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14/04/2015

Quand un poly confond christianisme et manichéisme

Affligeant instrument du CNED pour les futurs enseignants :


 

 

Le Centre national d'enseignement à distance (CNED) est un établissement de l'Education nationale. «Premier opérateur européen et du monde francophone », il « offre de multiples formations, de la maternelle à l'université, ainsi que des préparations aux concours de recrutement » : notamment aux concours d'enseignants (CRPE, CAPES, CAPET, CAPLP) et à l'agrégation. Or voici ce qu'on trouve dans un polycopié de philosophie pour la préparation au CAPES :

 

<< Le judaïsme et surtout, par son extension, le christianisme, vont renforcer cette idée d'une dualité entre temps et éternité, en renforçant l'idée de la chute et de la séparation entre l'esprit (Dieu et l'âme humaine, le premier parfait, la seconde imparfaite) et la matière (celle du monde créé, celle du corps dans lequel l'âme est incarnée et emprisonnée), entre le monde d'ici bas et celui de l'au-delà. Dieu seul possède à la fois l'éternité et la vérité, et cette éternité est vue comme à la fois l'accès à la connaissance de Dieu et la “vie éternelle”, c'est-à-dire la survie personnelle. >>

 

C'est une série d'énormités. En effet :

► L'idée d'une « chute » de l'esprit dans la matière n'est pas biblique mais grecque. Pour la Bible, la matière est bonne (livre de la Genèse) : Dieu crée l'homme dans le monde à partir « du limon de la terre ». Ce que la Bible évoque ensuite n'est pas une « chute » mais une rupture : l'homme créé libre rompt avec le Créateur ; liberté que le Créateur respectera par la suite.

Dieu ne crée pas l'âme de l'homme « imparfaite » : Il la crée finie, c'est-à-dire selon les limites (la finitude) de la condition humaine.

La « séparation » de l'esprit et de la matière, et l'idée que l'âme humaine serait « emprisonnée » dans le corps, sont des conceptions grecques. La Bible et le christianisme professent tout à fait autre chose : l'âme, créée avec le corps, est « la forme du corps par son essence », elle « communique au corps l'être dans lequel elle subsiste » (Thomas d'Aquin). D'où le fait qu'elle survive au corps ; et la perspective de la résurrection des morts professée par le judaïsme et le christianisme.

Pour les chrétiens, Dieu ne « possède » pas l'éternité et la vérité. Il ne « possède » rien. Dieu « n'est pas une Réalité qui se reposerait en elle-même : il est une réalité telle qu'elle consiste uniquement dans le mouvement de se donner : source qui coule sans avoir en arrière d'elle-même une fontaine où elle puiserait... C'est dans un pur acte de se répandre, que Dieu le Père est Lui-même... » (Hans Urs von Balthasar).

Dire que l'éternité serait « l'accès à la connaissance de Dieu » n'a aucun sens judéo-chrétien. L'accès à la connaissance de Dieu s'ouvre dans l'histoire, par l'Alliance de Dieu avec les hommes (AT) et par la révélation de Dieu en Jésus-Christ (NT).

Dire que la vie éternelle est « la survie personnelle » n'est pas non plus une idée chrétienne. La vie éternelle est bien autre chose qu'une « survie ». Eternel veut dire divin, et Dieu est dans le mouvement de Se donner, offrant ainsi à l'homme un bonheur « éternel »  inouï : pour l'homme « il s'agit essentiellement d'un aller-au-delà-de-soi, avec toutes les surprises et les aventures qu'une telle sortie de soi promet... Le pur contraire du morne ennui d'un être-pour-soi qui ne débouche sur rien » (Balthasar).

 

Conclusion : le rédacteur du polycopié du CNED confond le judéo-christianisme avec ses deux ennemis antiques, le manichéisme et la gnose ! Si c'est à de tels experts que Mme Vallaud-Belkacem (elle-même peu qualifiée) va confier les modules scolaires d'enseignement des religions, on imagine les dégâts.

 

L'un de premiers traités théologiques chrétiens, le Contra Haereses d'Irénée de Lyon (IIe siècle), attaque et réfute toutes les idées que le polycopié du CNED prête aux chrétiens. Irénée proclame le contraire d'une séparation entre la chair et l'esprit, ou entre le temps et l'éternité :  : « Car la gloire de Dieu c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est la vision de Dieu : si déjà la révélation de Dieu par la Création procure la vie à tous les êtres qui vivent sur la terre, combien plus la manifestation du Père par le Verbe procure-t-elle la vie à ceux qui voient Dieu ! » (IV, 20,7). « Si donc, dès à présent, nos coeurs de chair sont capables de recevoir l'esprit, quoi d'étonnant si, lors de la résurrection, ils contiennent la vie que donnera cet Esprit ? » (IV, 13,4).

