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26/09/2014

L'Eglise et le réchauffement climatique (2)

 Ma chronique de Radio Espérance : le cardinal Parolin

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<< Bonjour à tous. Un événement catholique de première grandeur vient de se dérouler au siège des Nations-Unies, à New York. Le cardinal Pietro Parolin est le secrétaire d'Etat du Saint-Siège, c'est à dire le numéro 2, juste après le pape François dont il est l'homme de confiance sur la scène diplomatique mondiale. Or, le 23 septembre, à la tribune de l'ONU, devant des chefs d'Etat et de gouvernement, le cardinal Parolin a prononcé un discours fracassant sur la question du réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique est un fait scientifique, que seul s'obstinent encore à nier les pétroliers saoudiens, les pétroliers texans, et malheureusement quelques Français influencés par les Texans et les Saoudiens plus que par le Saint-Siège.

Car le Saint-Siège, pour sa part, n'a jamais mis en doute le réchauffement climatique et la part que l'industrie humaine prend dans ce réchauffement. En 1990, Jean-Paul II a évoqué le problème dans son message pour la Journée de la paix. En 2009, Benoit XVI a envoyé le nonce Migliore au sommet de Copenhague pour réclamer des mesures internationales contraignantes. Puis l'Académie des sciences pontificales, qui regroupe notamment des prix Nobel, a publié un rapport sur les causes du réchauffement : et le P. Lombardi, chef des services de presse du Vatican, a souligné que ce rapport rejoignait la pensée de Benoît XVI.

Et maintenant le pape François envoie son ami et principal collaborateur, le cardinal Parolin, déclarer à l'ONU que le réchauffement climatique soulève non seulement « des considérations scientifiques, environnementales et socio-économiques », mais aussi « éthiques et morales », car le réchauffement touche « en particulier les plus pauvres ». Lutter contre le réchauffement climatique est donc, dit le cardinal, « une question de justice, de respect et d'équité, une question qui doit réveiller les consciences ». Pour le Saint-Siège, la communauté internationale a « l'impératif moral d'agir » face à « un problème qui a de graves conséquences pour les secteurs les plus vulnérables de la société » : « tous ont la responsabilité de protéger la création pour le bien des générations actuelles et futures », proclame le cardinal secrétaire d'Etat.

La cause principale du problème étant probablement, dit-il, « une augmentation de la concentration du gaz à effet de serre due à l'activité humaine », cela nécessite une analyse  « de l'impact des actions humaines » et « une forte volonté politique et économique de la part de la communauté internationale ».

Je cite encore le cardinal Parolin :

« Les forces du marché seules ne peuvent résoudre les crises interdépendantes du réchauffement climatique, de la pauvreté et de l'exclusion », car « ces questions qui concernent la dignité humaine des individus et des peuples ne peuvent être réduites à de simples problèmes techniques ».

Le cardinal souligne que « la dégradation de la nature est directement liée à la culture humaine » : donc, dit-il, « le respect de l'écologie de l'environnement est une condition, et est conditionnée par, le respect de l'écologie humaine dans la société ». 

Ce discours manifeste à toute la communauté internationale les positions de l'Eglise catholique sur ce sujet (redoutable) qui engage l'avenir. Ayant entendu un discours pareil, aucun catholique ne peut plus dire que l'écologie est superflue. Ou que le réchauffement n'existe pas. Ou que l'Eglise ne doit pas s'en occuper... Elle s'en occupe, au contraire, et elle s'en occupera : parce que c'est la logique de sa doctrine sociale. Et le pape prépare une encyclique sur le sujet. Et ça va faire du bruit ! A la semaine prochaine. >>



Commentaires

"ÇA Y EST"

> ça y est, la bourgeoisie réac (qui sait tout sans avoir rien appris) commence à se déchaîner contre l'homme du pape. Par exemple : http://reinformation.tv/onu-cardinal-parolin-rechauffement/ On peut en citer quatre ou cinq autres du même tonneau : y compris un site tendance cappa magnissima, qui attaque maintenant... "l'Eglise" !
Ces gens sont incapables de comprendre que le cardinal, le pape et l'Eglise appellent à la RESPONSABILITÉ et à l'EXAMEN DE CONSCIENCE. Pour eux l'homme occidental a raison quoi qu'il fasse.
Drôles de cathos. Ont-ils jamais entendu parler du péché originel ?
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Écrit par : Amicie T. / | 26/09/2014

