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17/06/2012

Le véritable sens catholique de la "tradition"

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...contredit l'idée que s'en font les traditionalistes.

   Extrait de la Commission théologique internationale :


 


<< La Tradition est quelque chose de vivant et de vital, un processus continu dans lequel l'unité de la foi trouve son expression dans la variété des langues et la diversité des cultures. Elle cesse d'être tradition si elle se fossilise. '' Cette tradition qui vient des apôtres se poursuit dans l'Eglise sous l'assistance du Saint-Esprit : en effet, la perception des choses aussi bien que des paroles transmises s'accroît... Ainsi l'Eglise, tandis que les siècles s'écoulent, tend constamment vers la plénitude de la divine vérité, jusqu'à ce que soient accomplies en elle les paroles de Dieu.'' (Vatican II, Dei Verbum, 8). La Tradition se réalise dans la puissance de l'Esprit Saint qui, comme Jésus l'a promis à ses disciples, introduit l'Eglise dans la vérité tout entière (voir Jean 16, 13), en maintenant fermement la mémoire de Jésus lui-même (voir Jean 14, 26), en gardant l'Eglise fidèle à ses origines apostoliques, en permettant une sûre transmission de la foi, et en suggérant une présentation toujours nouvelle de l'Evangile sous la direction des pasteurs, qui sont les successeurs des apôtres (ib., 7). >>

 

Commentaires

CES HOMMES-LÀ

> L'idée d'un accroissement suppose qu'on ne supprime pas ce qui a déjà été compris et chanté dans l'Eglise, mais qu'on l'augmente. Les hommes qui ont prétendu appliquer Vatican II en matière de liturgie ont brutalement supprimé ce qui existait. ... et ils s'étonnent de ne pas être très populaires.
K.


[ De PP à K. :
- Les hommes qui ont fait ça achèvent leur vie dans une retraite triste et acerbe. On ne voudrait pas être à leur place.
- Mais le point important est qu'en agissant comme ils l'ont fait, ils tournaient le dos à ce que demandait le concile Vatican II. Voilà la clé de compréhension de ce qui s'est passé !
- Il n'y a pas eu que ces hommes-là. Il y en a eu d'autres, à qui l'on doit des liturgies admirables et un répertoire musical non moins admirable ! (malheureusement peu utilisé dans celles des paroisses où l'on préfère le facile).
- Même sans spéciales beautés musicales ni grandeurs liturgiques : la messe paroissiale totalement "moderne" à laquelle j'étais ce matin était d'une intensité spirituelle communicative. C'était une "messe des enfants", à laquelle les petits ont participé d'une façon étonnante. Si j'avais eu une paroisse comme ça quand j'avais huit ans et même quatorze ou quinze (époque du "saint Pie V" qu'il faut paraît-il tellement regretter), ça aurait changé bien des choses quand j'ai eu vingt ans. ]

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Écrit par : Kubilaï / | 17/06/2012

LE TOUT

> Bien sûr! Après tout, c'est l'Evangile d'aujourd'hui, la parabole du grain qui germe puis grandit et devient un arbre. Le tout est de ne pas corrompre l'ADN initial sinon, c'est le cancer! C'est pourquoi il y a un Magistère.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/06/2012

