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19/02/2013

Chimie alimentaire, plastiques, pesticides, consommation de masse : alerte de l'OMS

Communiqué de l'OMS : un rapport pointe la responsabilité de perturbateurs endocriniens dans les malformations à la naissance, les cancers hormono-dépendants et les troubles neurologiques

santé,écologie humaine

Les perturbateurs endocriniens sont des molécules chimiques présentes dans de nombreux produits de consommation de masse.

 


Un perturbateur endocrinien est "une substance ou un mélange exogène altérant les fonctions du système endocrinien et induisant des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact et de ses descendants".

En 2007, une première liste de 320 substances susceptibles de perturber le système endocrinien humain avait été établie par les chercheurs européens. En 2011, le site developpementdurable.com signalait : "Devant l’enjeu environnemental et sanitaire, le ministère de l’Ecologie a lancé, en 2005, le Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens (PNRPE)... Depuis 2005, le PNRPE a déjà financé 22 projets de recherche et mobilisé 60 équipes pour un budget de 3 millions d’euros. Le troisième appel à propositions de recherche a été lancé au second semestre 2010 par le ministère et concerne la caractérisation de l’exposition, l’analyse du risque sanitaire et la prise en charge du problème dans les politiques publiques."

En février 2013, un rapport de l'OMS et du PNUE (Programme des Nations-Unies pour l'Environnement), intitulé   State of the Science of Endocrine Disrupting Chemicals, accuse ''de nombreuses substances chimiques synthétiques" d'avoir des "effets perturbateurs sur le système endocrinien'' : ces effets entraînent des troubles de la fertilité ainsi qu'une augmentation des cancers (notamment chez l'enfant), de l'asthme, des accidents vasculaires cérébraux, des Alzheimer et des Parkinson. Au-delà de ces premières indications, le rapport appelle à "approfondir" l'étude des liens entre les perturbateurs endocriniens chimiques et les troubles observés, ainsi que les interactions éventuelles avec des facteurs génétiques. "Nous devons mener d'urgence davantage de recherches", souligne le Dr María Neira, directeur du département Santé publique et Environnement de l'OMS.

D'après le rapport, "les perturbateurs endocriniens chimiques peuvent entrer dans l'environnement principalement par le biais des effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles et l'incinération et le rejet des déchets. L'être humain peut y être exposé lors de l'ingestion de nourriture, de poussière et d'eau ou de l'inhalation de gaz et de particules présents dans l'air, ainsi que par contact cutané."

Le rapport vise notamment les phtalates (jouets, tétines, parfums, médicaments, cosmétiques) et des éléments présents dans les pesticides, l'électronique, les additifs alimentaires et les revêtements internes de boîtes de conserve ou de canalisations. [*]

Le communiqué de l'OMS précise :

<< Les auteurs de l’étude présentent plusieurs recommandations pour améliorer la connaissance de ces substances chimiques au niveau mondial, réduire les risques éventuels de maladie et diminuer les coûts qui y sont associés :

  • Tests: les perturbateurs endocriniens chimiques connus ne constituent que «la partie émergée de l’iceberg» et il faut disposer de méthodes de test plus complètes pour identifier d’autres perturbateurs endocriniens éventuels, leurs sources et les modes d’exposition.

  • Recherche: il faut disposer de davantage de données scientifiques pour connaître les effets des mélanges de perturbateurs endocriniens chimiques (venant principalement de sous-produits industriels) sur les êtres humains et sur la faune, qui y sont de plus en plus exposés.

  • Rapports: de nombreuses sources de perturbateurs endocriniens chimiques restent inconnues car il n’existe pas suffisamment de rapports et d’informations sur les substances chimiques présentes dans les produits, les matériaux et les marchandises.

  • Collaboration: l’échange accru de données entre les scientifiques et entre les pays permettra de combler les lacunes, principalement dans les pays en développement et ceux dont l’économie est émergente.

" La recherche, qui a fait d’immenses progrès ces dix dernières années, a montré que les perturbations endocriniennes pouvaient être beaucoup plus étendues et beaucoup plus complexes qu’on ne le pensait", dit le Pr Åke Bergman, de l’université de Stockholm, rédacteur en chef du rapport. "Alors que la science continue à progresser, il est temps de mieux gérer les perturbateurs endocriniens chimiques et d’étudier davantage l’exposition à ces substances et ses effets sur la faune et les êtres humains", a-t-il ajouté. >>

 

Le directeur du PNUE Achim Steiner accuse la "gestion irrationnelle" des produits chimiques ; mais "irrationnelle" n'est pas le terme exact, rectifient des associations de défense des consommateurs : "ce qui est en cause est plutôt l'assujettissement de cette gestion à une rationalité purement économique, écartant les autres paramètres."

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[*] Tel le bisphénol A, interdit en France depuis 2013 pour les contenants destinés aux enfants de moins de trois ans.

 

 

Commentaires

SIGNIFICATIVE

> Significative, cette obstination des agences de l'ONU à ne pas mettre en cause le productivisme industriel notamment agro-alimentaire.
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Écrit par : gnafron / | 20/02/2013

> finalement les seuls à oser contester le système économique devant l'ONU, ce sont les papes et leurs ambassadeurs.
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Écrit par : michel-marie donon / | 20/02/2013

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