28/07/2015
L'UE "choquée" par Varoufakis
Mais au nom de quoi peut-elle se "choquer" ?
Voilà autre chose ! L'intraitable Varoufakis avait un plan B secret, hypermoderne et blasphématoire*. Hypermoderne parce que ce plan reposait sur un piratage informatique sophistiqué (mis au point par un copain geek) ; blasphématoire parce que ce plan réalisait la sortie de l'euro et la résurrection de la monnaie nationale grecque. C'était avant les élections de janvier 2015. Varoufakis pensait qu'une sortie consensuelle de la Grèce ("grexit") ne serait pas admise par Bruxelles craignant que l'exemple ne s'installe dans les esprits. Il avait donc formé une cellule secrète de cinq personnes et organisé un "grexit" insurrectionnel, clandestin dans sa préparation ; celle-ci consistait à pirater informatiquement la banque centrale grecque pour transférer les fonds des contribuables vers les organisations financières de l'Etat. Le but était de "créer un système bancaire parallèle, au moment où les banques étaient fermées à cause de l'action agressive de la BCE visant à nous étrangler" – explique Varoufakis dans une téléconférence du Forum des institutions financières et monétaires (OMFIF) divulguée dimanche par la presse de droite athénienne. Le système Varoufakis, libellé initialement en euros, était conçu pour s'adapter rapidement au retour à la monnaie nationale grecque.
Opération d'une insolence extrême, dont le brio risquait de donner des idées.
D'où le frisson de nos commentateurs radio... L'un d'eux interrogeant ce matin un financier français, s'offusquait de l'idée de Varoufakis : "Son plan aurait été déclaré illégal par Bruxelles !"
Ce mot ("illégal") laisse perplexe.
Quelle est la source de la légalité dans l'UE ?
La question n'est pas résolue, même si l'on fait comme si. Cette équivoque elle-même est significative parce qu'elle semble voulue et durable :
► Ou bien l'on suit la logique démocratique, et l'on dit que la source du droit en Europe réside dans les diverses démocraties nationales composant l'Union : auquel cas la Commission, la CJUE et la CEDH n'ont de rôle juridique que par délégation. Auquel cas aussi l'un des Etats membres a le droit de se retirer et d'en prendre les moyens...
► Ou bien l'on suit une logique autre que démocratique : on fait comme si l'UE était un engrenage sans retour en arrière, en vertu d'une mystérieuse puissance supérieure aux Etats – donc aux démocraties résidant dans leurs peuples.
Tout se passe comme si la logique numéro 2 était au pouvoir, jusque dans les esprits des éditorialistes et des gouvernants. Il suffit de voir ce qu'il advient des référendums quand ils ne tournent pas dans le sens de l'engrenage, ce dont l'affaire grecque nous a donné l'exemple le plus caricatural.
C'est cet engrenage que l'UE décore du nom de "légalité" : une légalité qui ne répond pas aux critères du droit démocratique, carence que vient de signaler à son tour l'épiscopat français. L'appareil de l'UE est une machine qui ne se soucie ni de légalité, ni de légitimité, non par perversion (une machine n'a pas d'âme) mais par structure de fonctionnement. Nous sommes bien en post-démocratie. Varoufakis le savait. Tsipras aussi : mais, lui, il est coincé.
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* Blasphémer l'UE n'est pas autorisé : ça fait partie des rares tabous d'aujourd'hui.
Au fond : l'UE est-elle démocratique ?
08:32 Publié dans Economie- financegestion, Europe, Idées | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : grèce, varoufakis, europe, euro
Commentaires
VAROUFAKIS
> sur la "légalité" de l'euro, lire ici : http://www.les-crises.fr/transcription-integrale-de-linterview-de-yanis-varoufakis-notre-bataille-pour-sauver-la-grece/
l'argumentation implacable de Varoufakis
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Écrit par : Ripoll / | 28/07/2015
> Ce qui sera intéressant à analyser ensuite , ce sont pourquoi et par qui il a été empêché de le faire.
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Écrit par : Pierre Huet / | 28/07/2015
MARCHING ON
> Si la Grèce quitte l'euro, la bande Draghi & Cie fera t-elle comme Lincoln pour rétablir l'union ?
