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16/09/2013

Le catholicisme est essentiellement social (2)

Suite et fin de la synthèse du livre d'Henri de Lubac :


Troisième partie

 

- La situation présente : Croyant commenter les textes fondamentaux des deux premiers siècles, Renan définit ainsi le christianisme : «Une religion faite pour la consolation intérieure d'un tout petit nombre d'élus ». On se demande comment il a bien pu lire ces textes.

Ce qui reste vrai, c'est qu'à l'époque de Renan, l'écho de cette doctrine universelle était bien amorti. Dans une partie de l'enseignement courant, une bonne dose d'individualisme s'était infiltrée.

On a souvent signalé à ce sujet l'influence conjuguée de la logique aristotélicienne et du droit romain sur l'élaboration théologique au moyen-âge : propension à découper, définir et isoler les objets. Mais le processus s'inscrit dans un développement général de l'individualisme au cours des derniers siècles.

Un autre ennemi a été dénoncé, expliquant cette lente dérive théologique : la controverse. Certes l'hérésie a toujours été une occasion de progrès pour la doctrine orthodoxe, mais elle comporte aussi le danger d'un progrès unilatéral si le raidissement sauveur n'est pas suivi d'un approfondissement. Par exemple, après Luther qui l'avait profanée, on n'a plus osé pendant longtemps parler de la « liberté chrétienne ». Sacrifiant excessivement aux nécessités de la controverse, le théologien luttant contre l'hérésie tend malgré lui à se placer au point de vue de l'hérétique, faisant ainsi implicitement des concessions à son adversaire. Ainsi la théologie moderne de l'Eglise s'est largement située par opposition à l'individualisme protestant. Un tel accent fut mis sur les droits du pouvoir ecclésiastique dans la chrétienté, puis sur les prérogatives de la hiérarchie, que la solidarité spirituelle des membres du corps mystique en fut plus d'une fois pratiquement oublié.

Dans le pouvoir ecclésiastique, on risquait de ne plus voir qu'une institution tout humaine, au service d'un petit groupe humain, gardienne d'un « ordre » délibérément fermé. De même, dans la théologie de l'Eucharistie, l'action rétrécissante des controverses n'avait pas non plus manquer de s'exercer.

Ce propos donne la mesure de la tâche immense qui s'annonce : «Il faut arracher notre enseignement d'école à l'individualisme où, depuis le XVIème siècle, semble-t-il, nous l'avons laissé s'engager au nom de la clarté et pour des motifs de controverse. Au lieu de construire nos traités de la Grâce et des Sacrements, de l'Eucharistie et même de l'Eglise, comme s'il n'y avait jamais en face du Rédempteur qu'une poussière d'individus, chacun réglant pour son propre compte le bilan de ses relations personnelles avec Dieu, comme aux guichets de ce monde passent successivement des contribuables, des voyageurs et des administrés, sans lien organique entre eux, il nous faudra remettre au premier plan le dogme du Corps mystique en lequel consiste l'Eglise, où il y a des membres articulés, un seul système nerveux, un seul système sanguin, et une seule tête, car le mystère du Verbe incarné est d'abord le mystère du nouvel Adam et du Chef de l'Humanité » (E.Masure, Semaine Sociale de Nice, 1934).

 

- Personne et Société : Trop grave, on ne peut éluder cette question : mettre autant en relief, comme nous l'avons fait, le caractère social du dogme, n'est-ce pas diminuer dangereusement cette autre vérité, non moins essentielle, que le salut est pour chacun affaire personnelle ? Ne devra-t-on pas reconnaître qu'il existe dans la tradition chrétienne deux enseignements difficilement conciliables ?

Ne nous étonnons pas d'une telle antinomie, apparente, entre le Corps social de saint Paul et le personnalisme chrétien. Tout le dogme n'est qu'une suite de « paradoxes » déconcertant la raison naturelle. L'antinomie présente nous place devant les rapports de la distinction et de l'unité, en vue de mieux saisir l'harmonie du personnel et de l'universel.

