04/09/2014
1914-2014 : le plus beau monument est pacifiste
...et c'est celui de Tréguier. Il s'intitule La Douleur :
En 1921, aux lendemains du carnage, Tréguier fut du petit nombre de villes qui refusèrent les monuments des sculpteurs "commerciaux" : oeuvres produites en série aussi industrielle que les obus. Le choix des Trécorrois se porta sur le sculpteur briochin Francis Renaud*, membre des Seiz Breur ("Sept frères") : un mouvement de renaissance artistique bretonne, placé sous le signe de la rédemption après la souffrance. Les Sept frères abordaient les sept disciplines : architecture, artisanat, décoration, littérature, musique, peinture et sculpture... Comme ils rejetaient le kitsch sulpicien dans les églises, les Seiz Breur rejetaient le kitsch des monuments aux morts standard, vendus aux municipalités sur catalogue : poilus imaginaires et coqs gaulois grotesques. Le groupe d'artistes bretons se tournait vers la nouveauté d'esprit, de techniques et de matériaux, pour réexprimer librement l'âme de la Bretagne. La devise du groupe était :"Avel a-dreñv, avel a-benn, Seiz Breur, war-eeun !" ("Vent arrière, vent debout, Seiz Breur, tout droit"). Ce modernisme breton allait scandaliser les folkloristes, d'autant que les Seiz Breur n'étaient pas éloignés de la revue culturelle Gwalarn, sulfureuse parce que transversale à la gauche et à la droite.**
C'est donc de ce courant qu'est issu le splendide monument (1922) aux hommes de Tréguier tombés durant la Première Guerre mondiale. Il ne montre pas un guerrier figé dans la position de l'héroïsme conventionnel, mais une femme : c'est une Trécorroise, elle porte la coiffe traditionnelle et la cape des veuves, dont un pan cache le bas de son visage. Renaud a intitulé cette statue La Douleur. Au delà de sa signification sur le plan breton, cette oeuvre sobre est en harmonie avec le seul sentiment que puisse inspirer le souvenir de la Grande Tuerie : horreur et compassion.
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* 1887-1973.
** Les Seiz Breur, comme le reste du mouvement breton, se diviseront pendant la guerre. Une importante exposition consacrée à ce courant aura lieu à Rennes en 2000-2001, et permettra d'en réévaluer l'importance de façon équilibrée.
20:14 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : 1914, histoire
Commentaires
TOUCHÉE
> Ah, Tréguier! Cette oeuvre aussi m'a profondément touchée. Merci de nous en révéler l'histoire.
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Écrit par : Anne Josnin / | 04/09/2014
TRÉCORROIS
> "tregorois" de "Tregor", pourquoi "trecorrois" ?
Il doit bien exister ailleurs encore d'autres monuments non guerriers, comme celui de Pont l'Abbée par exemple.
Merci pour ce bel article émouvant.
LR
[ PP à LR - Le gentilé (nom d'habitants) des habitants de Tréguier est : "les Trécorrois". ]
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Écrit par : LR / | 04/09/2014
LEZOUX
> Pour ma part, j'ai été ému cet été de découvrir le monument aux morts de Lezoux (Puy-de-Dôme), portant l'inscription: « Aux enfants de Lezoux victimes de la guerre / à ceux qui ont combattu pour l'abolir ». Le monument est sans doute moins « inspiré » que celui de Tréguier, mais c'était la première fois que je remarquais un monument aux morts pacifiste. (photo ici: http://moulindelangladure.typepad.fr/monumentsauxmortspacif/rgion_auvergne__/ )
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Écrit par : Philarête / | 05/09/2014
VINCENOT
> En effet, il est fort beau, je ne pensais pas que cela pouvait exister.
A propos de monument aux morts, il me revient un passage des souvenir de Henri Vincenot (La Billebaude) racontant l'inauguration de celui de son village de l'Auxois, il évoque l'effet terrible qu'eut la vision de tous les noms sur la plaque. Partant de la juxtaposition de deuils familiaux, on prenait la dimension du malheur collectif. Extrapolant à la France, il y voyait la source de la sidération pacifiste qui nous a livré au désastre de 1940.
Il me semble que cette multiplication des monuments aux morts est spécifiquement IIIe République française.
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/09/2014
UNE JEANNE D'ARC
> Il s'agit certainement de l'un des plus beaux monuments faisant mémoire de ce drame atroce. Pour ce qui est de toute cette pacotille d'"héroïsme conventionnel" et de "kitsch", Jeanne la Pucelle a été abreuvée de quantités de niaiseries similaires. Je rêve d'une Jeanne d'Arc sculptée par Francis Renaud...
