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22/09/2013

Hollande met la main sur le Comité national d'éthique

...mais ses lois "sociétales" ne l'empêchent pas d'atteindre un record d'impopularité dans les sondages :  

 


Faut-il s'étonner du "remaniement" du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) par François Hollande : éviction des religieux [1], entrée de copains du chef de l'exécutif  comme l'avocat d'affaires Mignard ou la sénatrice pro-LGBT Meunier ? Faut-il s'étonner que des cercles techniques consultatifs soient présentés aujourd'hui comme des lieux de décision ?

Non, ça n'a rien d'étonnant. Pour deux raisons :

1. transférer des responsabilités politiques à des comités d'experts alors qu'ils n'ont aucune légitimité républicaine, est l'un des symptômes de la dilution du politique opérée vers 1990 sous la pression du néolibéralisme.

2. Les réformes "sociétales" – en fait : la dérégulation généralisée – sont, à la fois : a) l'invasion du néolibéralisme formatant toute la société ; b) le moyen pour la gauche de s'afficher "progressiste", alors qu'elle s'est alignée sur le néolibéral dans les domaines économique et politique. Comment la dérégulation néolibérale peut-elle passer pour "progressiste" ? Demandez à la gauche.

 

Observation supplémentaire : si Hollande comptait sur ses réformes sociétales (inspirées par le LGBT ou l'ADMD) pour soutenir sa popularité, il était mal renseigné sur les vrais soucis des Français : le voilà aujourd'hui à 75 % d'avis défavorables.

 

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[1] Ils sont évincés par hostilité envers les religions en tant que telles, d'après la phrase de Didier Sicard approuvant cette éviction  : « les personnes inscrites dans la hiérarchie religieuse finissent toujours par engager leur religion dans le débat. » Les religions n'ont donc plus leur place dans la société ?

 

Commentaires

PRESIDENTS

> De Hollande, rien n'étonne plus, mais que son président d'honneur, le Pr Sicard, approuve, cela achève de déconsidérer ce Comité national d'éthique...
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Écrit par : Michel de Guibert / | 22/09/2013

PLUTÔT QUE DE CHANGER D'AVIS

> « Certaines nominations sont clairement orientées avec la volonté d’aller vers un courant présenté comme plus progressiste », considère Jean Leonetti. « Certains avis du Comité d’éthique n’ont visiblement pas plu à François Hollande. Et plutôt que de changer lui-même d’avis, il préfère changer le Comité d’éthique », ajoute-t-il.

Lu dans "La Croix" :
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Le-Comite-d-ethique-se-renouvelle-2013-09-22-1022422
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Écrit par : Michel de Guibert / | 22/09/2013

POINT BARRE

> ça fait vraiment république socialiste aux couleurs soviétiques : l'autre pensée n'est pas autorisée, point barre!
Et dire que ce sont un pasteur et un rabbin qui sont évincés, ces représentants religieux qui ont fortement travaillé pour la laïcité au début du XXème siècle, l'arroseur arrosé. La Laïcité selon françois hollande c'est "tout sauf des religions", une tendance lourde dont la source est le marxisme, ça n'a rien à voir avec la laïcité à la française.
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Écrit par : jean-christian / | 23/09/2013

L'EPURATION, VITE

> Bien sûr, tant que le pouvoir politique nommera lui-même les gens censés être les gardiens de l'éthique, nous serons exposés à ce genre de manoeuvre. Car le malheur est que, le politique s'effaçant partout face au financier et au technocratique et se réfugiant dans le sociétal, sa dilution dans les comités "Théodule" comme disait le général, pollue lesdits comités. C'est comme dans l'élevage du porc, il faut vite des stations d'épuration.
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/09/2013

Bonjour PP.

