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03/02/2015

Délire antireligieux dans la classe politique

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NKM propose qu'on retire des enfants à leurs parents : 


 

« A Mulhouse, le maire qui est un ami, Jean Rottner, me dit que, dans sa ville, il y a des dizaines d'enfants qui, le matin, arrivent tous les jours en retard [à l'école] parce qu'ils sont à la prière, ils sont emmenés à la prière par leurs parents... »

Exprimée selon la syntaxe amorphe propre à la classe politique, cette affirmation est de Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée hier sur le plateau de BFM-TV. L'ex-ministre UMP a ajouté que la religiosité des parents était une « radicalisation », que cette radicalisation était de la « maltraitance » envers les enfants, et qu'il fallait donc... retirer ces enfants à leurs parents ! Voici le raisonnement (?) de NKM :

« Aujourd'hui, la moitié des signalements qui sont faits à la protection judiciaire de la jeunesse sont faits par l'Education nationale. Et très souvent, ils sont faits pour des motifs de violence : soupçons d'inceste, maltraitance. Je dis que la dérive radicale, c'est une maltraitance. Cela le conduit où, l'enfant, de ne pas aller à l'école et d'aller à la prière à la place ? Donc je dis qu'il faut poser la question du placement de l'enfant. »

Cette suite de phrases est symptomatique : centrée sur l'ego de la locutrice (deux fois « je dis que...») et quasiment incohérente. Ce n'est pas parce que « la moitié des signalements sont faits par l'Education nationale », que la religiosité matinale des parents peut être assimilée à une « maltraitance ». Ce n'est pas parce que des enfants ont quelques minutes de retard que l'on peut se permettre de dire : « ils ne vont plus à l'école ». Quant à l'idée de les retirer à leurs parents pour les placer à l'Assistance publique, c'est une monstruosité.

D'autant que l'anecdote mulhousienne est... fausse ! Interrogé hier par la presse, Jean Rottner a démenti la version NKM : il n'avait pas dit que les parents emmenaient les enfants à la prière au lieu de les mener à l'école ; il avait simplement dit (parmi toute une série d'autres problèmes scolaires) que des enfants arrivaient avec un peu de retard parce que leurs parents s'étaient arrêtés en chemin pour la prière musulmane de l'aube. Qui dure dix minutes. Encore faut-il préciser qu'elle a lieu (au plus tard) vers 6h45, et que les écoles ouvrent (au plus tôt) à 8h30 : faut-il une heure cinquante pour aller de la prière à l'école et ainsi déposer les enfants en retard ? Cela voudrait dire que les parents musulmans de Mulhouse habitent très loin de la ville ; en ce cas leurs enfants seraient scolarisés ailleurs. Ou que les quatre mosquées mulhousiennes sont elles-mêmes très loin de la ville ? Non : elles sont en ville, rue Neppert, rue Henri-Schwartz, rue Pierre-Brossolette et rue de la 4ème DMM. Ou que les parents disent la prière ailleurs qu'à la mosquée ? C'est vague. Et pourquoi cette prière aurait-elle lieu bien après l'heure rituelle ?

La déclaration de NKM ne repose donc sur rien. Pour creuser sa différence par rapport à Sarkozy, elle a choisi de parler comme Hollande : c'est-à-dire comme Bartolone, Vallaud-Belkacem et la rue Cadet.

Qu'on ne vienne pas me dire que « les musulmans posent un problème à part » : ce n'est pas ce qu'a dit NKM ! Elle a parlé contre la pratique religieuse en général, comme il est de règle dans la classe politique depuis l'époque où Luc Ferry vitupérait les « chrétiens assyriens », censés choquer le milieu scolaire en « arborant de grandes croix ». Et elle en a déduit la nécessité d'une mesure folle : retirer des enfants à leurs parents pour les confier à « la République », une République qui s'engage sur la très mauvaise pente de la concurrence envers les religions. Comme si elle était elle-même une religion... C'est une dérive mentale qui mène au totalitaire.

Cette dérive totalitaire est par ailleurs une absurdité, à l'heure où la République (droite et gauche confondues) abdique les missions proprement politiques de l'Etat, se soumet à la sphère financière globale, et compense cette abdication par un militantisme « sociétal » aussi nihiliste que dénué de légitimité.

