Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/03/2014

La conférence-débat de mardi soir 18 mars à St-Hippolyte (Paris XIIIe) : un article dans 'La Croix'

Forum Religion & spiritualité, La Croix de ce samedi-dimanche :  


 

 

FORUM   PATRICE DE PLUNKETT, journaliste et blogueur

 

Chrétiens,

et si on changeait le monde ?

 

Un pape venu du bout du monde ouvre nos portes et nos fenêtres. François nous appelle à « sortir » des routines. Son appel est entendu : les catholiques français mettent en commun des thèmes autrefois séparés et répartis entre les diverses « sensibilités ». On peut en citer de nombreux exemples... En voici un, dont je dois m'excuser parce qu'il me concerne : le 18 mars à Paris, il y aura une conférence-débat sur l'appel du pape à élargir nos solidarités et à transformer nos modes de vie. J'y serai l'intervenant, à l'invitation du CCFD-Terre solidaire. Cette invitation-là est significative, quand on se souvient des années 1980 et de la campagne politique qui avait été montée (à l'époque) contre le CCFD, par un magazine dont je faisais partie... Trente ans plus tard, les choses ont changé en profondeur : je me retrouve aux côtés du CCFD, dans le combat contre la pauvreté et les structures d'injustice. Ce n'est qu'un petit exemple parmi beaucoup d'autres. Les lignes bougent chez les catholiques français.

Ce qu'il faut aussi remarquer, c'est que l'appel à l'élargissement international de nos solidarités et à la transformation de nos modes de vie qui correspond à la vocation du CCFD – est entendu également par d'autres mouvements catholiques. Par exemple : à Clermont-Ferrand, en novembre 2013, les AFC et les frères capucins ont organisé une rencontre diocésaine sur le thème : « Chrétiens, et si on changeait le monde ? » ; cette soirée a fait naître un réseau de jeunes foyers en quête de nouveaux modes de vie, qui s'appelle Chrétiens changeons et qui essaime déjà dans d'autres départements. À Chalon-sur-Saône, en février 2014, une rencontre semblable s'est tenue, sur le même thème, également organisée par les AFC. D'autres vont suivre... Pour ces jeunes parents catholiques, penser l'avenir de la famille et penser l'avenir de la société sont une même démarche, et elle exige des remises en question : en nous d'abord, et autour de nous. Jusque sur le terrain économique et social ou celui de l'environnement...

Sur le terrain social, tout le monde remarque la pugnaci du pape François qui dénonçait dès le mois de mai 2013, devant les ambassadeurs, « l'idole Argent s'emparant de tout ». Il soulignait que Dieu se situe « en dehors des catégories du marché ». Dans l'exhortation apostolique La joie de l'Evangile, François prend la défense de « tout ce qui est fragile » face aux « intérêts du marché divinisé » : c'est un appel à changer le modèle économique ! La vigueur et la verdeur du pape n'ont pas seulement ravi, à « gauche », les mainteneurs du catholicisme social : elles ont frappé, à « droite », les plus dynamiques parmi les manifestants de l'an dernier contre la réforme du code civil. Dès le mois d'août 2013, certains d'entre eux se sont risqués dans une « marche des Veilleurs » à travers la France : c'était une tentative, authentiquement bergoglienne, pour rencontrer d'autres luttes que la leur  (des luttes économiques et sociales) et se chercher des points communs avec elles. Quitte à subir des invectives et à devoir débrouiller des malentendus... Naissait ainsi, chez ces jeunes croyants, le goût d'élargir leur horizon, d'échapper au « mondain » (comme dit le pape), et de fuir l'autocélébration d'une « France bien élevée » qui ne partagerait pas les soucis du reste de la population.

Sur le terrain de la responsabilité envers l'environnement, l'élan donné par Jean-Paul II et Benoît XVI avait inspiré les premières Assises chrétiennes de l'écologie, à Saint-Etienne en novembre 2011. Il s'amplifie depuis l'arrivée de François, premier pape à préparer une encyclique sur la question – et à se faire photographier avec le t-shirt international des opposants au gaz de schiste... Défendre la Création et défendre l'humain sont deux causes inséparables, soulignait François dès son élection. Défendre l'humain, dit-il, c'est lutter non seulement pour le droit bioéthique à la vie, mais contre « une économie de l'exclusion et de la disparité sociale » : car « une telle économie tue ». Nous comprenons ce message et nous le faisons nôtre. Il s'agit réellement de changer le monde.

 

[*] Elargir nos solidarités, transformer nos modes de vie : à quoi le pape François nous appelle - Justice sociale, environnement, famille, éthique... Conférence-débat mardi 18 mars à 20h30, à l'église Saint-Hippolyte du XIIIe arrondissement de Paris (27 avenue de Choisy, entrée libre).

 

 

Commentaires

EN EFFET

> "...les catholiques français mettent en commun des thèmes autrefois séparés et répartis entre les diverses « sensibilités »..."
L'Eglise est en effet au dessus des divisions en sensibilités. Elle voit plus large. Si on est sincèrement "catholique" (du grec "kat-holon", la Totalité), on doit renoncer aux petits clubs. Vivre en Eglise = sortir des chapelles.
______

Écrit par : alain breza / | 16/03/2014

> Dommage, en service commandé demain soir. (Parcours Alpha).
______

Écrit par : Pierre Huet / | 17/03/2014

> Je n'ai pas de rapport avec ce circuit, qui dépend - je crois - d'une librairie, mais je peux poser la question.
_____

Écrit par : PP à Monique Laithier / | 18/03/2014

RÉVEIL

> Merci à PP pour cette conf. du tonnerre et merci à Pierrot pour l'organisation!
J'ai beaucoup observé les réactions du public, et je trouve qu'elles étaient assez significatives d'un renversement en cours : une grande part des cathos français, à la suite de François, est en train de se réveiller de ce mauvais cauchemar dans lequel le libéralisme les a plongé pendant des décennies.
Certains idéologues continuent d'entretenir le mensonge d'une compatibilité entre libéralisme et catholicisme, mais cette vulgaire foutaise est en train de se lézarder de toute part.
Il suffisait de voir les réactions sur les visages lorsque PP dressait le bilan, macabre, du libéralisme partout dans le monde, et lorsqu'il évoquait les multiples condamnations radicales de cette idéologie, non seulement par le pape, mais aussi les cardinaux ou les évêques.
A part quelques cas désespérés, les catholiques ne sont plus dupes. C'était palpable : c'est bien l'heure de tourner la page et de revenir à la source de l'Evangile.
On est en train de prendre conscience du lien mortifère inséparable entre libéralisme économique et libéralisme sociétal, et de l'enjeu, non moins inséparable, entre écologie humaine et environnementale.
Incroyable mais vrai : il est redevenu possible de tranquillement prononcer les mots «anti-capitalisme», «révolution» ou «décroissance» sans être identifié à un dangereux bolchévik.
Ces mots ont la saveur d'un renouveau.
______

Écrit par : Serge Lellouche / | 19/03/2014

AUSSI

> Merci Serge pour ce petit compte-rendu plein d'espérance !
Je ressens aussi cela autour de moi, que ce soit dans ma famille et mes amis.
______

Écrit par : PMalo / | 19/03/2014

Les commentaires sont fermés.