LA TRADITION VIVANTE

> C'est plus que l'évangile d'hier, c'est tout le collier des paraboles du royaume, dont font partie les deux paraboles de ce dimanche, qui nous enseigne sur ce qu'est la tradition vivante. Collier de paraboles qui s'ouvre avec le vin nouveau qu'on ne met pas dans de vieilles outres, ou encore la pièce neuve avec laquelle on ne rapièce pas de vieux vêtements ; et qui se termine symétriquement par la parabole de la règle des cieux (royaume des cieux) semblable à un maitre de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux.
Toute la problématique de la tradition est là, dans le neuf et le vieux. Et Jésus accomplit précisément la révélation en joignant à l'enseignement normatif de la Torah (la règle des cieux) un enseignement en paraboles pour rendre cette "règle" intelligible, de sorte que ce n'est plus par la loi que l'on est sauvé (respect jurisprudentiel d'une norme révélée) mais par la foi (intelligence de la révélation).
La tradition c'est donc ce trésor duquel on tire du neuf et du vieux... et l'enseignement de Jésus en paraboles dit bien ce qu'il fait, puisque lui-même tire ainsi du neuf et du vieux, et même accompli ainsi la révélation, sans rien abolir. Il l'accompli en la rendant intelligible. Franchement, comme modèle à suivre, cela ne va pas de soi, et il faut bien comprendre ce qu'il nous dit. Parce que déjà il faut être capable d'en tirer quelque chose, du trésor, même du vieux. Ce qui n'est pas évident pour tout le monde. Ca demande de se nourrir de la révélation, avec humilité et obéissance. On ne peut pas espérer entrer dans l'intelligence de quelque chose que l'on ne connait pas.
Ensuite, naturellement et encore, dans le meilleur des cas, par soi-même on ne tirera toujours d'un trésor que du vieux, quoique l'on fasse. C'est le problème de nos amis "conservateurs". Pour ouvrir une boîte dans laquelle sont rangées des choses, fussent-elles de très grande valeur, et en tirer du neuf, c'est-à-dire des choses qu'on n'y a pas rangé, il faut une participation surnaturelle. Cette nouveauté ne peut donc être instaurée que par la grâce de Dieu, et donc que s'il existe des hommes et des femmes qui s'offrent comme instruments de la grâce divine. Il faut une alliance du naturel et du surnaturel. Pour cela, voilà... à vin nouveau, outres neuves : il faut se laisser sans cesse renouveler par la parole de Dieu dans la prière, en la questionnant sans cesse. Comme un petit enfant qui, dans la confiance à ses parents, les harcèle à coup de "pourquoi".
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Écrit par : Pneumatis / | 18/06/2012

@ Pneumatis

> Bien sûr, je n'aurais pas su le dire aussi bien! Mais il est vrai que nous pouvons être chacun plus sensible à telle image, à telle parabole qu'a telle autre!
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Écrit par : Pierre Huet / | 18/06/2012

NOVA ET VETERA

> Je ne comprends pas ce besoin de neuf comme valeur forcément positive. Ca sent un peu le Progrès idéologique. Pas plus que les vieux est forcément négatif, ni éternellement supérieur. La tradition est ancienne est est porteuse d’avenir, du fait qu'elle est par définition quelque chose qui se transmet, du passé vers l'avenir, vécue dans la succession de présents. Il me semble que la jeunesse de la tradition est la constante redécouverte du même message universel et intemporel, avec des mots différents. Le regard est neuf, pas la tradition.
Il me parait plus important de conserver un regard jeune, curieux, ouvert et interrogateur que de courir après du neuf, qui bien souvent est vieux comme le diable...

A.


[ De PP à A. - Il faut savoir tirer de notre trésor "du neuf et de l'ancien" ("nova et vetera", Mt 13, 52). Qui parle de "besoin" ? Il ne s'agit pas de ça mais de loyauté envers la foi, qui est renouvellement permanent. Donneriez-vous tort au Christ, à saint Thomas d'Aquin et à Benoît XVI (entre autres) qui parlent des "nova et vetera" ? Un catholique ne "court pas après le neuf" (?), il laisse le Christ et l'évangile bousculer les petites habitudes humaines qui tournent toujours à l'idolâtrie. Une des caractéristiques de la Tradition est de renverser les traditions. ]

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Écrit par : Antoine / | 18/06/2012

LE SYNODE

> à Antoine - Si vous n'aimez pas le neuf, il faudra vous y faire parce que l'Eglise l'aime. Ci-dessous Radio Vatican et le synode des évêques sur la nouvelle évangélisation :

