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18/05/2014

"Vous êtes chargés d'annoncer les merveilles..."

Est-ce l'impression que nous donnons ?

 


Aujourd'hui, dans les églises catholiques : lecture de la première lettre de Pierre (2,4-9), message à des convertis du paganisme – sans doute rédigé à Rome au début des années 60.

Pierre écrit que certains « butent en refusant d'obéir à la Parole » : « Mais vous, vous êtes le peuple qui appartient à Dieu [Semeur : ''le peuple que Dieu a libéré''] : vous êtes donc chargés d'annoncer [Semeur : ''pour que vous célébriez bien haut'']  les merveilles de Celui qui vous a arrachés des ténèbres à son admirable lumière » [AELF].

À l'époque où Pierre envoie sa lettre, les communautés chrétiennes d'ex-païens subissent la calomnie (2,12), l'injure (3,16) et le rejet social (4,4) parce qu'elles professent la foi. La lettre les encourage à ne pas fléchir devant l'opposition de leur milieu : « ne cédez pas aux désirs de l'homme livré à lui-même : il font la guerre à l'âme. Ayez une bonne conduite au milieu des païens... »

La « bonne conduite » n'est pas un comportement de clan, une posture guerrière contre le reste de la société. Au contraire, disent les versets 11-12 : « dans les domaines mêmes où ils vous calomnient en vous accusant de faire le mal, ils verront vos bonnes actions et loueront Dieu le jour où Il interviendra dans leur vie » [Semeur] - « Sur le point même où ils disent du mal de vous en vous traitant de malfaiteurs, ils ouvriront les yeux devant vos belles actions et rendront gloire à Dieu, le jour de Sa visite. » (AELF).

Il s'agit « d'annoncer » les merveilles et « l'admirable lumière » de « Celui qui vous a arrachés des ténèbres » : d'être les témoins d'un événement inouï – Jésus-Christ – par notre vie quotidienne. Plus loin dans sa lettre (15-16), Pierre exhorte à être « prêts à tout moment » à fournir des explications « à quiconque vous demande de rendre raison de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect ». [ Semeur : « Si l'on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité et respect » ]. Encore faut-il : a) avoir donné des signes d'espérance vécue, donc ne pas être psychorigides  ; b) donner envie de discuter, donc ne pas être claniques ; c) être « prêts » à expliquer : donc avoir compris que la foi implique l'ouverture aux autres... La fermeté dans la foi est l'inverse d'une crispation sur « nos valeurs ». N'être pas missionnaire est trahir le Christ ; se crisper sur l'inessentiel, c'est n'être pas missionnaire. Ne « butons pas » en « refusant d'obéir à la Parole » !

Quand nous parlons de notre foi à ceux qui l'ignorent (neuf contemporains sur dix), ont-ils le sentiment que nous leur annoncions les merveilles d'une libération ?

 

 


Commentaires

FRÈRE SAMUEL

> Edifiante conférence du P. Samuel Rouvillois, frère de Saint Jean, sur le bon, le beau, le vrai, samedi au 7e pèlerinage du monde des médias, à Paris (quoique trop courte à mon goût ; j’aurais bien passé la journée à creuser la question avec le P. Rouvillois…).
Le frère Samuel, interpellant les journalistes catholiques de son auditoire sur la qualité de leur parole, a bien évidemment évoqué l’action du Saint-Esprit…
Il a eu ce mot : « Est-ce que c’est une parole qui spire l’amour ? »
« Spirer l’amour ».
Je confesse, par expérience personnelle, que cela arrive en général à l’insu de notre plein gré. Nous témoignons de notre foi, simplement, et nous voyons notre interlocuteur bouleversé. Or, nous venons de dire des mots tout simples. Spontanés. L’amour a spiré à travers nous… Malgré nous !
Et l’écrit… Peut-il également spirer l’amour ? Si j’ai bien compris notre conférencier, il peut certes transmettre le bon, le beau, le vrai, orienter le lecteur dans ce sens du bon, du beau et du vrai. Mais pour « spirer l’amour » et toucher les cœurs en profondeur, il n’y aurait que la parole directe, le cœur à cœur, le face à face… dans un témoignage délivré « avec douceur et respect » , comme nous le rappelle PP à suite de l’apôtre Pierre.
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Écrit par : Denis / | 18/05/2014

TRADUCTIONS

> Votre commentaire est tout ce qu'il y a de plus pertinent dans les circonstances présentes.
Le prêtre que je suis ne peut que vous en féliciter - mieux, vous en remercier!
Cependant... Vous voudrez bien me pardonner, mais les traductions de l'AELF sont souvent faibles. Oh ! pardon !... Au verset 9, le texte grec porte : 'laos eis peripoiêsin' que la Vulgate traduit : ' populus acquisitionis'. Ce qui est exactement le sens que donne mon dictionnaire Liddell and Scott : 'peripoiêsis' = « an acquiring, gaining possession ». Le sens est clair : le peuple que Dieu s'est acquis en payant le prix, qui n'est autre que le sacrifice de son Fils. A mon avis, cela donne une base infiniment plus solide à votre commentaire. Cela dit, une fois de plus, je vous en remercie.
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Écrit par : P. Jean-Claude Alleaume / | 19/05/2014

TRADUCTION

> Merci au P. Alleaume : On constate en effet que, dans la récente traduction liturgique, le morceau de phrase : "qu'il s'est acquis", a sauté. Est-ce par souci universaliste, pour ne pas mettre la lumière sur uniquement un seul peuple, le "peuple élu" ? Je crois qu'on a toujours tort de vouloir "arranger" cette Parole de Dieu, afin d'obtenir un résultat idéologique qu'on croit meilleur. En vain. Dieu a paré à tout, et la traduction littérale n'en demeure toujours que plus riche : "un peuple qu'il s'est acquis pour proclamer les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres vers son admirable lumière".
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Écrit par : jem / | 19/05/2014

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