Les parties concourent d'autant plus à l'unité qu'elles sont moins des « morceaux » et davantage des membres. L'expérience sensible de la vie nous amène à constater que dans la hiérarchie des êtres, le vivant acquiert plus d'unité interne à mesure qu'en lui s'opère une différenciation plus profonde des fonctions et des organes. L'être indifférencié, le pur homogène, est aussi peu un que possible : c'est une poussière anonyme. Le constat est le même dans l'ordre moral. La foi, elle, par le plus secret de ses mystères, nous fait toucher la vérité. Ne croyons-nous pas en effet qu'il y a trois Personnes en Dieu ? Ne surgissent-elles pas dans l'unité, de l'unité d'une même Nature ?

L'unité n'est aucunement confusion, pas plus que la distinction n'est séparation. Ce qui oppose n'est-il pas pour autant relié, et par le plus vivant des liens, celui d'un mutuel appel ? Pas plus qu'en se soumettant à Dieu ou qu'en s'unissant à Dieu, l'homme, en s'intégrant au grand Corps spirituel dont il doit être membre, ne se perd ou ne se dissout. Il se trouve au contraire, il se libère et s'affermit dans l'être. L'union différencie et la solidarité solidifie.

La personne n'est pas une monade transcendante : il faut être regardé pour être éclairé, et les yeux « porteurs de lumière » ne sont pas ceux de la seule divinité. D'autre part, être personne, n'est-ce pas essentiellement entrer en rapport avec d'autres pour concourir à un Tout ? L'appel à la vie personnelle est une vocation, c'est à dire un appel à jouer un rôle éternel. Et c'est parce que le monde est une histoire, une histoire unique, que la vie de chacun est un drame.

L'Esprit que le Christ a promis aux siens de leur envoyer, son Esprit, est à la fois Celui qui fait pénétrer l'Evangile au fond de l'âme et Celui qui le répand partout. Il creuse en l'homme de nouvelles profondeurs qui l'accordent aux « profondeurs de Dieu », et il le jette hors de lui-même jusqu'aux confins de la terre ; il universalise et il intériorise ; il personnalise et il unifie.

Ce double mouvement de l'Esprit apparaît pleinement dans la conversion de Paul. Sa conversion est une vocation. Il ne peut demeurer en tête à tête avec ce Christ qu'il vient de trouver en lui. Du même coup, avec la même urgence que le service de ce Christ, le service des hommes ses frères, s'impose à lui. «Le genre humain entier n'est point à l'étroit dans son coeur » (Charles Bonnet). L'Image de Dieu, l'Image du Verbe, que le Verbe incarné restaure, c'est moi-même, et c'est l'autre et c'est tout-autre, c'est le point de notre unité même en Dieu, point d'une parfaite solidarité de l'intime et de l'universel.

La spiritualité catholique n'aura donc pas à choisir entre une tendance « intérieure » et une tendance « sociale ». Rien ne serait plus funeste que de croire aisément réalisable une vraie catholicité. Nul n'y accède que par la voie étroite. Il y a en nous ce que nous devons aimer chez les autres, une image de Dieu à restaurer. Il faut couper beaucoup de liens naturels, si l'on veut établir les divines liaisons de la grâce. Dans tout ce qui touche à l'esprit, l'utilitarisme est redoutable ; au contraire, la capacité de présence croît avec celle de recueillement : «La vraie religion est une vie cachée dans le coeur » (Newman, La vie chrétienne). La communion des esprits ne s'opère que par ce qu'ils ont de plus personnel. Le plus haut degré de la vie spirituelle reçoit de Ruysbrocck le nom de « vie commune », parce qu'en cet état l'homme est au service de tous.

«Il y a beaucoup d'âmes, mais il n'y en a pas une seule avec qui je ne sois pas en communion par ce point sacré en elle qui dit Pater Noster » (Claudel, Cantique de Palmyre).

