24/03/2012
"Nous savons d'où il est !" : c'est toujours le réflexe et le cri de ceux qui "ne connaissent pas Dieu"
...aujourd'hui comme au temps du Christ :
Jean 7, 2-30 (évangile de ce matin) : << ...Jésus monta au Temple et se mit à enseigner. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : «...lui, nous savons d'où il est. Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est. » Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d'où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même, mais Celui qui m'a envoyé dit la vérité, Lui que vous ne connaissez pas. Moi, je Le connais parce que je viens d'auprès de Lui, et c'est Lui qui m'a envoyé. » >>
« Celui qui m'a envoyé dit la vérité », dit Jésus : il parle de son Père. « Vous ne Le connaissez pas », dit-il aux gens du Temple... Pourtant ces gens sont là pour le culte ! Ce sont peut-être des membres du clan des Purs : les « pharisiens » (« ceux-qui-sont-à-part »), implacables sur les points d'orthodoxie ! Et Jésus leur reproche de ne « pas connaître » l'Eternel ? On peut être d'une intransigeance religieuse affichée, mais ne pas penser ni agir selon Dieu : ce qui revient à « ne pas Le connaître », dans le langage biblique. (Vos sacrifices, dit Dieu par les prophètes, je n'en veux pas si vous n'agissez pas bien envers votre prochain, etc). Penser et agir selon Dieu, c'est Le laisser bousculer tes réflexes et te mener « où tu ne voudrais pas » : Jean 21, 18-19.
Elargissons l'angle. Une attitude de ces habitants de Jérusalem ressemble à celle de nos habitants de Paris. Pour disqualifier Jésus ils disent : « Lui, nous savons d'où il est ! ». Comme si le fait de savoir « d'où est » quelqu'un (quelle fut son origine, de quel tiroir il est sorti) disait tout de lui et le définissait. Cette croyance montre que l'on ne connaît pas Dieu. Peu Lui importent les points de départ. Ce qui compte à Ses yeux est le chemin que nous parcourons, et notre disponibilité à le parcourir... Jésus ne dit pas « je suis l'origine », mais : « je suis le chemin ». De même il ne dit pas : « je suis l'orthodoxie », mais : « je suis la vérité », ce qui n'est pas la même chose ; l'orthodoxie est un catalogue, la vérité est une personne. On n'est dans le vrai, donc dans la vie, que si l'on avance sur le chemin : on ne sait pas où géographiquement il mène, et ça n'a pas d'importance puisque ce qui compte est la Personne qui nous mène. Plus cette Personne nous mène vers l'inattendu « géographique » (social, culturel), plus sa puissance et notre obéissance sont manifestées. C'est ce qui constitue notre témoignage sur cette terre.
09:50 Publié dans Chrétiens indignés, Idées, Social, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, catholiques, évangile, carême
Commentaires
L'INATTENDU
> Merci cher PP,ô combien d'accord avec vous! Et je voudrais rajouter, en pensant au jeune homme riche qui repartit chez lui tout triste (sans doute un héritier, et comme il est pesant de se vivre obligé par des morts qui nous ont légué tel et tel fardeau à transmettre à la descendance...): l'inattendu géographique, quel bonheur! Si on craint un temps de mourir à soi-même, on découvre vite que l'on se reçoit, comme on ne l'aurait jamais imaginé, des autres, et au travers ces autres, qui l'ignorent souvent totalement, on comprend peu à peu que c'est Dieu qui me donne à moi-même, pour que je puisse Le louer en enfant libre. Un film magnifique sur cet inattendu géographique, qui mène au pardon, et d'abord pour soi-même:" In my Country", de John Boorman. Ou quand l'Afrique nous enseigne du creux de sa souffrance, creuset d'humanité.
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Écrit par : Anne Josnin / | 24/03/2012
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