 

 

Commentaires

IGNORANCE DE MASSE

> L'ignorance aujourd'hui sur le christianisme a trois causes
- cause "naturelle" : déchristianisation de masse
- cause moins naturelle : manque de motivation des profs pour s'informer sur l'histoire du christianisme et sur son contenu
- cause pas naturelle du tout : manque de motivation des cathos pour faire connaître le contenu théologique de leur foi. Ou même pour le connaître eux-mêmes ! Mais ça, heureusement, ça peut changer.
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Écrit par : Michel Biguet / | 14/04/2015

ENSEIGNANTS : LA FORMATION DES BERNARDINS

> Raison de plus pour faire connaître à mes collègues cette formation à distance proposée par le Collège des Bernardins, à laquelle je me suis moi-même inscrit : http://www.agapan.fr//
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Écrit par : Ren' / | 14/04/2015

Onfray sors de ce manuel !

> En parlant d'Onfray je viens de lire son essai sur Sade et son incompréhensible postérité. J'ai trouvé l'essai intéressant, même brillant, mais je pense que M. Onfray a un très sérieux problème avec le christianisme. Je ne peux même pas lui proposer une psychanalyse parce que lui et moi sommes d'accord pour qualifier Freud de plus grand escroc "intellectuel" du vingtième siècle.
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Écrit par : Edmond D. / | 14/04/2015

@ Michel Biguet :

> "cause pas naturelle du tout : manque de motivation des cathos pour faire connaître le contenu théologique de leur foi. Ou même pour le connaître eux-mêmes ! Mais ça, heureusement, ça peut changer."
Oui, mais comment faire pour acquérir les fondamentaux permettant de "rendre compte de sa foi", quand on a peu de temps à y consacrer ? Lire le CEC, oui mais encore ? Tout le monde ne peut pas se rendre disponible pour des études de théologie en cours du soir.
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Écrit par : Feld / | 14/04/2015

COMPÉTENCES

> Par ailleurs, un cours du CNED n'est pas forcément rédigé par quelqu'un de compétent en la matière : c'est un prof qui a besoin d'argent mais pas forcément assez de temps pour faire les recherches qui s'imposeraient. Là, comme ailleurs, approximations, préjugés et idées toutes faites peuvent abonder. Mais la grâce surabonde quand même...
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Écrit par : Alex / | 14/04/2015

Affligeant

> Un suggestion parmi d'autres: mettre au placard le catéchisme à base de coloriages et bon sentiments humanistes trop souvent de mise, et le remplacer par une véritable formation philosophique et théologique.
Car honnêtement, je suis sûr que 50% des "messalisants" ne seraient pas capables de voir ce qu'un tel texte a d'hérétique.
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Écrit par : Ludovic / | 15/04/2015

LE PROBLÈME DE L'ÉTERNITÉ

> Comme c'est un tout petit peu mon domaine, même si je ne suis que modeste remplaçante sans CAPES, un passage de mon cours, donné il y a quelques jours à mes élèves, sur ce sujet.

"Du problème de l’éternité.

