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15/03/2011

Fukushima : c'est "l'apocalypse" d'une multinationale

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Un vent de panique nucléaire se lève sur le Japon. Bruxelles parle d'« apocalypse ». Les médias occidentaux rapatrient leurs envoyés spéciaux. Les navires de guerre US venus prêter main-forte repartent vers le large. Et les habitants de Tokyo (stoïques jusqu'ici) donnent les premiers signes d'affolement. Tepco, la multinationale opératrice de la centrale de Fukushima Dai-ichi, vient en effet de déclarer que « des brèches » s'ouvrent dans l'enceinte extérieure du bâtiment du réacteur n°4, libérant directement de la radioactivité dans l'atmosphère.

On découvre alors que Tepco, géant de l'industrie nucléaire (premier producteur mondial d'électricité), est une firme suspecte depuis des années.

Fondée en 1951, Tokyo Electric Power Company, (3 centrales nucléaires, plus des centrales hydroélectriques, des parcs éoliens et une centrale géothermique) a été plusieurs fois accusée de « défaut de préparation à un accident » et de « falsification de documents » [1].

En avril 2003, le gouvernement japonais ordonnait à Tepco de fermer tous ses réacteurs nucléaires pour un contrôle de sécurité après la découverte de documents falsifiés.

Le 16 juillet 2007, le séisme de Chuetsu-oki (magnitude 6,8) endommageait une centrale nucléaire de Tepco dans la région de Niigata. On constatait alors que les concepteurs de la centrale avaient sous-estimé des deux tiers la puissance des séismes possibles, et minimisé en proportion les investissements de sécurité. Un rapport sévère était déposé en ce sens par le sismologue Katsuhiko Ishibashi, conseiller du gouvernement pour la sécurité nucléaire anti-séismes.

En ce mois de mars 2011, après le séisme-tsunami et pendant la catastrophe nucléaire de Fukushima Dai-ichi (l'une des 25 plus grandes du monde), Tepco envoie des informations contradictoires à l'AIEA et donne au public japonais des renseignements vagues et parcimonieux. Or Fukushima Dai-ichi est la première centrale japonaise à avoir été entièrement conçue par Tepco. Construisant cette centrale au bord des eaux les plus dangereuses de la planète, Tepco a-t-elle sous-estimé la puissance possible des tsunami comme elle avait sous-estimé celle des séismes ? C'est la rumeur qui monte au Japon.

Rappelons qu'en 1986, lors de la catastrophe de Tchernobyl (dont celle de Fukushima pourrait devenir l'équivalent), les idéologues libéraux martelaient comme une évidence : «Ce n'est pas un accident nucléaire, c'est un accident soviétique. » Ce qui est en train d'arriver au Japon montre que les multinationales du Global World ne sont pas plus fiables que la défunte URSS. A une différence près : l'URSS était une puissance pauvre ; les multinationales sont des puissances aveugles.


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[1] Le Figaro, 14 mars 2011 : Quand le géant du nucléaire japonais cachait des incidents.

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Commentaires

SYMETRIE

> Années 1980. Pour le bloc de l'Est: Tchernobyl et autres catastrophes d'une part, Afghanistan d'autre part.
Années 2010. Pour l'Empire : Fukushima et autres catastrophes d'une part, Afghanistan d'autre part.
Il va se passer quelque chose!
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Écrit par : Pierre Huet | 16/03/2011

NOUS PAIERONS

> Sauf que l'URSS s'est ruinée pour éviter la destruction de la moitié de l'Europe et a payé cher la conséquence de ses actes (cf. le documentaire "la bataille de Tchernobyl" : http://www.chernobyl-day.org/article/la-bataille-de-tchernobyl par exemple).
Alors qu'il y a fort à parier que ce seront les sociétés civiles qui paieront les pots cassés des multinationales... qui recommenceront à faire des profits dès l'année prochaine (cf. BP et la marée noire, les banques et la crise de 2008, etc.).
Alors, vive le libéralisme !! (ironique bien sûr)
Quand est-ce que les peuples d'occident se réveilleront... à l'image des peuples arabes ?
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Écrit par : Pema / | 16/03/2011

UNE DIFFERENCE

> "A une différence près : l'URSS était une puissance pauvre" : Je partage votre analyse, mais ajouterais quand même, dans les différences, que Tchernobyl n'a encaissé ni séisme de 8,9 ni tsunami. Cela ne rend pas moins pertinente votre critique du système.
X.