TOUT

> Vous avez raison PP de dire que les lignes bougent. Elles bougent effectivement, même si c'est extrêmement lentement. Tout finit par arriver : LP s'interroge sur la solidarité. "Elargir nos thématiques" par Henri Hude : http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/S-engager-en-politique-I-III-elargir-nos-thematiques
Et puis là on met franchement les pieds dans le plat en disant tout ce que ceux qui nous gouvernent font semblant d'ignorer. Au final un jour, ils finiront par parler d'écologie: http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Angela-Merkel-et-la-durete-allemande
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Écrit par : ND / | 26/09/2014

à ND

> Non ?? vous les voyez se dé-pacser d'avec Larminat ???
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Écrit par : alasbar / | 26/09/2014

BASTAIRE ET LE CARDINAL

> "Un an après la mort de Jean Bastaire, on commence à mesurer l'importance de sa pensée. Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, parle de sa proximité avec ce mystique chrétien engagé et explique comment le parcours de ce pionnier de l’écologie chrétienne se concrétise aujourd’hui par l’ouverture d’une chaire Jean Bastaire à l’université catholique de Lyon."
Maintenant il faudra faire semblant d'aimer le pape François, et en plus il faudra faire semblant d'aimer le cardinal Barbarin.
http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/pour-le-cardinal-barbarin-jean-bastaire-a-reveille-l-eglise-sur-la-question-de-l-ecologie-26-09-2014-56427_16.php
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Écrit par : ND / | 26/09/2014

@ alasbar

> J'ai bien écrit "extrêmement lentement". Là la question qui surgit là en creux c'est celle du libéralisme. J'imagine que pour Hude, ça ne doit pas être facile vu ce qu'il a écrit par le passé. D'ailleurs le titre même de l'article par son ton le dit bien, c'est dit "prudemment". PP le dit les lignes bougent. Il y a quelques années on aurait jamais imaginé ça sur LP (ou quasiment pas). Si ça bouge sur ce point, le Magistère aidant, ça finira par bouger sur l'écologie aussi, lentement, très très lentement.Je pense aussi que la montée des températures et du niveau des mers aidera. Bien sûr, il restera toujours des irréductibles. Mais enfin on constate que LP n'est plus toujours aussi unanime qu'autrefois.

ND


[ PP à ND - Cela dit, en 2008 'LP' m'avait demandé (et avait publié) un article sur l'écologie chrétienne. Ça ne les a pas empêchés de patronner Larminat à 200 % en 2014, même au risque d'être éclaboussés par l'indignation qu'allait soulever son livre phobique.]

réponse au commentaire

Écrit par : ND / | 26/09/2014

@ alasbar

> Quand je dis que la montée du niveau des mers aidera, lisez ce qui suit. Vous verrez que ce n'est pas un plaisanterie. Pour ce que je connais des Pays-Bas, quand vous êtes en haut de la digue ou de la dune, et que vous voyez en contrebas de l'autre côté les maisons, vous vous dites que pour les gens qui vivent là, si le niveau des mers finit par monter de 4 mètres ce n'est absolument pas anodin.
La dernière fois que je m'y suis rendu, il me souvient avoir compris que les habitants sont contre l'élargissement des rivières, ce qui serait une des solutions pour lutter contre l'élévation du niveau des mers, mais qui entraine des déplacements d'habitations. Là-Bas ,les gens n'ont pas oublié 1953. Il y a certes les Pays-Bas. Mais songez au Bangladesh. Quand il y a une inondation l'océan rentre jusqu'à 160km à l'intérieur des terres. Et ils n'ont pas les moyens financiers des Pays-Bas. Et quand des pays entiers disparaîtront littéralement engloutis sous les océans comme les Maldives (ou des Etats du Pacifique) qui ont les pieds dans l'eau (quand on y creuse le sol... on trouve de l'eau de mer). Vous croyez vraiment que Larminat et les autres y resteront insensibles?
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/24/les-pays-bas-vont-investir-20-milliards-d-euros-pour-lutter-contre-la-montee-des-eaux_4493548_3244.html
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Écrit par : ND / | 26/09/2014

