22/08/2011
Après les JMJ de Madrid : les quatre vents de la planète
Quelques réflexions pour l'avenir immédiat :
> Il y avait plus d'1 500 000 personnes (jeunes pour la plupart) à la messe de clôture sur l'aéroport de Cuatros Vientes. Les médias français en ont pris acte, souvent de façon honnête (TF1, FR2) ; quelques-uns (i-Télé) ont préféré présenter à égalité la foule mondiale de Cuatros Vientes et les deux mille opposants gays-libertaires. Mais sans pouvoir gommer l'énorme succès des JMJ...
> Comment concilier ce succès avec le slogan du « déclin du catholicisme » ? Les médias n'ont pas tenté de s'expliquer ce décalage. Il est pourtant simple à comprendre : le catholicisme est en déclin dans l'hémisphère Nord, surtout en France ; il est en expansion dans l'hémisphère Sud, comme on le verra en 2013 à Rio de Janeiro – où les JMJ s'annoncent spectaculaires.
> Pourquoi le catholicisme est-il en déclin en France ? Autrement dit : pourquoi l'absence des jeunes catholiques aux messes dominicales (alors que les jeunes évangéliques sont présents au culte) ? Pourquoi l'absence de vocations (y compris dans des familles au catholicisme affiché) ? Les médias soulignent cette panne mais ne l'expliquent pas, sinon par le « dogmatisme » d'une Eglise qui serait devenue « traditionnelle et contemplative » (sic) avec Benoît XVI ; ce qui n'est évidemment pas la cause de la panne, puisque traditionnellement les vocations, ou la participation à l'eucharistie, sont le fruit de la contemplation.
> C'est ce que le pape a dit avec force, tout au long de ces journées de Madrid. Il n'a pratiquement pas parlé des questions de moeurs, décevant ainsi à la fois les médias et les ultras. Après avoir rappelé l'enjeu social et économique de la crise mondiale et critiqué l'idolâtrie du profit (cf. notre note d'hier), il est passé – dès son premier contact avec la foule des jeunes – à l'essentiel : l'urgence de la rencontre de chacun avec le Christ, l'urgence du choix personnel, de la décision personnelle, de la conversion personnelle, de la prière personnelle. Donc – aussi – l'urgence de pratiquer l'eucharistie, c'est-à-dire la messe dominicale, et de fréquenter ainsi les autres catholiques pour s'entraider en Eglise. Tout cela (prière personnelle, eucharistie, solidarité avec l'Eglise) formant l'humus où germeront les futures vocations de prêtres...
> Voilà ce qu'il est difficile d'expliquer aux médias. Mais on peut le leur montrer, et c'est l'effet des JMJ : ce qui frappe les journalistes c'est de voir des jeunes se confesser, manifestant ainsi l'existence de la vie intérieure. [*]
> Beau symbole, ce nom de Cuatros Vientes : les Quatre Vents de la planète. Qu'ils balaient les nostalgies !
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[*] Malgré l'incompétence journalistique dans le domaine religieux... Interviewant une jeune Française à propos des confessions aux JMJ, une de mes consoeurs de la télé déclare : « C'est un tournant historique, dorénavant l'Eglise pardonnera l'avortement en confession ! » La journaliste ne sait pas que c'est Dieu (via l'Eglise) qui pardonne le repenti. Et elle semble croire qu'il y a des choses que l'Eglise refuse de pardonner, même si l'on s'en repent avec volonté de ne pas recommencer... Une partie de la presse prend le catholicisme pour une forme d'inhumanité. Il est vrai qu'une certaine tendance chez les catholiques accrédite cette image.
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09:12 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : jmj, christianisme, catholiques, benoit xvi, la crise
Commentaires
JEUNES EVANGELIQUES ET JEUNES CATHOLIQUES
> Différence entre jeunes évangéliques et catholiques : les premiers sont des convertis. Les seconds sont généralement des héritiers de la religion de leur famille. Dans notre époque qui rejette les héritages sauf financiers, les héritiers ont soit mauvaise conscience (d'où leur abandonnisme) soit une fausse conscience d'ayants-droits (qui les coupe du monde réel où
les cathos n'ont pas plus de droits que les autres).
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Écrit par : bruno dartois / | 22/08/2011
SE CONVERTIR
> Donc il faut que les cathos prennent une mentalité de convertis, ou plus clairement qu'ils se convertissent vraiment. C'est d'ailleurs la clé de l'attitude chrétienne à tout instant : se convertir = chasser de notre coeur le "vieil homme" idolâtre.