(à la différence que cette fois, le Grexit serait pour quitter un esclavage et pas pour le maintenir)
Fera t-on comme Gorby quand la Lithuanie a voulu devenir indépendante ?
Juncker va t-il signer la directive n°20 d'invasion de la Grèce ?
Va t-on (servilement) prépositionner de chars Leclerc autour de la Grèce ?
La bande Draghi et Cie a t-elle été désignée démocratiquement ? non, par le Conseil européen c'est-à-dire par appartenance à l'idéologie officielle.
Donc : n'est-ce pas un soviet ?
Au passage, pour Lincoln : sa déclaration de guerre aux Confédérés n'a jamais été pour lutter contre l'esclavage, il était prêt à laisser tomber ce pan de son programme pourvu que les Sudistes reviennent, mais pour rétablir l'Union.
Verra t-on un Juncker et un Draghi déclarer la guerre aux Confédérés de la Confédération paysanne pour imposer le poulet aux hormones ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 28/07/2015
ULYSSE
> Le «système Varoufakis» est le système grec: le système d'Ulysse le rusé.
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Écrit par : Jeanne / | 28/07/2015
FOI ?
> «on fait comme si l'UE était un engrenage sans retour en arrière, en vertu d'une mystérieuse puissance supérieure aux Etats»
Cette «mystérieuse puissance supérieure» n'est que le vestige de l'ancienne foi chrétienne dans la providence, devenue totalement irrationelle sans la foi en Dieu.
C'est la même foi - aussi naïve qu'omniprésente - au «progrès» qui marche toujours vers le mieux (cf. Rémi Brague: http://www.youtube.com/watch?v=sQKNGBZk9Vs ).
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Écrit par : Etienne / | 28/07/2015
EUROMARK
> Peut-on parler de légalité et de démocratie en Europe alors que l’ « euromark » ne profite réellement depuis quinze ans qu’au voisin allemand (et accessoirement au cousin américain) et suscite un nouvel esclavagisme économique ?
Ces dernières années, j’ai vu trimer chez l’horticulteur proche de chez moi, ou au château de la commune (appartenant au ministère des Affaires étrangères, bien évidemment soucieux de montrer l’exemple…), ou à la supérette du coin, ou encore chez des particuliers, ces travailleurs détachés venant le plus souvent de l’est de l’Europe et sous-payés ; traités comme des sous-citoyens, des sous-salariés… devrais je être plus cru et parler d’« untermenschen » ?
Désolé pour la violence du propos, mais ne peut-on estimer que les dirigeants européens devront un jour rendre des comptes pour cette inégalité économique instituée en raison de l’origine nationale, qui touche notamment chez nous le travailleur bulgare, roumain, polonais, portugais… et par ricochet le travailleur français dont le salaire est tiré vers le bas quand il n’est pas déclaré de facto par les entrepreneurs non-compétitif ?
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Écrit par : Denis / | 28/07/2015
la construction européenne ressemble à la colonisation
> -c'est purement idéologique, ça a pris le monde politique comme une envie de pisser
-les socialistes et les libéraux sont pour, au nom des droits de l'homme et du progrès, du rejet des frontières
-le but est essentiellement matériel
-on ne consulte pas les peuples
-terminologie du même style emphatique : à "la France de 100 millions d'habitants" succède "la grande Europe de demain"
-on s'y lance en disant que ça va être formidable, rapporter beaucoup et en fait, ça coûte très cher
-on nie le coût humain et financier jusqu'à l'absurde
-on refuse de voir que des peuples différents n'ont pas forcément envie de vivre ensemble (mariage forcé)
-on nie qu'il y a forcément un aspirant et un aspiré, une culture dominante donc un sentiment diffus d'être méprisé
-ça engendre des ruines culturelles mais aussi des disparités de développement donc des phénomènes migratoires qui aggravent l'appauvrissement de certaines régions et fragilisent celles où tout le monde veut venir
-à la canonnière succèdent les plans européens : les peuples doivent être heureux selon notre vision, que ça leur plaise ou non
-on se pose en rivalité avec l'Eglise (qui n'a rien demandé)
-on se retrouve avec des citoyennetés sans nationalités (ressortissants européens vivants dans l'UE mais en dehors de leur pays) qui font penser au régime de l'indigénat
-les socialistes et les libéraux qui y ont poussé seront les premiers à tout laisser tomber dès que ça tournera mal (Mélenchon a déjà senti le vent tourner) et rejetteront la faute sur les autres et les laisseront soigner les plaies qu'ils auront causées.
cf. la colonisation : à entendre la gauche, la colonisation, c'est les autres.