LEÇON

> Ne vous inquiétez pas d'abord du réchauffement climatique mais plutôt de l'apostasie, des persécutions anti-chrétiennes, de la faim dans le monde et de la régression des moeurs.
Le manque d'écologie est une conséquence de l'hédonisme.
Quand on s'occupera des misères et des drames humains, on aura plus le temps de gaspiller et de consommer plus que nos besoins réels a réels.

panetier


[ PP à panetier - C'est au Saint-Siège que vous administrez cette leçon de christianisme ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : panetier / | 27/09/2014

COMMUNICATION

> Au sujet de LP, ne confond-on pas un peu vite des "lignes qui bougent" et des stratégies de communication qui s'adaptent?
Les belles paroles sur la nécessaire prise en compte des questions sociales et écologiques sont une chose, l'amorce d'une critique explicite de l'idéologie entrepreneuriale du MEDEF en est une toute autre.
Derrière ce gouffre, des réseaux, des amitiés et des intérêts.
Mais peut-être cette critique surviendra-t-elle...avant l'automne 2114, qui sait?
Ca sert à ça la communication : distiller un langage un peu subversif en se cantonnant toujours dans des grands principes généraux (promouvoir la dignité de l'homme et du plus faible), afin de mieux contourner et éluder les choix politiques les plus concrets qui induiraient une cohérence, et face auxquels soit on se garde bien de se positionner, soit on laisse subtilement prévaloir les bons vieux réflexes de classe.
Tiens, petit cadeau lecture pour les nouveaux révolutionnaires de 'Liberté Politique'...
http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1784
Qu'en pensent-ils? Qu'en disent-ils? Le reste n'est que blabla et balivernes.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 27/09/2014

ARRÊTER LA MACHINE

> Permettez que je poste un commentaire ici puisque la possibilité n'en n'est pas ouvert pour la note d'hier soir.
Gauche, droite, productivistes, écologiste? Et si la difficulté venait tout simplement de ce que personne ne sait comment arrêter la machine?
Un peu par hasard, j'ai découvert avant hier un article de Sylvestre Huet sur une prospective allemande en vue d'une production d'électricité sans nucléaire ni combustibles fossiles. La production reposerait alors essentiellement sur l’éolien et le photovoltaïque, dont les taux de disponibilité par rapport à la puissance installée seraient respectivement de 16% et 8%, météorologie et astronomie obligent, dont très inférieures à celles des sources actuelles.
Même dans l’hypothèse d’une réduction de 25% de la consommation, les conclusions sont simplement effarantes, encore paraissent-elle optimistes. Elles resteraient préoccupantes avec une réduction plus drastique.
Le Fraunhofer Institut estime qu’il faudrait donc tripler la puissance installée, actuellement 165 gigawatts (GW) en installant 225 GW d’éolien (=32000 éoliennes géantes de 7MW) et 200GW de photovoltaïques (=2000 km2 de panneaux). Ce n’est pas tout : pour fournir par une soirée d’hiver sans vent, il faut avoir stocké, mais l’électricité ne se stocke pas. Le Fraunhofer Institut envisage donc des installations de conversion par production d’hydrogène employant l’excédent des périodes favorables, qui serait employé dans des centrales électriques quand besoin est, encore de gigantesques installations dont la technologie est balbutiant à cette échelle.
Transposé à la France ce ne serait pas très différent avec moins de vent et davantage de soleil. Vu la tradition hydroélectrique d’EDF, sa tentation pourrait être de stocker en triplant la capacité hydroélectrique. Un barrage réservoir, c’est un stock d’énergie. Il y a encore des sites à fort potentiel : la vallée de Chamonix, celle de la Bienne avec Morez et Saint-Claude, la cuvette de Bourg d’Oisans….

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/01/electricit%C3%A9-le-cas-allemand.html
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Écrit par : Pierre Huet / | 25/10/2014

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