05/01/2013
Merci à l'évêque de Nanterre !
Dans la Lettre de l'Eglise catholique dans les Hauts-de-Seine, (janvier 2013), l'éditorial de Mgr Daucourt dissipe une ambiguïté qui commençait à devenir pesante dans notre société, surtout ces temps-ci :
Qui est chrétien ?
Comme évêque, je me demande parfois si certains catholiques ne sont pas des "athées pieux" (phénomène connu en italie sous l'appellation "atei devoti"). L'athée pieux défend des "valeurs". Il s'engage généreusement dans des combats pour lesquels il fait référence à la morale chrétienne. Il participe à des rites chrétiens. Mais la question demeure : croit-il que le Christ est vivant, qu'Il nous aime, qu'Il nous sauve, qu'Il nous attend pour une vie éternelle ? Entretient-il une relation avec le Christ ? C'est en tout cela que consiste la spécificité de la foi chrétienne et on pas dans la défense de "valeurs" ou dans la générosité ou dans une morale, toutes réalités que vivent aussi les non-chrétiens.
On m'a parlé d'une baptisée qui se prostitue. C'est une chrétienne. Elle a pourtant des comportements en contradiction avec son baptême. Elle commet des péchés. Elle s'arrête parfois dans une église pour allumer un cierge pour sa mère et son enfant que, sur de fausses promesses, elle a laissés en Amérique latine. Elle pense souvent à son père défunt et prie pour qu'il soit avec Jésus dans la vie éternelle. Elle dit : "Jésus, prends pitié de moi... Sainte Marie, prie pour moi pécheresse, maintenant et à l'heure de ma mort." Elle espère qu'un jour où l'autre elle s'en sortira. Elle est baptisée et chrétienne, parce qu'elle croit et espère en Jésus. Elle reconnaît qu'elle a besoin de Lui et veut changer de vie. Elle donne au christianisme son vrai visage : Dieu se révèle à tous ceux qui se tournent vers Lui et Il aime tout être humain.
Pour la nouvelle évangélisation, les "athées pieux" sont contre-productifs. Ils pourraient profiter de l'Année de la Foi pour découvrir la vie avec le Christ et accueillir son Esprit. Mais qui leur dira la beauté de la spécificité du christianisme ? Qui leur dira (et pas seulement par des paroles !) que nous sommes aimés de Dieu, sauvés par Jésus et que nous avons une vocation éternelle ? Et qui montrera à tous les laissés-pour-compte et à tous les souffrants que la foi chrétienne n'est véritable que si elle agit au service du prochain ?
Votre foi est fragile, vous avez des doutes, des questions ? La foi est une vie. Elle bouge. Elle peut être toute petite ou souvent hésitante. Soyez reconnaissants pour une étincelle de foi et persévérez dans l'espérance qu'elle devienne flamme. Si vous vous donnez aux autres en cherchant le Dieu de Jésus-Christ, vous êtes déjà en Lui et Il est en vous, puisque vous êtes dans l'amour (cf I Jean 4, 16). Au creux de votre être et dans l'Evangile, il fait jaillir des sources. Allez boire !
Vous n'êtes ni un "athée pieux" ni une prostituée chrétienne, dites-vous ? Etes-vous chrétien ? La véritable évangélisation d'hier comme la nouvelle évangélisation d'aujourd'hui a été, est et sera l'oeuvre du Saint-Esprit par des chrétiens imparfaits, fragiles, souvent des pécheurs, mais qui veulent devenir des saints et qui annoncent la Bonne Nouvelle parce qu'ils sont heureux de connaître le Christ et de vivre avec Lui.
Gérard Daucourt
évêque de Nanterre
00:00 Publié dans Cathophilie, Chrétiens indignés, Idées, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : christianisme, catholiques, mgr daucourt
Commentaires
LE 13 JANVIER ?
> Valeurs contre valeurs… ça n’avance à rien. Et c’est certainement un piège pour les chrétiens. Bientôt, on tentera peut-être de radicaliser une opposition entre les valeurs de la République, laïcité en tête, et les valeurs de l’Eglise catholique.
Je suis d’accord pour une révision drastique des « valeurs ». Oublions donc les « valeurs » de l’évangile ; mais cela veut dire un nettoyage assez radical des mentalités (soit dit en passant jusque dans certains spots de pub ou d’appel de fonds de RND, qui font référence abusivement à ces « valeurs »). OK, montrons le Christ !
J’apprécie le message de Mgr Daucourt, et je suis persuadé qu’il va faire mouche auprès de son presbyterium, que beaucoup de laïcs catholiques dans le diocèse de Nanterre vont s’en emparer, qu’ils n’attendent que ça !
