contre le relativisme... »

Qui développe ces thèmes ? Le pape François, dans un livre paru en novembre dernier. Titre : La patrie est un don, la nation est un devoir / Refonder avec espérance nos liens sociaux.

Le « don » et le « devoir » : voilà un discernement supplémentaire sur ces deux idées de patrie et de nation ; à étudier et à diffuser, si l'on veut éviter que le peuple ne continue à se laisser « guider par le silence ».

 

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* « Four noir » : vieille expression de théâtre pour désigner l'échec d'un spectacle.

** « Nationalisme » : ce mot (aussi) a revêtu plusieurs sens en moins d'un siècle. En 1905, Maurras voulait, avec une certaine logique, que le « nationalisme » soit le complément intellectuel et moral du concept charnel et matériel de « patriotisme ». Mais on sait vers quoi les pulsions de ce nationalisme le faisaient dériver. (La lecture de numéros de L'Action française de 1934-1938, récemment reproduits dans la série historique Les journaux de guerre, est atterrante). A partir de 1945, le bilan de cette dérive a condamné le mot « nationalisme », en l'identifiant aux racialismes avec lesquels les « nationalistes » avaient pactisé – et dans lesquels ils ont achevé de se résorber en 2015 à en juger par leurs textes. Aujourd'hui « nationalisme » est si couramment opposé à « patriotisme », que cette opposition a pris la force d'une évidence dans l'opinion commune.

*** Pascal Ory a notamment publié : en 2013, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France ; en 1986-2002, Les Intellectuels en France de l’affaire Dreyfus à nos jours ; en 1992, Une nation pour mémoire ; en 1985, L’anarchisme de droite, ou du mépris considéré comme une morale ; en 1976, Les Collaborateurs 1940-1945.

 

 

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Commentaires

PROFESSEUSE

> « professeure d’économie » quand il eut fallu écrire, en bon français : « professeuse ». De même qu’on ne dit pas « chanteure » mais « chanteuse », ni « menteur » mais : « menteuse ». Dans l’esprit de ce journaliste, manifestement, les substantifs féminins seraient de simples dérivations de la forme masculine ; ce n’est pas ainsi que fonctionne la langue française : les mots se déclinent selon le genre féminin ou le genre masculin à partir d’une racine commune. « Professeure » est un barbarisme injustifiable, qui heurte la logique interne à notre langue.
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Écrit par : Blaise / | 11/01/2016

LA PERSONNE ET LE PAYS

> La nation, c’est une personne juridique : la communauté des citoyens, détentrice des pouvoirs régaliens de l’Etat ; la patrie, c’est la terre natale, le pays, la communauté auxquels on appartient, indépendamment des enjeux de souveraineté.
D'où la formule lapidaire de Bergoglio : « La patrie est un don, la nation est un devoir ».
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Écrit par : Blaise / | 11/01/2016

PÉGUY ET DE GAULLE

> La propension à privilégier le champ sémantique de la nation de préférence à celui de la patrie, ou vice-versa, trahit tout de même des clivages subtils entre les différentes traditions politiques. De Gaulle par exemple, se référait abondamment à la "nation" et à l'Etat; mais un Charles Péguy, dreyfusiste et socialiste anarchisant, soucieux de faire prévaloir les libertés individuelles sur tous les pouvoirs établis, leur préférait les mots de "patrie" et de "République".

Blaise


[ PP à B. - Mais de Gaulle voyait la nation à la façon de Péguy, non à celle de Maurras. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Blaise / | 11/01/2016

@ Nicolas

> L'Académie a désapprouvé; mais l'Académie n'est pas plus compétente que vous et moi. Pour se faire élire à un siège d'Immortel, on ne vous demande pas d'être linguiste ou historien de la langue. Simplement d'avoir écrit quelques livres.
« Professeuse » n’a pas attendu la création de l’Académie Française pour exister; ce mot est attesté depuis le Moyen Age. De même pour « autrice ». Quant à « doctrice », c'est une forme tardive (1695). Depuis le XVe siècle on parlait de la « doctoresse ».
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Écrit par : Blaise / | 11/01/2016

DÉSINENCES

> L’historienne Eliane Viennot abonde dans mon sens :
« Elle [l’Académie française] s’insurge contre les désinences féminines introduites depuis trente ou quarante ans, comme "professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc. pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation". Rien de plus juste. Mais si l’assemblée avait rempli sa mission, elle aurait signifié, en temps et en heure, qu’une partie de ces mots avaient des féminins depuis des lustres (autrice, procureuse, professeuse, chercheuse). Qu’une autre partie était facilement déclinable au féminin dans le respect des règles de dérivation (rectrice). Et que les terminaisons en eure sont parfaitement acceptables lorsque rien de plus ordinaire ne se propose, vu qu’elles sont attestées dans des centaines de documents notariés ou historiques de l’ancienne France (seigneure, possesseure…). Quant à sapeuse-pompière, on ne voit pas bien au nom de quoi ces messieurs-dames s’y opposent. » (Eliane Viennot, « "Mme le Président" : l’Académie persiste et signe… mollement », Libération, 23 octobre 2014).
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Écrit par : Blaise / | 11/01/2016