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Écrit par : Thomas Foussart / | 22/08/2011
TEMOIGNAGE DE MADRID
> Très belle cérémonie hier à Madrid, foule impressionnante, fervente et recueillie, beaucoup d’immigrés latino-américains (equatoriens, colombiens, etc.) étaient venir grossir les rangs des fidèles à Cuatro-Vientos, notamment dans le secteur sud.
Attitude du pape impressionnante, calme et sérénité dans la tempête samedi soir, large sourire dimanche matin. Homélie très belle, simple et directe. Ecouter Benoît XVI, c’est un peu se mettre dans la peau d’un élève qui écoute son professeur et qui apprend à vivre sa foi.
Forts contrastes entre pèlerins : jeunes français avec drapeau « Sacré Cœur de Jésus, Espoir et Salut de la France » d’un côté, très nombreux groupes du Chemin néocatéchuménal côté espagnol et italien notamment, guitare à la main, chantant et dansant. Kiko Argüello fait d’ailleurs son grand « show » à Madrid ce lundi après-midi, à partir de 17h en plein centre, sur la plaza Cibeles, là où était le pape il y a 3 jours, pour générer des vocations auprès des jeunes du Chemin. 150.000 personnes sont attendues. Je ne sais pas si la question du Chemin neocatéchuménal a déjà été abordé sur ce blog, ce que je sais en tout cas c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux lors de ce genre d’événements. Certains parlent de secte (familles de 10 enfants, liturgie qui donne lieu à de nombreuses discussions, etc.), d’autres sont fascinés par une telle dynamique au sein de l’Eglise.
R.
[ De PP à R. - Le Chemin est une des (nombreuses) têtes de turc des sites ultras ! Quant à nous, ici, nous n'avons aucune prévention à son encontre : il est normal de vouloir que l'évangile donne des fruits nouveaux. J'avais fait la connaissance de Kiko Argüello aux JMJ de Compostelle. ]
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Écrit par : Régis / | 22/08/2011
SYNONYME ?
> J'ai été surpris de constater que nombre des familles les plus aisées et les mieux placées de France, sont catholiques. Et pourtant, l'atroce égoïsme de nos élites est constatable partout. Chefs d'entreprises, magistrats, hauts fonctionnaires, ont tous partis liés avec la globalisation libérale.
Tant que catholique sera synonyme de bourgeois, j'ai bien peur qu'il ne soit condamné au déclin.
CJ
[ De PP à CJ - Catholique n'est synonyme de bourgeois que dans les vieux pays nantis. ]
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Écrit par : CJ / | 22/08/2011
VICTOR HUGO
> Perso, cela m'a rappelé le poème de Victor, "les quatre vents de l'esprit"
(...)
Le grand char de l'Esprit roule sur quatre essieux.
Notre âme comme vous, ô vents, groupe sonore,
A son nord, son midi, son couchant, son aurore ;
Car c'est par la clarté qu'en ce monde âpre et beau
L'homme finit, son aube étant dans le tombeau.
Le poète est pasteur, juge, prophète, apôtre ;
En quatre pas, il peut aller d'un bout à l'autre
De l'art sublime, ainsi que vous de l'horizon ;
Et comme vous, s'il est terrible, il a raison ;
Sa sagesse et la vôtre ont un air de délire.
L'ombre a tout l'ouragan, l'âme a toute la lyre"
Victor Hugo
Evidemment ... c'est du Totor à Gogo!
Tout repose sur le sentiment et la beauté vue pour elle-même, d'où la beauté creuse de ce poeme car Totor donne au poete qu'il dit "pasteur, juge, prophète, apôtre ", la place qui revient "au sel de la terre", "prince prophète et roi".
Totor, le poete, (car c'est de lui qu'il parle) se prend pour le sel de la terre parce qu'il est lui-même.
L'humanisme, la philantropie sans la foi en Dieu rendent creuses les déclarations de fraternité humaine si celle-ci n'est pas liée à la foi en Dieu Père.
Cependant, j'aime bien les deux vers :
"Car c'est par la clarté qu'en ce monde âpre et beau
L'homme finit, son aube étant dans le tombeau."
Oui le monde est âpre, oui il est beau, oui la mort est l'entrée dans la Vie. Dans le poeme de Totor, cela sonne seulement bien mais c'est creux, cela n'a de consistance qu'avec la foi.
Il écrit "esprit" avec un "e" majuscule... Cela me fait penser aux athées qui écrivent hasard avec un "h" majuscule...
Pauvre Totor, sa rencontre avec Don Bosco l'avait remué.
voilà, cela m'a rappelé ce poème ; je préfère la prière de Verlaine.
"le sang impur abreuve nos sillons " chanté à des JMJ ...
Dios y Espanoles, perdonenlos, no saben lo que cantan
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Écrit par : zorglub / | 22/08/2011
@ CJ :
je vais vous répéter ce que m'a dit un dadame d'un quartier fortuné du 92 : "je serais pire si je n'allais pas au moins à la messe."