Pour ma part, je ne crains pas d’affirmer que mon engagement de prière mariale est une façon de montrer le Christ, ainsi que ma fidélité aux sacrements de l’Eglise – et jusqu’à ma participation à la manif pour tous du 13 janvier.
Je ne crains pas de dire que cette manifestation sera une manière d’exprimer ma foi en Jésus-Christ, même si l’Eglise elle-même recommande de ne recourir contre le projet de loi de « mariage pour tous » qu'à des arguments purement rationnels et non confessionnels. Bref de professer des valeurs… lesquels ne montrent le Christ qu’à demi, de profil ou de dos.
Le dimanche 13 janvier, fête du Baptême du Seigneur pour les catholiques, verra-t-on au-dessus de l’asphalte parisien une seule pancarte avec le visage du ressuscité, sa Sainte Face, ou ce simple nom : « Jésus-Christ » ?
Mais je râle, je râle. Pour « processionner » le 13 janvier, je vous le promets, j’aurai moi aussi un visage de ressuscité ! (et merci à tel ou tel des lecteurs de ce blog de m’épargner le couplet : « une manif c’est pas un pèlerinage » – encore une question de « valeurs »).
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Écrit par : Denis / | 04/01/2013
L'Eglise proclame la Vérité. N'a de valeurs que ce qui est vrai.
@ Denis
> Je ne sais pas quel sens vous donnez au mot valeur?
La conséquence du vrai ou comme souvent quelque chose comme "opinion": la valeur donnée (culturellement, philosophiquement, religieusement) aux choses ? Or la manif du 13 janvier porte sur la nature humaine donc sur la réalité des choses, ce qui n'est pas une question de valeurs/opinions mais de faits.
Pas de contradiction avec la foi religieuse car la ratio en est le premier pas. Et si Dieu donne la foi à ceux qui la demandent, il donne à tous la réalité et le discours qui s'y applique, la ratio.
Un discours purement anthropologique n'est pas un renoncement mais une charité pour ceux qui n'ont pas la foi.
Merci à Mgr Daucourt. L'Eglise n'est pas mondaine,pas une ONG,pas un parti, pas une asso culturelle mais l'épouse mystique du Christ.
Elle n'existe que parce que Jésus est ressuscité. Elle est fondée sur Pâques et elle sert à donner les sacrements et repose sur l'Esprit Saint : l'Eglise est donc intrinsèquement mystique.
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Écrit par : zorglub / | 05/01/2013
UN EXEMPLE DE LA PHOBIE INTEGRISTE ENVERS LES EVÊQUES
> Le superbe et bernanosien texte de Mgr Daucourt s'attire, bien évidemment, la fureur de la secte. En voici un exemple reçu ce matin. Mépris, aigreur et confusion mentale :
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" Un évêque qui prétend juger des coeurs sur l'apparence? Il pourrait commencer par relire son Évangile. De toute évidence, la ligne de démarcation entre "prostitués chrétiens" et "athées pieux" se situe dans le coeur de chacun des croyants, et non pas entre eux. C'est tellement évident que cela va sans dire (pour quiconque a entendu et médité un tant soit peu au fil du temps les lectures dominicales), mais Mgr fait comme si cela permettait de pointer une espèce non spécifiée de catholiques; plus pharisien que ça, tu meurs. Il y aura certainement des "prostitués" aux manifestations du 13 janvier, et pour qui les "valeurs" ne sont pas pour autant un vilain mot.
Claude "
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Présentation du message
Écrit par : Claude / | 05/01/2013
PARALLÈLE
> Le commentaire publié ci-dessus est un exemple de plus de la fusion groupusculaire en cours, à la droite de la droite, chez les catholiques intégristes et les protestants du même acabit. Son résultat est une vindicte envers les évêques : attitude logique de la part de protestants (archaïques), mais pas de la part de catholiques. Si ce n'est que les intégristes catholiques sont devenus "des protestants qui s'ignorent", comme disait le regretté P. Bruckberger en 1988 à propos du schisme Lefebvre.
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Écrit par : armand-jean / | 05/01/2013
EN EFFET
> Le commentaire de "Claude" est bêtement agressif en effet, puisque Mgr Daucourt ne place pas une frontière entre "croyants" : il montre au contraire la différence entre croyants et incroyants, surtout quand ces incroyants se posent (on voit ça de plus en plus) en "défenseurs des valeurs chrétiennes" auxquelles ils ne comprennent ni ne connaissent rien. Plus ces "christianistes" envahissent le terrain (alors qu'on ne leur a rien demandé), plus l'évangélisation est difficile, parce qu'ils aggravent l'image politicarde et partisane du catholicisme français.
Cela dit on peut comprendre que des politicards partisans détestent une parole comme celle de nos évêques.