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 05/09/2014
AUTRES
> Il y en a eu beaucoup d'autres :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_aux_morts_pacifiste
Ainsi celui de Gentioux (Creuse) : "Maudite soit la guerre"
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Écrit par : Feld / | 05/09/2014
À TRÉGUIER
> Me rendant assez régulièrement à Tréguier, je prends à chaque fois le temps d'admirer cette œuvre sans égale. Je partage donc le sentiment d'Anne.
De plus, elle se situe tout juste à côté de la cathédrale...
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 05/09/2014
SOBRE
> c'est beau parce que c'est sobre
Dans un autre genre, mois sobre, j'aime bien aussi le monument aux Gardes Suisses à Lucerne
je suis surpris du grand nombre d'articles et chroniques sur la nécessité de prier pour la France ces derniers temps
un fruit du pélé ?
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Écrit par : e levavasseur | 05/09/2014
GENTIOUX
> Un autre monument aux morts pacifiste à l'histoire similaire celui de Gentioux sur le plateau de Millevaches. Egalement réalisé par des sculpteurs locaux, il représente un écolier orphelin levant rageusement le poing et la devise "MAUDITE SOIT LA GUERRE".
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Écrit par : Pierre / | 05/09/2014
LA MORT D'HENRY FLOCH
> "Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu’il y a dedans.
Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l’embarras dans lequel je vais te mettre…
Ma petite Lucie, encore une fois, pardon.
Je vais me confesser à l’instant, et espère te revoir dans un monde meilleur.
Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité.
Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout."
Henry Floch fusillé en 1914 réhabilité en 1921, ils ont été des centaines de héros fusillés et des millions à succomber aux ordres de généraux incompétants et inhumains.
Merci Patrice de nous rappeler ce que fut 14-18, une boucherie pour laminer la civilisation rurale, permettre aux industriels de s'enrichir et accelérer leur "progrès".
Commémorons le soldat sacrifié, et rappelons ce que furent les états majors, les industriels et les politiques: des criminels!
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Écrit par : Pierre / | 05/09/2014
Monuments aux morts
> Toutes villes et tous les villages de France ont leur monument aux morts.
L'étude de ceux-ci révèle la tendance politique de leur population non seulement à l'époque de leur érection mais aussi de façon prolongée.
Un village arborant un soldat bravant la mort entouré d'ogives d'obus trahit une tendance droitière ou nationaliste alors qu'une urne drapée ou une veuve éplorée se voit dans des municipalités de gauche ou pacifistes.
Traversez la France, arrêtez-vous un instant pour les étudier, comparez les résultats électoraux dans plus de 80% des cas l'emblème est significatif.
Il s'agit d'un très bon indicateur de l'orientation politique générale du lieu.
Mais le plus instructif est le nombre des noms gravés.
Tant de jeunes hommes entre 18 et 25 ans, ou plus, abattus, pour strictement rien, fait prendre conscience de l'hécatombe, du suicide de l'Occident et de la fragilité de toute civilisation dont l'armature culturelle ne résiste pas aux sirènes mensongères et belliqueuses actionnées par ceux qui ne seront jamais au front.
Leçon a retenir pour le temps présent.
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Écrit par : Albert E. / | 05/09/2014
CHANSON
> Tant qu'y aura des militaires
Soit ton fils soit le mien
Y n' pourra y avoir sur terre
Pas grand-chose de bien.
On te tuera pour te faire taire
Par derrière comme un chien
Et tout ça pour rien.
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Écrit par : beaux / | 05/09/2014
@ beaux
> le côté "à côté de la plaque" de ce pitoyable poème est une très bonne illustration de "la sidération pacifiste qui nous a livré au désastre de 1940".
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Écrit par : e levavasseur / | 05/09/2014
LE MÉMORIAL DONT ON NE PARLERA PAS EN FRANCE
> Dans le même ordre d'idée : un mémorial qui vient d'être inauguré à Berlin, dont on n'a pas beaucoup parlé en France, pour des raisons que l'on peut aisément imaginer...
http://informations.handicap.fr/art-memorial-victimes-nazis-853-7140.php
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Écrit par : Feld / | 05/09/2014
@ Pierre
> "Merci Patrice de nous rappeler ce que fut 14-18, une boucherie pour laminer la civilisation rurale, permettre aux industriels de s'enrichir et accelérer leur "progrès".