Allez ds les paroisses de quartiers pas riches, vous y verrez bcp de cathos pas bourgeois.
il y a ds ce milieu, un "catholicisme social" : ça fait partie de la panoplie, de l'éducation, du milieu, de la vie mondaine. Ce qui est à déplorer c'est cela, que c'est la pratique religieuse en soit réduite à ça.
A nous d'en faire un tremplin pour qu'il n'y ait pas de compartiments étanches l'un pour la messe dominicale et l'autre pour la vie quotidienne.
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Écrit par : zorglub / | 22/08/2011
BILAN
> "traditionnelle et contemplative": c'est signé LCI, si je ne me trompe pas?
Bilan de l'extérieur (même si j'ai regardé la veillée et la messe): quel ressourcement, quelles belles perspectives d'avenir! J'ai néanmoins regretté que l'un des slogans les plus populaires ait été celui sur la "jeunesse du pape". Ça donnait, pour qui n'a pas vraiment suivi l'événement, l'impression que le pape comptait plus que le Christ.
Pourtant, les discours de ce derniers étaient vraiment impressionnants et ils comportent de nombreux éléments qui devraient permettre de jeter des ponts des milieux qui ne se fréquentent pas toujours. D'après le compte-rendu de La Vie, il y avait des militants du Mouvement des Jeunes Socialistes aux JMJ, notamment pour des tables rondes. J'aimerais bien lire leurs impressions quelque part.
@ Zorglub Ma paroisse est située dans un quartier très populaire et elle a une forte dimension "catholicisme social". Pourtant, la vie spirituelle y est très profonde et notre curé a à cœur de nous faire rencontrer Dieu chaque jour davantage. Les convictions sociales font partie de la panoplie, la prière personnelle et le cœur-à-cœur avec Dieu également.
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Écrit par : Mahaut / | 22/08/2011
DESINSTITUTIONNALISER LES CONSCIENCES
> D'accord avec vous Thomas et Patrice.
Il y a des silences qui sont significatifs: merci à notre cher pape de ne pas nous avoir fait la morale!
Il y a de moins en moins de catholiques chez nous je crois parce qu'entre l'Ami et le croyant, on a mis un parcours du combattant infranchissable, sauf à tricher en douce ( ce que dans ma naïveté je ne voyais guère), je veux parler des codes moraux à la sauce bienséance qu'on nous transmettait, transmet encore parfois, pour le pire souvent, à grands renforts de culpabilisation, de stigmatisation des brebis galeuses ou au contraire de "canonisation" de ceux qui respectent ostensiblement les codes.( Cela est je crois autant pratiqué côté "progresssistes" que "tradi": on ne cesse de juger ; et de l'extérieur les cathos apparaissent comme des gens obtus, aigris, donneurs de leçons: pour reprendre l'Evangile d'aujourd'hui, un paquet de pharisiens dont le peu de disciples est pire encore, et je parle pour moi aussi!)
Ce qui se cache derrière cela, c'est la haine de la vie, la peur de son imprévisibilité et de sa puissance de (re) génération défiant tous les efforts de "domination".
Or la Vie est le premier cadeau de Dieu à chacun de nous, ce souffle de la Genèse qui nous fait justement échapper au statut de statue de boue dans sa niche d'église à côté de celles, éplorées et maladives, d'une Jeanne d'Arc, d'un Curé d'Ars ou d'une Thérèse de l'Enfant Jésus d'Epinal, comme on en a fait de manière industrielle aux temps des ouvriers et des soldats à la chaîne.
Je sais hélas de quoi je parle: on ne nous voulait pas vivant, mais statue exposée pour illustrer la respectabilité d'une tribu, toujours prêt à s'exécuter pour la bonne cause, et un cierge de plus. On n'aimait pas , on flattait et exhibait ou blâmait et cachait. J'aimerais ne parler ici qu'au passé!
A propos de moralisme, je déplore la réaction, (telle que présentée aux informations télévisuelles, sans doute faussée), du clergé lyonnais face aux tenues légères des estivants qui visitent nos églises. Faisons comme dans certaines paroisses méditerranéennes, rendons payantes les entrées dans nos églises, en plus de tenues "respectueuses" exigées, cachons les cheveux (que seules n'est-ce-pas les prostituées exhibaient dans le temps), et nous serons heureux entre gens convenables, s'il en reste encore en ces temps déplorables...Ce n'est pas en chassant sur les terres des moralistes musulmans et de tous les tristes sires que l'on revivifiera l'Eglise, voilà ce que j'entends dans le silence de Benoît XVI, mais en contemplant le geste amoureux de Marie-Madeleine épousant de ses cheveux dénoués mouillés de pleurs et de parfum de luxe les pieds de l'Aimé, scène d'adoration pour qui communie au coeur de Jésus, d'une insoutenable obscénité et d'un grand gâchis d'argent pour qui a le regard pharisien.