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Écrit par : Damien Zamit / | 05/01/2013
VALEURS ?
Je repense à ce propos au magnifique texte déjà cité sur ce blog du regretté Mgr Renaudin, qui fut curé de St Philippe du Roule à Paris, puis évêque de Pontoise, dans un livre-entretien avec J.F. Bouthors, paru il y a une dizaine d'années chez Bayard :
" - On parle pourtant volontiers des « valeurs chrétiennes ».
- Eh bien, pour parler net, cela m'inquiète un peu. Je ne voudrais pas que, quelle que soit la grandeur de ces valeurs, elles prennent la place de Dieu. Dieu seul est Dieu.
Même la liberté n'est pas Dieu, même la tolérance n'est pas Dieu, même la justice n'est pas Dieu, même la famille n'est pas Dieu.
Moi, comme évêque, je n'ai pas d'abord à défendre des valeurs, aussi grandioses soient-elles. Je souhaite bien sûr que nous partagions tous les valeurs qui découlent de notre foi en Dieu fait homme, mais comme je désire surtout que chacun rencontre personnellement Jésus !
Je dois annoncer Jésus. Parfois, je me demande si nous en sommes toujours persuadés. Si on prend les valeurs pour Dieu, le risque est grand de devenir idolâtre et intolérant. Le fanatisme n'est pas loin. De surcroît, les valeurs peuvent être celles d'une certaine époque, d'une certaine culture. Alors les autres, ceux qui ne s'y reconnaissent pas, qui sont-ils ? des barbares ?
J'insiste, nous annonçons tout autre chose. La Parole. Ni une doctrine, ni une morale, ni une philosophie.
Quelqu'un parle: l'Unique qui s'adresse à chacun de nous, qui nous appelle par notre nom, qui nous rejoint dans le secret de notre cœur et de notre vie.
Pour annoncer cette Parole qui a retenti un jour dans l'histoire, qui a pris un visage et une voix, qui est vivante, il faut d'abord l'écouter. Se soucier de son authenticité est nécessaire, mais cela ne suffit pas. Il faut encore la dire de façon telle que celui à qui elle s'adresse puisse l'entendre, afin d'être en mesure, s'il le veut, de lui répondre. Et cette Parole s'enrichira de sa réponse. Car la parole de l'homme qui écoute, entend et répond à la Parole de Dieu, fait partie de la Parole de Dieu. "
(Mgr Hervé Renaudin, évêque de Pontoise,
décédé le 18 janvier 2003)
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Écrit par : Michel de Guibert / | 05/01/2013
MERCI À LUI
> Oui ! J'avais remarqué cette lettre hier et j'avais pensé ... à vous !
Et, signe d'espérance, la plupart des commentaires que j'ai lus là-bas sont positifs.
Merci à lui et à vous, dans des rôles différents et complémentaires, de réaffirmer sans cesse avec force et clarté ce que beaucoup de croyants éprouvent sans pouvoir toujours bien le formuler.
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Écrit par : Christine Bellégo / | 05/01/2013
@ Zorglub
> Pour mémoire, cette belle réflexion de Jean-Luc Marion à propos des « valeurs », qui nous mettra tous d’accord :
« Une valeur c’est le résultat d’une évaluation. Il y a des valeurs cotées en bourse, et le propre des valeurs c’est qu’elles montent et qu’elles descendent. Le propre des valeurs c’est qu’elles n’ont pas de valeur en soi… Le paramètre le plus important pour une valeur c’est celui qui évalue. "Dis-moi quelles sont tes valeurs, je te dirai qui tu es". Les valeurs sont une réalité dérivée. Quand on dit qu’on se bat pour ses valeurs, ça veut dire qu’on se bat pour soi-même, pour ses intérêts… Quand on dit que la morale, que Dieu, que la démocratie, que la liberté, sont des valeurs je m’insurge. La liberté, ce n’est pas une valeur, c’est une réalité : vous l’avez ou vous ne l’avez pas… Pourquoi il vaut mieux aimer dans la durée, c’est-à-dire dans la fidélité, plutôt qu’autrement ? Parce que c’est comme ça qu’on peut aimer, sinon on n’aime pas du tout… Donc ce ne sont pas des valeurs, ce sont des réalités. Quand j’entends dire qu’il faut défendre la famille parce que c’est une valeur, je trouve ça d’une stupidité… La famille n’est pas une valeur, c’est une réalité. C’est les gens qui ne peuvent pas fonder une famille qui pensent que la famille est une valeur. La différence sexuelle, c’est une réalité fondamentale. Comme le dit le Grand rabbin Bernheim, c’est que je ne pourrai jamais incarner la totalité de la nature humaine, c’est une différence fondamentale de la finitude. Quand on nie sa finitude (deux sexes/pas de sexe, etc.) c’est une illusion, tout simplement, ce n’est pas réel. Donc, en général, se battre pour des valeurs, c’est se battre pour soi. La valeur, c’est la forme la plus diluée de la réalité. »
(Jean-Luc Marion – Radio Notre-Dame, « Le Grand Témoin » , 25 octobre 2012)
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Écrit par : Denis / | 05/01/2013
CE QUE DIT Mgr DAUCOURT
> L’éditorial de Mgr Daucourt est évidemment parfaitement juste dans toute la rigueur du vocabulaire. Mais comment va-t-il être perçu dans la confusion du langage et l’inculture actuels ?