Commémorons le soldat sacrifié, et rappelons ce que furent les états-majors, les industriels et les politiques: des criminels!"
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Entièrement d'accord. Il faut bien se mettre une chose dans la tête : la Première Guerre mondiale a été VOULUE. Ce qui ne l'a pas été, ce sont les proportions que tout cela a pris.
Il y a quelques mois cela, je me suis rendu dans une nécropole de la Marne. Et il m'est arrivé une chose fort curieuse : d'un seul coup, chaque croix, chaque nom est devenu pour moi une personne. Quelqu'un qui avait vécu, qui était riche de possibilités, pour qui Dieu avait un plan d'amour. Une multitude de galaxies foudroyée par la connerie humaine. Un immense blasphème. Oui, un immense blasphème.
La Grande Guerre a porté en elle toutes les horreurs du XXème siècle : les régimes totalitaires, la violence de masse, la "culture de mort"...
Pour tout vous dire, le discours présidentiel d'ouverture des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre m'avait glacé le sang. Faire mémoire des poilus pour inviter le peuple français à se faire hâcher menu (et perdre toutes ses dents..) dans la guerre économique, il fallait oser ! Mon Dieu, quelle horreur !
Des historiens ont pu dire qu'il y avait eu plus de morts violentes pendant le seul XXème siècle que durant toute l'histoire humaine jusque là.
Et dire que l'on s'apprête à s'y remettre (avec le risque de l'emploi du feu nucléaire en plus) !
Écrit par : Feld / | 05/09/2014
CLASSIQUE
> Piété classique de nos grands-parents, cette Pieta érigée dans la commune de Bavay (Nord) : « … la France tenant, couché sur ses genoux, un soldat »
http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/memoire/0441/ivr31_96590081x_p.jpg
Et le récit l’inauguration du monument, le 2 septembre 1923 (par Le Grand Hebdomadaire illustré, Archives du Nord ; http://monumentsmorts.univ-lille3.fr/monument/73/bavay-place/ )
« La Ville de Bavay a inauguré son monument aux morts. À dix heures quinze, un service funèbre était chanté dans l'antique église des Oratoriens, qui date du XVIIe siècle. M. l'abbé Gontier, doyen, officiait. Un sermon de circonstance fut donné par un enfant de la paroisse, M. l'abbé Biévelet, qui put parler des morts en termes émouvants et dire quel fut leur sacrifice, puisque lui-même fit vaillamment son devoir pendant la guerre.
Après la cérémonie, eut lieu la bénédiction du monument après laquelle M. le député belge Sinzot, de Mons, prononça un discours vibrant d'ardeur patriotique et de foi religieuse.
La foule rendit ensuite visite au monument, œuvre du sculpteur valenciennois E. Raset, réalisée par M. Armbruster, architecte.
Ce monument, en pierre blanche, représente, assise sur un socle, où sont gravés les noms des quarante-sept enfants de la ville, morts au champ d'honneur, la France tenant, couché sur ses genoux un soldat. »
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Écrit par : Denis / | 05/09/2014
à E Levavasseur
> Ce pitoyable poème est la très belle chanson antinazie de Rosa Holt, musique de Goublier sur la ronde enfantine 'Giroflée-Girofla' (1935) :
" Que tu as la maison douce
Giroflée Girofla
L'herbe y croît, les fleurs y poussent
Le printemps est là.
Dans la nuit qui devient rousse
Giroflée Girofla
L'avion la brûlera.
Que tu as de beaux champs d'orge
Giroflée Girofla
Ton grenier de fruits regorge
L'abondance est là.
Entends-tu souffler la forge
Giroflée Girofla
L' canon les fauchera.
Que tu as de belles filles
Giroflée Girofla
Dans leurs yeux où la joie brille
L'amour descendra.
Dans la plaine on se fusille
Giroflée Girofla
L' soldat les violera.
Que tes fils sont forts et tendres
Giroflée Girofla
Ca fait plaisir d' les entendre
A qui chantera.
Dans huit jours on va t' les prendre
Giroflée Girofla
L' corbeau les mangera.
Tant qu'y aura des militaires
Soit ton fils soit le mien
Y n' pourra y avoir sur terre
Pas grand-chose de bien.
On te tuera pour te faire taire
Par derrière comme un chien
Et tout ça pour rien..."
Je recommande son interprétation par Serge Utgé-Royo (beaucoup mieux que Montand) dans son CD 'Contrechants de ma mémoire 2'.
A bas la guerre !
