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09/02/2015

Athènes lance 1941-1944 à la tête de Mme Merkel

Manolis Glezos : la Grèce debout. 

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Application économique (inattendue) du "devoir de mémoire" : 


 

En conclusion de son discours-programme devant le nouveau parlement grec, Alexis Tsipras a déclaré hier : « Il y a une obligation morale envers notre peuple, envers l'Histoire, envers tous les peuples européens qui se sont battus et ont donné leur sang contre le nazisme, une obligation historique de réclamer à l'Allemagne des indemnités de guerre et le remboursement du prêt forcé.*.. » Autrement dit 162 milliards d'euros, la moitié de l'actuelle dette publique grecque !

Tsipras est le plus jeune Premier ministre d'Europe. Sa revendication est d'autant plus frappante que l'un des eurodéputés du parti Syriza, Manolis Glezos, 92 ans, est l'homme qui monta sur l'Acropole, le 30 mai 1941, décrocher le drapeau du Reich qui y flottait depuis le 27 avril. (Ce fut le tout premier acte de résistance en Grèce, et l'un des premiers en Europe occupée. Glezos allait ensuite être arrêté, torturé, avant de réussir à s'évader).

Et Tsipras a le courage de traduire en acte une revendication que les précédents gouvernements n'avaient fait qu'évoquer. Ainsi Theodoros Pangalos, vice-Premier ministre en 2010, déclarant à la BBC : «Les Allemands ont pris les réserves d'or de la Banque de Grèce, ils ont pris l'argent grec et ne l'ont jamais rendu. C'est un sujet qu'il faudra bien aborder un jour ou l'autre." Ou le secrétaire d'Etat aux Finances, Philippos Sahidinis, en décembre 2010, chiffrant la dette allemande envers son pays à 162 milliards d'euros : « à comparer au montant aux quelques 320 milliards d'euros de la dette grecque actuelle... »

A la date de 2012, l'Allemagne n’avait payé à la Grèce que la soixantième partie (1,67%) de ce qu’elle lui doit en réparation du pillage et des dévastations de 1941-1944. Selon la presse économique, le reliquat encore dû par Berlin en 2010 équivalait, en valeur actualisée, « approximativement au montant du deuxième programme de coupes budgétaires du gouvernement Papandréou de juin 2011 ».

Daniel Cohn-Bendit reconnaissait alors  le malaise : « Les Allemands, qui rechignent à financer un second plan de sauvetage pour la Grèce devraient se souvenir de tout ce qu'ils ont pillé dans ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale... Avec les intérêts, ce sont 81 milliards d'euros qui sont dus à Athènes. C'est là une autre façon de voir l'Europe et son histoire..."

Manolis Glezos, pour sa part, évaluait la dette allemande à 162 milliards d'euros en cumulant dommages de guerre et remboursement du prêt forcé. C'était le chiffre des économistes proches de Syriza, et c'est celui que vient d'indiquer Tsipras. Il englobe non seulement le remboursement du prêt forcé, mais les 108 milliards de dommages causés par l'occupation allemande à l'infrastructure économique du pays.

Il faut se souvenir que la Grèce est, après la Russie et la Pologne, le pays qui eut le plus à souffrir de l'occupation allemande. Pourquoi l'emprunt forcé grec de 1941 (476 milliards de reichsmarks) n'a-t-il jamais été remboursé après 1945 ? Parce que les Etats-Unis, désireux de redresser l'Allemagne au plus vite « pour faire face au danger communiste », ont effacé cet argent grec de la dette de guerre de Bonn ! Washington voulait une Allemagne « forte, sereine  et sans remords excessifs »... « "A partir de là, l'Allemagne s'est portée comme un charme pendant que le reste de l'Europe se saignait aux quatre veines pour panser les plaies laissées par la guerre et l'occupation allemande", résume l'historien de l'économie allemand Albrecht Ritschl, professeur à la London School of Economics, dans un entretien à Der Spiegel. »**

Plus cette Allemagne de la bonne conscience redevenait prospère, plus elle fuyait le paiement de réparations. Aujourd'hui son argument face à la demande d'Athènes est un pur sophisme : il consiste à souligner, 1. que le document international de la réunification allemande (1990) ne s'intitule pas « traité de paix », ce qui aurait impliqué – en vertu d'un accord de 1953 – réparations et remboursements à des pays envahis durant la Seconde Guerre mondiale ; 2. que la Grèce a perdu tout droit à des réparations et à des remboursements puisqu'elle a cosigné le document de 1990.