Des dizaines de milliers de catholiques vivent leur adhésion à Jesus-Christ et la mettent en pratique par les vertus qu’ils concrétisent dans toutes sortes d’engagements. Les tics de langage actuels font que bien souvent ils mettent tout cela sous le terme de « valeurs » dont l’usage fourre-tout est agaçant, mais qu’y pouvons-nous ?
Lancer sur eux, à la cantonade, l’accusation indistincte d’être des athées pieux ou, en bon Français, des hypocrites est choquant. C’est la pire insulte qu’on puisse se lancer entre chrétiens. Beaucoup vont se sentir visés, même si ce n’est pas le cas et trouver que de la part d’un évêque, c’est bien peu paternel. Certes, Jésus l’a employée contre les Pharisiens. Mais…c’était Lui. Depuis quand l’ordination épiscopale donne-t-elle de sonder les reins et les cœurs ?
PH
[ De PP à PH :
Je m'étonne, vous connaissant, que vous fassiez la même erreur que "Claude".
Vous vous méprenez en disant que Mgr Daucourt lance une accusation contre des catholiques (et une discrimination entre eux). La rudesse voulue de sa formule appelle les catholiques à se souvenir que la seule chose qui compte dans le catholicisme est LA FOI.
Les athées qui viennent au pas cadencé "défendre les valeurs chrétiennes" sont : a) hors sujet ; b) obstacle à l'évangélisation, dans la mesure où leur pavé de l'ours couvre de boue le catholicisme - ainsi transformé en aumônerie d'un camp politicien. Les catholiques croyants sont appelés (par l'évêque) à ouvrir les yeux sur l'ambiguïté désastreuse de cette intrusion.
Faisons à Mgr Daucourt l'honneur d'écouter ce qu'il dit. C'est un évêque qui parle. Un évêque a non seulement le droit, mais le devoir, de morigéner ses ouailles. Par ailleurs, le préjugé défavorable à l'encontre des évêques est une marque pathologique du catholicisme hexagonal : marque qui n'a que trop duré.
Cet évêque nous rappelle ce qu'est le christianisme et ce qu'il n'est pas.
- Ce qu'il est : la grâce de la foi, reçue gratuitement de Dieu Un et Trine, et propre à bouleverser nos petites vies crispées sur nous-mêmes.
- Ce qu'il n'est pas : une amplification-sacralisation de nos petites opinions, sécrétées par nos petites vies crispées sur nous-mêmes. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 05/01/2013
@ PP
Non, je ne fais pas l'erreur, mais il est vrai que je l'avais faite en 1ere lecture, ce qui me fait penser que beaucoup la feront en raison de l'imprécision actuelle du mot "valeur" et que cet éditorial, loin de les aider, les scandalisera. Par ailleurs, il sera utilisé, il l'est déja, contre Mgr Daucourt.
PH
[ De PP à PH :
Laissons les imposteurs et les outrecuidants faire semblant de se "scandaliser en tant que catholiques" (???) du propos d'un évêque enseignant les fidèles !
Laissons les schismatiques faire de la résistance contre les successeurs des apôtres.
Quant à nous, marchons. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 05/01/2013
SIECLE DERNIER
> En tant que catholique, on ne peut qu'être d'accord avec ce bel éditorial de Monsiegneur Daucourt.
Et une nouvelle évangélisation qui ne serait pas basée sur une rencontre personnelle avec le Christ, n'a pas de sens.
Mais je ne vous suis pas sur vos louanges aux évêques.
Beaucoup de chrétiens ont été blessés par les gestes de certains de nos évêques.
Ces nombreuses blessures personnelles ou communautaires sont des freins, silencieux mais puissants à la nouvelle évangélisation.
Ces gestes peuvent être involontaires mais ils proviennent généralement plutot de postures peu évangéliques.
N'accablons pas nos évêques mais ne les portons pas, non plus, sur les autels trop rapidement.
Seul Dieu peut juger.
