Mariage homo : l'inquiétude gagne le gouvernement

...dans la mesure où la principale résistance au projet vient de la société civile, plus que des milieux confessionnels :

 

Ce matin la lecture de Libération était instructive. Page 3 : « Pour nombre d'élus locaux, de droite comme de gauche, le mariage homosexuel reste un tabou. Ils organisent la résistance... » L'article signale la diffusion du mécontentement, qui déborde très largement les milieux religieux. Extraits :

 

<< Rama Yade demande un référendum... >>

 

<< ''Moralement, anatomiquement, physiologiquement, c'est contre-nature'', a décrété le maire de Migny (119 habitants dans l'Indre), Bruno Perrin. ''C'est diviser, éclater la société et la famille'', a réagi Charles-Antoine Casanova, maire de Guarguale en Corse du Sud. Au-delà du mariage, c'est l'adoption, inscrite dans le projet de loi, qui inquiète. ''Si on modifie le mariage, c'est pour les enfants'', estime Jean-Jacques Descamps, maire qui refusera d'unir des prétendants homos à Loches (Indre-et-Loire) et réclame une consultation nationale : ''c'est une question plus grave qu'une simple décision sur l'égalité des sexes. >>

 

<< L'opposition au mariage gay, dépasse les frontières des religions et des partis. ''Beaucoup de maires me confient qu'ils ne célébreront pas les mariages entre des personnes de même sexe... C'est une question humaine, davantage que politique'', avance Philippe Meynard, maire de Barsac en Gironde : ''même au PS, les gens n'ont pas les mêmes prises de position en public qu'en privé... Il y a une belle hypocrisie dans tout ça. >>

 

<< De nombreux maires ont revendiqué leur opposition, comme Franck Meyer. A la tête d'une petite commune de Seine-Maritime, il a relancé hier son Collectif de maires pour l'enfance, qui avait mobilisé 12500 élus après le mariage de Bègles, orchestré par Noël Mamère en 2004. Il espère ne mobilisation de même ampleur : ''On se recompte. Il est fondamental que nous soyons consultés, nous ne l'avons jamais été, pas plus que l'Association des maires de France. '' Son avis : ''Le mariage doit rester l'union d'un homme et d'une femme, dans l'intérêt de l'enfant. Ce n'est pas le rôle de l'Etat de légiférer sur qui aime qui.'' Opinion partagée par le maire PS de Quimper, Bernard Poignant, pour qui ''un enfant se construit dans l'altérité des deux genres, un père et une mère''. >>

 

Cette montée d'indignation déconcerte les opérateurs du projet, qui comptaient sur un vote sans coup férir. Le projet sera présenté le 31 octobre en conseil des ministres, et Jean-Luc Romero (toujours dans Libération) demande qu'on accélère encore : ''Il faut faire vite, ça peut tourner. Tous les jours, des gens de tous bords me demandent si c'est le bon moment pour faire passer cette loi, je ne m'attendais pas à une telle virulence...'' Mais  le LGBT et le gouvernement gardent un atout : la manif d'extrême droite en préparation, avec ses personnages de caricature et leurs inévitables débordements. De quoi choquer le public et figer le mouvement qui prenait son essor.