> Oups, merci !
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Écrit par : à Nathalie Larnicol / | 12/01/2016

@ PP

> Tout ce que j’ai lu de Maurras, c’est son brûlot contre la poésie romantique et moderne, plus quelques articles datant de son ralliement à la « Révolution nationale » de Pétain. Je n’ai donc pas la prétention de faire dériver de son œuvre l’idée que Charles de Gaulle se faisait de la nation ; ce serait hasardeux, – je n’en ai même pas la compétence. D’autant plus que de Gaulle n’a pas désigné, que je sache, dans les Juifs et les Protestants des germes de déliquescence ; et, du fait même de ses origines familiales, il pouvait difficilement partager la germanophobie enragée de son aîné. On ne trouve pas chez lui l’esprit de guerre civile larvée dont témoigne, me semble-t-il, toute l’action politique de Maurras. De ce point de vue, je le crois, un gouffre sépare ces deux hommes, – bien qu’on puisse voir dans la constitution de la cinquième République le triomphe posthume de l’antiparlementarisme maurassien.
Mais un rapprochement des conceptions de Charles Péguy avec celles de Charles de Gaulle me paraît très difficile. Ces deux figures sont tellement antagonistes !

Blaise


[ PP à B. - Antagonistes... peut-être, mais sur quel plan ? La famille de Gaulle était dreyfusiste, et Charles n'est pas un réactionnaire comme l'est par exemple le futur Leclerc jusqu'en 1940.
De Gaulle a un point commun fondamental avec Péguy : une vision globale, unanimiste et non dialectique, de l'histoire de France. (Et une vision "vivante", contrairement à Barrès avec sa terre et ses morts)... Ce qui lui permet de réaliser un quasi-miracle politique en 1944-1945, même si c'est éphémère comme tous les miracles. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Blaise / | 12/01/2016

PÉGUY ET DE GAULLE

> Sur ce point précis, je suis d'accord: Péguy n'était pas pour rien un lecteur (et un disciple) de Michelet. Même si j'admire chez lui un sens profond de la dialectique, qu'on pourrait également appeler esprit de paradoxe. Et qui n'est pas le moins du monde hégélien.
Malgré tout, le rapport de Péguy au pouvoir étatique n'est pas le même. De Gaulle a toujours fait primer l'intérêt national sur les droits individuels. D'où sa brutalité extrême à l'époque des indépendances.

Blaise


[ PP à B. - D'accord dans l'ensemble... Quoique Péguy ne soit pas homogène : ce qu'il a écrit dans 'L'Argent' sur Jaurès faisait durement prévaloir le national sur l'individuel :
« Je suis un bon républicain. Je suis un vieux révolutionnaire. En temps de guerre, il n'y a plus qu'une politique, et c'est la politique de la Convention nationale. Mais il ne faut pas se dissimuler que la politique de la Convention nationale, c'est Jaurès dans une charrette et un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix. » ]

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Écrit par : Blaise / | 12/01/2016

@ Nicolas

> En fait, il ne s'agit pas de féminiser des masculins mais plutôt de retrouver ou d'utiliser plus fréquemment les féminins; ou même d'en créer de nouveaux à partir non du masculin mais de la racine du mot.
Nous sommes d'accord sur l'essentiel : mettre des masculins partout heurte le bon sens et la saine logique. Et puis, reconnaissons-le, cela appauvrit terriblement notre langue. Une langue où tout se dirait au masculin - d'ingénieux esprits ont même imaginé de remplacer le féminin pluriel par le masculin pluriel y compris lorsqu'on désigne un collectif exclusivement féminin - serait moralement malsaine (cela va sans dire); mais, de plus, esthétiquement déplaisante.
L'alternance des genres est une des richesses du français; pourquoi nous en priver si souvent ?
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Écrit par : Blaise / | 12/01/2016