 

Transcendance : Les progrès des sciences sociales nous aident à mieux comprendre la dépendance de l'individu par rapport aux diverses communautés et les aspirations nouvelles à l'unité. Tout comme les représentations nouvelles sur notre histoire et nos origines empiriques, ils peuvent nous être précieux pour une meilleure intelligence du catholicisme, dans son souci de l'histoire universelle et son intérêt pour l'humanité totale.

Le catholicisme peut et doit prendre appui sur ces aspirations à l'unité humaine, pour amener les hommes de bonne volonté jusqu'au seuil du catholicisme, seul capable de réaliser cette unité en un sens éminent. En effet, une destinée transcendante, supposant elle-même l'existence d'un Dieu transcendant, est indispensable à la réalisation d'une destinée vraiment collective. De toute nécessité, il faut un Lieu où l'humanité soit recueillie ; un Centre où elle converge ; un Eternel qui la totalise. Il lui faut un Aimant qui l'attire.

Le Devenir, à lui seul, n'a pas de sens ; c'est un autre nom de l'absurde... S'il y a devenir, il doit y avoir un jour achèvement, et s'il doit y avoir achèvement, il doit y avoir, dès toujours, autre chose que du devenir.

Ayant ainsi d'abord épousé l'élan qui emporte notre siècle pour tenter de le redresser en lui montrant son Terme et les conditions de son aboutissement, il faut maintenant avoir le courage de critiquer les voies où cet élan se détourne et s'enlise. Ayons le courage de se montrer résolument inactuel face au « social » entièrement temporalisé qui domine aujourd'hui les esprits. Ici nous heurtons de front les idéologies qui luttent pour la conquête du monde, et spécialement le marxisme.

La transcendance que Marx renie était le seul garant de sa propre immanence. Si l'homme croit reprendre pour soi les attributs usurpés de la divinité, l'être humain se dissout dans le social, aliéné et dissocié d'avec lui-même, réduit à une fonction sociale ; et ce, même si tel n'est pas l'idéal consciemment nourri par ceux qui rêvent d'une société sans Etat et sans classes. L'intériorité personnelle ne peut qu'être étouffée si l'homme est réduit à des « rapports sociaux ».

Quand les disciples de Marx s'en apercevront enfin, ils n'auront plus le goût de célébrer la « révolution totale », ils n'auront plus le goût de chanter leur délivrance de « l'angoisse métaphysique » et de « l'obsession de Dieu ». Il leur faudra bien revenir alors à « ces maudites questions éternelles » comme disait Dostoïevski, et ils comprendront pourquoi un révolutionnaire aussi hardi qu'eux-mêmes, Proudhon, criait : «Je pense à Dieu depuis que j'existe » !

L'existence socialement la plus parfaite et socialement la plus heureuse, serait la chose la plus inhumaine, si elle n'était pour la vie intérieure. Le temporalisme absolu du système de Marx n'est pas seulement chimérique en ses espoirs, il est en cela absolument indésirable. C'est la vision d'un monde infiniment plat. L'homme social, l'homme historique de Marx n'a que deux dimensions. Le sentiment de l'Eternel doit lui restituer sa profondeur.

Combien sommes-nous reconnaissants en cela à l'Eglise de nous rappeler toujours, notre essentielle condition. Si les hommes d'aujourd'hui sont si tragiquement absents les uns aux autres, c'est d'abord qu'ils sont absents d'eux-mêmes, ayant déserté cet Eternel qui seul les enracine dans l'être et leur permet de communier entre eux. Tel est avant tout le rôle social de l'Eglise : elle nous rend à cette communion. Or ce sentiment d'un salut commun et d'une solidarité de tous par rapport à tous est la meilleure préparation qui soit aux tâches sociales – il est pour chacun la meilleure introduction au « catholicisme social ».

 

Mysterium Crucis : Quel que soit le domaine où sa réflexion l'ait conduit, le chrétien est toujours ramené à la contemplation de la Croix.