[ De PP à X. - Certes, mais Temco, richissime, a sous-estimé délibérément les effets d'un séisme puis ceux d'un tsunami ! Toujours la logique du privé dérégulé : maximiser les profits, minimiser les investissements et les coûts de fonctionnement. ]

réponse au commentaire

Écrit par : xav007 / | 16/03/2011

APOCALYPSE D'UNE MULTINATIONALE

> Note du 16 mars : "apocalypse" signifiant "dévoilement de ce qui était caché", voilà dévoilé ce que Temco cachait.
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Écrit par : Philippot / | 16/03/2011

APRÈS TOUT

> A mon humble avis, il est peut-être un peu tôt pour tirer à boulets rouges sur qui que ce soit tant qu'on ne sait pas **précisément** ce qui s'est passé.
après tout, il y a juste eu le 4ème séisme le plus puissant depuis que les mesures sismiques existent suivi de seulement un tsunami d'à peine 10m. Pas grand chose finalement.
Et pour l'instant, le nombre de morts dus à l'accident nucléaire est très faible par rapport à ceux du séisme lui-même, donc, de temps en temps, on pourrait peut-être arrêter le catastrophisme dès qu'on cause de nucléaire...

Nono


[ De PP à N. :
- Veuillez relire la note ci-dessus : vous y trouvez la carence de Tepco devant le risque de tsunami. Et sa carence précédente contre le risque de séisme. Et l'explication de ces carences.
- Veuillez lire aussi le commentaire de G. de Prémare sous la note du 16/03 : vous y trouvez l'avertissement de l'AIEA au gouvernement japonais en... 2009.
- Ces données ébranleront peut-être votre certitude ? A moins qu'elle ne soit mieux sécurisée qu'une centrale...
- Sur le "catastrophisme" : je suis heureux que vous employiez ce terme caractéristique. Vous fournissez ainsi un exemple in vitro de ce dont je parle dans la note du 16/03 !
- ps / je vous répondrais de façon plus enrobée si vous n'aviez envoyé vos sarcasmes sous pseudonyme ; l'anonymat ne donne pas droit aux ronds de jambe. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Nono / | 16/03/2011

LOI ANTI-BLASPHÈME

> C'est typique du style Allègre ou Monsanto : dès que qqn aligne des données qui ne plaisent pas, crier au "catastrophisme". Ou si ça ne suffit pas, au "fascisme vert" ! Mais c'est le Nono qui s'est trop pressé. Avant de réagir, il aurait dû lire les infos sur Tepco. Sauf si ces infos "doivent" être traitées par le mépris au nom de la déesse Areva ? Vite une loi anti-blasphème !
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Écrit par : Amicie T. / | 16/03/2011

GLOBISH

> Je suis un peu hors sujet, mais je ne sais pas où poster cette nouvelle... vous n'êtes pas obligé de publier ce commentaire cher PP.
La question de savoir s'il faut impérativement passer à la langue "globish"...
http://www.michelcollon.info/Halte-au-totalitarisme.html
et http://www.marianne2.fr/Ces-enfants-et-ces-jeunes-gaves-de-globish_a182565.html
Quant à moi, qui travaille au quotidien dans un milieu anglophone, je vais redoubler de vigilance pour parler soit français soit anglais, mais pas un horrible mélange des deux.
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Écrit par : Pema / | 16/03/2011

A nono,

> ce n'est pas le nucléaire qui est en cause ici, c'est la logique de la puissance et du profit qui conduisent à minimiser les risques pour maximiser les profits...
On aura, on a déjà eu des accidents chimiques, on aura des catastrophes dues au génie génétique.
Personnellement, je suis pro nucléaire et convaincu comme Michel Serres que les problèmes posés par la technique seront résolus par le progrès technique mais indéniablement à une condition: que ce progrès soit éthiquement et politiquement conduit, c'est à dire avec le bien commun en perspective. Ce qui est mortel, c'est la logique du profit et la pseudo-neutralité éthique, c'est-à dire le libéralisme.
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Écrit par : Hubert Houliez / | 16/03/2011

@ Nicolas

> Votre point 2 est très pertinent
Mais pas le 3: Interdire toute sous traitance. Au sens strict, c'est rigoureusement impossible dans des systèmes aussi complexes. On n'y arrive déjà pas pour des produits techniques courants: électroménager, automobile, aucun industriel ne pouvant maîtriser tous les savoir-faire. Alors, dans une centrale, ce serait bien étonnant.
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/03/2011