La phobie antireligieuse, mais la servilité envers les lobbies. Voilà où en est la République  vingt-cinq ans après le putsch ultralibéral mondial : une police de la pensée au service du Rien... On comprend pourquoi des immigrés renâclent à s'y « intégrer ».

 

 

Commentaires

GRAVE

> C'est encore plus grave que la journaliste de FR2 demandant que les enfants ne disant pas
"je suis Charlie" soit "repérés et traités".
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Écrit par : Nati / | 03/02/2015

CHAQUE JOUR

> Chaque jour qui passe je me sens un peu plus immigré dans mon propre pays à l'écoute de telles ...
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Écrit par : Jean-Christophe / | 03/02/2015

TOMBOUCTOU - MOSCOU - MOSSOUL

> Fort justement le monde s'était ému et "mobilisé" lorsque les barbares avaient envahi Tombouctou et menacé de détruire le patrimoine livresque de la ville (qui est soit dit en passant toujours menacé aujourd'hui).
Lorsqu'il s'agit de Mossoul ou Moscou, visiblement l'émotion n'est pas la même.
Pour quelle raison ?
J'ai bien ma petite idée mais elle n'est absolument pas Politiquement Correct.

MOSSOUL : ""Selon un professeur d’histoire de l’université de Mossoul interrogé par Associated Press, l’Etat islamique a commencé à détruire les livres de plusieurs bibliothèques de la ville le mois dernier. Ils s’en sont pris en particulier à la bibliothèque du musée de Mossoul, où sont conservées des œuvres datant de 5 000 ans avant Jésus Christ.
A Mossoul, l’Etat islamique continue aussi à détruire les églises, selon les rares témoignages qui sortent de la ville, passée sous la loi islamiste. La plupart des chrétiens, persécutés, ont préféré quitter la ville dès sa prise par les jihadistes. Ces derniers auraient aussi détruit des mausolées, qu’ils considèrent comme une déviance de l’islam." (liberation.fr)"

MOSCOU : "Témoignage sur l’incendie qui a ravagé la plus grande bibliothèque de Russie
Alain Blum, chercheur spécialiste des déportations à l’époque du stalinisme (1), installé à Moscou, témoigne de l’incendie qui a en partie dévasté pendant 24 heures, de vendredi à samedi 31 janvier l’Inion, l’institut d’information scientifique des sciences humaines.
Et il évoque cette bibliothèque d’exception qui rassemble quatorze millions de documents historiques.
La Croix  : Que s’est-il passé lors de l’incendie qui a ravagé samedi 31 janvier l’institut d’information scientifique des sciences humaines (Inion) à Moscou ?
Alain Blum : La vitesse de propagation de l’incendie a été extrêmement impressionnante. Celui-ci serait dû à un court-circuit électrique. Mais nous sommes en Russie et les rumeurs se propagent à grande vitesse, qui évoquent notamment un feu provoqué par des promoteurs, comme cela s’est de fait déjà produit dans le passé.
Pour l’heure, la moitié du bâtiment est écroulé. Il n’est plus qu’un amas de ferraille. Il semble toutefois qu’une majeure partie des ouvrages aient été préservés, car ceux-ci sont stockés dans l’autre aile du bâtiment restée débout. Le président de l’Académie des Sciences Vladimir Fortov évoque des dégâts concernant 15 % des quelque 14 millions de documents de l’institut. Ce qui fera quantitativement beaucoup de pertes. En outre, les fichiers papiers sont probablement détruits.
Mais les lieux demeurent inaccessibles pour évaluer plus précisément les dégâts provoqués par les intenses fumées et plus encore par les masses d’eau déversées pendant des heures pour éteindre l’incendie.
Évidemment l’on peut s’interroger sur les raisons de l’incendie. Le bâtiment n’était guère entretenu depuis des années. Ainsi l’entrée principale est fermée car le pont d’accès qui enjambe des bassins (à sec depuis longtemps !) menace de s’écrouler depuis une dizaine d’années. Depuis lors on accédait à cet immense bâtiment de type soviétique par une petite porte de service.
Quel est le caractère exceptionnel de cet institut ?
A. B. : Il s’agit de la plus grande bibliothèque de sciences humaines et sociales de la fédération de Russie. Elle dispose d’un immense fonds étranger, notamment des trophées de guerre, des fonds allemands mais aussi venus d’autres pays occidentaux que les nazis avaient stockés et qui ont été transférés à Moscou au sortir de la guerre. Et elle concentre des ouvrages russes pré-révolutionnaires, et surtout l’ensemble des productions de l’époque soviétique longtemps restées secrètes. Ce n’est pas un hasard si le centre d’études franco-russe (créé en 2001) s’est installé dans les locaux de l’Inion. Le centre historique allemand y avait aussi ses quartiers. Car c’est le lieu où les chercheurs de différents pays viennent chercher des ouvrages rares, longtemps inaccessibles. Nous allons devoir trouver de nouveaux lieux d’hébergement.
L’Inion va-t-il être reconstruit ?
A. B. : À propos de la destruction partielle du fond de l’Inion, Vladimir Fortov parle de « Tchernobyl » culturel. Certes il force le trait. Mais il faut comprendre que cet incendie a un énorme retentissement dans la communauté scientifique. Et au-delà du choc, il suscite des craintes pour l’avenir. Une demande a d’ores et déjà été envoyée au président Poutine pour la reconstruction de la bibliothèque qui dépend du pouvoir fédéral et non pas de la municipalité de Moscou. Mais jusqu’ici le pouvoir politique n’a pas réagi. Pas un ministre ne s’est déplacé sur les lieux.
Recueilli par Marie Verdier
(1) Chercheur au Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CNRS-EHESS)." (lacroix.fr uniquement. Cet article n'est pas paru dans le numéro d'hier qui ne faisait que l'évoquer.)
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Écrit par : Emmanuel / | 03/02/2015