Commentaire de Ritschl : « L'Allemagne n'a pas réglé ses réparations après 1990 – à l'exception des indemnités versées aux travailleurs forcés. Les crédits prélevés de force dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale et les frais liés à l'Occupation n'ont pas non plus été remboursés. A la Grèce non plus... Aujourd'hui personne en Grèce n'a oublié que la République fédérale devait sa bonne forme économique aux faveurs consenties par d'autres nations. »

Avec la crise mondiale et la toute spéciale catastrophe subie par le peuple grec (alors que les autres pays sont également hyper-endettés), la mémoire des peuples se réveille : on se souvient du traitement privilégié accordé par Washington à l'Allemagne après 1945, et l'on trouve inadmissible que Berlin se pose aujourd'hui en donneur de leçons, voire en garde-chiourme.

On ne peut qu'être d'accord sur ce point avec ce que disait Cohn-Bendit en 2010 : « Les Allemands, qui se disent vertueux, estiment que les Grecs ont péché et qu'ils doivent payer. Or, ceux qui ont le plus péché, ce sont tout de même les Allemands, dont la dette a pourtant été effacée parce que les Américains y voyaient un intérêt stratégique. Pourquoi ne pas considérer que sauver la Grèce est stratégique, au lieu de mettre ce pays à genoux ? »

 

_______________

* L'emprunt forcé de 1941 : 476 millions de reichsmarks au titre de "contribution à l'effort de guerre". Wikipedia : << L'occupation de la Grèce a des effets désastreux sur l'économie du pays et anéantit la capacité de production du pays pour des années[28]. Bien que divisée en trois zones, la politique économique est bel et bien gérée par l'Allemagne, et la Grèce doit servir les intérêts économiques du Reich[28]. Elle doit, comme les autres pays occupés, fournir des ouvriers, du matériel et des matières premières au Reich[29]. Ainsi, entre mai et septembre 1941, les prélèvements agricoles portent sur 71 000 tonnes de raisins secs, 1 000 tonnes d'huile d'olive, 110 000 tonnes de tabac, 5 000 tonnes de coton, 4 000 tonnes de figues. Au cours des trois premières semaines d'occupation, 25 000 oranges, 4 500, 100 000 cigarettes partent de Chios[30]. Des frais d'occupation, toujours plus élevés sont exigés : 6 milliards de drachmes en avril 1941, 180 milliards en octobre 1942, 230 milliards en novembre 1943. Pour couvrir les dépenses, l'Allemagne fait imprimer des drachmes d'occupation, et l'Italie des drachmes ioniens. Pour mettre la main sur les richesses minières du pays, des contrats avec les entreprises allemandes ou italiennes sont imposés aux entreprises grecques[29]. Des cadres de grands groupes industriels comme Krupp ou IG Farben se voient confier des postes de conseillers auprès de la direction des finances du haut commandement de la Wehrmacht. Entre le 1er et le 10 mai 1941, la production entière des mines grecques de pyrite, de chrome, de nickel, magnésie, de bauxite et d'or passe dans les mains allemandes[31]. L'Allemagne met également la main sur la production d'électricité, les chantiers navals, les usines de munitions. La compagnie Shell est contrainte de vendre sa succursale grecque aux Allemands après avoir subi des menaces de sabotage et de confiscation[31]. >>

 

** Le Monde, 17/02/2012.

 

 

1941 : le drapeau que va décrocher le jeune Glezos.

source : http://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t13353-le-drapeau-nazi-vole-sur-le-parthenon

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 2012 : Glezos, 89 ans, affronte la police à Athènes.