Je suis oui en colère parce que, alors que ma foi se trouve fortifiée au contact d'agnostiques et d'anticléricaux qui m'enseignent à leur insu les vertus évangéliques (et c'est pourquoi je suis pleine d'Espérance: ouvrons les portes de nos églises avec des coeurs bienveillants,et elles seront bientôt trop petites) , la fréquentation de mon milieu d'origine me la fait flancher et me rend triste et mécontente, moi qui n'ai plus le confort béni du Sacrement de la Réconciliation pour repartir alors.
Seigneur,
viens désinstitutionnaliser nos consciences catholiques pour en faire, non plus de lugubres tribunaux , mais des lampes de veilleur qui attendent amoureusement le Fiancé,
chasse au loin la tentation de la bonne conscience trompeuse qui nous endort, et l'orgueil du Juge auto-proclamé qui nous couperait définitivement de Toi, de notre prochain, du réel lieu de ta Grâce,
chasse au loin la tentation de la mauvaise conscience qui nous jette dans le désespoir et la révolte et nous jette dans les bras du Mauvais,
mais fais-moi vivre en conscience éveillée, en douleur qui ne guérit pas, qui ne veut guérir que par Toi, sans repos tant que je ne demeurerai en Toi, ô bienheureuse blessure, ô misère chérie, ô tourments bénis qui m'interdisent de juger mes frères!
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Écrit par : Anne Josnin / | 22/08/2011
@ Mahaut
> mais non ! Quand je dis "il y a ds ce milieu" etc je parle (de la tendance) des paroisses aisées et justement pas populaires !
Quand je parle de "catholicisme social", je ne parle pas de la doctrine sociale de l'Eglise ! mais du catholicisme "sociétal" (argh ! le néologisme), comme fait social : ça se fait d'aller à la messe ; lisez la suite : parler de "vie mondaine" pour parler de la pratique religieuse des quartiers populaires n'aurait aucun sens !
(déjà que c'est un raccourci pour les autres.)
ça vous amusera de savoir que ce genre de quiproquo a un nom en réthorique : Post hoc, ergo propter hoc ("après ça, donc lié à/à cause de ça")
exemple : il pleut depuis l'arrivée de Pierre.
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Écrit par : zorglub / | 22/08/2011
@ Zorglub
> Toutes mes excuses, j'avais lu trop vite! Maintenant que j'ai compris, je partage entièrement ce constat que vous faites.
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Écrit par : Mahaut / | 22/08/2011
@ CJ et Zorglub
> N’étant pas du tout originaire de milieu bourgeois ni nobiliaire, mais paysan et ouvrier, je me sens d’autant plus libre de réagir à cette habitude de bien des catholiques, et en particulier sur ce blog, de « bouffer du bourgeois catholique » et de se lamenter de leur nombre. Peut-être, plutôt que de s’entre-déchirer, vaudrait-il mieux comprendre les aspects du phénomène qu’il fait si chic de déplorer.
1) Pourquoi, alors que la « décatholicisation » puis la déchristianisation furent au départ essentiellement aristocratique puis bourgeoise ; les catholiques français se rencontrent-il plutôt dans ce milieux ?
Et si c’était simplement parce que, plus cultivés, ils résistent mieux aux modes et au lourd matraquage des médias?
Et si c’était aussi parce qu’on fait se sauver une grande partie des gens simples et de leurs grands enfants lors des années de plomb de l’église post-soixante-huitarde ? Nous vivions alors au cœur du 93, La Courneuve, ville ou la pastorale se penchait sur le monde ouvrier, il y en avait encore, c’était avant la mondialisation. Les ouvriers, certes étaient révérés en tant que classe sociale. Mais ou vu de la liturgie, des homélies et des catéchismes qu’on nous servait, il semble qu’en tant personnes, on les prenait pour des demeurés, et je suis poli. Connaissez-vous meilleure façon de faire fuir les gens ?
2) Les bourgeois catholiques sont-il les monstres d’égoïsmes évoqués ? Quand je regarde qui fait tourner la paroisse et même bien des services diocésains, force est de constater que les « bourgeois » contribuent fortement à faire fonctionner l’indispensable institution, et pas seulement par leurs cotisations, mais aussi (surtout ?) par leur dévouement. C’est vrai aussi pour les communautés nouvelles et nombre d’œuvres admirables.