'' L’Instrumentum Laboris, le document de travail du prochain Synode des évêques a été présenté à la presse, ce mardi 19 juin. Consacrée à “la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi” la XIII° assemblée générale ordinaire du Synode se déroulera du 7 au 28 octobre au Vatican. Le document est le résultat des réponses aux Lineamenta, un questionnaire détaillé envoyé à toutes les Eglises locales, aux Dicastères de la Curie, à l’Union des Supérieurs généraux, et à d’autres institutions et communautés. Il se compose d’une introduction, de quatre chapitres et d’une conclusion.
50 ans après l’ouverture du Concile Vatican II, on constate chez les chrétiens une crise de confiance à l’égard des valeurs qui leur ont été transmises ; ils ne sont pas prêts à adhérer totalement et sans conditions à la vérité de la Révélation. La foi, vécue de manière individuelle et intime s’affaiblit. Il est impératif de réagir à cette situation. L’Eglise doit donc trouver de nouveaux outils, un nouveau langage, mais aussi se renouveler de l’intérieur pour faire passer son message dans les nouveaux déserts du monde.
Le document invite à se débarasser d'un certain nombre de fausses certitudes aujourd'hui répandues parmi les chrétiens : comme, par exemple, de considérer que l'évangélisation est une atteinte à la liberté des hommes ; ou qu'il est suffisant d'agir en faveur de la justice, de la liberté, de la paix, de la solidarité, sans rien faire pour favoriser les conversions au Christ. Autre mise en garde : pour évangéliser, l'Eglise doit être crédible ; elle doit se présenter comme une vraie communauté fraternelle et pas comme une entreprise ; elle n'a pas à mettre en place des stratégies de communication efficaces, mais plutôt se renouveler en se mesurant avec les péchés de certains de ses membres.
Le deuxième chapitre analyse en détail les mutations sociales de ces dernières années avec leurs ombres et leurs lumières : la sécularisation, la perte du sens du sacré, la remise en questions des valeurs....et propose une série de pistes d'actions : charité et témoignage de vie ; dialogue œcuménique et interreligieux ; redynamisation des paroisses avec le concours des laïcs baptisés, des communautés et des mouvements ; pastorale des vocations et formation adéquate des séminaristes et des novices. Le texte appelle les chrétiens à faire leur auto-critique et à dénoncer leur apostasie silencieuse ; il pointe sévèrement du doigt l'Eglise elle-même, ses infidélités et ses scandales, son manque de sensibilité à l'égard des problèmes des hommes d'aujourd'hui, la bureaucratisation excessive des structures ecclésiastiques.... Si les fidèles s'éloignent de la pratique chrétienne c'est aussi parce que l'accompagnement spirituel est défaillant.
Le secrétaire général du Synode des évêques est satisfait : les réponses au questionnaire envoyé à tous les épiscopats reflètent la réalité des églises locales. Mgr Nikola Eterović reconnaît cependant qu’il y aura des défis à relever, des difficultés à partager dans un dialogue fraternel, des pistes à trouver pour les surmonter et pouvoir annoncer l’Evangile aux hommes d’aujourd’hui et aux nouvelles générations. Jean-Paul II – rappelle-t-il - affirmait que l’évangélisation devait se renouveler dans l’ardeur, l’expression et les méthodes. L’Eglise est appelée à redynamiser sa pastorale ordinaire, elle doit atteindre, en priorité, les baptisés qui n’ont pas été suffisamment évangélisés ou qui se sont éloignés de l’Eglise et leur montrer l’actualité de l’Evangile. Et puisque la nouvelle évangélisation passe par la conversion, Mgr Eterović est convaincu que le prochain synode aidera l’Eglise à surmonter ses difficultés actuelles et qu’il suscitera une nouvelle Pentecôte dans l’Eglise et dans la société. Le Secrétaire général du Synode compte aussi sur les nouvelles technologies pour transmettre la richesse du christianisme... ''
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Écrit par : luça / | 19/06/2012

LE PSAUME 118

> Antoine, est-ce que le psalmiste aussi "court après le neuf" ?
Psaume 118 :
"Je surpasse en sagesse tous mes maîtres,
car je médite tes exigences.
Je surpasse en intelligence les anciens,
car je garde tes préceptes."
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Écrit par : sèlah / | 19/06/2012

