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18/02/2011

Déluges et inondations sont liés au réchauffement du climat

climat,écologie...démontrent

(pour la première fois)

deux études scientifiques

dans la revue Nature :


 

Selon des travaux publiés mercredi dans la revue scientifique britannique Nature, un lien direct existe entre le changement climatique et des « événements météorologiques extrêmes ». Les données collectées en Europe, Asie et Amérique du Nord montrent, qu'en moyenne, « les plus graves pics de précipitations d'une durée de 24 heures pour une année donnée ont eu une intensité accrue au cours de la dernière moitié du XXe siècle ». Lorsqu'on compare ces pics annuels avec les données climatologiques, « l'influence humaine devient évidente » : selon les chercheurs du Pacific Climate Impact Consortium de l'université de Victoria (Canada), «le changement observé ne peut pas s'expliquer par des fluctuations naturelles, internes du seul système climatique : l'homme influence l'intensité des précipitations extrêmes». Il s'agit là du premier lien rigoureusement établi entre les activités humaines et la récurrence croissante de très fortes pluies, déclare le Goddard Institute for Space Studies (Nasa). Jusque là, ce lien restait théorique, même si des modélisations numériques prédisaient que l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère aggraverait les épisodes de pluies diluviennes. « En regard de ce qui se produit dans la réalité, ces modélisations sous-estimaient même la tendance à l'augmentation des fortes précipitations en réponse à l'accumulation des gaz à effet de serre », souligne le Laboratoire de météorologie dynamique du CNRS [1].

L'étude de l'université de Victoria, portant sur l'ensemble des terres émergées de l'hémisphère Nord entre 1951 et 2003, est le premier des deux articles de Nature. Ses observations sont confirmées par une étude de l'université d'Oxford portant sur les inondations catastrophiques au Pays de Galles et en Angleterre à l'automne 2000.

Rapelons que les trois premiers mois de 2011 ont vu des pluies diluviennes tomber sur l'Afrique du Sud (« état de catastrophe naturelle » déclaré par le gouvernement), sur l'Australie (« catastrophe naturelle la plus coûteuse de notre histoire » selon le Premier ministre), sur le Brésil (déluges et glissements de terrain dans la région de Rio : une des pires catastrophes de l'histoire du pays), et sur la Colombie (deux millions de sinistrés).

Rappelons aussi que les déréglements climatiques en 2010 (sécheresse en Russie, déluges en Australie et au Canada) ont privé le monde de 25 millions de tonnes de blé. Ajouté à l'impact meurtrier de la spéculation sur les denrées alimentaires, facteur de famines, ce fait met en lumière l'urgence d'un réveil des Etats. Continuer à prendre des faux-fuyants pour nier le problème du climat  - et les responsabilités du système économique à cet égard -  serait un nouveau péché mortel des pays riches. Tiennent-ils vraiment à en allonger la liste ?


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[1]   Sandrine Bony, Le Monde, 18 février.

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16:01 Publié dans Ecologie, La crise | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : climat, écologie

Commentaires

Pardon de me citer moi-même :


Le spectre
de la famine

13 JANVIER, O.N.U. – Flambée des prix alimentaires : le blé a plus que doublé depuis juin 2010. Même chose pour le maïs, le café, le sucre. Des émeutes de la faim sont à craindre comme celles de 2008, qui ont ébranlé l'Egypte, le Maroc, l'Indonésie, les Philippines, Haïti, le Nigeria, le Mozambique ! Or la flambée a pour cause principale la spéculation sur les matières premières : « Les opérateurs sur les marchés de Chicago et de Londres ont acheté comme s'ils pariaient sur une augmentation imminente des cours mondiaux des produits agricoles après les incendies de l'été en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan », constatent les analystes.
Y a-t-il une pénurie de céréales ? Il y a une certaine baisse des stocks mondiaux, qui est due aux biocarburants : « un tiers de la production américaine de maïs est transformé en bio-éthanol ; au Brésil, la canne à sucre sert de plus en plus à faire le plein des voitures », indiquent les experts. Mais les stocks alimentaires restent conséquents dans divers pays... Le hic est que les pays pauvres n'y ont pas accès. La menace de famine est donc une question d'accès des pauvres aux produits : « Quand un fonds britannique peut à lui seul parier 1 milliard d'euros sur le marché du cacao, espérant ainsi pousser à la hausse les cours de la fève et empocher la différence entre le cours d'achat d'aujourd'hui et le cours de vente de demain, c'est de la pure spéculation », souligne Olivier De Schutter (FAO) : et ce type d'opérations « pèse pour plus de la moitié des opérations financières sur les matières premières. »
D'autant que la mondialisation rend un nombre croissant de pays dépendants des importations de matières premières agricoles. Depuis 1990, indique la FAO, « la quarantaine de pays les moins avancés a vu le total de ses importations de produits agricoles multiplié par six. »
Pour briser ce jeu pervers, le scientifique français Hervé Guyomard, directeur à l'Institut national de recherche agronomique, propose de créer une banque centrale mondiale des denrées : elle coordonnerait les stocks alimentaires afin de répondre aux urgences. Il faut « une gouvernance mondiale de l'agriculture et de l'alimentation », comme dirait Benoît XVI... Cette proposition n'avait-elle pas été faite en 2008 déjà ? Si : mais elle avait été noyée dans la panique de l'autre crise, celle des marchés financiers.
Et si toutes ces crises étaient liées ? « Il reste une divergence profonde entre ceux qui pensent que le marché peut tout, et ceux qui estiment impossible de nourrir toute la planète tant que nous n'aurons pas une régulation digne de ce nom », dit Guyomard, qui s'exprime comme le pape. On devrait harceler les dirigeants du G8 : aucun d'entre eux n'a daigné venir au sommet sur l'alimentation mondiale, réuni à Rome en novembre dernier... Après quoi les mêmes dirigeants viennent nous parler, d'un air grave, de l'influence grandissante des extrémismes parmi les peuples pauvres.

(PP, 'Le Spectacle du Monde', février 2011).
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Écrit par : PP / | 18/02/2011

LE DEBAT

> On ne peut opposer à une publication scientifique qu'une autre publication scientifique. Je ne mets donc pas en ligne les affirmations hostiles de non-spécialistes ; c'est une question de rigueur dans l'information. Bien entendu, si une équipe de spécialistes du même niveau que les auteurs des articles de 'Nature' aboutissait à des conclusions opposées, et que ces conclusions soient validées par une publication dans une revue de référence, nous nous ferions un devoir de le signaler.
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Écrit par : PP/ | 19/02/2011

LE LIVRE DE FOUCART

> A lire aussi : "Le populisme climatique - Claude Allègre et Cie, enquête sur les ennemis de la science" (Denoël octobre 2010), un démontage complet du terrorisme intellectuel des "climatosceptiques", avec identification de leurs méthodes et de leurs commanditaires.
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Écrit par : christine/ | 19/02/2011

Les commentaires sont fermés.