PAC
[ De PP à PAC - Où prenez-vous que nous portions les évêques "sur les autels" ? Nous disons simplement que les préventions de catholiques français envers les évêques sont une vieillerie du siècle dernier, souvent infondée à l'époque... et complètement hors sujet en 2013. ]
réponse au commentaire
Écrit par : PAC / | 05/01/2013
MERCI POUR CE BEAU TEXTE
IL N'EXCLUT PERSONNE ET NOUS DIT QUE L'EGLISE ACCUEILLE TOUS LES ESTROPIES DE LA VIE.
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Écrit par : bgs / | 05/01/2013
LE REEL
> Oui merci à Mgr Daucourt!
Nous ne sommes pas des défenseurs de valeurs mais des serviteurs du réel (merci Denis pour ce très beau témoignage de J.L. Marion), des amants de la Vérité. C'est pourquoi nous ne sommes à aucun moment chargés de convaincre, seulement de témoigner. Et notre témoignage n'est ni représentation ni communication: il ne s'agit pas de faire le saint ou le représentant de commerce, en cachant nos faiblesses et notre misère sous l'uniforme du religieusement correct, en drapant de bien pensance nos questionnements et nos tourments. Ce n'est pas de nous dont il est question, ce n'est pas nous qui attirons à Jésus, mais c'est Lui qui nous attire!
Seigneur ne permets pas que mon regard se détache du tien. Qu'au travers Ta Création, qu'en mes frères humains, que par mon péché même et les lourdeurs de ma personne, ce soit Toi et Toi seul que je contemple et qui me fasse fondre d'Amour.
Apprends-moi à me dégager de tout ce fatras de moi-même,de mes "il faut, tu dois, sinon gare", pour courir légère, délestée de toute armure de "valeurs", vers Toi qui seul suffit. "Dieu seul suffit" nous dit Thérèse d'Avila. Comme elle a raison!
-Oui mais si on lâche les valeurs, alors la société s'écroule!
-Est-ce cela avoir la foi? Croire que ce sont les conditions qui engendrent le croyant et une société chrétienne? Elles ne font que donner, par la contrainte, une apparence extérieure, vite corrompue en hypocrisie et atteinte de schizophrénie dépersonnalisante, et même je pense, au final,une société totalitaire.
Quand la foi renouvelle et revivifie tout d'elle-même. Le croyons-nous?
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Écrit par : Anne Josnin / | 06/01/2013
Mgr DAUCOURT REPOND A L'APPEL DU PAPE
> En eppelant les catholiques à ne pas être à la remorque des intérêts séculiers (politiques), Mgr Daucourt répond exactement à la mission de l'évêque ("marcher en avant") définie par Benoît XVI dans son homélie de l'Epiphanie :
" Pour l’Église croyante et priante, les Mages d’Orient qui, sous la conduite de l’étoile, ont trouvé la route vers la crèche de Bethléem sont seulement le début d’une grande procession qui s’avance dans l’histoire. À cause de cela, la liturgie lit l’évangile qui parle du cheminement des Mages avec les splendides visions prophétiques d’Isaïe 60 et du Psaume 72, qui illustrent par des images audacieuses le pèlerinage des peuples vers Jérusalem. Comme les bergers qui, en tant que premiers hôtes auprès de l’Enfant nouveau-né couché dans la mangeoire, personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus, ainsi les hommes provenant de l’Orient personnifient le monde des peuples, l’Église des Gentils – les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en Lui le Fils de Dieu et se prosternent devant Lui. L’Église appelle cette fête « Épiphanie » – la manifestation du Divin. Si nous regardons le fait que, dès le début, les hommes de toute provenance, de tous les continents, de toutes les diverses cultures et de tous les divers modes de pensée et de vie ont été et sont en marche vers le Christ, nous pouvons vraiment dire que ce pèlerinage et cette rencontre avec Dieu dans la figure de l’Enfant est une Épiphanie de la bonté de Dieu et de son amour pour les hommes (cf. Tt 3, 4).
Selon une tradition commencée par le Bienheureux Pape Jean-Paul II, nous célébrons aussi la fête de l’Épiphanie comme le jour de l’ordination épiscopale pour quatre prêtres qui, en des fonctions diverses, collaboreront désormais au Ministère du Pape pour l’unité de l’unique Église de Jésus Christ dans la pluralité des Églises particulières. Le lien entre cette ordination épiscopale et le thème du pèlerinage des peuples vers Jésus Christ est évident. En ce pèlerinage, l’évêque a la mission non seulement de marcher avec les autres, mais de précéder et d’indiquer la route. Dans cette liturgie, je voudrais toutefois réfléchir encore avec vous sur une question plus concrète. À partir de l’histoire racontée par Matthieu, nous pouvons certainement nous faire une certaine idée du type d’hommes qu’ont dû être ceux qui, en suivant le signe de l’étoile, se sont mis en route pour aller trouver ce Roi qui aurait fondé un nouveau type de royauté, non seulement pour Israël, mais aussi pour l’humanité entière. Quel genre d’hommes ceux-ci étaient-ils donc? Et, à partir d’eux, demandons-nous aussi si, malgré la différence d’époque et de missions, on peut percevoir quelque chose de ce qu’est l’évêque et sur la façon dont il doit accomplir sa mission.