Pour bien le comprendre, cette boutade : « l’éternité c’est long, surtout vers la fin. »
De fait, nous avons une approche spatiale, et donc mesurable, séquençable, du temps.
Cela est lié au mode de fonctionnement de notre raison, qui nous est un formidable outil
au service de l’action, mais un piètre instrument pour saisir l’essence des choses.
Pour comprendre, souvenons-nous du mode de connaissance du mouvement. L’œil
imprime une série d’instantanés, 24 par secondes, et à partir de là reconstitue le
mouvement en sa fluidité première. (persistance rétinienne). C’est ce même mécanisme
que reproduit la caméra. De fait la raison échoue à saisir le flux de la vie qui nous
emporte tous en son élan joyeux. Mais elle peut y bâtir des vaisseaux, pour nous et les
nôtres.
Pour nous faire une idée de l’éternité, il faut aussi mettre en retrait la raison, pour
solliciter notre autre faculté de comprendre : l’intuition.
Il y a des moments dans notre vie où nous touchons du doigt l’éternité. Ces moments,
quelle que soit leur durée dans le temps, restent pour toujours gravés en notre âme, non
comme des événements passés, mais comme des réalités présentes. On le dit bien :
« c’est toujours présent en moi ». Quand bien même les détails s’effacent, notre mémoire
faiblissant, quand bien-même nous n’y pensons pas tout le temps, cela est présent en
nous , comme une mutation génétique au cœur de chacune de nos cellules, présence qui
colore chaque instant de notre vie d’une tonalité unique. Il en est ainsi, pour une maman
, pour chacune des naissances vécues. Quoi qu’il se passe ensuite, on est maman,
l’empreinte de notre tout petit à jamais au creux de nos entrailles.
Il en est ainsi de toute rencontre véritable (la naissance en est une), dans l’amitié comme dans l’amour. L’autre nous reste à jamais présent, par delà les incompréhensions
du moment, la distance, la mort même. Le temps a comme déchiré son enveloppe pour nous ouvrir à l’éternité, dont on réalise alors qu’elle n’est pas hors de notre monde, mais au secret.
Nous commençons à comprendre que l’éternité ce n’est pas ce qui dure de toujours à
toujours, n’a ni début ni fin, immensité où s’émiette à l’infini notre histoire, où se dilue à
en devenir imperceptible notre âme, mais présence qui se déploie en son intensité
première, rassemblant les éléments épars de notre personne pour l’élever en un absolu
d’être, (absolu qui est aussi indistinctement jouissance et douleur inexprimables), oui
alors nous coïncidons pleinement avec ce à quoi nous aspirons depuis toujours, et nous
comprenons que nous sommes enfin, au sens plein du terme, quand le reste du temps
pour l’essentiel nous sommes absents à nous mêmes manquons à nos vies.
Ainsi l’éternité est présence qui se donne sans se reprendre.
Ce qui est une autre manière de définir l’amour.
On comprend mieux ici pourquoi Dieu, qui est cet Etre éternel, a pour nom chez les chrétiens AMOUR.
L’immortalité devient alors ce qui, à un moment donné, advient pour rejoindre l’éternité.
Ce que la Bible exprime de la manière suivante : « avant que tu sois, je t’ai aimé ». Et c’est cet amour premier qui nous fait advenir, c’est l’appel qui nous crée. (d’où l’importance
aussi de notre nom, forme originale que prend l’appel pour nous, et nous engendre en
création unique, nom inscrit dans la paume de Dieu, c’est-à-dire en lettres éternelles,
connues de Dieu seul, mystère d’amour)."
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Écrit par : Anne Josnin / | 15/04/2015

AUSSI

> Le pire c'est que bien des chrétiens (y compris hors du monde catholique) semblent soutenir les mêmes idées.
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Écrit par : Jean-Philippe B / | 15/04/2015

JUSTEMENT

> Mais PP c'est ça les concours de l'EN !
C'est justement la manière dont sont rédigés les manuels de préparation aux concours qui m'avait fait abandonner cette voie.
Je m'étais dit que si les manuels étaient ainsi rédigés c'est que tout l'ensemble de l'EN pensait de cette manière ; j'ai pensé que je ne pourrais pas me battre tous les jours tous azimuts, remonter à l'invention de la roue pour expliquer les bases élémentaires ... non aux élèves mais ... à mes collègues et mes inspecteurs !
Sans compter les pressions dans les salles des profs : "tu dois signer la pétition" ; l'auto-satisfaction bobo ("nous qui avons le savoir"), l'agressivité anti-religieuse :" tu es un 'pas-avant-le-mariage' ?"
et puis tout ce charabia prétentieux, cette impression d'étouffement, ce rejet de la réalité au profit d'une continuelle conceptualisation.
Ce désir de pouvoir qui ressort si souvent des discours des "pédagos" qui imposent leurs idéologies à ceux qui ont de véritables vocations de professeurs, cette médiocrité imposée...
J'ai conservé des spécimens de manuels de géographie uniquement pour montrer des pages entières de charabia ridicule.
J'ai laissé tomber en pensant "il faut faire autre chose ; ce n'est pas réformable".
J'ai pensé "je n'ai pas l'âme d'un vichysto-résistant", être dans la bête, pas pour moi.
Notez bien que ce ne sont pas du tout les gamins que je mets en cause.
Quand je dis "il faut faire autre chose" c'est avec eux et leurs parents, en dehors de l'EN.
L'EN est une machine à structurer des cerveaux contre toute vie intérieure.
Tous mes amis profs me disent que quand ils réussissent à faire quelque chose avec leurs élèves, c'est quand ils ne tiennent pas compte des directives du ministère.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 15/04/2015

@ anne

> Je pensais notamment à vous en écrivant mon commentaire et franchement sachez combien je suis conscient de l'Espérance que révèle votre présence au sein de ce machin.
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Écrit par : E Levavasseur / | 15/04/2015

@ E. Levavasseur :