3) Certes, il est une grande bourgeoisie catholique qui participe activement à la mondialisation financière si catastrophique. Notez qu’elle est peu nombreuse, ce n’est pas elle qui peuple Versailles et quelques autre communes des environs de Paris. Ces dirigeants de l’asservissement européen (Jacques Delors) ,de la dérégulation (Pascal Lamy) , de la finance et du conseil pontifical Justice et Paix (Michel Camdessus), de la grande distribution locomotive des délocalisations (Leclerc, Mulliez) , qu’ont-il fait d’autre que de concrétiser férocement la mentalité du catholicisme « moderne » d’après-guerre : modernisation, fin du patriotisme, mépris des formes économiques traditionnelles ?
PH
[ De PP à PH :
- Ce n'est pas pour faire "chic" (?) que l'on prend acte du rétrécissement sociologique du catholicisme français autour des milieux bourgeois : c'est simplement une question d'objectivité.
- Rien ne sert de rappeler (une fois de plus) les ivresses de l'Eglise de France dans les années 1970-1980. Nous sommes en 2011. L'urgence aujourd'hui est l'évangélisation. Force est de constater qu'une certaine tendance du catholicisme français ne s'en soucie pas et préfère d'autres activités,"politiques" (?) et totalement illusoires.
- Le catholicisme français s'étant rétréci, la tendance en question s'inscrit dans le périmètre de sa sociologie actuelle.
- Certes il n'y a pas "une" bourgeoisie, mais de nombreux pôles. Pour autant, on ne peut pas nier la présence d'une mentalité dominante : celle de la bourgeoisie d'affaires, qui s'étend abusivement à d'autres secteurs de la bourgeoisie. Le résultat est que des bourgeois catholiques restent sourds aux mises en garde du Magistère envers le système contemporain (capitalisme financier, libéralisme) ; mais, en dépit de cette surdité-réflexe, ils se considèrent comme au clair avec la religion : un catholicisme qu'ils réduisent à ses prolongements moraux et familiaux.
- Ce réductionnisme est étranger aux gens d'aujourd'hui : il empêche donc leur évangélisation.
- L'évangélisation demande en effet une attitude comportant moins de "valeurs traditionnelles" (?) et plus d'empathie envers les gens : ce qui suppose aussi une lucidité face aux situations économiques et sociales. Des paroissiens persuadés (depuis leurs études de commerce) que tout irait mieux si on supprimait le budget social de la nation, sont en mauvaise position pour parler du Christ aux pauvres. Des opérateurs de la finance sont en mauvaise position pour parler aux victimes des licenciements spéculatifs.
- Il y a des fils et des filles de milieux bourgeois qui vivent des engagements admirables dans l'Eglise. J'en connais qui ont fait le voeu de la pauvreté radicale pour l'évangélisation. Ils ont ainsi rompu avec l'esprit et les intérêts de la bourgeoisie d'affaires.
- Bien sûr aussi, beaucoup d'animateurs paroissiaux dévoués et fortement engagés dans le caritatif, appartiennent à la bourgeoisie. Ne pas le dire serait injuste.
- Mais l'évangélisation dépend de la capacité des catholiques à montrer qu'ils ne s'identifient pas à un milieu social : surtout - en 2011 - s'il s'agit de celui des nantis ! Il faut en avoir conscience, parce que c'est la réalité sur le terrain. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 22/08/2011
NOUVELLES DE MADRID : 7000 JEUNES VEULENT DEVENIR PRÊTRES OU RELIGIEUSES
> Le centre de Madrid une nouvelle fois remplie de jeunes ce lundi après-midi: 200.000 selon la police pour assister à la "rencontre vocationnelle" présidée par le cardinal Rouco, archevêque de Madrid. 7000 jeunes garçons et filles se seraient levés pour devenir prêtres ou religieuses.
Pour les hispanophones de ce blog, intéressante couverture des JMJ par le site participatif "Religión en Libertad" : http://www.religionenlibertad.com/
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Écrit par : Régis / | 23/08/2011
Chère anne,
> je suis d'accord avec vous. Le Christ est venu voir et manger avec les pauvres, les lépreux, les prostituées et ne s'offusquait pas de leur tenue ou de leur attitude.
Cependant, je comprends aussi les religieux qui râlent à Lyon. Venant de la Côte d'Azur, je peux vous dire que j'en ai vu des vertes et des pas mûres dans les églises. Demander un minimum de respect quant à la tenue et à l'attitude dans une église est normal voir nécessaire.
Pourquoi? pas tant par formalisme envers un lieu saint etc. que par volonté de monter une transcendance, de monter que quelqu'un de plus grand mais qui les attend est là. Il faut guider les gens vers le Christ, vers sa main tendue à tous et donc il faut les sortir de leur égoïsme, de leur habitude de tout consommer, du lieu, du sacré comme du coca ou du Disney. Quant ils rentrent dans une église, il doivent quitter les habits de l'ancien pécheur pour revêtir ceux de l'Homme nouveau. Il faut évangéliser donc il faut saisir, secouer nos contemporains.