Ferry-Tonkin, Maurice Allard, Jaurès et Blum -qui a refusé toute avancée vers l'autonomie en Algérie et interdit les organisations qui militaient pour- étaient des anticolonialistes)
On peut faire le même rapprochement avec l'immigration : ces irresponsables dénigrent la France et sa culture pour mieux fêter les cultures immigrées et soupirent en voyant que les français sont plus intéressés par leur culture propre, comme hier pendant la colonisation ils méprisaient les cultures locales et levaient les yeux au ciel quand les colonisés ne se francisaient pas assez vite.
A "nos ancêtres les gaulois" enseigné à des Africains a succédé "nous sommes tous des immigrés" enseigné à des petits gaulois.
Et comme hier, il est interdit de trouver ça ridicule et il est obligatoire de le répéter.
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Écrit par : E Levavasseur / | 28/07/2015
LE PROBLÈME
> Si le travailleur de l’Est vient exercer en France pour ce que l’on considère une misère, c’est que cela reste profitable pour lui étant donné les différences de niveau de vie.
C’est un bête problème de vases communicants; on a levé toutes les vannes entre des réservoirs de dimension et de hauteur d'eau très différents, tout va s’équilibrer mais les anciennement petits et hauts vont plonger drastiquement.
Du coup je me résous à être d’accord avec Pierre Huet sur le retour d'un minimum de souveraineté nationale pour assurer suffisamment de contrôle.
Reste qu'à moyen et long terme le problème demeure: il est impensable d'avoir des milliards d'humains consommant autant d'énergie, d'eau potable et produisant autant de déchets que nous occidentaux. La décroissance telle que décrite par le pape François est inévitable (mais douloureuse pour notre confort). Et elle ne marchera qu'avec une synchronisation entre le plus grand nombre de pays, vaste programme qui nécessitera une prise de conscience généralisée des populations.
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Écrit par : JClaude / | 28/07/2015
@ JClaude
> Les deux sont liés, ce problème de "vase communicants de niveaux différents", c'est une différence de potentiel qui fait turbiner la machine économique et a sinon déclenché au moins gravement accéléré le crise sociale et écologique par toutes sorte de mécanismes faciles à repérer: gonflement de notre pouvoir d'achat, besoin d'infrastructures, tourisme de masse au bout du monde....
La première chose à faire et la plus rapidement efficace et de sortir de ce système monétaire.
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Écrit par : Pierre Huet / | 28/07/2015
"JE PRÉCISE"
> Je précise si besoin était que je parlais d'équilibrage des niveaux de vie et en particulier des salaires moyens et non de flux migratoires.
Equilibrage facile quand les usines se déplacent vers les travailleurs locaux, que pour les cols blancs les progrès de l'informatique et des communications ainsi que la banalisation de l'anglais dans le monde de l'entreprise permettent d'avoir ses DRH, ses collaborateurs marketing ou ses bureaux d'études quasiment n'importe où dans le monde.
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Écrit par : JClaude / | 29/07/2015
@ JClaude
> petite question : pourquoi " je me résous à un minimum de souveraineté nationale " ?
pourquoi " je me résous" ?
"souveraineté nationale "n'est pas un gros mot ; liberté des enfants du Seigneur (donc responsabilité)
La supranationalité c'est comme faire élever les enfants en groupe, par la société, au lieu de les faire élever personnellement par leurs parents.
