11/02/2011
Le catholique français en 2011 : ni sectaire, ni démoralisé...
...face à la pression de l'air du temps,
explique le cardinal Vingt-Trois :
<< L'alternative est simple : ou bien l'on décide de créer sur terre une antichambre du paradis et de s'y réfugier en excluant tous ceux que l'on en juge indignes (et c'est la solution des sectes), ou bien l'on résiste sans battre en retraite ni condamner quiconque, en témoignant d'une foi sereine et en s'efforçant de partager l'amour de Dieu qui, sans approuver n'importe quoi, ne désespère de personne... >>
Cardinal André Vingt-Trois
La famille, un bonheur à construire :
Des couples interrogent l'archevêque de Paris
(DDB, vient de paraître).
Au sommaire de ce livre :
1. L'Eglise et le sens de la vie
Pour qui et pourquoi l'Eglise parle-t-elle de la famille ?
La foi et les moeurs : croire, et vivre en croyant
2. L'amour humain
Quels modèles de couples et de familles ?
Engagement et vocations
Quelle place pour les femmes dsans l'Eglise ?
Et l'homosexualité ?
Les époux solidaires sous le regard de Dieu
3. Le mariage
Quels préalables ?
La cohabitation
Amour et sexualité
4. Avoir des enfants
Accueillir la vie
La stérilité vaincue
L'adoption
Combien d'enfants ?
5. Eduquer
Constuire la liberté de l'enfant
Le rôle du père et celui de la mère
Les parents, l'école et les copains
Et les familels recomposées ?
6. Transmettre la foi
Comment parlert de Dieu aux enfants ?
Prier ensemble
Le catéchisme
En plus du catéchisme
Ce que l'Eglise offre aux jeunes
Les enfants à la messe
7. Au delà du noyau, le réseau familial
Le rôle et la place des grands-parents
Accompagner jusqu'au bout ses propres parents
La famille au sens l'arge
Tous les enfants de l'unique Père
8. Au sein de la société contemporaine
Affronter ou se laisser marginaliser ?
A qui s'adresser et comment ?
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16:50 Publié dans Cathophilie, Société, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : christianisme, famille
Commentaires
EN EFFET
> En effet, il ne serait pas bon de vouloir faire du christianisme une "contre-culture", à côté du monde, pas plus que de vouloir s'imposer à autrui, comme dans les sectes, par la contrainte et dans la duplicité.
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Écrit par : Alina Reyes/ | 11/02/2011
PAS D'ACCORD
> Bonjour
Le Cardinal aux vingt trois manières de jouer avec les mots.
Généralement, on parle plus souvent des problèmes que des choses qui vont bien.
Donc il se pourrait que le catholique Français soit, un peu, sectaire et démoralisé.
Face à la pression de l'air du temps, à moins que ce soit face à la réalité du moment qui entraine une dépression (morale).
Une alternative !!!
Donc vous avez le choix, entre... deux choses, pas plus !
Ce n'est peut être pas du sectarisme, mais un enfermement, choisis ton camp camarade.
Ou vous êtes pour le paradis terrestre, tout de suite, et, bizarrement, en même temps exclusifs, donc dans une secte sectaire, pléonasme pour le Cardinal, sans aucun doute.
Le "ou bien", l'alternative n'est pas le contraire, l'enfer tout de suite et pas sectaire pour un sous et le paradis plus tard.
Non pas du tout. L'alternative est de résister, se battre sans condamner quiconque !!!
Quiconque, les adeptes des autres religions, pardon des "sectes" ne sont pas quiconque, ils ont, sans doute, perdu leur qualificatif d'être humain !?
En s'efforçant de partager l'amour de Dieu; oui, tout à fait Monseigneur, efforcez vous; cependant le faire ne serait ce pas mieux, du réel; mais là c'est peut être "mission impossible" pour un catholique ... pas sectaire pourtant!
Ne désespérer de personne! Oui, sauf de ceux qui ne pensent pas catholique sans doute !?