Si authentique et si pure que soit la vision d'unité qui inspire et qui oriente l'activité de l'homme, elle doit donc, pour devenir réalité, d'abord s'éteindre. La grande ombre de la croix doit la recouvrir. L'humanité ne se rassemblera qu'en renonçant à se prendre elle-même pour fin.

L'humanisme n'est pas spontanément chrétien. L'humanisme chrétien doit être un humanisme converti. D'aucun amour naturel on ne passe de plein pied à l'amour surnaturel. Il faut se perdre pour se trouver. Dialectique spirituelle, dont la rigueur s'impose à l'humanité comme à l'individu. Loi de l'exode, loi de l'extase... L'humanité tout entière doit mourir à elle-même en chacun de ses membres pour vivre, transfigurée, en Dieu. Il n'y a de fraternité définitive que dans une commune Adoration. Telle est la Pâque universelle, qui prépare la Cité de Dieu.

Par le Christ mourant sur la croix, l'humanité qu'il portait toute en lui se renonce, et meurt. L'Homme universel mourut seul. Plénitude de la kénose, il fallait cet abandon pour opérer la réunion. Mystère de solitude et mystère de déchirement, seul signe efficace du rassemblement et de l'unité.

«Par le bois de la croix, conclut saint Irénée, l'oeuvre du Verbe de Dieu est devenue manifeste à tous : ses mains y sont étendues pour rassembler tous les hommes. Deux mains étendues, car il y a deux peuples dispersés sur la toute la terre. Une seule Tête au centre, car il y a un seul Dieu au-dessus de tous, au milieu de tous et en tous ».

S.L.

 

Commentaires

SOCIALISME

> il est vrai de le rappeler, que le catholicisme est essentiellement social, il suffit simplement de se rappeler cette phrase prononcée par la sainte Vierge lors de l'apparition d'Amsterdam : "le socialisme oui, mais le socialisme avec le Christ !"
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Écrit par : jean-christian / | 16/09/2013

COMMUNION UNIVERSELLE

> Encore du très grand Serge, au service de plus grand que lui!
D'une première lecture rapide qui en appelle d'autres plus posées, comme je me retrouve dans cette aspiration à une communion universelle au-travers la personne de Jésus, et Jésus crucifié, mais aussi Jésus ressuscité!
Je distinguerais pour ma part l'aristotélisme de la pensée d'Aristote, que je lis volontiers dans cette dimension cosmique, lorsqu'il écrit par exemple au livre VIII de son Ethique à Nicomaque, à propos de l'amitié: "Il n'est rien qui soit plus nécessaire à la vie". Ce qu'il développe un peu plus loin en montrant que même les oiseaux vivent l'amitié entre eux. Le fondateur de la plupart des sciences du vivant ne parle pas alors en doux poète, mais énonce en scientifique la loi du vivant: avant l'air et l'eau, avant les nutriments, ce qui nous constitue comme vivant, ce sans quoi nous sommes morts, c'est de désirer le bien de l'autre, et réciproquement. C'est ainsi que j'en arrive à la définition suivante de la vie: vivre c'est donner et recevoir, et par cet échange grandir et se transformer, jusqu'à pouvoir transmettre à d'autres cette vie, et ce donc non en vue de nous-mêmes (sinon on se noie dans la fascination de soi stérile, tel Narcisse) mais en vue de réjouir l'ami. Oui il y a de la rivalité dans la nature, mais son sens profond c'est cette rivalité dans la charité à laquelle nous appelle saint Paul, mouvement d'émulation qui met de l'être où il n'y avait rien et nous porte sans cesse au-delà de nos propres limites individuelles: voilà le moteur profond de l'évolution des espèces, comme de l'Histoire,celle de l'humanité comme la mienne.
J'ose croire que l'Evangile à été écrit pour la Création toute entière, non pour les seuls individus humains chrétiens, Création qui demande aussi à être baptisée, elle aussi en attente du Salut. La perte de vue de la dimension sociale du catholicisme il me semble va de pair avec la perte de cette solidarité avec l'ensemble des vivants, et de la Création tout entière.
C'est à mon tout petit niveau ce que j'ai expérimenté cet été sur les chemins rocailleux de l'Ardèche: cette bonté d'une nature, et même minérale, en souffrance oui, abîmée ô combien, mais elle aussi riche de désir: désir de s'unir à moi dans ce que je vis, -et vraiment la nature est pour nous une amie- désir du Salut comme moi, enfin elle aussi, et cela je l'ai toujours expérimenté, m'évangélisant. Ainsi la pierre où dans la foi on peut se coucher à gauche du chœur dans la cathédrale de Notre-Dame du Puy est pour moi apôtre accueillant ma misère et m'offrant la guérison au nom de Jésus. Voilà au fond ce qui me distingue d'un écologiste non-croyant comme d'un socialiste -ou d'un humaniste comme nous l'explique Lubac-: si je fais le même constat qu'une tragédie sans nom est en train de disperser de manière irréversible sous forme de grains de poussière sans vie-entropie accélérée-, ce qui était uni en éco-système et socio-système dynamique, sous l'action destructrice d'un individualisme insensé-ils ne savent pas ce qu'ils font!-, j'ai au cœur la présence mystérieuse du matin de Pâques dans le jardin où pleure encore Marie-Madeleine. Premier matin de la Création Nouvelle où tout est réconcilié.
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Écrit par : Anne Josnin / | 18/09/2013