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11:28 Publié dans Europe, Histoire, La crise | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : europe, crise

Commentaires

UNTERMENSCHEN

> Je me souviens de ce que m'avait dit un Allemand de mes connaissances, il y a deux ou trois ans, parlant des Grecs :
"Die Dummen sind die Armen ; die Armen sind die Dummen" .
Littéralement : 'les imbéciles, ce sont les pauvres ; les pauvres sont des imbéciles".
Je n'ai pas osé traduire (et peut-être cela n'allait-il pas jusque-là, quand même ) : qu'ils crèvent !
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Écrit par : Feld / | 09/02/2015

MANOLIS GLEZOS

> Saisissant le symbole qui se dégage de ces deux photos.
La main droite de Monsieur Glezos reste énergique. Et il le faut bien devant le monstre qui a tenté de le broyer dans sa jeunesse.
S'agirait-il du même monstre qu'il a à nouveau devant lui, sous des habits différents ?
Question bien sûr tabou. Ne sommes-nous pas maintenant en démocratie ?
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Écrit par : jean / | 09/02/2015

LA JUSTICE

> Sans accuser les Allemands d'aujourd'hui d'être des nazis (ce qu'ils ne sont bien évidemment pas), ou les descendants des nazis, dont ils ne sont pour rien, les Allemands devraient se souvenir effectivement qu'ils doivent la bonne santé économique actuelle de leur pays à certains choix historiques : ici, celui de "l'effacement" de la dette envers la Grèce.
La justice voudrait donc qu'à leur tour, les Allemands effacent la dette de la Grèce envers eux.
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Écrit par : Pema / | 09/02/2015

BRITISH CLOWN

> "Vladimir Poutine agit comme un "tyran du milieu du XXe siècle", a accusé le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond." (lepoint.fr)
Venant d'un État qui jusqu'au bout (sous Mme. Maggie) soutiendra l'apartheid sud-africain et qui fricote avec à peu près tous les régimes liberticides du Proche- et Moyen-Orient, je trouve cette insulte très drôle.
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Écrit par : Etienne Maurice / | 09/02/2015

OPTIMISATION FISCALE !

> Hier, Dimanche après-midi, TF1. Le lieutenant Carruso (Les Experts MIAMI) enquête sur une entreprise qui a tout compris à l'optimisation fiscale, pas la peine de passer par HSBC.
Cette entreprise, qui a souscrit des assurances-vie sur la tête de ses employés (sans que les conjoints ne le sachent) et dont elles s'est désignée bénéficiaire des primes en cas de décès, liquident certains de ses employés afin de présenter des comptes de résultats positifs aux actionnaires.
Fiction ? Et bien pas tant que ça :
"Michael Moore's Capitalism, A Love Story has revealed a deep dark secret to the intrepid reporters of ABC News - so-called Dead Peasant Insurance, the practice of companies taking out secret life insurance policies on their low-level employees, with the benefits paid out to the company upon the employee's death, even if they no longer work at the company."
DAILY KOS
http://www.dailykos.com/story/2009/10/03/789259/-ABC-News-Stunned-To-Discover-Dead-Peasant-Insurance#
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Écrit par : Véronique / | 09/02/2015

FACTURES

> Voilà un point d'histoire bien ignoré chez nous... Mais à ce petit jeu chacun va présenter aux autres des factures pour des "dettes morales" sans fin. Le département de la Vendée par exemple pourrait traîner le gouvernement français devant les tribunaux pour crimes contre l'humanité dans les années 1793 et suivantes, avec demande d'indemnités à la clé.
Si la Grèce va si mal c'est d'abord parce que sa classe dirigeante est corrompue, que le gouvernement grec a fait de fausses déclarations à l'Europe sur la réalité de sa situation financière et aussi parce que beaucoup ne payaient pas leurs impôts... Elle a à s'en prendre d'abord elle-même.