ça ne marche pas et ça crée des mentalités d'abandonnés qui en veulent à leurs parents, ça crée des gens violents, et qui deviennent prêts à se jeter dans les bras du premier démagogue venu, islamiste ou autre.
les peuples, c'est pareil.
"Une prise de conscience généralisée des populations" : exactement; ça viendra de la base (ça le fait déjà)
et l'échelon national est déjà plus proche de la base que le "machin" international.
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Écrit par : E Levavasseur / | 29/07/2015
@ Eric
> "Une prise de conscience généralisée des populations" : exactement; ça viendra de la base (ça le fait déjà)
Exact ; je le sens tous les jours. Mais c'est tellement atomisé, tellement diffus.... J'ai hâte que l'on arrive à quelque chose de concret ! J'envie les personnes qui, libres de toute responsabilité familiale, peuvent se permettre de ruer dans les brancards et de contribuer directement à f... en l'air le système.
Ceci dit, j'ai l'impression que la France, paradoxalement, est plus avancée que beaucoup d'autres pays européens dans ce processus de prise de conscience. Je reviens de 10 jours passés en Bavière (à 50 km au sud de Munich), dans une des régions les plus riches d'Europe. L'impression de me trouver à des années-lumières de de l'Ile de France :
- des relations entre les gens beaucoup plus paisibles ; pas cette sensation de rage diffuse, de quasi pré-guerre civile ;
- un vrai tissu de PME locales (dans des domaines très variés) ; beaucoup de circuits courts ;
- une plus grande...homogénéité de la population (à la louche, les personnes issues de la "diversité", c'était un individu sur 500 ou 1000, à rapprocher des quasi 1 sur 2 de ma commune de banlieue)
- les incivilités semblaient relever du concept extra-terrestre (beaucoup de vélos étaient laissés par leurs propriétaires SANS antivol... )
- une encore grande pratique religieuse (majoritairement catholique)...dans des églises (très) bien entretenues
- un grand souci de l'environnement (traditionnel en Allemagne)
- évidemment : tout cela ne facilite pas toujours une critique radicale du système (même si nous étions logés chez des personnes qui, depuis quelques décennies- hé oui- pratiquaient la décroissance comme M. Jourdain faisait de la prose).
Tout cela pour dire que, quelque part, il faut vraiment être dans la m...au moins jusqu'à la taille pour que les choses commencent à bouger. En France, nous sommes bien partis...
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Écrit par : Feld / | 29/07/2015
Unité du monde?
> Lectures récentes: 'Le Maître de la Terre' de Robert Hugh Benson, et le 'Court récit sur l'Antéchrist' de Vladimir Soloviev. Leurs Antéchrist adviennent après l'unification des continents et réalisent celle du monde.
Différences:
Celui de Benson est ouvertement persécuteur.
Celui de Soloviev est plus dérangeant pour nos esprits actuels, son génie résoud les contradictions et conflits, il se veut non pas Sauveur mais Bienfaiteur.
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/07/2015
@ Pierre Huet
> Une sortie du système monétaire, dont je ne suis pas sûr que l’on évalue précisément les bénéfices ou les pertes, n’est pas suffisante.
Il faut du dirigisme « éclairé », ne pas prendre d’actions au nom d’une quelconque idéologie mais par rapport à des résultats attendus. Voir par exemple comment les Etats-Unis protègent leurs marchés publics.
Bref anticiper, prévoir, investir, et prendre des mesures de soutient quand nécessaire. Ce qu’ont essayé de faire les gouvernements français jusqu’aux années Giscard puis cessé.
Il faut dénoncer le libéralisme pour ce qu'il est dans sa doctrine, une règle pour un retour primitif au laisser faire, ce qui revient à ouvrir grand les vannes pour reprendre mon analogie antérieure. C’est aussi absurde pour moi que le socialisme.