Regardez la veillée des JMJ, le passage si rapide de la fête et de l'exubérance au silence et à la rencontre intérieure : voilà ce qu'il faut faire avec tous ces touristes. Chez nous (dans le sud), la question de la pastorale du tourisme est centrale depuis des lustres et de nombreuses réponses ont été donnée. Mais, à mon sens, une des meilleure est celle du diocèse de Fréjus-Toulon: évangélisation de rue et des plages par des jeunes formés (ils ont un courage...), religieux en habit (et ce ne sont pas des tradis) dans les boites de nuit, exigence dans les églises mais accueil de tous (et on en voit...) etc.
Le sens du sacré ne doit pas être une barrière identitaire séparant les purs des impurs (cf les Pharisiens) mais un choc faisant tomber les habitudes pour amener vers le Christ.
VF
[ De PP à VF - "Le sens du sacré ne doit pas être une barrière identitaire séparant les purs des impurs (cf les Pharisiens) mais un choc faisant tomber les habitudes pour amener vers le Christ" : c'est exactement le sens de l'anecdote avec un touriste que raconte une moniale du Mont Saint-Michel dans mon livre. ]
réponse au commenaire
Écrit par : VF / | 23/08/2011
A Pierre Huet,
> Excusez-moi, je vais être chic. C'est plus fort que moi.
Vous écrivez : « Pourquoi, alors que la «décatholicisation » puis la déchristianisation furent au départ essentiellement aristocratique puis bourgeoise ; les catholiques français se rencontrent-il plutôt dans ce milieu ? Et si c’était simplement parce que, plus cultivés, ils résistent mieux aux modes et au lourd matraquage des médias? »
Pierre, qui croit encore à ça, à cette sornette bourgeoisement construite ?
Les bourgeois, plus cultivés, parce qu'on est sûr d'y trouver dans leur bibliothèque au moins un bouquin de Luc Ferry, parce qu'on y regarde le journal d'Arte plutôt que celui de TF1, parce qu'on se ballade dans la rue avec Le Mooonde sous l'bras ? Populisme Monsieur ! Et c'est Alain Minc qui le dit !
Allons...
Ça vous étonne ? oui, évidemment l'esprit bourgeois est une monstruosité d'égoïsme, saupoudrée de cuculture qui se donne des airs et de morale cacatholique qui pompe l'air. Ce saupoudrage a un nom en boutique : l'hypocrisie.
A table !
Chantons ensemble, à poumons déployés, avec le grand Jacques Brel... C'est pas cacatholique du tout mais peut-être beaucoup plus catholique que certains ne le croient...
Cruelles vérités :
http://www.youtube.com/watch?v=dCHi5apc1lQ (Les bourgeois)
http://www.youtube.com/watch?v=NfwW76JzVQI&feature=related (Chez ces gens-là)
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Écrit par : serge lellouche / | 23/08/2011
A Anne Josnin et VF,
> Au Mont Saint-Michel, les touristes et les fraternités monastiques de Jérusalem...
“Le frère hôtelier du Mont s'appelle Charles-Marie. C'est lui qui s'occupe des “retraitants” : les gens qui viennent passer quelques jours ici, à suivre les offices et méditer au vent du large, à la recherche de leur moi intérieur. Ce sont quelque fois d'anciens touristes, dit-il:
“Ici, nous semons sur un tapis roulant. Les gens défilent dans l'abbatiale pendant nos offices. Beaucoup s'arrêtent, s'asseoient, écoutent un peu. Ensuite, certains nous abordent, dans la nef ou devant la porte de l'église.”
Des retraitants expliquent qu'ils ont assisté à un office au Mont, deux ou trois ans plus tôt : “Depuis ce temps, je m'étais promis de venir...”
Qui sont-ils ? Rarement des catholiques. Plutôt des gens qui cherchent. Souvent, ils sont dans les brumes du New Age (“ce lieu, quelle énergie!”). Parfois ils sont encore plus marqués. Par exemple ce parisien, patron d'un cabinet de channeling, la forme moderne du spiritisme pour faire parler les morts... Le channeling prétend mettre en contact avec une “quatrième dimension”, une “échelle vibratoire de conscience”, une “puissance” à capter; il vous vend des “lois cosmiques” à consommer pour obtenir l'harmonie, la prospérité et une meilleure réincarnation. Ces entreprises-là ne connaissent pas la crise. Mais le médium venu faire retraite au Mont va, lui, la connaître !