> Fessenheim ? Est-ce que la centrale n'est pas construite sur une faille?
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Écrit par : Dom / | 16/03/2011

ALLEGRE INEPUISABLE

> Claude Allègre à encore frappé !!!!!!!!
Cette fois-ci il va jusqu'a dire qu'il n'y a pas de catastrophe nucléaire au Japon !
C'est ici : http://fr.news.yahoo.com/78/20110317/tsc-allgre-il-n-y-a-pas-de-catastrophe-n-171aa27.html
Quel champion ce Allègre, il est capable de dire qu'il fait beau en pleine tempête...
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Écrit par : Damien Etienne Thiriet / | 17/03/2011

LE P.D.G.

> http://www.lalibre.be/actu/international/article/649315/les-liquidateurs-de-fukushima-nouveaux-heros-du-japon.html
Si j'étais les "liquidateurs" japonais en train de me faire irradier pour sauver tout le monde, j'aurais très envie d'exiger que le PDG de Tepco soit à mes côtés sous peine de ne plus rien faire...
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Écrit par : luc2 / | 17/03/2011

SORTIR DU NUCLEAIRE RAPIDEMENT

> Je suis pour une sortie rapide du nucléaire, pour plusieurs raisons: et avant même la question écologique, celle de la démesure économique et la concentration de la production qui sont des facteurs de vulnérabilité et donc aussi de pression voire de chantage, sources d'injustice.
Je m'explique: démesure économique: ces industries sont des quasi Etats dans l'Etat, et on ne sait au juste qui tient l'autre. la faillite d'Areva par exemple aurait de telles conséquences que cela semble impensable et que nos élus seraient prêts à tout pour empêcher cela (c'est vrai de toute méga-industrie, ici l' autonomie devient une illusion quand l'Etat est dépendant d'une entreprise toute-puissante) .
La concentration de la production ensuite rend les pays extrêmement vulnérables ( que ce soit face à des aggressions humaines type terroristes ou des catastrophes naturelles comme ici au Japon). C'est tout le pays qui est alors paralysé faute d'électricité.
Je ne suis pas contre la technique, bien au contraire. Nous avons justement les moyens techniques aujourd'hui pour produire en autonomie, par maison ou par village par exemple, son énergie, et ce de manière extrêmement variée en fonction des ressources du lieu (solaire, éolien,hydraulique, ...). Face à une telle configuration, chacun se vit responsable de son usage et de sa production énergétique, et les pannes restent à échelle humaine.
Nous avons les moyens de mettre au point des technologies qui s'adaptent aux choix de vie de communautés humaines, quand jusque-là on nous a imposé le rythme et le déploiement exponentiel de la machine robot, auquel l'ouvrier,le cadre, le citoyen,l'élève ( avec le rythme scolaire en fonction des emplois du temps des parents, et des impératifs de rentabilité des télésièges et canons à neige!!)doit conformer son quotidien.
Je suis donc pour une humanisation de la technique, là où nous avons robotisé l'homme (Goldorak ou Iron Man: même déshumanisation au nom de la toute puissance).
Je suis contre toute forme de gigantisme, donc de démesure: il faut retrouver l'échelle humaine.
Il y a de la place à ce niveau pour des progrès techniques époustouflants, mais il n'y en n'a plus pour les hyper-puissances qui nous imposent leur "way of life" de manière dictatoriale, et les communautés humaines retrouvent leur capacité de choix, leur liberté d'autodétermination.
(Au nom de quoi par exemple la France impose-t-elle au monde entier ces épées de Damoclès que sont ses centrales nucléaires? La population américaine aura-t-elle la liberté demain de dire stop au nuage radio-actif nippon? Il est temps d'interdire des options qui engagent des populations non consultées, quand on le fait aujourd'hui en permanence et à tous les niveaux: cela nécessiterait donc conjointement une "gouvernance" ou "diaconie" mondiale qui soit porte-parole des populations face aux systèmes, qui protège et promeuve différents réseaux de subsidiarité initiés par la base, activés en cas de situations de crise).
Utopique? Je préfère l'utopie constructive au pragmatisme suicidaire; et si cela rend pensable d'autre "voies de secours", why not?
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Écrit par : Anne Josnin / | 17/03/2011

@ Anne Josnin : Bien dit ! 100% avec vous.