BH


[ PP à BH - On ne peut pas se débarrasser ainsi du problème grec. La responsabilité de l'UE (la nôtre donc) et celle de Goldman-Sachs sont terribles. Les "élites" grecques ont été littéralement poussées dans leurs propres vices par l'intégration européenne et le casino financier global, avec la complicité des partenaires. ]

réponse au commentaire

Écrit par : B.H. / | 09/02/2015

RFA

> En 1945, les Vainqueurs ont voulu éviter l'erreur du Traité de Versailles, et des énormes réparations imposées.
De plus, l'arrogante prospérité de la RFA n'a peut-être pas pour unique origine cette sorte d'amnistie financière de fait accordée après la Seconde Guerre mondiale, sinon la RDA (elle aussi épargnée) en aurait aussi bénéficié. Et le Japon ?
D'un autre point de vue, les Allemands (d'aujourd'hui) ne seraient-ils pas fondés à prétendre (comme la France vis-à-vis du régime de Vichy) que le IIIe Reich n'était pas l'Allemagne ? Et de considérer, un peu à la manière de la Russie bolchevique avec les emprunts russes, que les dettes contractées dans "la période la plus sombre" de leur Histoire ne les engagent pas ?

F.


[ PP à F. - Hélas, les travaux des historiens montrent que Hitler bénéficiait de ce dont Pétain n'a jamais bénéficié : une adhésion de masse. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Fondudaviation / | 09/02/2015

> C'est ce qu'on apelle la fin de l'histoire...
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Écrit par : ND / | 09/02/2015

PÉTROLE

> Pourquoi n'est-il jamais question dans les négociations autour de la dette grecque des formidables réserves pétrolières qui ont été découvertes récemment au larges des côtes hellènes ?
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140515trib000830090/la-grece-bientot-reine-du-petrole-.html

Je ne suis pas surpris que la troïka n'y fasse pas allusion : elle préfèrera sans doute que le bénéfice de leur exploitation aille à l'entreprise Noble Energy qui exploite déjà les réserves chypriotes. Mais vraiment je ne saisis pas pourquoi Tsipras ne met pas en avant cet argument face aux créanciers de la Grèce.
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Écrit par : jean-francois / | 09/02/2015

JURIDIQUEMENT

> Juridiqument, le dossier de la dette allemande fut fermé avec le contrat de 1990. Si l'on commence la contabilité de la «dette morale» historique, jusqu'où va-t-on en arrière? Jusqu'au contrat dicté et injuste de Versailles? Et la France, quand remboursera-t-elle sa «dette morale» à ses anciennes colonies?
Ice se déchargent des ressentiments et des jalousies pas très chretiens - chacun (et chaque pays - aussi la Grèce!) balaye devant sa porte !

EL


[ PP à EL - A un détail près : il y a quelque chose de glaçant à voir le pays qui a détruit l'économie grecque en 1941-1944 infliger au peuple grec un traitement économique terrible soixante-dix ans plus tard. Aucun raisonnement généralisateur, aucune relativisation (historiquement défendable mais moralement problématique) ne peut effacer cela.
Expliquer aux gens qui souffrent qu'ils ont juridiquement tort est une posture possible : mais ensuite il ne faut pas s'étonner si les gens qui souffrent nous sautent dessus. C'est le principe des révolutions. ]

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Écrit par : Etienne Laforet / | 10/02/2015

"COMPÉTITIVITÉ"

> Pour ne pas être mécompris:
une remise (au moins partielle) de la dette grecque est inévitable.
Le problème de la Grèce est pourtant plus profond; il ne sera pas résolu par une simple remise de sa dette.
La Grèce n'est pas suffisamment compétitive, elle doit dévaluer – ce qu'elle ne peut pas faire dans l'union monétaire. Mais sans cela, son déficit rejaillira le lendemain d'un désendettement (même total).