Les hommes qui partirent alors vers l’inconnu étaient, en tout cas, des hommes au cœur inquiet. Des hommes poussés par la recherche inquiète de Dieu et du salut du monde. Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale peut-être reconnue. Ils étaient à la recherche de la réalité la plus grande. Ils étaient peut-être des hommes instruits qui avaient une grande connaissance des astres et qui probablement disposaient aussi d’une formation philosophique. Mais, ils ne voulaient pas seulement savoir beaucoup de choses. Ils voulaient savoir surtout l’essentiel. Ils voulaient savoir comment on peut réussir à être une personne humaine. Et c’est pourquoi, ils voulaient savoir si Dieu existe, où et comment il est. S’il prenait soin de nous et comment nous pouvons le rencontrer. Ils voulaient non seulement savoir. Ils voulaient reconnaître la vérité sur nous, sur Dieu et sur le monde. Leur pèlerinage extérieur était une expression de leur cheminement intérieur, du pèlerinage intérieur de leur cœur. Ils étaient des hommes qui cherchaient Dieu et, en définitive, ils étaient en marche vers lui. Ils étaient des chercheurs de Dieu.
Mais avec cela, nous arrivons à la question : comment doit être un homme à qui on impose les mains pour l’ordination épiscopale dans l’Église de Jésus Christ ? Nous pouvons dire: il doit être avant tout un homme dont l’intérêt est tourné vers Dieu, car c’est seulement alors qu’il s’intéresse vraiment aussi aux hommes. Nous pourrions aussi le dire en sens inverse: un évêque doit être un homme à qui les hommes tiennent à cœur, un homme qui est touché par les situations des hommes. Il doit être un homme pour les autres. Toutefois, il peut l’être vraiment seulement s’il est un homme conquis par Dieu. Si pour lui, l’inquiétude pour Dieu est devenu une inquiétude pour sa créature, l’homme. Comme les Mages d’Orient, un évêque ne doit pas aussi être quelqu’un qui exerce seulement son métier et ne veut rien d’autre. Non, il doit être pris par l’inquiétude de Dieu pour les hommes. Il doit, pour ainsi dire, penser et sentir avec Dieu. Il n’est pas seulement l’homme qui porte en lui l’inquiétude innée pour Dieu, mais cette inquiétude est une participation à l’inquiétude de Dieu pour nous. Puisque Dieu est inquiet de nous, il nous suit jusque dans la mangeoire, jusqu’à la Croix. «En me cherchant, tu as peiné; tu m’as sauvé par ta passion : qu’un tel effort ne soit pas vain», prie l’Église dans le Dies irae. L’inquiétude de l’homme pour Dieu et, à partir d’elle, l’inquiétude de Dieu pour l’homme ne doivent pas donner de repos à l’évêque. C’est cela que nous comprenons quand nous disons que l’évêque doit être d’abord un homme de foi. Car la foi n’est pas autre chose que le fait d’être intérieurement touché par Dieu, une condition qui nous conduit sur le chemin de la vie. La foi nous introduit dans un état où nous sommes pris par l’inquiétude de Dieu et fait de nous des pèlerins qui sont intérieurement en marche vers le vrai Roi du monde et vers sa promesse de justice, de vérité et d’amour. Dans ce pèlerinage, l’évêque doit précéder, il doit être celui qui indique aux hommes le chemin vers la foi, l’espérance et l’amour.
Le pèlerinage intérieur de la foi vers Dieu s’effectue surtout dans la prière. Saint Augustin a dit un jour que la prière, en dernière analyse, ne serait autre chose que l’actualisation et la radicalisation de notre désir de Dieu. À la place de la parole “désir”, nous pourrions mettre aussi la parole “inquiétude” et dire que la prière veut nous arracher à notre fausse commodité, à notre enfermement dans les réalités matérielles, visibles et nous transmettre l’inquiétude pour Dieu, nous rendant ainsi ouverts et inquiets aussi les uns des autres. Comme pèlerin de Dieu, l’évêque doit être d’abord un homme qui prie. Il doit être en contact intérieur permanent avec Dieu ; son âme doit être largement ouverte vers Dieu. Il doit porter à Dieu ses difficultés et celles des autres, comme aussi ses joies et celles des autres, et établir ainsi, à sa manière, le contact entre Dieu et le monde dans la communion avec le Christ, afin que la lumière du Christ resplendisse dans le monde.