@E Levavasseur
Merci de relever. Comprendre conflit entre la logique qui réclame un peu de protectionniste (mon côté filière scientifique) et ma foi chrétienne qui me pousse à plus d’universalisme. J’avoue ne pas vous suivre sur votre comparaison avec l’éducation de groupe. J’ai eu la chance d’avoir un poste qui m’a fait voyager un peu partout dans le monde, et pas qu’à Miami Beach (encore que j’y sois allé aussi). J’ai été émerveillé par la diversité et la richesse culturelle de ces gens qui m’ont transformé, apporté ouverture d’esprit et humilité. Mais j’ai aussi été quelquefois ravagé par leurs conditions de vie comme à Mumbai pour ne citer que cet exemple. Une attitude qui consisterait à uniquement protéger nos acquis sans se soucier du sort de cette humanité n’est pas supportable.
@Feld
A mon sens le potentiel des seniors à la retraite, donc dégagés pour une grande part des responsabilités que vous évoquez, est complètement sous-exploité. Bien sûr beaucoup d’entre eux apportent leur contribution à gauche et à droite, mais cela reste local, sans grande portée. Le monde est aujourd’hui structuré par les partis politiques et les entreprises dont on constate les finalités égoïstes. Reste à construire des structures nationales, puis transnationales (j’insiste) dans lesquelles ces séniors pourraient donner tous leurs talents. Les laïcs chrétiens ont des choses extraordinaires à y accomplir.
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Écrit par : JClaude / | 29/07/2015
@ JClaude
> Sortie de système monétaire et aussi des traités de Maastricht et Lisbonne: pas suffisante mais indispensable, pour que le "dirigisme éclairé" que vous souhaitez à juste titre soit possible. Il est actuellement tout simplement ILLEGAL, et la France est périodiquement condamnée à des sanctions pour le pratiquer parfois, les professions concernées devant rembourser des aides reçues en contravention avec ces textes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/07/2015
@ JClaude
> "conflit entre la logique qui réclame un peu de protectionniste et ma foi chrétienne qui me pousse à plus d’universalisme"
Vous créez un problème là où il n'y en a pas. L'expérience actuelle de mondialisation montre bien qu'universalisme ne veut pas dire amour du prochain mais bien culture du déchet en même temps que perte de la diversité et des richesses culturelles. Si chaque peuple ne peut pas disposer d'une autonomie suffisante, il ne peut pas y avoir de fraternité entre les peuples.
Guadet
[ PP à Guadet et JClaude - Plutôt que du mot "universalisme" qui est un concept philosophique, ou que du mot "mondialisme" qui sent l'officine complotiste, je propose de se servir des mots "mondialisation libérale" ou "système économique global", qui désignent le problème avec précision. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Guadet / | 30/07/2015
@ J Claude
> Et pourquoi opposer la science à la foi ?
Il semble que votre "conflit moral interne" réside dans le fait que vous confondez autarcie et souveraineté, égoïsme et amour ORDONNé.
Dire qu’il n’y que votre conjoint qui a le droit d’être dans votre lit ce n’est pas une fermeture au monde.
C'est naturel, ordonné, et disons même : c'est de la justice (c'est-à-dire que c'est juste, ça lui revient, etc.)
De même chaque enfant a le dort de voir ses parents s'occuper de lui, chaque peuple a le droit de voir son gouvernement s'occuper de lui en priorité.
Le mot "priorité" a un sens, lequel n'est pas "exclusion"
Jésus n'a pas dit "tu aimeras ton lointain" ou encore "tu aimeras l'Humanité" (concept abstrait digne des Lumières mais pas du Christ) mais très concrètement "ton prochain"car le Christ est concret, incarné, il est l'Emmanuel.
Nous refusons le libéralisme, ce n'est pas pour instaurer l'autarcie.
Ce que nous refusons c'est le bazar du laisser-faire, du laisser-entrer, etc. pas les justes échanges fructueux pour tous qui donnent à chacun ce qui lui est dû et ce dont il a besoin.
Le libre échange s'arrête dès qu'il appauvrit quelqu'un.
Or les peuples ont désigné des gouvernements pour les défendre et que voit-on ? des gouvernements plus soucieux de maintenir le libéralisme qui ruine les peuples.
Abandon, trahison.
Sur la papier le libéralisme peut enrichir. Que ce soit produit ici ou là ne change rien pour lui, pas plus que ce soient toujours les mêmes qui reçoivent.
Le libéralisme c'est l'autarcie morale et financière des riches.
