La foi est bien autre chose qu'une "identité"

...en dépit de ce que disent les médias :

  

Au Débat de la semaine de RND, hier, l'orthodoxe Jean-François Colosimo soulignait l'un des charismes du pape Bergoglio : incarner l'idée que le christianisme est un acte de confiance, donc tout autre chose qu'une « identité ». La foi est une adhésion à la personne du Christ, donc une « sortie » comme dit François : un exode hors du moi-je  libéral et du nous  des communautarismes...

Confondre le christianisme avec une « identité » (pour le ramener à une histoire de « communautés ») est une déformation propre à la sous-culture médiatique. Elle interprète les manifestations de foi chrétienne, y compris les plus classiques, comme des « crispations identitaires » ou des « replis communautaires ». 

La sous-culture médiatique exprime – ou renforce – un climat de société qui assimile « les religions » à des tribus urbaines parmi les autres mais incompréhensibles, donc répréhensibles ; ce qui ouvre la porte à des discriminations contre elles, dont on voit des souhaits sur Twitter ou chez les députés : par exemple la proposition de loi Laborde.

Une erreur et un contre-témoignage, de la part de catholiques, serait d'entrer dans ce jeu en se comportant comme une tribu (outragée). Ce serait étranger à la foi et contraire aux appels du pape !

En ce deuxième anniversaire de son élection, je voudrais pouvoir donner la parole à tous les catholiques français qui remercient l'Esprit Saint d'avoir donné ce pontife à l'Eglise.  Pontife, pontifex en latin, veut dire étymologiquement « le faiseur de pont ». François  est un pont vivant, ou plutôt un ponton d'embarquement vers l'évangélisation de ce XXIe siècle qui ouvre à l'Eglise un espace sans précédent... à condition qu'elle hisse les voiles. Ce n'est pas l'heure de la godille d'arrière-port.

Ne laissons pas les médias affirmer qu'il y aurait un « malaise » entre ce pape et des catholiques français. C'est impossible de la part de croyants. Le pape a la mission légitime de réformer l'Eglise pour la rendre missionnaire au XXIe siècle : lui contester cette mission, ce serait nous poser en propriétaires du catholicisme, un catholicisme que nous confondrions avec certaines formes datant du siècle dernier : et ce serait tenir tellement à ce catholicisme que nous ne voudrions pas le partager. Etrange conception de la catholicité...

Ne laissons pas dire que des catholiques entretiennent dans leur coeur une telle crispation, et dans leur esprit une telle confusion. Durant les trois semaines qui nous séparent de Pâques, contre la désinformation, faisons de la réinformation : témoignons autour de nous de la joie constructive que donne le pape François. « Soyons prêts à donner les raisons de notre espérance à qui nous les demandera ! »