Charles-Marie raconte :
“Il venait pour la semaine sainte. Le mercredi, nous discutons : il m'expose sa vision du monde, il parle de pouvoirs et de réalisation de soi. Très à l'aise, sûr de lui. Maître des choses... Les premiers offices le laissent imperturbable. Mais le soir du Jeudi saint, il est frappé par la liturgie du lavement des pieds : l'humilité, la pauvreté. Le contraire de son système. Et par cette fêlure, tout son système éclate, c'est un basculement complet! En arrivant au Mont il était nécromancien; en repartant, il est chrétien. Il rentre à Paris et change de métier.”
(…)
C'est l'avis de soeur Annaël, prieure des moniales du Mont : “Ici les gens trouvent autre chose que ce à quoi ils s'attendaient. Après, ils s'en vont. Avec leur impression... Nous ne faisons pas de prosélytisme: nous répondons juste aux questions. Mais saint Michel est l'archange de l'Au-delà : le prier exprime l'angoisse d'aujourd'hui face à la mort. Une femme de trente ans, dont le mari s'était pendu dans son bureau deux mois plus tôt, me disait : “J'ai senti qu'il fallait que je vienne au Mont...””
Les moniales sont couramment abordées dans la rue du village, raconte soeur Nathanaëlle, cadre supérieur devenue religieuse à trente ans:
“Des gens qui n'ont pas la force de monter jusqu'à l'abbaye nous voient, nous arrêtent, nous demandent de prier pour eux. Un motard en larmes me dit : “Je voudrais faire une prière pour ma grand-mère, mais je ne sais pas, est-ce que vous voulez le faire pour moi?” Je l'emmène dans la chapelle de la Vierge, on récite un Je vous salue Marie, ça lui revient par bouts... C'est notre vocation ici : prier pour ceux qui ne le font jamais. Et pour ceux pour qui on ne prie jamais. Nous sommes les relais de leur inquiétude. L'inquiétude n'est pas l'anxiété.””
Patrice de Plunkett, Les Romans du Mont Saint-Michel
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Écrit par : serge lellouche / | 23/08/2011
@ CJ, Zorglub et surtout S. Lellouche. Et aussi PP
> Alors, si je comprends bien cette obsession anti-bourgeoise hautement charitable, le drame, c'est que les "bourgeois" soient encore catholiques, ce n'est pas que les autres soient en grande partie sortis? Rassurez-vous, vous finirez par faire le vide avec ces vestiges d'ivresses post soixante-huitarde encore vivaces.
Vous connaissez la prière du bon paroissien: "merci mon Dieu de ne pas m'avoir fait comme ce pharisien!" (c'était un dessin paru dans un journal odieusement bourgeois et catholique: Famille Chrétienne.)
Quant à la culture, évidemment , ce n'est pas d'avoir lu le dernier bouquin d'un philosophe en cour et surtout pas de lire le prêt-à-penser du Monde, à tous les sens du mot Monde. C'est, justement, d'avoir des repères pour y résister.
PH
[ De PP à PH : Nous vous expliquons la situation d'aujourd'hui ; vous nous répondez par de la mauvaise humeur et des allusions au lointain passé. Alors restons-en là, s'il vous plaît. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 23/08/2011
LOIN DE "NOS-MILIEUX-CATHOLIQUES"
> Au sujet de l'embourgeoisement de l'Eglise : il est vrai que le catholicisme populaire est quasiment mort. Néanmoins : tout dépend de l'endroit où on se trouve. En passant le périphérique, il y a quelques années, j'ai vu la différence... Dans ma paroisse actuelle, on trouve beaucoup de personnes d'origine ultramarine ou venues d'Afrique subsaharienne. Avec, bien sûr, le reste de la "bourgeoisie" locale (qui a survécu à la "dékoulakisation" menée par le PCF ) et de plus en plus de jeunes ménages aisés, chassés de Paris par la hausse des prix de l'immobilier. On est assez loin de l'uniformité de "nos milieux catholiques", pour reprendre une expression - qui me fait bondir- rencontrée dans certain hebdomadaire catho...
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Écrit par : Feld / | 23/08/2011
DIX COMME LUI
> Au sujet de l'évangélisation de plein vent : je viens de terminer "Homme et prêtre - Tourments, lumières et confidences", entretien entre le P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine, curé de la paroisse Saint Vincent de Paul à Marseille, et Jean-Robert Caïn.
J'en ai été soufflé. Vraiment, un homme exceptionnel. Et les résultats sont là : son église est bondée, sa paroisse, jadis moribonde, revit (le terme est faible). Je ne peux m'empêcher de penser qu'avec dix prêtres comme lui, l'Eglise de France serait sauvée. Mais il ne faut pas rêver...