NOUVEAUX OUTILS

> Arrêtons de nous disputer sur le neuf et l'ancien! innover n'est pas une fin ensoi, comme le montre le document de Luça, c'est en vue d'évangéliser et ce n'est pas "bazarder". Et naturellement, conserver n'est pas une fin en soi non plus.
Incontestablement, dans l'histoire de l'Eglise, il y a croissance, on en revient à la parabole du grain de sénévé, l'arbre est de plus en plus haut, de plus en plus compliqué aussi, avec des branches diverses abritant toutes sortes d'oiseaux, et même de drôles d'oiseaux parfois.
Et probablement est-il indispensable de veiller à cette diversité en étant prudent sur les retours aux sources simplificateurs.
Mais chercher de nouveaux outils et langages... ce n'est pas nouveau.
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Écrit par : Pierre Huet / | 19/06/2012

@ luça :

> C'est énorme ce texte, presque inespéré !!! Merci, il me serait sans doute passé inaperçu.

"Autre mise en garde : pour évangéliser, l'Eglise doit être crédible ; elle doit se présenter comme une vraie communauté fraternelle et pas comme une entreprise ; elle n'a pas à mettre en place des stratégies de communication efficaces, mais plutôt se renouveler en se mesurant avec les péchés de certains de ses membres." -> Ouf ! Ca commençait franchement à dériver grave, cette tranquille substitution de "la parole" par "la communication".

Et pour tout le reste, ça m'a l'air de bien souffler là.
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Écrit par : Pneumatis / | 19/06/2012

à PP

> Je vous cite : "la messe paroissiale totalement "moderne" à laquelle j'étais ce matin était d'une intensité spirituelle communicative. C'était une "messe des enfants", à laquelle les petits ont participé d'une façon étonnante. Si j'avais eu une paroisse comme ça quand j'avais huit ans et même quatorze ou quinze (époque du "saint Pie V" qu'il faut paraît-il tellement regretter), ça aurait changé bien des choses quand j'ai eu vingt ans. "
Ce samedi, dans ma paroisse de proche banlieue Sud, j'ai également assisté à une "messe des enfants" (j'étais avec un groupe de jeunes - et moins jeunes- chrétiens "indignés", qui y organisaient une rencontre). Certes, parfois de l'agitation...mais le sentiment de vivre l'Eucharistie au sein d'une communauté vivante...composée de personnes venant d'horizons très différents... des français métropolitains "de souche", des ultramarins, des gens originaires d'Afrique subsaharienne...
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Écrit par : Feld / | 20/06/2012

DEBAT ABSURDE


Je publie cette récidive malgré son absurdité :

" > En postant ici, je ne pensais pas trouver une agressivité digne des forums traditionalistes des années 90. Vouloir mettre du neuf partout, et ne s'en remettre qu'a lui, ça vaut la même démarche intellectuelle que remettre du vieux-comme-avant partout.
Je ne savais pas non plus que je donnais tort: "à JC, Saint Thomas et BXVI", au Synode de l'Eglise Catholique, à Radio Vatican, à L'Eglise même, sans oublier les psalmistes! Je prie ceux qui ont accès à chacun de bien vouloir m'excuser auprès d'eux.
Quel sacrilège n'ai-je pas commis en questionnant le soucis du neuf pour lui-même!
Entre anathème et fatwa, je veux croire que cette nouvelle adoration du neuf n'est que le remake d'une certaine génération des déçus du progrès radieux pour lequel elle représente un plan B.
Enfin, j'habite en pays luthérien, et on a des nouveautés tous les dimanches. La dernière en date fut la fête des mères, scénette à la clé par la chef du cathé en tablier (école du chemin neuf). Que l'Eglise change ses manières, il était temps! Mais comme vous l'avez souligné, pour évangéliser, il faut rester crédible.
Antoine "


[ De PP à Antoine - Vous êtes bien agressif. Le procès que vous nous faites est à côté de la plaque. Nous ne cherchions pas à justifier n'importe quoi, comme vous l'insinuez non sans mauvaise foi. Nous disions simplement (avec l'Eglise de toujours) que l'Evangile est une puissance radicalement transformante, un trésor dont on tire constamment "des choses anciennes et des choses nouvelles". Si vous n'êtes pas d'accord, relisez l'Evangile et on en reparlera ; mais cessez cette querelle gratuite. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Antoine / | 20/06/2012

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