@ PP

> Effectivement, Péguy n'était pas toujours en parfaite cohérence avec lui-même. Avec la crainte d'un prochain conflit avec l'Allemagne, il a eu tendance à remiser quelque peu ses idéaux, ou à les revoir à la baisse.
Malgré tout, la politique de la Convention nationale se faisait avec l'accord et sous le contrôle des élus du peuple. Il a suffi d'un simple vote de défiance pour faire tomber l'Incorruptible. Péguy fantasme là une sorte de justice populaire d'exception.
Et puis ajoutons que beaucoup d'acteurs de la Terreur n'étaient pas des fonctionnaires mais des citoyens, des patriotes, des parlementaires...]
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Écrit par : Blaise / | 12/01/2016

@ Nicolas

> Autre absurdité : depuis le XVIIe siècle, la plupart des gens disent « sphinx » pour désigner le monstre thébain vaincu par Œdipe. Cet animal fabuleux est pourtant de sexe féminin, et pourvu d'une tête de femme. Les Grecs anciens devaient ressentir très fortement cette crainte de dévoration par les femmes (songeons également aux sirènes). Avant le XVIIe siècle, on disait : « sphinge ». Personnellement, je m'en tiens à l'ancien usage, qui n'a pas entièrement sombré, fort heureusement.
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Écrit par : Blaise / | 12/01/2016

@ Nicolas

> Et le féminin d'homme public ?
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Écrit par : Feld / | 12/01/2016

@ Blaise et Nicolas

> Je n'ai le 1/4 du dixième de votre science, mais plus simplement ne s'agit-il pas de la part de ces nouveaux féministes d'une confusion entre genre grammatical et sexualisation de certains noms.
("une étoile" est féminin mais le terme féminin n'a aucun rapport au sexe, de même "un as" est masculin mais n'a non plus aucun rapport au sexe ; ... et je me demande ce qu'ils inventeraient pour ces mots...)
[mais il est vrai qu'on veut enseigner à nos enfants que sexe et identité de genre doivent être systématiquement dissociés à cause de quelques infimes erreurs de la nature.]
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Écrit par : franz / | 14/01/2016

@ Franz

> Il faut distinguer. 1) Pour les personnes, le genre féminin signifie le féminin, le genre masculin signifie le masculin. Les exceptions à cette règle ont été introduites par les grammairiens et l'Académie française à partir du XVIIe siècle contre l'usage dominant et répandues massivement par l'enseignement scolaire au XIXe siècle. 2) Quant aux êtres et aux choses qui ne sont pas sexuées, elles se voient automatiquement attribuer un "sexe", parce que le fonctionnement de la langue le veut ainsi (il n'existe pas de genre neutre). Parfois, d'ailleurs, un même mot peut se dire (ou se disait) soit au féminin soit au masculin.

Notre langue comporte indéniablement une dimension symbolique, ainsi lorsqu'elle projette sur les phénomènes environnants des qualités humaines : « le » soleil, « une » cuillère, etc. De même lorsque nous disons que ce chien est « joyeux » de revoir son maître, ou que nous parlons du « chant » des oiseaux.

Nous sommes des êtres sexués; il est inévitable que notre manière d'entrer en relation avec le monde, de penser, d'énoncer les êtres et les choses soit impactée par cette réalité fondamentale. Même quand nous « savons » que ce que nous désignons par un masculin/féminin n'est pas « vraiment » masculin/féminin.
Dans mon commentaire, j'ai utilisé l'ancien accord de proximité de préférence à l'accord en genre. C'est une expérience; mais certains trouveront peut-être que j'exagère.
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Écrit par : Blaise / | 14/01/2016

Franz,

> notre époque affirme que nous sommes ce que nous voulons être et que rien ne peut nous en empêcher. J'ai le droit d'être un homme à 18 ans, mais une petite fille de 7 ans quand j'aurai 50 ans (si l'on en crois un article canadien). "Je suis une brique" dit Ralph (cf les Simpsons).
Alors, si je veux changer le sens ou l'écriture d'un mot, j'ai le droit de le faire. Quand je dis à l'un de mes élèves que sa phrase ne veut rien dire de cohérent et que je ne comprends pas ce qu'il dit, j'ai souvent cette réponse: "c'est pas grave, moi je me comprends"! Les règles, l'histoire d'un mot ne veulent plus rien dire face au moi surpuissant de l'individu façonné par la pub.
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Écrit par : VF / | 14/01/2016

@ VF

> Ce problème ne date pas d'hier. Depuis le XVIIe siècle « les règles, l'histoire d'un mot » ont été arbitrairement modifiées, contre l'usage consacré, et imposées par l'enseignement et les manuels scolaires. Encore aujourd'hui, nous en subissons les conséquences avec les substantifs masculins qu'on applique à des femmes. Mais pas que : les participes présents par exemple sont désormais entièrement masculinisés. Et je ne parle même pas de l'invention de l'accord en genre, qui fait primer le masculin sur le féminin.
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Écrit par : Blaise / | 15/01/2016

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