> Vous noircissez le tableau... J'enseigne en lycée public, et l'ambiance est très loin de l'enfer mental et idéologique que vous décrivez.
Cela dit, je suis prof de Lettres, pas d'histoire-géo : nous sommes plus libres (comme les profs de Philosophie en Terminale) de faire étudier ce que nous voulons dans le cadre large des objets d'étude des programmes.
Ainsi, je fais lire du Claudel, du Bernanos, etc. Et rien n'accroche les élèves autant que les perspectives métaphysiques, religieuses : merci la littérature !
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Écrit par : Alex / | 15/04/2015

@ Feld :

> Je recommande souvent, même à des adultes, le YouCat promulgué par Benoît XVI pour les jeunes. Ce petit livre jaune, mine de rien, est un excellent vademecum pour acquérir les "fondamentaux" sous une forme et un langage plus immédiatement abordables que ceux du CEC.
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Écrit par : Albert Christophe / | 15/04/2015

CAUSE

> Les mensonges sempiternels du CNED et de l'EN sur l'Eglise ont une cause idéologique. Je me permets de vous recommander ce petit essai que j'ai commis pour les démonter et les expliquer :
http://forestent.blogspot.fr/p/ouvrage-n1-les-mensonges-de-la.html
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Écrit par : Forest Ent / | 15/04/2015

à Alex

> C'était mon exemple et celui d'amis et vous donnez le vôtre.
Mesurez la chance que vous avez.
J'étais dans une matière politisée/facilement "politisable" : l'Histoire.
Cela dit même les manuels de géo peuvent être politisés (malthusianisme ou productivisme, maastrichtisme ou d'autres encore)
Et je ne parlais pas des élèves, je le dis justement ds mon commentaire mais du machin.
Je doute que Najat Vallaud-Belkacem & les savants fous de l'EN pondeurs de directives encouragent la lecture de Bernanos, c'est donc le genre d'initiative perso dont je parlais et vous félicite.
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Écrit par : E Levavasseur / | 15/04/2015

D'UNE ENSEIGNANTE

> Le passage sur la matière est en effet païen. On ne peut pas nier en revanche que le christianisme (je ne jugerai pas pour le judaïsme), influencé par le platonisme, a développé aussi une pensée dualiste. Vous citez Thomas d'Aquin, mais c'est assez tardif (ce qui ne veut pas dire que c'est faux). Les pères de l'Eglise ont massivement utilisé les outils dualistes du platonisme et du néoplatonisme. L'âme "forme du corps", ce n'est pas la Bible: c'est un raccourci que vous faites.
Le CAPES de philosophie est de très haute tenue, sans doute le plus sélectif avec le CAPES d'histoire (contrairement au CAPES d'anglais, de mathématiques, ou même de lettres). L'enseignant qui a écrit le corrigé a fait une approximation, cela arrive à tout enseignant à l'oral, il se trouve qu'ici c'est à l'écrit et diffusé sans son autorisation.
Quand monsieur Levavasseur dit "c'est ça les concours de l'EN", je suis choquée. Les concours de l'EN en philosophie, c'est élitiste, tellement élitiste qu'on dit que c'est de trop haut niveau pour les élèves de Terminale (beaucoup d'IG et d'IPR pensent que les élèves sont des demeurés et doivent le rester). Mais bon, le prof est une cible facile : il ne fait jamais assez d'heures pour la droite, car il est paresseux c'est bien connu ; il ne passionne pas assez les élèves car il est trop rigide et élitiste et n'utilise pas assez les "outils numériques" pour la gauche.
Quel est le contexte de ce corrigé? Quel est le sujet? On n'en saura rien. En tout cas, ce n'est pas un manuel, ce n'est pas une publication. La différence est très importante.
Mais après tout... Enfermons-nous dans nos tours d'ivoire, dans nos lycées privés "sous contrat" (car la soupe est quand même bonne...), avec des enseignants souvent vacataires, parfois excellents, parfois ne devant objectivement pas être devant des élèves. Mais bon, tant qu'on est entre nous, tout va bien ; un peu de mondanité spirituelle, et c'est parfait. Tant qu'on est sauvé du "djender"...
Bon cassage de prof! J'espère que vous ne viendrez jamais m'enregistrer à la sauvette, car je l'avoue : il m'arrive de faire des approximations, peut-être même des bourdes. Dieu m'accorde qu'alors vous viendrez tout simplement me le dire, plutôt que de passer la vidéo sur youtube avec le titre "regardez la grosse bourde, c'est ça l'éduc' nat"!!!"