Revenons aux Mages d’Orient. Ceux-ci étaient aussi et surtout des hommes qui avaient du courage, le courage et l’humilité de la foi. Il fallait du courage pour accueillir le signe de l’étoile comme un ordre de partir, pour sortir – vers l’inconnu, l’incertain, sur des chemins où il y avait de multiples dangers en embuscade. Nous pouvons imaginer que la décision de ces hommes a suscité la dérision : la plaisanterie des réalistes qui pouvaient seulement se moquer des rêveries de ces hommes. Celui qui partait sur des promesses aussi incertaines, risquant tout, ne pouvait apparaître que ridicule. Mais pour ces hommes touchés intérieurement par Dieu, le chemin selon les indications divines était plus important que l’opinion des gens. La recherche de la vérité était pour eux plus importante que la dérision du monde, apparemment intelligent.
Comment ne pas penser, dans une telle situation, à la mission d’un évêque à notre époque? L’humilité de la foi, du fait de croire ensemble avec la foi de l’Église de tous les temps, se trouvera à maintes reprises en conflit avec l’intelligence dominante de ceux qui s’en tiennent à ce qui apparemment est sûr. Celui qui vit et annonce la foi de l’Église, sur de nombreux points n’est pas conforme aux opinions dominantes justement aussi à notre époque. L’agnosticisme aujourd’hui largement dominant a ses dogmes et est extrêmement intolérant à l’égard de tout ce qui le met en question et met en question ses critères. Par conséquent, le courage de contredire les orientations dominantes est aujourd’hui particulièrement urgent pour un évêque. Il doit être valeureux. Et cette vaillance ou ce courage ne consiste pas à frapper avec violence, à être agressif, mais à se laisser frapper et à tenir tête aux critères des opinions dominantes. Le courage de demeurer fermement dans la vérité est inévitablement demandé à ceux que le Seigneur envoie comme des agneaux au milieu des loups. « Celui qui craint le Seigneur n’a peur de rien » dit le Siracide (34, 16). La crainte de Dieu libère de la crainte des hommes. Elle rend libres!
Dans ce contexte, un épisode des débuts du christianisme que saint Luc rapporte dans les Actes des Apôtres me vient à l’esprit. Après le discours de Gamaliel, qui déconseillait la violence envers la communauté naissante des croyants en Jésus, le sanhédrin convoqua les Apôtres et les fit flageller. Ensuite il leur interdit de parler au nom de Jésus et il les remit en liberté. Saint Luc continue: «Mais eux, en sortant du sanhédrin, repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. Et chaque jour … ils ne cessaient d’enseigner et d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Jésus» (Ac 5, 40ss.). Les successeurs des Apôtres doivent aussi s’attendre à être à maintes reprises frappés, de manière moderne, s’ils ne cessent pas d’annoncer de façon audible et compréhensible l’Évangile de Jésus Christ. Et alors ils peuvent être heureux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour lui. Naturellement, nous voulons, comme les Apôtres, convaincre les gens et, en ce sens, obtenir leur approbation. Naturellement, nous ne provoquons pas, mais bien au contraire nous invitons chacun à entrer dans la joie de la vérité qui indique la route. L’approbation des opinions dominantes, toutefois, n’est pas le critère auquel nous nous soumettons. Le critère c’est Lui seul: le Seigneur. Si nous défendons sa cause, grâce à Dieu, nous gagnerons toujours de nouveau des personnes pour le chemin de l’Évangile. Mais inévitablement nous serons aussi frappés par ceux qui, par leur vie, sont en opposition avec l’Évangile, et alors nous pouvons être reconnaissants d’être jugés dignes de participer à la Passion du Christ.
Les Mages ont suivi l’étoile, et ainsi ils sont parvenus jusqu’à Jésus, jusqu’à la grande Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde (cf. Jn 1, 9). Comme pèlerins de la foi, les Mages sont devenus eux-mêmes des étoiles qui brillent dans le ciel de l’histoire et nous indiquent la route. Les saints sont les vraies constellations de Dieu, qui éclairent les nuits de ce monde et nous guident. Saint Paul, dans la Lettre aux Philippiens, a dit à ses fidèles qu’ils doivent resplendir comme des astres dans le monde (cf. 2, 15).