CAILLOUX

> Comment les cailloux des chemins d'Ardèche m'ont évangélisé cet été? "Si je me tais les pierres crieront". Quand seul le silence est supportable, c'est là que le Seigneur nous rejoint, quand tout discours humain devient suspect, parce qu'il a été l'outil de la torture, alors Dieu parle au-travers le silence de sa Création. Mais non pas sans les hommes pour autant. Ainsi il y avait ces grosses pierres blanches du chemin sur lesquelles je sautais dans ma course solitaire, sol d'où je peux reprendre élan avec un enthousiasme d'enfant, ivresse première de l'homme au jardin d'Eden. Que c'est bon! Comme j'aime ces cailloux sans valeur marchande qui nous relient par les pieds à l'univers entier, dans sa profondeur temporelle puisque chacun est le résultat de millions d'années de lente transformation, et oui ce caillou peut-être a connu le chant des dinosaures,comme dans son immensité spatiale puisqu'on y retrouve des éléments communs aux étoiles. Comme j'aime aussi ces cailloux patiemment mis sur le côté, disposés par des générations d'anonymes en murets qui serpentent en grimpant au cœur de la forêt, et de cette foule d'ancêtres il ne reste rien, mais leur pierre est toujours là qui témoigne de leur passage sur terre, et précisément: là. La roche, les cailloux du chemin, voilà ce qui fait lien entre nous: notre sol commun où nous laissons aussi notre trace. Non vivantes, les pierres sont au service de la vie qu'elles portent physiquement, point d'appui commun d'où nous nous lançons jusqu'aux étoiles. Et cette pierre de renaissance dans la cathédrale du Puy me relie à toutes ces générations de pèlerins qui s'y sont allongés, je me relève aussi portée par ceux qui sont, non derrière moi dans un passé qui s'éloigne, mais devant dans un avenir qui m'appelle. J'aime cette humilité de la roche et je voudrais me faire simplement caillou: par son seul fait d'être, déjà il est témoin de la bonté du Créateur. Face à l'étendue de mon impuissance vertigineuse, je me ressourçais à cet unique nécessaire: être ipse c'est déjà rendre gloire au Créateur. Et cela, tous nous le pouvons, si même le caillou du chemin le peut, qui porte ma foulée dans le silence de la nature offerte.
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Écrit par : Anne Josnin / | 18/09/2013

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