Maud


[ PP à Maud
Votre indignation est excessive : je n'ai donné ni la référence du document, ni a fortiori le nom de l'auteur, donc personne n'est diffamé. Il n' y a aucun préjudice.
Je ne confonds pas les profs et l'idéologie qui circule dans l'EN depuis plusieurs décennies.
Par ailleurs, vous ne pouvez pas empêcher les gens de s'interroger sur cette idéologie ; et je ne parle pas ici du micro-milieu auquel vous faites une allusion polémique... et qui n'est pas précisément un ami de notre blog.
Enfin, vous ne pouvez pas nier qu'il y a un certain problème de malveillance aujourd'hui, dans ce pays, envers le christianisme. Cette malveillance joue sur l'ignorance de masse quant au contenu de la foi chrétienne. Celle-ci est constamment présentée comme absurde et antipathique, au prix de déformations radicales (volontaires ou involontaires) de son contenu...
Il faut donc saisir toutes les occasions de rétablir l'exactitude dans ce domaine. C'est à quoi je m'emploie, et vous devriez savoir, pour nous lire de temps en temps, que nos analyses n'ont rien à voir avec les idées fixes de la droite. Nous assimiler à elle, comme vous le faites, est aussi injuste qu'incongru. Ma note parlait du noyau de la foi chrétienne : elle ne parlait pas du gender.

ps - L'âme "forme du corps" est une formule de saint Thomas d'Aquin (Somme théologique). La condamnation du dualisme gnostique et manichéen date des premières années de la théologie chrétienne. La totalité de la Bible récuse le dualisme. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Maud / | 15/04/2015

DISCUSSION

> Il fut un temps où on ne parlait que d'âme et de vie après la mort. Maintenant on affirme qu'il n'y a aucun dualisme dans la Bible pour mieux la défendre contre ses assaillants. Mais ce n'est pas tout à fait vrai non plus. "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps". Ce n'est pas du platonisme, mais il y a bien l'idée d'une distinction. L'absence complète de dualisme voudrait par exemple qu'il n'y ait qu'une chair vivante, et pas une âme qui pourrait survivre au corps. Ratzinger a défendu le maintien du concept d'âme et de survie personnelle avant la résurrection, qui semblait trop dualiste à certains phénoménologues. Faut dire qu'il est assez augustinien... Ah je l'aime bien BXVI!
Je répondais surtout au commentaire de M. Levavasseur, très violent envers l'EN. Vis-à-vis de votre note, il aurait tout de même fallu souligner que ce n'est pas un manuel, ni quelque chose de publié.

Maud


[ PP à Maud
- Je vous rassure : les catholiques croyants continuent à croire que la mort est un passage dans l'éternel.
- Même à l'époque que vous évoquez, la résurrection des corps était un pilier du Credo. "Resurrectionem mortuorum et vitam venturi saeculi, amen."
- Le fait que l'âme ("forme du corps") survive, n'est pas une opposition âme-corps puisque c'est par l'âme que ressuscitera le corps ! Distinguer n'est pas opposer.
- Sur le dualisme : je vous suggère de lire ma réponse à Marie-Jeanne dans ce fil de discussion.
- Sur le passage du poly du CNED : sa gravité vient du fait qu'il s'adresse à de futurs enseignants, dont beaucoup n'ont pas eu, jusque là, d'autre "éclairage" sur la foi chrétienne que ces quelques lignes... radicalement inexactes. Déformer n'est pas informer ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Maud / | 15/04/2015

Quant à Michel Onfray

> Je ne l'ai pas connu avant de l'écouter en juillet 2014 dans une émission de France-Culture pendant nos vacances en Provence [ni ai-je jamais entendu parler de lui avant en Allemagne]. Il tenait un discours sur Hannah Arendt.
Déjà ses premières phrases étouffèrent ma curiosité pour ce philosophe. Je n'ai pas le front de mettre son éloquence en doute mais il manque manifestement de la logique. Il me laissa simplement ébahi quand au début de son discours il constata [avec raison] que le réel n'existe pas par la raison d'être archivé et dans la foulée immédiate, que le Christ n'ait pas existé, puisqu'il n'ait pas « laissé de traces » [archéologiques, je suppose – dans des archives ? - d'une personne tout à fait insignifiante à son temps...?].
[J'ignore si le Christ ait vécu ou non - je le crois, car il y a des témoignages très crédibles et le jugement affirmatif de la plupart des historiens - mais j'ai compris que la logique d'Onfray ne répondait pas aux moindres exigences, pas seulement de ma profession (les maths) dans laquelle Onfray aurait certainement échoué...]
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Écrit par : Steffen Hein / | 15/04/2015