> J'ai un bémol à formuler sur votre vision du libéralisme omniprésent. Les "comités d'experts" refondus au goût du jour ont exactement la même vocation que la tendance technique, dite contractualiste, qui anime le champ de la gestion publique (notamment locale). Ils ont la même vocation, re-crédibiliser, re-justifier l'action publique (sous-entendu celle des élus) car ils répondent à une même cause, la dé-crédibilisation, la dé-justification des institutions démocratiques (donc là encore des élus eux-mêmes et des hautes élites administratives). Libéralisme, socialisme, libéralisme libertarien (les anarchos capitalos), gauchisme libertaire (les anars "noirs"), tout ça n'a presque rien à voir là-dedans. C'est en quelque sorte bien plus grave puisque en résumé c'est la faillite complète du système démocratique qui est à la source. Et parallèlement à ça, vous avez les "gens hors d'atteinte", ceux qui s'abstiennent ou ne s'inscrivent pas, dont les élites se contrefoutent. Si vous repensez aux élections nationales de 2012, c'est quand même affligeant de ce point de vue. La montée de la violence sociale en est le symptôme. Les discours lénifiants en seraient la médication. Mais des mouvements protestataires pacifiques et "spécialisés", quoiqu'éphémères, sont un bon signe de vitalité profonde. L'enjeu est d'animer et encourager ces bonnes volontés. Mais pour ça, inutile de se proclamer "ligueur"; contre des appareils politiques ultra-verrouillés, une seule chose peut fonctionner: prendre d'assaut par l'intérieur. C'est un travail titanesque.
CH

[ PP à CH :
- Merci de cet éclairage. Je ne crois pas qu'il s'oppose à ma propre analyse : les deux phénomènes observés se complètent, et même s'appellent l'un l'autre...
- Une question cependant : quoi "prendre d'assaut par l'intérieur" ? tout de même pas les partis, ce théâtre d'ombres obsolète ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : christ hope / | 23/09/2013

QUE VAUT ENCORE LE CCNE ?

> Dans Le Monde du 22-23 septembre 2013, on peut lire qu'au CCNE « […] la diversité de la société n’est guère représentée dans son enceinte. Les nouvelles nominations bousculeront peu cet équilibre. »

C'est la légitimité du CCNE comme tel qui fait question.
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Écrit par : Blaise / | 23/09/2013

HOMME ET IDEES

> Je crois qu'il y a cependant une nuance entre nos deux points de vue: je mets l'homme a une place centrale, celle de la responsabilité de ses actes, tandis que vous vous accordez trop d'importance aux systèmes idéologiques. Il me semble que si les hommes politiques se battaient vraiment pour des idées, et pas pour leur intérêt personnel, les choses pourraient aller autrement. C'est une vision gaullienne si vous préférez. Si nous faisions tous un peu d'efforts, on est bien d'accord que sur le plan écologique, on pourrait aboutir à un mieux écologique. Il en va de même dans tout autre domaine, comme l'administration et la politique. En outre, nous vivons dans des sociétés bureaucratiques, hyper centralisées, et d'individus totalement déresponsabilisés où nous contribuons à notre propre asservissement (voir Hanna Arendt, ses études sur le phénomène bureaucratique.)Thomas d'Aquin disait je crois, que partout il y a de l'homme, il y a aussi de l'hommerie. Et le but de l'humanisme c'est de mettre l'accent sur les potentialités positives de l'homme, de tout homme. C'est ce qui fait que le christianisme est un humanisme d'ailleurs, et qu'en politique on peut espérer mieux. A nous d'y apporter des convictions de fond, et non pas de forme. Sans oublier la sagesse lorsque les évènements ne vont pas dans le sens souhaité.

-Oui il s'agit bien de prendre d'assaut les partis. (Vous avez raison de parler de théâtre d'ombres.) Ca coûte trop cher de monter ex nihilo un parti qui soit viable. PCD, MPF, Parti de Gauche, EELV ne peuvent survivre à eux-seuls; ils s'arrangent avec un parti frère, PS ou UMP, dans de vastes coalitions, lesquelles permettent d'ailleurs d'exploser légalement les plafonds de financement électoral.
On peut "se contenter" de faire prévaloir en leur sein la vision humaniste du judéo-christianisme, ce sera déjà beaucoup. Pour ça il faut des gens qui s'engagent, dès la base, donc dès le niveau communal. Les réseaux d'influence ne font pas autrement, qu'ils soient économiques ou philosophiques.
-Sur le contractualisme, je recommande la lecture du manuel de Laurent Richer, "droit des contrats administratifs", LGDJ, notamment dans ses pages 40-50 (à peu près, selon date de l'édition). Sinon, il y a toujours l'excellentissime Jean-François Lachaume et son ouvrage: "l'administration communale", LGDJ. (professeur de droit public, ancien maire de son village, il sait de quoi il parle et n'est pas dans la pure masturbation intellectuelle contrairement à nombre de ses collègues - simple remarque personnelle mais pas dénuée de fondements).
CH