Mais pour un gouvernement, un Etat, que le peuple dont il a la charge s'appauvrisse, ce doit être sa préoccupation.
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Faire élever les enfants non par leurs parents mais par la société c’est une désertion comme pour un Etat se débarrasser du service public en le remettant à des entreprises privées fondées sur la recherche du profit, ou comme quand il s’en remet à une autorité supranationale, lointaine et vague.
ça ressemble à tous ces parents qui laissent école, centre de loisir, soutien scolaire, cours de sports, scoutisme, émission de vulgarisation, jeunes filles au pair etc. faire leur travail d'éducation.
Il est très révélateur que l’enseignement public se prétende « éducation nationale ».
L'éducation c'est le boulot des parents, que l'école se contente de l'enseignement. On a fait de l'exception (parents qui ne peuvent assumer leur rôle) la règle.
Cette vision est socialiste ; le libéralisme ayant mis la main sur l'Etat, n'a aucune raison de la changer car c'est un moyen de formater les esprits dès le plus jeune âge (cf les cours de géographie virant à l'apologie des idées de Jean Monnet)
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pour ce qui est de la logique
je suppose que quand vous parlez de "filière scientifique", vous voulez parler de sciences exactes.
Les autres filières reposant également sur un savoir sont également scientifiques et donc logiques et vous seriez surpris de savoir que j'avais déjà compris quel était votre parcours simplement en le déduisant logiquement de ce que vous écriviez.
je n'ai pas dit "deviné" ou "ressenti" ou "eu l'intuition"; j'ai dit : "déduit logiquement."
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Écrit par : E Levavasseur / | 31/07/2015
@ Pierre Huet
> Certes. Seulement, faut-il détruire ou modifier ? La construction européenne a été contaminée par le libéralisme, sabotée en la vidant de ses concepts originels pour y substituer une vision purement économique (créer un grand marché ouvert). J’attendais des politiques qu’ils nous honorent d’un vrai débat contradictoire et argumenté sur le devenir de l’Europe, au-delà de la question totalement vide de sens d’être pour ou contre. Pour ou contre QUOI?
@ Guadet
> Différents espaces d’autonomie (et non d’autarcie), vous avez entièrement raison. De quels périmètres?
Maintenant ces différents peuples, même ancrés dans leurs espaces respectifs devront bien administrer ensemble la « maison commune » pour reprendre la formule du pape François.
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Écrit par : JClaude / | 31/07/2015
@ PP et JClaude
> "Universalisme" ne convient pas, PP a raison, mais il ne s'agit pourtant pas seulement de "mondialisation libérale" ou de "système économique global", qui puisse poser problème. Le cas de la Grèce démontre aussi que toute structure internationale, même créée dans un cadre démocratique avec les meilleures intentions du monde, produit automatiquement perte de liberté et oppression. On avait déjà vu l'ONU instrumentalisé par les grandes puissances ou le FMI débouchant sur une politique de type néocoloniale.
C'est une erreur grossière de croire qu'on peut créer une fraternité à l'échelle de l'humanité en abattant les frontières (Régis Debray, "Éloge des frontières") ou en avançant vers une gouvernance mondiale. Il faut en rester à un genre d'ONU comme espace de rencontre ou chaque pays peut faire entendre sa voix librement et à égalité. Toute tentative d'intégration dans un système débouche forcément sur l'écrasement des plus petits par les plus gros. Et même si on pouvait imaginer un village global avec une gouvernance parfaite, ce serait tout de même l'oppression totale puisqu'il serait impossible de sortir du système. Ce serait le messianisme selon Satan au lieu du messianisme selon Dieu.
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Écrit par : Guadet / | 02/08/2015
@ JClaude
> Parce que les traités en cours ne peuvent être modifiés qu'à l'unanimité des membres de l'UE . Difficile de penser que des pays qui vivent de services financiers ou de commerce international acceptent une limitation au libéralisme.
Ni le "fédérateur extérieur".
On peut peut-être construire autre chose en Europe, mais pas avant d'avoir dissout le système actuel.