(Pour l'illustrer: Les vacances en Grèce coûtent le double, voir triple, de ce qu'elles coûtent en Turquie. Donc, les gens vont là – et le tourisme, secteur principal de l'économie grecque, ne peut pas redémarrer...)
______

Écrit par : Etienne Laforet / | 10/02/2015

OLALA

> Olala ! Est-ce l'envie, la jalousie aux Allemands, qui se fait écouter dans ce blog catholique ?
A propos Versailles: Le „diktat de Versailles“ était un ingrédient essentiel de la démagogie hitlérienne. Sans celui, les nazi ne seraient jamais arrivé au pouvoir.
Quand recevrons-nous la facture pour nos péchés ...?

Kristin-Eliane

[ PP à K-E :

- Chaque peuple est en face de sa conscience. Les Français aussi ont des crimes à se reprocher. Les événements historiques sont rarement l'effet du hasard.
- "Olala" n'est pas mal dans le genre francophobe ; vous pourriez aussi dire : "les Welsches". ]

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Écrit par : Kristin-Eliane / | 10/02/2015

@ PP et Kristin-Eliane

> Sur la francophobie: pour avoir eu plusieurs collègues allemandes dans la multinationale qui m'employait et avoir savouré leurs habitudes de langage, je n'avais pas perçu 'Olala' comme francophobe.
Sur l'envie: constater que les Etats-Unis ont poussé l'Allemagne à négliger ses créanciers afin de l'utiliser comme relais de leur puissance n'est pas.
Le vrai problème est que le cliché du "couple franco-allemand" masque la réalité historique qu'est le couple américano-allemand qui obère toute possibilité de construction sécuritaire, culturelle et économique européenne sincère et plénière, c'est à dire avec la Russie et non contre.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 10/02/2015

PAS COMPRIS ?

> Ce qui n'est pas compris dans ce blog (il me semble): qu'il ne s'agit pas d'être «cruel» aux Grecs (ni de les «punir», comme a été dit ailleurs), mais qu'il y a une autre responsabilité: l'obligation (de tous les Etats membre) d'éviter que l'union monétaire devient totalement vicieuse. Car cela sera inévitablement le cas si les obligations et engagements contractés ne valent plus rien.
Il n'y a aucune relation de causalité entre l'endettement de la Grèce d'aujourd'hui et l'occupation allemande de 1941-44. Alors il se pose plutôt la question: Les Grecs d'aujourd'hui (qui n'en éprouvent plus des effets) veut-ils punir les Allemands pour les crimes commises par leurs grand-parents ?
Qu' il y a une responsabilité de nous autres pour ce qui a été fait par nos grands-parents, c'est incontestable, même si nous ne sommes plus coupables – ni tous des nazis (un grand-parent à mois était mis au cachot pour «fraternisation» avec des prisonniers de guerre français).
Mais toute responsabilité requiert de l'intelligence – et celle exigée ici ne conseille certainement pas l'usage des moyens destructifs – et pour l'euro comme projet et pour la Grèce (qui commence déjà à abandonner ses reformes nécessaires).
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Écrit par : Steffen Hein / | 10/02/2015

DETTE

> Et la France devrait indemniser toute l'Europe pour les prélévements effectués par les armèes napoléonièmes ... ?
Il m'a été raconté qu'autrefois (du temps de l'ancien testament) dans le peuple juif les dettes étaient remises à zéro tous les 50 ans ...
Une piste pour notre planète croulant sous le poids des dettes ? Encore faudrait-il que l'on arrive à concevoir un nouveau modèle qui ne soit plus accro à la dette ! Combien de pays n'ont pas de dettes ou disons une dette qui ne corresponde qu'à de l'investissement ?
Qui peut croire qu'un jour les Etats-unis rembourseront leur dette ? La dette chinoise représente 300% de son PIB. L'occident, au sens large (Japon compris), ne cesse depuis des décennies d'accroitre (plus ou moins vite) ses dettes. Bref il semble de plus en plus que l'économie mondiale ne fonctionne qu'avec de la dette. Le nouvel axiome de base pour appréhender l'économie ne semble-t-il pas être "too big to fall [or not]" ?
______