DU BIEN

> Allez, avec toutes ces bêtises, il faut se faire du bien

Le boulanger de Cucugnan : Roland Feuillas, apôtre du bon pain
www.youtube.com/watch?v=IQFeGHJlJ7M

passionnés du bon vieux four a pain :
www.youtube.com/watch?v=ImTRwRZOMC0

(on peut le mettre aussi sous le texte du pape sur le pain)
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Écrit par : E levavasseur / | 03/02/2015

ET LE TAFTA

> Et pendant que NKM et les autres oligarques distraient l'opinion avec des polémiques fumeuses (excellemment déconstruites dans l'article ci-dessus), l'abjection du TAFTA avance pas à pas...
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Écrit par : J.-M. Salamito / | 03/02/2015

MÊME

> C'est sûr, on ne se rend pas assez compte de la radicalisation de certaines familles qui font prier leurs enfants !
Il y en a même qui les emmènent à la messe !
Mon Dieu !
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Écrit par : mik / | 03/02/2015

LEUR LOGIQUE

> J'entendais un jour Martine Aubry dire : "L'Etat doit éduquer." C'était à propos de la loi sur l'interdiction de fumer. Une petite chose, penserait-on, banale, en somme. Mais qui va loin, lorsqu'on en poursuit la logique, qui devient en effet dangereuse à force de vouloir trop bien faire.
Ah, "éduquer" ! Cela devient une "logique totalitaire", la logique de l'Etat, aujourd'hui même, en ce qui concerne tant de questions, mais surtout celles de la laïcité et des religions (y compris pour la religion musulmane, vous avez bien raison de le dire).
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Écrit par : jem / | 03/02/2015

LE LOUP ET LES RELIGIONS

> Pour faire oublier les vraies raisons des difficultés de la filière ovine, il y a le loup.
Pour faire oublier les vraies raisons des tensions et crises diverses de notre société, il y a un magnifique loup en peluche bourré de paille et brandi à grand renfort de péroraisons citoyennes et républicaines: "léreuligion" qui "veulentfairelaloicommeauMoyenAge".
Pour mettre au pli les petits n'enfants produits et achetés sur le marché libre, on tonnera: "Si tu ne bois pas ton Coca-Cola, une religion va venir te chercher et te manger !"
ça n'est pas dangereux, ça ne coûte rien, et en plus, ça marche.
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Écrit par : Phylloscopus / | 03/02/2015