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Écrit par : Pierre Huet / | 02/08/2015
@ JClaude
> "De quels périmètres?" n'est pas une question parce que ça ne se décrète pas. il faut des milliers d'années et des centaines de millions de personnes pour faire un pays.
Pour "administrer ensemble la « maison commune »", si le pape pose la question à un niveau mondial, vous remarquerez qu'il donne surtout des réponses au niveau local. L'avenir du monde concerne chaque personne et chaque nation, ça ne peut pas s'imposer d'en haut : une gouvernance mondiale ne serait qu'une tyrannie inefficace. Pour coordonner les efforts, un espace de dialogue comme l'ONU serait largement suffisant s'il se libérait de la tutelle des États-Unis.
Il faut se défaire du mythe du village global (voir Régis Debray, "Éloge des frontières"). Les tentations de remplacer Dieu pour construire le paradis sur terre ont toujours mené à des catastrophes.
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Écrit par : Guadet / | 03/08/2015
@ Guadet et PP
> "De quels périmètres?" est surtout une formule à dessin provocatrice. Noter quand même que l’UE était bien une entreprise volontaire (ce qui était assez inédit) où des états membres renonçaient à une partie de leur souveraineté au profit d’une structure plus vaste, et dotait cette dernière de pouvoirs propres et indépendants d’eux-mêmes. Et qu’elle s’est réalisée dans un laps de temps court au regard de l’histoire. Laissons chacun juge si c’était souhaitable ou non, mais c’est parfaitement possible.
Sinon, pour citer « Laudato Si » :
« L’humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune » (page de couverture).
‘142. Si tout est lié, l’état des institutions d’une société a aussi des conséquences sur l’environnement et sur la qualité de vie humaine : « Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement ».[116] Dans ce sens, l’écologie sociale est nécessairement institutionnelle et atteint progressivement les différentes dimensions qui vont du groupe social primaire, la famille, en passant par la communauté locale et la Nation, jusqu’à la vie internationale’. D’ailleurs le chapitre 5 en général est largement consacré à des sujets internationaux.
Je ne fais que simplement la remarque suivante, ni plus ni moins: nous sommes dans un vase clos, dont le nombre d’éléments croit fortement depuis les années 1950. Fatalement les interactions entre ces éléments progressent pareillement. Constatons en sus une dégradation de l’environnement global et la limitation des ressources communes, alors la recherche d’une synchronisation de ces interactions est objectivement logique. J’ajoute que cet objectif est conforme avec la foi chrétienne. Par ailleurs les risques de désordres graves et même de guerres futurs sont réels. Enfin cette synchronisation ne passe surement pas par le « mythe du village global», c’est une richesse que chaque peuple puisse garder son altérité.
Je respecte parfaitement les craintes pour ne pas dire les angoisses de déculturation (perte d’identité me parait trop connotée). Maintenant je ferais observer qu’elle se réalise en France plus de l’intérieur, selon un processus constant depuis des dizaines d’années, dont l’ineptie des programmes scolaires d’histoire que vous avez récemment dénoncée n’est qu’un des signes manifestes. Le mimétisme américain généré par le torrent de publicités et de productions audiovisuelles est l'autre forme de déculturation. L'une idéologique, l'autre libérale économique.
P.S : je parlais d’universalisme institutionnel, mais c’était largement ambigu dans le contexte je reconnais.
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Écrit par : JClaude / | 04/08/2015
@ Pierre Huet
> J’entends bien, mais que trouvons nous de si rédhibitoire dans les traités européens actuels pour que nous devions nécessairement demander notre retrait (article 50 du traité de Lisbonne) ? Une construction politique comme celle de l’UE est inédite, et il ne faut pas nous étonner de devoir passer par des cycles d’avancées/rectifications comme c’est souvent le cas de toute façon dans la gestion de systèmes complexes.
Je suis très critique sur le rôle de l’UE et en particulier de la commission dans par exemples les différentes négociations du GATT puis de l’OMC.