Mais, il se pourrait de refuser le confort du à la science, y résister, partager l'inconfort matériel, serait désespérant même spirituellement.
Pervertir les autres, se présenter comme le garant de la "bonne morale" ne suffissent plus aujourd'hui Monseigneur à berner les populations, c'est votre perversion qui apparait au grand jour, même derrière des mots mielleux.
L.
[ De PP à O. - Pourriez-vous vous expliquer plus clairement ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Lovyves / | 12/02/2011
à Alina
> Je répond à Alina. Lisez donc l'ouvrage de Jean-Pierre Denis "Pourquoi le christianisme fait scandale". Malgré certaines de ses thèses un peu discutables, il démontre très bien que la culture chrétienne est aux marges de la société française. Et il faut faire avec... tous comme le faisaient les premiers chrétiens.
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Écrit par : bernard / | 12/02/2011
LES POPULATIONS
> Si Louyves croit qu'un évêque est en mesure de "berner les populations" en 2011, il se trompe d'époque. En plus je ne comprends rien à ce qu'il veut dire.
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Écrit par : rembar/ | 12/02/2011
EDUCATION
> Il faut préciser que cet extrait s’inscrit dans le chapitre sur l’éducation. Mgr Vingt-Trois répond à une question sur le décalage entre « ce qui est vécu à l’école » et « ce qui est transmis à la maison ». En réponse, il commence par exprimer le cœur de la problématique : « S’il y a un décalage, voire une incompatibilité (…), cela veut dire que cette famille est en situation de rejet vis-à-vis non seulement des institutions éducatives, mais encore de l’environnement culturel auquel elle voudrait se soustraire autant que possible. » Puis il exprime l’alternative relevée par PP, en ajoutant que « partir au désert » n’est pas « la vocation des baptisés mariés et ayant des enfants », ce qui est une vérité capitale. Si « l’alternative est simple », la vie est compliquée puisque nous éduquons nos enfants pour qu’ils s’insèrent dans le monde, non pour le rejeter mais pour le servir. Et c’est très complexe parce que nous rejetons, de fait, une partie des valeurs dominantes du monde. D’où l’idée de « résister », mot employé par Mgr. Pour « résister », il faut des moyens ; la sérénité s’étiole vite au contact des difficultés. Le pape a insisté récemment sur la nécessité pour les catholiques d’avoir des lieux de ressourcement à l’abri de l’air du temps. Des abris qui soient des oasis dans le désert. Ces lieux existent. Mais une fois que nous quittons l’oasis, nos forces faiblissent de nouveau rapidement. Cela signifie peut-être qu’il faudrait créer, de plain-pied dans le monde, des lieux d’enseignement où l’effort éducatif des parents soit soutenu. Ces lieux n’existent pas aujourd’hui, sinon de manière très minoritaire. En fait, nous sommes un peu dans le désert. Et nos enfants sont dans le désert dès qu’ils quittent la maison : il arrive aujourd’hui de plus en plus souvent que des jeunes n’osent plus dire qu’ils sont catholiques dans l’enceinte même de leur collège catholique.
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Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 12/02/2011
UNIVERSEL
> Bernard,il y a des gens qui se trompent systématiquement, qui bien sûr ne peuvent s'en contenter et pour tromper leur ennui et leur insatisfaction trompent aussi les autres.
Le christianisme n'est pas une culture, il n'a jamais eu pour vocation d'être en marge, et catholique signifie universel.
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Écrit par : Alina Reyes/ | 12/02/2011
LE CHRISTIANISME N'EST PAS UNE CONTRE-CULTURE
> Je trouve qu'Alina a raison. Le christianisme n'est pas une culture, il ne peut pas être une contre-culture : le Christ veut attirer à lui les hommes de toutes cultures, non pour les fusionner tous en une seule culture mais pour les sauver tous. Je suis d'accord aussi sur le fait que nous ne pouvons pas vivre en marge, ce n'est pas notre vocation. Si la notion de contre-culture m'intéresse (notamment face à la culture marchande dominante), je me dis que la religion ne peut en être ni le moteur ni la finalité, même s'il est naturel qu'il y ait des chrétiens parmi les gens qui contestent la culture marchande.