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Écrit par : auguste vaillant / | 05/09/2014
> par Yves Montand : http://www.dailymotion.com/video/x4gxvu_yves-montant-girofle-girofla_music
aussi ici : http://www.youtube.com/watch?v=KTHwkn4o4qs
via Arbeiterbewegung.
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Écrit par : Quiniou / | 05/09/2014
MERCI AUGUSTE
> Merci à Auguste pour ce poème ! A bas la guerre !
On se fout de savoir si l'on gagne ou l'on perd en 40, français ou allemands toujours la même chair à canon, tous des Malgré-nous!
Les causes de la guerre de 40 ce n'est pas les pacifistes mais la crise capitaliste de 1929 et l'humiliant traité de Versailles voulu par l'état-major français revanchard pour cacher sa lâcheté de 1870 !
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Écrit par : Pierre / | 05/09/2014
A LR (ainsi qu'à PP),
> Pour info, "trecorrois", l'habitant de Tréguier, et "trégorois", l'habitant de l'ancien évêché dont la cathédrale est à Tréguier, sont inévitablement les même mots. De là, à savoir pourquoi le "g" devient un "c". Je n'ai pas la réponse!
Mais ce dont je suis sûr, c'est que Tregor en breton c'est "Bro-Dreger" (littéralement: pays du Tregor) et Tréguier en breton c'est "Landreger".
Parole de Trégorois !
A. Le B.
[ PP à A. Le B. :
Les toponymes en Bretagne présentent de nombreuses bizarreries.
Par exemple : dans le Finistère, la ville qui s'appelle en breton Gwitalmeze s'appelle-t-elle en français Ploudalmézeau, toponyme à désinence française mais qui affiche une allure "bretonne" ?
Ou bien : dans les Côtes-d'Armor, pourquoi Perwenan (nom breton) devient-il en français Penvénan ?
Etc...
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 05/09/2014
HATTONCHATEL
> A Hattonchatel à quelques kilomètres de Verdun, il y a ce monument représentant une femme (la mère ? La sœur ? La veuve ? L'orpheline ?) :
http://www.verdun-meuse.fr/images/pages/MaMHattonchatel.JPG
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Écrit par : Patrick Pique / | 06/09/2014
A PP,
> Pour répondre à ces fameuses "bizarries" des noms des villes et villages bretons et en me fiant à ce qu'on m'avait expliqué une fois; ce qu'on appelle les noms français des villes et villages bretons sont en fait une francisation et non une traduction.
Pour prendre un exemple: Guingamp en breton c'est Gwengamp et si on traduit en français c'est "Champ blanc".
A Le B
[ PP à A Le B - Oui, mais qui de "Ploudalmézeau" dont les deux premières syllabes sonnent breton, mais qui n'est pas le véritable nom breton du lieu ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Arnaud Le Bour / | 07/09/2014
à PP
> Effectivement le toponyme officiel français de la commune est parfois autant breton que sa version bretonne.
Dans le nord-Finistère, il n'est pas rare de distinguer le bourg lui même (en gwi-k) de tout le territoire de la paroisse d'origine en plou (plebs), ailleurs en plo, ploe, ple, pleu, pla.
C'est souvent la version officielle française qui désigne le nom de toute la paroisse
ex: Ploudalmezeau se dit dans la langue parlée Gwitalmeze, de même pour Plounevez-Lochrist qui devient dans le langage parlé Gwinevez.
En revanche la terminaison écrite "eau" est évidemment une francisation.
Cela peut être encore une évolution "incorrecte" (si j'ose dire) d'une façon de parler un peu relâchée alors que la version d'origine a été comme "fossilisée" dans la version officielle française.
Ainsi "Lanneur" pour Lanmeur.
"Ploñger" pour Ploumoguer
Ou encore "Lokorn" pour le célèbre Locronan.
Locronan a un frère jumeau en Leon à Saint Renan puisqu'il s'agit du même fondateur et la version bretonne est quasiment la même, avec la nuance locale: "Lokournan".
J'ignorais que Trecorrois désignait le nom des habitants de Treguier. Merci ! Ça permet de les distinguer du reste des habitants de l'évêché.
Bon dimanche
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Écrit par : LR / | 07/09/2014
BIZARRERIES
> Pour compléter ce qu'écrit LR, les noms de commune avec le préfixe "plou", désignant paroisse, est souvent accolé au nom du saint comme Ploufragan signifiant "la paroisse de saint Fragan" (ce dernier étant un frère de st Brieuc) et Ploumagoar, la paroisse de saint Magoar.