Chers amis, ceci nous concerne aussi. Ceci vous concerne surtout vous qui, maintenant, allez être ordonnés évêques de l’Église de Jésus Christ. Si vous vivez avec le Christ, liés à nouveau à lui dans le sacrement, alors vous aussi vous deviendrez des sages. Alors vous deviendrez des astres qui précèdent les hommes et leur indiquent le juste chemin de la vie. En ce moment nous tous ici nous prions pour vous, afin que le Seigneur vous remplisse de la lumière de la foi et de l’amour. Afin que cette inquiétude de Dieu pour l’homme vous touche, pour que tous fassent l’expérience de sa proximité et reçoivent le don de sa joie. Nous prions pour vous, afin que le Seigneur vous donne toujours le courage et l’humilité de la foi. Nous prions Marie qui a montré aux Mages le nouveau Roi du monde (Mt 2, 11), afin qu’en Mère affectueuse, elle vous montre aussi Jésus Christ et vous aide à être des hommes qui indiquent la route qui conduit à lui.
Amen. "
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fin de la reproduction de l'homélie du pape pour l'Epiphanie
Message
Écrit par : portapia / | 06/01/2013
LA MARCHE ET LES EGLISES OUVERTES
> Ce matin , à la fin de la messe , le curé a invité tous les fidèles à venir à la manifestation du 13 janvier : départs ensembles à la fin des offices (10h et 11h30) ou bien rendez-vous à 13h à Denfert-Rochereau .
En fêtant le baptême de Jésus par Jean nous fêterons aussi la manifestation de l'Esprit Saint ! La manifestation de l'après-midi n'est pas imposée par notre foi dans le Christ ni son Eglise ni même par l'Amour de Jésus , cependant il n'est pas interdit à chacun de demander au même Esprit S. (ES comme tu es!) de trouver sa juste place dans le cortège ... Pour converger vers le Champ de Mars et peut-être y retrouver aussi des traces de Saturne et de Jupiter !!! Ma pancarte ne sera pas un copié-collé mais j'espère bien faire là-bas de belles rencontres ... et déjà , si je pouvais croiser PP , Denis ... Avec un grand merci à Gérard Daucourt ! (Notre église, St Christophe de Javel, sera ouverte de 15 à 16h à ceux qui n'iront pas défiler mais souhaitent prier pour un juste succès de la marche).
Escargolibri
[ De PP à E. - On se donne un rendez-vous précis à heure fixe près de Denfert ? (sur ma boîte mail).
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Écrit par : escargolibri / | 06/01/2013
SE RENDENT-ILS COMPTE ?
> Je trouve inouï que des catholiques refusent aux évêques le droit d'appeler leurs fidèles au discernement de conscience, et le droit de dire que certains comportements n'ont de catholiques que l'étiquette mais pas le contenu. Et que dans ces cas-là arborer cette étiquette est un contre-témoignage ! S'en rendent-ils compte ?
Se dérober à la fonction magistérielle de l'évêque, substituer la mentalité de clan compact au discernement chrétien ("la parole est un glaive acéré qui frappe aux jointures"), c'est avouer qu'on prend le milieu catho pour un parti politique devant faire bloc. Et qu'on n'attend de la religion qu'une canonisation de nos petites opinions séculières, comme il a été dit plus haut.
L'Eglise existe autour de l'évêque. Aucun groupuscule ne peut prétendre se substituer aux successeurs des Apôtres. Et "faire bloc" n'a rien d'évangélique. Une certaine fausse conception de l'unité est idolâtre. La seule unité c'est le Christ, et il nous appelle à renoncer à nos "richesses" d'opinions.
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Écrit par : pierre-antoine / | 06/01/2013
UNITE
> " La seule unité c'est le Christ, et il nous appelle à renoncer à nos "richesses" d'opinions."
à P-A : Oui ne pas faire bloc mais peut-être donner en partage plutôt que renoncer ?
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Écrit par : escargolibri / | 06/01/2013
UNE AUTRE VOIE
> Je découvre ce texte via FaceBook : je comprends fort bien la dénomination "athée pieux" même si je la trouve assez mal sonnante (cela, avec la traduction italienne, me fais penser à ces "groupies" de saints -padre Pio, par exemple- qui se crêpaient le chignon pour avoir la 1ère place dans la file des confessions) Mais je suis extrêmement étonnée de la louange faite de cette prostituée :
Oui, sa Foi est belle et vivante mais le Christ, (donc, ici,représenté par l'évêque) ne lui dit-il pas dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » ?
Ne la laissons pas dans son péché, proposons-lui une autre voie pour s'en sortir, non ?
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Écrit par : Laurence5978 / | 08/01/2013
DIEU EST AU DELA
> Merci pour ce beau texte qui bouscule en vérité tout le monde. Car c'est une tentation permanente d'identifier nos idées, convictions, et "valeurs" avec Dieu. La méditation de l'évangile nous apprend que Dieu est au-delà, un au-delà qui se manifeste d'abord par un amour sans cesse offert et qui n'est conditionné par aucune de nos limites.
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Écrit par : phileas / | 08/01/2013
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