DISCUSSION

> Il est incontestable qu'il y a une tendence manichéiste déjà chez St. Paul. Je rapelle seulement que St. Paul décrit le mariage un peu comme une solution de recharge (1.Co7:9) - contrairement au céĺibat qu'il considère comme la forme idéale de la vie chrétienne.
Cette tendence est encore plus visible chez St. Augustin. On ne peut pas nier qu'elle a parcouru toute l'histoire de l'Eglise.
L'origine est peut-être dans l'opposition un peu équivoque de la „chair“ et l'„esprit“, peut-être pas très bien comprise mais en tous le cas rehaussée par St. Paul

Marie-Jeanne


[ PP à MJ :
Pas d'accord avec vous là-dessus. Parler de "tendance manichéiste" est une erreur de perspective et de contenu, reposant sur un faux-sens quant aux mots.
- D'un bout à l'autre des Ecritures, "chair" ("basar" en hébreu) signifie "condition humaine". Cette dernière étant création divine, ne peut être mauvaise en soi. Aucun juif ne le penserait.
- Paul, formé dans la théologie juive pharisienne, ne peut (pas une minute) considérer la chair stricto sensu comme intrinsèquement mauvaise : il se mettrait en contradiction avec les Ecritures et avec la foi pharisienne en la résurrection.
- Mais la spécificité de Paul donne deux sens au mot "chair", et seul le contexte indique dans lequel des deux sens il faut lire le mot en tel ou tel passage.
- Dans le premier des deux sens, "chair", chez Paul, désigne la condition de créature (promise à la résurrection en Jésus Christ).
- Dans le second des deux sens, "chair" peut désigner, chez Paul, la condition pécheresse de l'homme : et, par extension, un monde où rôde l'esprit du mal. C'est exclusivement dans cette deuxième acception que Paul oppose la "chair" à l'esprit. Mais il ne tombe pas dans le dualisme anthropologique opposant la chair en soi à l'esprit en soi.
- Un monde créé par Dieu, mais dévié et où RÔDE l'esprit du mal (Paul), n'est pas avec un monde mauvais par nature car CRÉÉ par l'esprit du mal (manichéisme) !
- La théologie antique, même quand elle s'exprime au travers d'éléments de langage grecs, n'accuse pas la chair comme telle : elle accuse la volonté de l'homme qui l'a rendue pécheresse.
- La lutte métaphysique n'oppose pas la chair à l'esprit : elle oppose deux esprits se disputant le cœur de l'homme. C'est d'ailleurs aussi ce qu'on pensait à Qumrân.
- Il n'y a donc qu'une fausse ressemblance entre Paul et les Grecs. La notion de chair et d'esprit chez Paul vient de la bipolarité biblique entre le terrestre et le céleste, bipolarité qui n'a rien de grec et n'est pas le dualisme. (Un dualisme percera dans les écrits talmudiques, mais très tard : après le IIe siècle).
- Dans la pensée de Paul, "le péché a été vaincu par le Christ qui, prenant ce 'corps de chair' (Col 1,22) a été fait péché (2Co 5,21) ; venu dans une chair de condition pécheresse, il a vaincu le péché dans la chair même (Rm 8,3)" (Xavier Léon-Dufour). Grâce au Christ la chair n'est plus habitée par le péché, à moins que la liberté humaine ne l'y fasse revenir.
- Par ailleurs : nous avons à gérer la terre (la matière dont nous faisons partie) en vue du Royaume eschatologique. Puisque l'Esprit a pris possession de la matière par le corps ressuscité de Jésus, cellule première du cosmos nouveau, alors le chrétien ne peut traiter la matière comme Mammon (le décréateur) la traite ! C'est ce qui fonde théologiquement et eschatologiquement l'écologie chrétienne.
- Vous avez raison de dire que des relents de dualisme n'ont jamais cessé de circuler dans les Eglises ; notamment au XIXe siècle, dans le catholicisme bourgeois où Madame allait benoîtement à l'Eglise ("l'esprit") tandis que Monsieur gérait jovialement son entreprise et ses maîtresses ("la chair"). Mais le dualisme n'est pas la seule hérésie à serpenter dans l'Eglise depuis deux mille ans... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Marie-Jeanne / | 15/04/2015

PAUL

> Cher Patrice de Plunkett, je reconnais votre apologie: vous avez très bien clarifé la théologie.
Reste chez St Paul ce manifeste dédain du mariage – et donc l'équivoque...

