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09/05/2013

L'Ascension du Seigneur

 commentée par Hans-Urs von Balthasar

(liturgie catholique, année C)

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illustration : blog de Colin Dye, jan. 2013.



 

<<  Luc 24, 46-53 : "Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux". Aujourd'hui, à la fin de son évangile et au commencement des Actes des Apôtres, Luc nous raconte l'Ascension de Jésus : dans l'évangile, par une rétrospective qui mène en même temps à la mission dans l'avenir ; dans les Actes (1,1-11) en éliminant les fausses représentations pour faire place à la mission future de l'Eglise. Dans l'évangile, le Seigneur rappelle l'essentiel de la Sainte Ecriture : la Passion et la Résurrection du Messie, et c'est ce qui est désormais annoncé à tous les peuples. Pour cette quintessence de toute révélation, les disciples étaient et restent les témoins oculaires, et cette grâce unique ("heureux les yeux qui voient ce que vous voyez") fait d'eux les "témoins choisis". Cependant le témoin principal est Dieu lui-même, son Saint-Esprit, qui confèrera à leurs paroles humaines "la force venue d'en haut". Ils doivent l'attendre, si bien que leur mission exigera une obéissance constante à l'Esprit. Le départ de Jésus vers le Père se produit avec une bénédiction finale qui enveloppe tout l'avenir de l'Eglise, dont l'eficacité dure à travers les temps et régit toute notre activité.

 

Actes 1, 1-11 : "Mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre". La première lecture, commencement des Actes des Apôtres, écarte les attentes limitées des disciples qui espèrent toujours la restauration du Royaume d'Israël [1]. Elle élargit expressément le champ missionnaire qui, partant de Jérusalem, passe par la Judée et le pays hérétique de Samarie et va jusqu'aux extrémités de la terre. La réconciliation réalisée par Dieu dans le Christ concerne le monde entier, tous les peuples doivent en bénéficier. Les Apôtres ne font pas de propagande pour une religion déterminée [2], mais annoncent un événement divin qui intéresse par avance tous les hommes et les a déjà atteints, qu'ils le sachent ou non. Mais ils doivent le connaître, parce qu'ils peuvent alors placer leur vie dans cette lumière qui lui donne sens, et l'ordonner en conséquence. L'universalité de la vérité du Christ exige que sa vérité objective soit ratifiée aussi subjectivement par les hommes.

 

Hébreux 9, 24-10, 23 : "une voie, nouvelle et vivante, au delà du rideau du sanctuaire". La deuxième lecture souligne le caractère unique et définitif de l'événement Jésus-Christ. S'il devait être répété, il n'aurait aucune validité universelle. L'Ancienne Alliance se plaçait sous le signe de la répétion, parce que l'offrande du sang animal ne pouvait produire aucune expuiation définitive devant Dieu ; mais le sacrifice volontaire de Jésus suffirait à lui seul pour nouis faire pénétrer dans le sanctuaire de Dieu, au-delà du voile auparavant toujours séparateur. Ce qui paraissait nous séparer de Dieu, notre chair mortelle, est, dans l'Ascension du Christ, devenu justement ce qui a pénétré jusqu'au Père, ce qui a lavé notre mauvaise conscience et nous a donné, "indéfectible, la confession de l'espérance" en la fidélité de Dieu, maintenant définitivement prouvée. >>

 

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[1] Cette directive divine est un vaccin contre toute utopie nostalgique.

[2] L'apostolat n'est une propagande ni pour une religion, ni encore moins pour un milieu ! Laissons aux salons de thé la "France bien élevée".