@ vf : vous m'aviez posé une question il y a quelques jours à propos des formations agricoles.
Je ne peux hélas pas précisément vous renseigner sur ce point, étant en train d'entrer dans le monde paysan par une petite porte tout ce qu'il y a de plus informelle. Toutes les formations diplômantes sont évidemment orientées dans la direction du système dominant ; je connais plusieurs jeunes "alternatifs" décroissants et tout et tout qui se sont fait retourner, par manque de connaissances et de formation personnelle. La mode est au bio (mais pas trop, hein, ce serait dangereux : un bio bien bien soft, parfaitement adapté aux désirs du bobo moyen), donc on apprend le bio, tout en disant bien fort que ça ne nourrira jamais le monde, etc.
Pardon pour ce tableau bien noir, je sais que la réalité est plus nuancée, que certains profs sortent du lot (notre stagiaire s'est vu demander un rapport officieux sur ce qu'il faisait chez nous par un prof emballé), et que certaines régions sont plus propices aux alternatives que d'autres (l'Ardèche plus que la Picardie, par exemple). Dans l'Aude, j'ai entendu ce témoignage qui m'a fait chaud au coeur : dans une promotion de cinq jeunes adultes en formation maraîchage, quatre voulaient travailler en permaculture et traction animale (et donc un seul en conventionnel ou bio "bobo") ; ils ont réussi, par la force des choses, à orienter tous leurs professeurs dans cette direction, qu'ils découvraient pour la plupart !
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Écrit par : PMalo / | 18/03/2011

Merci cher PMalo,

> ce que vous dites au sujet de la formation de nos futurs agriculteurs me fait poser la question suivante: plutôt que de créer des écoles hors-contrat pour familles cathos , la priorité ne serait-elle pas d'ouvrir des établissements pluri-confessionnels autour de l'enseignement d'une agriculture et économie écologiquement et socialement responsables?
(Bravo pour votre choix de vie audacieux!)
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Écrit par : Anne Josnin / | 19/03/2011

@ vf

> En écho à la question que vous avez posée à Pmalo pour votre fils, n'hésitez pas à me contacter "off" - gdepremare@orange.fr - ce pourrait être intéressant pour lui de prendre contact avec l'un de mes neveux qui en connaît un rayon sur l'agriculture authentique.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/03/2011

@ GdP :

> puis-je me permettre de vous contacter "off" également ? ;o)
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Écrit par : PMalo / | 20/03/2011

Anne Josnin, président !!

> Et par rapport à l'agriculture, nous nous intéressons de plus en plus à ce sujet, et bien que "jeunes cadres dynamiques", nous avons décidé de commencer un potager "sans travail du sol" chez nos parents (puisque nous habitons en ville...). Dans la vidéo "solutions locales pour un désordre global", Pierre Rahbi disait que chaque personne ayant un jardin devrait le cultiver. C'est un acte citoyen et fondateur il nous semble.
Nous en parlons un peu autour de nous (nous attendons de récolter nos premiers légumes pour le crier un peu plus fort), et nous voyons les interrogations intéressées de nos amis...
Il faut aider chacun à sa mesure l'évolution des consciences. Pourquoi pas par des réseaux associatifs en effet ? Il existe déjà des associations pour aider l'installation de paysans en bio (mais quel bio ??) en leur louant des terres agricoles à des prix raisonnables. D'autres idées ?
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Écrit par : Pema / | 21/03/2011

A pmalo:

> merci de votre réponse. Nous sommes allé à la journée portes ouvertes du lycée samedi. Ils forment en élevage (charolais) et j'ai été agréablement surpris d'apprendre que les animaux ne mangent que de l'herbe et subissent le minimum de traitement sanitaire. C'est déjà ça. En plus, leur filière horticulture se prépare à mettre en place une formation maraîchage bio. Mon fils a l'air toujours emballé.

A G de Prémare. Merci beaucoup de votre proposition. j'en parle avec mon gamin et s'il a des questions, des interrogations précises, je vous contacte.

A Anne Josnin: mille fois d'accord avec vous. Ce qui est important est de recréer de vraies écoles transmettant le vrai et le beau. Ce n'est pas de faire du 100% catho qui compte. Votre idée est excellente. Bon, quand commencez-vous à récolter les signatures? :-)
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Écrit par : vf / | 21/03/2011

à Zorglub,réponse:

> Fantasio: "Vous n'avez pas vu dans votre dos, Monsieur Zorglub? Moi aussi j'ai failli me faire avoir!"
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Écrit par : Anne Josnin / | 01/04/2011

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