Marie-Jeanne


[ PP à MJ :
Ne durcissons pas l'interprétation de 1Co 7. Paul parle avec rudesse mais 7, 2-7 dit : "Que chacun ait sa femme et que chacune ait son mari. Que le mari remplisse son devoir d'époux envers la femme, et de même la femme envers son mari... Ne vous refusez pas l'un à l'autre."
En fait, sous les expressions très abruptes, Paul parle de complémentarité des vocations : tout le monde, dit-il, ne peut pas être "comme moi-même", "chacun a reçu de Dieu un don qui lui est personnel..." (7, 7). ]

réponse au commentaire
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Écrit par : Marie-Jeanne / | 15/04/2015

SAINT PAUL

> Est-il vraiment approprié de parler de "dédain" de Saint Paul à propos du mariage ?
St Paul préconise le célibat dans la Première Épitre aux Corinthiens parce que nous sommes dans les derniers temps. Pas par rebut du corps. Mais parce qu'il conseille de se centrer sur l'essentiel.
En revanche, dans la Lettre aux Éphésiens, il affirme que le mystère du mariage est grand, qu'il est comparable à ce qu'il y a entre le Christ et l'Eglise. Jean-Paul II n'a donc rien inventé.
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Écrit par : C. Briend / | 16/04/2015

CORPS ET ÄME

> Je ne suis ni philosophe, ni littéraire, ni exégète; mais je crois l'homme a été fait corps et âme, que le Christ est corps et âme, et qu'il n'y a que le diable qui veuille nous les faire considérer séparément.
C'est d'ailleurs pour cela que les uns assimilent l'avortement à un morceaux de chair extrait d'un corps [qui n'a pas à se poser de questions] et que d'autres y voient déjà un être vivant au sein d'un autre.
Dans l'extrait on pourrait aussi s'interroger sur la qualification du christianisme comme extension du judaïsme. Cette assertion est très réductrice, il y a un peu de vrai car le Christ et les premiers chrétiens sont des juifs et que Jésus dit qu'il n'est pas venu abolir mais accomplir la loi. Mais il y a rupture dans la reconnaissance de Jésus à la fois Dieu et Homme, et dans la reconnaissance de la résurrection du Christ.
Question : peut-on dire que Dieu est éternel ? il a tout créé, donc il a aussi créé le temps. Dire que Dieu est éternel n'est-ce donc pas déjà une approche réductrice (humaine) ?
De même pour nous toute vérité est relative à notre état de connaissance. Dieu a toute la connaissance, c'est pour cela qu'il est la vérité, mais il n'est pas que cela.
Pour nous il est le créateur de la vie par amour. Aussi dès que nous réduisons l'amour, nous réduisons la vie, nous réduisons notre lien à Dieu (vrai quelque soit l'ordre des propositions).
Sur ce texte d'énoncé de CAPES reste à savoir si c'est le fruit d'un incompétent ou s'il s'agit d'une personne qui pose les postulats qui lui permettent d'avoir la conclusion qu'il défend.

franz

[ PP à Franz
- L'éternité (qui englobe le temps créé et le "déborde" de toute part) n'est pas réductible à nos catégories mentales, sauf si l'on s'en fait l'idée (radicalement fausse) d'une sorte de "durée illimitée" : idée d'ailleurs rebutante !
Cette idée fausse est l'une des causes de la déchristianisation et de ses diverses expressions, dont les croyances américano-machin à la réincarnation, etc.
En revanche, l'idée chrétienne de la vie éternelle comme sortie du temps, joie en Dieu, surgissement d'un "maintenant absolu" tout entier événement, est une évocation puissante. Mais trop rare dans nos paroisses...
Je recommande à ce sujet le livre de Balthasar 'Credo' (éd. Nouvelle Cité) : petit chef d'œuvre qui a notamment cinq pages extraordinaires sur ce sujet.
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Écrit par : franz / | 16/04/2015

St PAUL, LA FEMME, L'EDUCATION NATIONALE

> "maris aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Eglise : il a donné sa vie pour elle."
Pour St Paul un homme doit aimer sa femme en lui donnant sa vie, en lui consacrant sa vie (avec le Seigneur pour but, bien sûr), en allant jusqu'à la mort.
parce que la femme le vaut bien. Et on parle de dédain envers la femme ?!

@ Maud
> L'accusation de violence a une certaine ironie vu le ton que vous prenez et je vous invite à relire ce qui a été dit.
"L'esprit maison" ne doit pas mener au tabou lequel est irrationnel donc non philosophique.
Vous verrez que mes reproches non seulement s'adressent à l'EN, l'institution, laquelle n'est pas sacrée, mais qu'en plus, ce que je lui reproche c'est justement de plus s'occuper d'idéologie que d'enseignement donc des élèves et ... des profs !
Donc : vous-même.
Mesurez la chance que vous avez si vous vivez autre chose et ne voyez pas en moi un ennemi, je suis exactement l'inverse.
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/04/2015

à Franz et C. Briend

@ franz

> Sur le corps et l'esprit, Chesterton écrit des choses très intéressantes dans les premiers chapitres de son "Saint François".