ILS ¨PARLENT POUR DIRE N'IMPORTE QUOI

> Parler pour ne rien dire, ou plutôt pour dire n'importe quoi : voilà désormais l'occupation principale de nos hommes et de nos femmes politiques. La foi des élèves, leur façon de prier, de s'habiller, de manger, tout cela a pris une place disproportionnée dans les débats politiques, ces dernières années. Et les vraies questions de fond passent au second plan. Plutôt que de chercher à fliquer les élèves et leurs parents, Nathalie Kosciusko-Morizet ferait mieux de nous parler d'aménagement du territoire, d'urbanisme, d'accès aux services d'utilité publique. Bref, des sujets politiques.
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Écrit par : Blaise / | 03/02/2015

AU DELÀ

> Les politiciens, depuis une dizaine d'années, tiennent chaque jour à déverser le lot quotidien de bêtises énormes.
Le problème est que, pour le délire antireligieux, cela s'étend bien au-delà. Voyez sur Atlantico :
http://www.atlantico.fr/decryptage/charlie-hebdo-bibliotheque-mossoul-on-est-loin-en-avoir-fini-avec-grande-tradition-liberticide-autodafes-guyot-1988458.html
Après avoir en quelques phrases rappelé ce qu'on sait du vandalisme de Daesh à Mossoul, le tout premier élément d'analyse avancé par le journaliste est :
"La méthode n’a rien de nouveau. A la Renaissance, elle fut utilisée à plusieurs reprises au nom du catholicisme".
Suit un développement sur les affreuses manies de cette affreuse religion, puis, rapidement, sans développement, quelques autres illustrations historiques non catholiques (mais sans doute inspirées par).
L'idée qui ressort de l'article est : "quelle horreur, les islamistes se sont mis à l'école des cathos. On avait réussi à rendre ceux-ci à peu près inoffensifs, mais tout est à recommencer."
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Écrit par : Guadet / | 03/02/2015

ENFANTS DES POLITIQUES

> je propose qu'on retire les enfants à tous ces politiques qui les font elever par d'autres, car eux ne sont jamais là !
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Écrit par : Marie / | 03/02/2015

À LA MAISON

> Pour moi ces propos sont une menace supplémentaire sur la liberté de faire l'école à la maison en France -:( Parce que justement le matin nous avons le temps de prier en famille et de transmettre à nos enfants les valeurs (chrétiennes) importantes pour nous ...
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Écrit par : Marilyne / | 03/02/2015

N.K.M.

> Finalement, selon Antenne 2 hier soir, l'inspection académique ne connaissait qu'un cas d'élève en retard et qui avait été résolu ! Questionnée, NKM à fait savoir qu'elle n'avait rien à dire de plus sur le sujet.

PH


[ PP à PH - C'est typique de cette classe politique gangrenée par le médiatique : ils se ruent à chaud sur l'événement, parlent sans réfléchir, font des déclarations irresponsables pour avoir l'air "corrects", puis s'aperçoivent qu'ils ont dit n'importe quoi et passent à autre chose sans faire d'excuses;
A ceci l'ajoute l'incroyable arrogance de Mme K-M, qui est bien la seule à se croire un destin national.
ps - J'ai reçu ici, à son sujet, un message de l'une de ses cousines : d'une telle sévérité que j'ai préféré ne pas le publier ! Ambiances familiales... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 04/02/2015

WAUQUIEZ

> Dans le même type de comportement, une bourde majestueuse de Laurent Wauquiez:

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/couacs/2015/02/04/25005-20150204ARTFIG00208-de-gaulle-et-guy-mollet-le-rate-historique-de-laurent-wauquiez.php

Mais tout les espoir sont permis puisque M. Macron a reconnu s'être trompé sur la rémunération des notaires. Un ministre qui reconnait une erreur !
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/02/2015

ARTICLE

> Je souhaiterais que vous donniez votre commentaire sur l'article paru dans Libération donnant la parole à in professeur de philosophie d'un établissement scolaire SOUS CONTRAT qui a été obligé de démissionner parce qu'il a fait preuve d'humanité et de compréhension.

Bernard


[ PP à B. - Pouvez-vous nous donner la référence de l'article ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : bernard / | 06/02/2015

> Cet article se trouve dans Libération du vendredi 6 février pages 26-27.
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Écrit par : bernard / | 07/02/2015

PRIVATISATION

> Grande nouvelle, les universités ne sont plus des lieux publics :
"Université : un enseignant démis pour avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée" (lepoint.fr)
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Écrit par : Noëlle / | 10/02/2015

Les commentaires sont fermés.