Par contre, que le nom breton de Kastell poal, signifiant "le château de Pol" ait donné en français le nom de Saint-Pol-de-Léon est bizarre.
Personnellement, je doute que certains noms bretons de commune soient authentiques. Il y a un nom breton et pour lequel, je doute beaucoup c'est le nom soit disant breton de "Lokemo" donc Locquemeau en version francisée. Lokemo me fait plus penser au japonais qu'au breton.
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 07/09/2014
PAS QUE
> Les "bizarreries" dans la transcription ou simplement la fixation des toponymes dans les appellations officielles ne touchent pas que la Bretagne ! On pourrait en écrire très long là-dessus.
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/09/2014
@ auguste vaillant (?)
> Alors ce poème n'a rien à faire là puisqu'on parle de la guerre de 14.
Dire "A bas la guerre !" n'a de sens que si l'on parle de guerre d'agression.
J'aime tellement l'Humanité et la Paix que je veux qu'on soit prêt à les défendre.
L'efficacité des pâquerettes face aux uhlans du larbin "casque à pointé" de Krupp ou aux panzerdivision du moustachu de Berchtesgaden reste à prouver.
Le problème n'est pas dans la guerre elle-même que dans tout ce qui y mène. La guerre c'est l'abcès qui crève, la racine du mal c'est ce qui a mené à cet abcès.
La Grande Guerre a commencé bien avant 14, au XVIe siècle à mon avis.
@ Pierre
> "l'humiliant traité de Versailles voulu par l'état-major français " : ça c'est n'importe quoi.
Les militaires étaient consternés autant que les diplomates mais on ne leur a pas demandé leur avis.
Ce traité monomaniaque est complètement idéologique, il est l'oeuvre de ceux-là même qui ont mené au suicide l'Europe en 14/18 par leur pseudo humanisme, leur idolâtrie des Lumières, leur vision idéologique de ce que devait être l'Europe et la politique.
Savez-vous seulement que les diplomaties qui n'adhéraient pas à cette vision idéologique, catholiques pour la plupart soit dit au passage, ont été victimes d'une vraie chasse aux sorcières il y a en gros une centaine d'années (avec un pic en 1924)? suspectés d'être potentiellement proches des dynasties ?
Comme l'ostracisme envers les diplomates qui refusaient les "serbophobie" officielle à partir de 1995 et de l'arrivée de Chirac au pouvoir ?
idem pour l'eurolâtrie, l'atlantisme, la russophobie...
Tous envoyés sur des voies de garage.
Au moment des traités de 1919-21, c'était pareil !
(sans oublier plus tard Locarno et Cie)
A Briand jetant à la poubelle les rapports qui prouvaient la remilitarisation des esprits en Allemagne.
Un mélange de stupidité bêlante et de stupidité hargneuse, toujours au service de l'idéologie jamais à celui de la paix puisque ne tenant aucun compte des réalités.
@ PP et Arnaud LB,
> à Toulouse les noms des stations de métro sont en occitan et en même temps on appelle la Sup de Co toulousaine la "Toulouse School of Economics"...
Je pense à ce Mosellan qui s'appelait Lavache.
Les Allemands ont germanisé son nom en "quelquechose-Kuh". Après 1918, l'état civil français l'a appelé "monsieur Lecou", sans lui demander son avis, avec ce respect du point de vue des provinciaux qui a toujours caractérisé la IIIe République.
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Écrit par : e levavasseur / | 08/09/2014
EQUEURDREVILLE
> le monument aux morts d'Equeurdreville-Haineville dans la Manche représente une veuve et ses deux enfants et porte l'inscription "Que maudite soit la guerre". Emouvant.
http://www.ville-equeurdreville.fr/decouvrir-la-ville/patrimoine-et-histoire/le-patrimoine/
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Écrit par : Christophe Cuer / | 09/09/2014
@ Ch Cuer
> ou comme l'a dit le pape François lorsque les zigotos Hollande et Obama se prenaient pour Bonaparte : "plus jamais la guerre"
ou Jacques Prévert : "quelle connerie la guerre"
La pire des choses c'est quand les cons prennent tellement d'importance qu'on est obligé de ne plus les ignorer.
Et on se retrouve obligé de faire la guerre, alors qu'on trouve ça maudit et con.
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Écrit par : e levavasseur / | 10/09/2014
> Bennozh Doue deoc'h ! Merci à vous.
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Écrit par : Gweltaz / | 30/01/2015
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