@ C Briend

> Ce qui est frappant avec St Paul et ce qu'il dit du mariage, de l'homme et de la femme, c'est d'une part qu'on ne retient qu'une partie, et d'autre part, qu'on entend souvent dire : "que voulez-vous ? il était de son temps..." avec une pointe de dédain, comme si n'est-ce pas, à notre époque, nous étions arrivés en un temps où l'on est raisonnable, un temps où l'on a tout compris, où l'on peut se permettre de juger les gens et les choses à notre mesure, en fonction de ce que nous faisons nous-mêmes.
Jamais l'idée que des choses que nous faisons et qui nous paraissent tout à fait naturelles -puisque communes ! puisque habituelles ! - paraîtront incroyables à nos descendants et jamais l'idée que St Paul puisse nous apporter quelque chose n'effleure notre temps.
- "Dieu éternel" : je ne comprends pas votre interrogation ; "Dieu éternel" c'est Dieu en dehors du temps, non soumis au temps ; "Dieu maître du temps et de l'Histoire" ce qui est logique puisqu'il l'a créé ; sinon on a "Chronos" ou un dieu scandinave soumis au temps.

PS : sur le sujet de l'EN et du CAPES, je crois avoir été assez clair, terminé pour moi.
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/04/2015

LE Pr McGEE

> L’ignorance religieuse (et sur le catholicisme en particulier) est la chose la mieux partagée au monde. Votre article donne un exemple d’ignorance française « voltairienne ». Je tiens (afin de ne pas souffrir seul) à vous faire partager ma découverte d’un exemple de la version américaine « randienne » ultra-libérale libertaire de l’ignorance religieuse : le professeur Robert W. McGee.
En effet, je travaille actuellement pour un mémoire universitaire sur « La fiscalité et la doctrine sociale de l’Eglise » (je suis, d’ailleurs, preneur de tout conseil de lecture sur le sujet). J’ai ainsi découvert le professeur McGee, qui a le mérite d’être l’une des rares personnes à avoir écrit sur cette question. Enormément. De manière quasi-obsessionnelle. Vous pouvez trouver un exemple de ses fulminations dans un de ces articles sur les « Christian views of tax evasion » , téléchargeable à cette adresse : http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=461398.
Dans d’autres articles, le professeur explique plus clairement sa thèse (l’impôt est par principe un vol, l’Etat est un voleur qui doit être détruit (pour arriver aux paradis terrestres sans Etat comme la Somalie ou la Lybie), la fraude fiscale n’est donc pas un péché).
On comprend donc mieux cette petite dizaine de pages de brûlante ironie anti-chrétienne, où l’auteur parvient à balayer rapidement les Croisades, les pogroms et les autres suspects habituels (sans s’arrêter au fait que ça n’a rien à voir avec le sujet), tout en faisant montre d’une ignorance religieuse assez phénoménale (on notera particulièrement que le bon professeur appelle plusieurs fois le 'Catéchisme de l’Eglise catholique' paru en 1992 « the new version of the Baltimore Catechism ». Le Baltimore Catechism était le manuel de catéchisme publié par l’épiscopat américain et utilisé dans les écoles catholiques de la fin du 19ème siècle au milieu du 20ème siècle. Le 'Catéchisme de l’Eglise de l’Eglise catholique' de 1992 n’a donc rien à voir avec le Baltimore Catechism). On notera que la première note en bas de page mentionne qu’il est un ancien élève d’école catholique, ce qui permettrait de faire une éclairante analyse psychologisante, mais donne surtout une idée terrifiante du niveau de la catéchèse aux Etats-Unis.
Son site internet (http://robertwmcgee.com/) (oui, c’est bien le site d’un universitaire publié dans plusieurs centaines de revues, j’ai vérifié) est également passionnant. Le bon professeur écrit à ses moments perdus des romans de gare de la prophétesse de l'ultra-libéralisme satanique, Ayn Rand, sur la nécessité d’assassiner le tyran socialiste qui s’est emparé de la Maison Blanche.
Voilà cette formidable Amérique dont nos chaines de télé en continu vont nous entretenir avec vénération pour les 18 prochains mois à l’occasion de la "Grande Messe" de l’élection présidentielle…
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Écrit par : Thibaud / | 17/04/2015

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