[ PP à CH - Comment fait-on pour séparer "l'homme" et "les idées" ? j'avoue que je ne vois pas... ]

réponse au commentaire

Écrit par : christ hope / | 23/09/2013

CENTRISME

> Séparer les hommes des idéologies donc des systèmes de marketing politique, pour être plus exact. C'est vrai que mécaniquement on ne peut guère les séparer. Par exemple, non cumul des mandats. C'est bien, mais mieux encore: pas plus de deux mandats de maire ou de député, etc. Quant aux idées en elles-mêmes: la vérité est "centriste" je pense, car ni le christ ni thomas more n'étaient de gauche ou de droite. d'ailleurs ça n'avait aucun sens en leur temps; mais aujourd'hui, avoir des idées ça consiste je pense à ne pas avoir un système de pensée binaire, simpliste et caricatural. C'est pourtant comme ça que fonctionnent nos clivages politiques, à la différence de l'Allemagne par exemple, où il est possible de voter plus pour Angie que pour CDU. La culture du compromis, pas de la compromission, devrait être au centre de la politique, et le vote reposer sur des actes et des promesses. Pour ça il faut aussi une société civile mature. LMPT en est une preuve, mais elle aussi peut marquer la preuve du glissement vers l'idéologique. Sur le plan purement administratif, le niveau communal est celui auquel on peut le mieux juger un homme public... et la maturité de l'électorat. Autre idée de réforme: instaurer une mandature-crescendo. On ne pourrait devenir conseiller général ou régional sans avoir d'abord été élu municipal ou intercommunal; pas de député ou sénateur qui n'a pas d'abord été conseiller général ou régional; pas de ministre n'ayant jamais été élu local auparavant, ni (et là une condition cumulative en forme d'alternative) acteur économique (ouvrier ou patron, fonctionnaire d'exécution ou de direction). Donc en finir avec les élus qui n'ont connu que la théorie au sortir des grandes écoles et les arrière-cours ministérielles des cabinets (on n'a encore jamais élaboré quoique ce soit de concret dans un cabinet, pas même le cabinet d'un "gros" maire). En tant qu'agent public moi-même et même comme élu local, je n'ai jamais travaillé en termes de clivage libéralisme-socialisme pour concevoir des politiques publiques locales. Il y a des problématiques et des propositions concertées de solutions. Le danger du contractualisme est de recréer des féodalités personnelles et partisanes, mais tout dépend de la personnalité en question de n'en rien faire d'autre qu'un outil de démocratie participative et d'efficience budgétaire. C'est même la vocation première de l'outil juridique qu'est le contrat. Ce contractualisme est donc très à la mode, mais au final à tous les niveaux rejaillissent actuellement des rapports de dépendance liés au financement croisé des actions. La crise du financement public ne fait que renforcer ce glissement, et donc l'emprise bipolaire de la vie publique française, axée vers deux systèmes de pensée déconnectés de la réalité. Et vers l'évaporation de l'argent public ou du temps politique dans le somptuaire et le superflu. Pour vous donner un exemple de décision politique reposant sur un clivage de nature idéologique plutôt que sur la prise en considération des réalités pour dégager une solution: l'autoentrepreneuriat. Cette formule typique du réalisme à mon sens, avec un raisonnement "pay as you earn", permet à beaucoup de travailler et de se jeter à l'eau faute de mieux; choix effectué en sachant que l'entrée en activité est facilitée et qu'il n'y a pas de système de prélèvemenst fiscaux et sociaux pour vous plomber d'emblée! Les socialistes ont voulu le supprimer, puis le réduire. Motif: protéger l'artisanat! Pourquoi alors ne pas aligner le régime des artisans sur celui des autoentrepreneurs? En outre, les autoentrepreneurs par définition sont au chômage ou essayent de gagner un niveau de vie décent, et ils sont productifs de revenus pour le pays. Mais Pinel a estimé qu'il y avait risque de salariat dissimulé à des fins de tirer le coût du travail vers le bas. Ce n'est pas faux, mais pas complètement vrai non plus selon les conditions. Un artisan à son compte peut se payer mieux que le SMIC en autoentrepreneuriat que s'il était salarié d'une entreprise. SMIC horaire+charges= près de 15 euros de l'heure. C'est juste un calcul, mais entre salarié et autoentrepreneur, la personne a un différentiel de 47% de pouvoir d'achat en plus dans le deuxième cas... Ce n'est ni de gauche ni de droite de faire ce calcul et de laisser des personnes essayer d'améliorer leur sort pour des tâches identiques de plomberie, de dépannage à domicile, de secrétariat... Peut-être que, en somme, être centriste, séparer idéologies et hommes, c'est adopter une vision de simple gestionnaire et permettre à chacun ou se permettre à soi-même de gagner décemment sa vie.
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Écrit par : christ hope / | 23/09/2013

