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10/01/2016

"Nous devons être à la hauteur de cette attente"

christianisme

 

 

 

Que le catholique français ne cède pas aux humeurs du "vieil homme" en lui ! Le chemin de l'Eglise est l'homme nouveau, qui est le Christ.  Editorial de l'évêque de Nanterre :


 

 

 

<< Au seuil de cette nouvelle année, nous avons besoin d'espérance. Après les attentats de novembre, un grand nombre de personnes sont venues chercher la consolation dans nos églises. Pour beaucoup de nos concitoyens, elles sont encore un lieu de paix et d'accueil où l'amour de Dieu pour les hommes est proclamé et où l'on essaie aussi de le vivre le mieux possible. Nous devons être à la hauteur de cette attente. Il me semble que le message du Christ est aujourd'hui d'une grande actualité, et qu'il est vraiment espéré par beaucoup de ceux qui vivent entre une postmodernité qui exacerbe une vie autonome tournée égoïstement vers soi, et un radicalisme religieux qui nie la valeur de la personne humaine en détruisant aveuglément et indistinctement la vie.

La sécularisation a absolutisé la matière (matérialisme) et l'individu (individualisme), quand l'islam a absolutisé un dieu. Le Christ, la Parole Eternelle de Dieu, en prenant chair de notre humanité, a restauré en chacun l'union heureuse de la nature qui nous constitue et de la grâce qui vient de Dieu. Il est une chance toujours renouvelée pour notre temps.

L'individualisme de nos sociétés occidentales et le communautarisme religieux sont des extrêmes qui ébranlent l'équilibre social. Dans le premier cas, l'individu remplace la personne, et son autonomie revendiquée refuse la relation de dépendance interpersonnelle qui seule construit le lien social et lui donne sa fécondité. L'individu devient à lui-même sa propre loi. Dans le second cas, la soumission absolue et aveugle réduit la liberté au fait de croire avec les autres croyants. Les règles normatives s'imposent alors aussi bien dans le culte que dans le mode de vie. Excellent connaisseur des deux religions, Mgr Claverie distinguait l'attitude de l'islam : « Adore-moi, je suis l'Unique » et celle du christianisme : « Ne crains pas, je t'aime ».

Dans le christianisme, Dieu rejoint l'humanité dans sa vulnérabilité même. En Jésus, Dieu se fait vulnérable et donne ainsi une valeur absolue à toute vie humaine. La présence d'un Dieu aimant l'humanité jusque dans sa fragilité nous fait entrer dans une relation personnelle et intime qui favorise au plus haut point la dignité de chacun. La personne reprend le pas sur l'individu et la relation à Dieu se fait amoureuse. En cette année bénie de la Miséricorde, rappelons-nous que « le Seigneur est un Dieu de tendresse et de grâce, lent à la colère et abondant en miséricorde et fidélité » (Exode 34,6). Révélons à tous cette tendresse en la vivant entre nous comme le Christ Jésus nous l'a demandé : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Luc 6,6).


+ Michel Aupetit

évêque de Nanterre >>

 

 

[ Les surlignages en gras sont de notre blog ]

 

Commentaires

POUR LES AUTRES

> "Révélons à tous cette tendresse en la vivant entre nous" : et pas seulement entre nous ! C'est pour la miséricorde envers tous les autres que notre peuple chrétien existe en tant que corps du Christ. Si certains d'entre nous l'oubliaient, la miséricorde envers eux nous dirait de les aider à s'en souvenir.
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Écrit par : dorothy day / | 10/01/2016

PAS DE COMPLEXE

> N'ayons pas le "complexe de l'islamisme". J'entends des choses déplaisantes du côté des cathos identitaires : on les sent jaloux de la religiosité dictatoriale des islamistes. Halte ! danger ! virage à éviter ! Notre foi est d'une autre sorte. Merci à Mgr Aupetit de le rappeler aussi clairement.
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Écrit par : maksoud / | 10/01/2016

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