Maintenant soyons justes qui en France s’est vraiment intéressé à ce qui se passait dans ces nouvelles institutions ? Quel homme politique d’envergure (à part peut-être un Jacques Delors) a vraiment cherché à s’investir dans un mandat européen, quels journalistes ont scrupuleusement décrits et rapportés tout ce qui se jouait ? Nous chargeons la construction européenne de tous les maux mais ne devrions nous pas plutôt incriminer notre nombrilisme et notre manque de présence pour y équilibrer le courant anglo-saxon ?
Maintenant ne versons pas dans la discussion politique qui n'est probablement pas la finalité première du blog.
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Écrit par : JClaude / | 04/08/2015
@ JClaude.
> De si rédhibitoire?
Notre mort programmée.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/08/2015
SCIENCE ET FOI
> Je n’oppose pas science et foi, bien au contraire. Si vous voulez bien me suivre sur ce thème, les deux ne sont pas en opposition puisqu’ils n’ont pas la même portée. Dans la distinction entre le monde visible et invisible pour reprendre le credo de Nicée, la science a pour périmètre uniquement le visible à l’évidence (phénomènes mesurables et reproductibles), alors que la foi l’existence de cet invisible annoncé par les prophètes puis Jésus-Christ. Vouloir demander à la science de se prononcer sur Dieu qui a choisi de rester caché est inepte. Au mieux peut-elle dire qu’elle ne mesure rien, ce qui ne nous apprend rien non plus sur une existence ou non d’un dieu. Par contre Dieu a créé et nous a placés dans un monde visiblement régi par des lois mathématiques, ce qui devrait un peu plus nous interpeler. Par contre Il a installé certaines barrières un peu compliquées à dépasser pour l’appréhender dans sa plénitude, comme la vitesse de la lumière (horizon cosmologique), un infini (singularité au temps zéro du Big Bang), (comportement quantique des particules)…
J’oppose froide logique et foi (esprit et âme pour lancer un autre classique ?), car la foi est folie, le don total de Jésus-Christ sur la croix Lui vrai Dieu et vrai homme est folie, enfin son enseignement est fou (aimer ses ennemis vous imaginez).
Sur la définition du prochain qui a provoqué bien des discussions, la parabole du bon Samaritain semble indiquer que pour nous chrétiens le prochain c’est l’étranger, ce qui nous distingue semble-t-il des Juifs (le prochain serait le proche entourage) et des Musulmans (c’est la communauté, l’Oumma). J’ajoute ceci à votre réflexion : si nous croyons que Dieu a créé notre âme au moment de notre conception (catéchisme de l’Eglise Catholique), alors Il a choisi de nous incarner à cet endroit, à cette époque, dans ce milieu. Je me suis toujours demandé quel aurait été mon destin si cela avait été ailleurs, et m’incite à voir en chacun un autre être incarné qui lui non plus n’a pas choisi. Vous comme moi aurions pu naitre au sein d’une famille musulmane ou juive ou indoue ou athée. Soyons humble et respectueux de l’autre.
Je partage votre avis sur l’irresponsabilité d’une délégation de l’éducation à des autorités tiers, par contre j’ai aussi vu les ravages d’une éducation trop en vase clos (milieu, école privée de quartier). Le résultat est un vrai formatage qui a du mal à s’effacer. Sinon je n’avais pas vraiment réalisé que l’Education Nationale était acquise aux idées du libéralisme, ce me semblait être le contraire mais peu importe.
Le fait que normalement une personne de la filière scientifique dispose d'un semblant d’esprit logique ne donne aucune indication sur le fait qu’une personne non issue de celle-ci en dispose ou non. Les deux propositions ne peuvent se déduire (par contre qu’une personne sans esprit logique n'en soit pas à issu oui). Je m’empresse d’ajouter que je trouve cette distinction parfaitement artificielle, sans fondement de valeur et plus générée par notre système de formation. Je n’ai profité de l’occasion de le glisser ici que pour m’excuser auprès de vous tous de mes possibles imprécisions de langage. Vous disposez tous d’un bagage littéraire plus conséquent c’est apparent, et c’est d’ailleurs l’une des raisons (en plus des idées véhiculées bien sûr) pour lesquelles j’ai tant de plaisir à vous lire.
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Écrit par : JClaude / | 04/08/2015
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