Écrit par : franz / | 11/02/2015

@ Steffen Hein

> Ah ! oui, les "réformes nécessaires" c'est le charabia servi, depuis "1984", par les libéraux pour vous dire que dès demain vous bénéficierez avantageusement de 150 g de chocolat (alors que la veille vous en aviez encore 200 g).
Cela ne veut rien dire, "réformes nécessaires", c'est un paravent pour toutes les saloperies servies par l'U.E. et ses séides (Moscovici en tête).
Je souhaite ardemment que, devant la mauvaise foi (pour rester poli) des "européens", les Grecs envoient l'Union se faire bouler.
Quand on prend pour exemple l'Allemagne où la pauvreté a augmenté plus vite que dans le reste de l'Union grâce à Mme Merkel, on n'a pas beaucoup d'arguments à présenter pour forcer les Grecs à "agir".
" "L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui", a déclaré Ulrich Schneider, président de la très respectée Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, lors d'une conférence de presse à Berlin. "Le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012", souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). "Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté", avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, a noté M. Schneider en relevant la hausse quasi constante du taux de pauvreté depuis 2006, selon le texte de son intervention diffusé dans un communiqué." (lepoint.fr)
http://www.lepoint.fr/economie/allemagne-la-pauvrete-a-un-niveau-record-19-12-2013-1772677_28.php
Voir aussi :
http://www.inegalites.fr/spip.php?article388
Le tableau est édifiant pour ceux/celles qui nous serinent que la France est en pleine "décadence".
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Écrit par : Emmanuel / | 11/02/2015

@ Emmanuel

> M'avez-vous lu? Je ne vois pas où j'ai réclamé ou seulement parlé des „réformes nécessaires“ ? J'ai soutenu la trivialité que signer un contrat sans observer les conditions contractées est absurde. Et c'est ce qui se fait avec le contrat de Maastricht et l'euro, non seulement par la Grèce, mais elle l'a piraté dès le début (avec l'aide de Bruxelles).
Je suis d'ailleurs pour la sortie de l'euro. De la Grèce, parce qu'elle se sert de lui pour continuer son laisser-aller traditionel (elle n'a jamais ménagé ses finances dès son indépendance, il y a cent ans), et de l'Allemagne parce que l'euro (violé par la BCE) contribue à la paupérisation que vous avez mentionnée.
A qui adressez-vous votre message? Certainement pas à moi ! Qu'on cesse de me parler de l'«Allemagne riche»! La rente moyenne s'éleve chez nous à 680 euros par mois chez les femmes retraitées (en France à 830 euros) et à 1100 euros chez les hommes (en France à 1700 euros). Nous entrons en retraite à l'age de 67 ans (les Français à 62 ans).
Si l'on accordait une treizième rente au retraités allemands touchant moins de 700 euros par mois comme Tsipras fait pour les Grecs, plus de la moitié des femmes allemandes et un pourcentage non quantifié des hommes retraités auraient droit à cela. A défaut, il doivent payer les «cadeaux de luxe» de M. Tsipras par la perte progressive de leurs épargnes (effet de la politique des bas intérêts de la BCE en faveur de la Grèce et d'autres pays). Faites-le leur comprendre !
Et faites-le comprendre aux pays européens (la Slovaquie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, la Bulgarie,...) où les salaires moyennes atteignent à peine ou même pas ce niveau !
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Écrit par : Steffen Hein / | 12/02/2015

rectificatif

PS.
Pardon, @Emmanuel, je me corrige: à la fin de mon commentaire j'avait en effet mentionné les „réformes nécessaires“ - et je ne crois pas que vous allez si loin de nier qu'il y en a pleins.
Pour n'en citer que deux: un cadastre, par exemple, et une administration de finances qui mérite ce nom appartiennent certainement au minimum qu'on puisse attendre d'un Etat européen...
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Écrit par : Steffen Hein / | 12/02/2015

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