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Écrit par : Feld / | 23/08/2011
Pierre,
> Le drame n'est pas que les bourgeois soient encore catholiques. Le drame, c'est qu'ils soient encore bourgeois.
Par ailleurs, le "t'es anti-bourgeois = t'es un éternel soixante-huitard", ça ne marche plus, vous le savez bien, on n'en est plus là.
Si notre compréhension du monde dépendait encore de ces bipolarités closes sur elles-mêmes, il faudrait d'urgence en conclure que Patrice de Plunkett est un dangereux bolchévique CAR l'esprit de son blog est radicalement anti-capitaliste. Mais que fait la police pour laisser en liberté cet individu! Je vous le demande Pierre, je vous le demande!
Amitiés
Serge
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Écrit par : serge lellouche / | 24/08/2011
NON A LA PRIVATISATION DU CATHOLICISME
> Qui est catholique, qui ne l'est pas, qui est Français, qui est cultivé, qui est bourgeois,....?
Nous vivons aujourd'hui dans la confusion parce que jamais les étiquettes et les apparences n'ont été autant trompeuses (elles se monnaient, question de look, de marque,de tics verbaux et de quartier) il me semble, mais aussi parce que jamais nous n'avons eu un tel besoin d'intérioriser notre identité, de vivre de manière authentique.
Le drame pour nous, c'est que les bourgeois ont pris de fait la quasi exclusivité du label "catho". Les autres en ont tiré les conséquences: ils ont quitté le navire. Ce qui ne signifie pas qu'ils aient perdu la foi, même s'ils n'ont plus les mots, volés aussi (d'où la nostalgie du latin chez nombre de gens du peuple, parce qu'alors le catholicisme était patrimoine commun, quand aujourd'hui certaines paroisses sont très "privées"),d'où les fréquentations estivales des églises, en marge des cérémonies, "réservées" aux dit-pratiquants.
Le catholicisme identitaire n'est plus l'apanage que d'une certaine bourgeoisie (et les pires sont parfois les néo-bourgeois) qui se cambre toujours davantage, monocle et bonne conscience de civilisé en pays sauvage.
En face, le label révolutionnaire libertaire de gauche a lui aussi été privatisé par les nantis à la sauce DSK, tout aussi donneurs de leçons.
Nous sommes de fait face à une marchandisation des identités, convictions, combats, qui laisse le peuple plus nu que jamais, c'est pourquoi aujourd'hui Marx comme Jésus( peut-être aussi Mahomet?) se retournent dans leur tombe (pardon pour Jésus: sur son trône de Gloire!!) parce que de fait on a privatisé leurs combats, leurs messages, leur exemple, leur héritage qu'ils voulaient patrimoine commun, au nom du dieu Mammon.
C'est pourquoi plus que jamais il nous faut réintroduire, en son sens plein, la notion de gratuité, qui sur le plan métaphysique devient sens du don, sur le plan de la Révélation, mystère de l'Incarnation.
Le Bien Commun n'est-il pas, comme la pluie, comme la grâce, ce dont tous peuvent gratuitement profiter et se réjouir, les bons comme les méchants, les dignes comme les indignes? Il nous faut oeuvrer à la réuniversalisation du mot catholique, en en dénonçant et chassant tout ce qui est critère indû d'exclusion.
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Écrit par : Anne Josnin / | 24/08/2011
Anne, Serge,
> Je ne pense pas comme Anne (ayant observé les choses depuis plus longtemps, privilège de l'âge) que si les bourgeois ont pris de fait la quasi exclusivité du label "catho", cela a fait fuir les autres, mais que cet état de fait regrettable ou pas, qui est ce qu'il est, vient d'abord de ce que ce sont les autres, naguère majoritaires, qui sont partis d'abord, ce dont on peut discuter des causes à l'infini.
Et je voudrais dire que mes mouvements d'humour que Patrice de Plunkett prend pour des mouvements d'humeur viennent de ceci: dans nos vieux pays d'ex-chrétienté, ou nous sommes minoritaires, aucune catégorie de chrétiens n'a le droit d'afficher du mépris pour ce qui reste du vulgum pecus catholique, fut-il étiqueté comme "bourgeois" (au fait, comment les définit-on?).
Si nous le faisons, même avec les meilleurs intentions, valons-nous mieux que les les progressistes furieux et les intégristes psycho-rigides? Pour avoir fréquenté des (ex)amis de ces deux courants, je pense que certaines interventions ci-dessus sont aussi déplorables que ce que j'ai entendus de pire de leur part.
Est-ce comme cela que nous avons des possibilité de réévangéliser nos contemporains? je laisse de plus compétents que moi répondre.
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/08/2011
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