@ christ hope

(et à l'ensemble des adeptes des commentaires déca- voire kilo-métriques)

> Petite demande d'ordre pratico-pratique : merci de bien vouloir introduire des paragraphes. Cela facilitera grandement la lecture !
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Écrit par : Feld / | 23/09/2013

cher frère "christ hope",

> je trouve (pardon) que vous élevez beaucoup de poncifs. Il n'y a qu'à faire comme ci ou comme ça, en gros défaire l'appartenance à gauche ou à droite...
nos vies sont prières, nos bonnes actions sont prières et élan, dont la source est toujours l'Esprit Saint. Nous autres chrétiens nous ne sommes pas en dehors du monde, donc nous subissons les modèles qui nous sont imposés, surtout si nous avons abandonné notre place en politique (donc nous ne sommes pas représentés). Par manque de courage et par peur d'une part, par conformisme d'autre part, et parce que nous nous laissons envahir par la passivité en se disant que l'Esprit Saint est à l'oeuvre invisiblement et qu'Il changera bien tout cela tout seul, presque...sans nous, et alors on jubilerait...

C'est un vrai pêché de suffisance, d'égoïsme, un pêché de non témoignage de notre foi, une absence d'évangélisation, donc un pêché très grave dans la charité. Pour moi le problème est uniquement là, et il est de taille.
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Écrit par : jean-christian / | 24/09/2013

AVANCER

> Oui jean-christian, ça s'appelle tout simplement prendre ses responsabilités; de manière plus courtoise et générale on peut dire "s'engager", mais ça reste un verbe trop doucereux.
"Avancer en eaux profondes" c'est se mettre dans les pas du Christ, sur les épaules de Saint Christophe, c'est faire quelque chose, effectivement, mais toujours dans une optique de service.
La fonction publique et ses métiers de conception sont une richesse nationale pour instiller des idées au coeur de l'action publique plutôt qu'un lot de poncifs emballés UMP ou PS, Front de Gauche ou Front National.
Ce n'est pourtant pas un poncif en fait que de dire qu'ils ne représentent personne et tout le monde à la fois, en jouant sur tous les tableaux de la sensiblerie lors des élections, en divisant. Il suffit de réduire deux systèmes idéologiques à presque rien pour expliquer sa sensibilité socialiste ou libérale: soit on a une conception de type holiste, structuraliste et systémiste de la vie en société, soit une vision individualiste, volontariste, atomisée. La vérité est bien un peu des deux pourtant, mais pour régner il faut diviser, donc exacerber ce clivage en parlant de riches ou de bons à rien. La fin des partis consiste essentiellement à ça. Voilà toute ma pensée, et je ne crois pas que PP parlant d'un théâtre d'ombres dise autre chose.
Des poncifs, donc? Non, des idées, juste des idées, des réflexions personnelles et ouvertes, et surtout pas une volonté d'appartenance idéologique parce que tout choix en politique publique doit pouvoir se justifier concrètement afin de décider, et toujours en fait il repose sur des outils juridiques, des analyses comptables et une part de prospective, de la communication. C'est mon travail au quotidien de m'y atteler aussi bien que possible. Et en tant qu'élu local je ne fais pas différemment, même si l'apparentement UMP est incontournable ici.
En son sein ou à proximité, un parti a des militants qui attendent eux aussi du concret plutôt que des poncifs, des vrais, des discours lénifiants... Pourtant on vote ou on s'abstient au regard de ces discours surréalistes, donc la citoyenneté de base c'est s'engager mais c'est aussi et surtout prendre ses responsabilités pour promouvoir une politique plus saine. Pas besoin de tout ce théâtre qui n'amuse que ses acteurs.
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Écrit par : christ hope / | 25/09/2013

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