Je pense donc, pour le moment, qu'il faut y réfléchir à deux fois (voire plus !) avant de présenter le christianisme comme contre-culture. Si mon voisin vient me voir et me demande "Qu'est-ce que le christianisme ?", vais-je lui répondre "C'est une contre-culture" ?
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Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 12/02/2011
INVENTER LA FAMILLE
> "Si nous devions nous comporter comme des hommes du XIXème siècle, Dieu nous aurait fait naître au XIXème siècle!" Alexandre Men.
Oui si par "résister" et "construire" Mgr Vingt-Trois entend "inventer" des familles chrétiennes. Non si c'est retourner à une vision enjolivée de la famille "d'avant", quelle qu'elle soit.
Le Christ lui-même rejette une vision erronée de famille ("Qui sont mes frères....?"), celle notamment du clan qui empêche l'émergence des vocations et cherche à étouffer en son sein ceux qui sont un peu vite catalogués comme fous parce qu'ils provoquent (souvenez-vous des siens qui viennent le chercher car "il a perdu la tête").
J'aime le père Alexandre Men pour qui "le christianisme ne fait que commencer". A fortiori dans les familles, ces églises domestiques.
Je crois que tout y est à inventer, et peut-être même que tout doit commencer par cela: réinventer les familles tant pour l'Eglise que pour revitaliser nos sociétés. Modernité de Marthe Robin aussi, avec l'invention audacieuse des Foyers!
Mais la définition contractuelle de la famille et du couple, sur le mode de la double appartenance ("je t'appartiens, tu m'appartiens, et selon le régime tes biens ou non deviennent aussi miens et réciproquement"), ce à quoi les associations homosexuelles veulent aussi avoir accès, est à mon sens bien éloigné de la signification du mariage chrétien. Ou comment le don réciproque est devenu possession réciproque, l'amour désintéressé intérêt bien compris...
C'est pourquoi se battre pour garder l'exclusivité de tels contrats, c'est à mon sens passer à côté de l'essentiel: l'occasion enfin de se dégager du carcan étouffant de la conception XIXème de la famille, haute trahison du christianisme, ("Familles je vous hais": hélas ce n'était pas sans raisons: regardez par exemple les enfances d'une Simone de Beauvoir ou d'un Jean-Paul Sartre, c'est à se révolter!), et d'inventer de nouvelles façons de vivre la charité au quotidien dans ces cellules de vie où se prépare le monde de demain.
Les mots sont souvent révélateurs: ainsi l'expression " se garder pour son futur époux" (voire "sa future épouse") me gêne, il s'y trahit une forme d'avarice de ce qui est ramené à un bien matériel (il ne faut pas dilapider la fortune familiale, quand-même!), quand il nous est demandé de donner sans compter, et que notre main gauche ignore ce que donne la droite (ou l'inverse: j'ai du mal à distinguer ma droite de ma gauche...). Je ne pousse pas à la multiplication des aventures amoureuses, mais à regarder avec courage et honnêteté ce qui se cache derrière l'éducation parfois obsessionnelle à la virginité jusqu'au "bon" mariage...Face à la non-culture ambiante qui n'envisage le don de soi que dans la relation sexuelle, promouvoir des manières toujours nouvelles et plus audacieuses de se donner, de communiquer la tendresse, la compassion, la joie, l'émerveillement,..., comme homme et comme femme, enfant, jeune ou vieillard, il n'y a pas d'âge pour inventer l'amour!
Merci cher PP de nous faire découvrir ce livre ô combien important pour notre Eglise de France, j'attends la suite avec impatience!
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Écrit par : Anne Josnin/ | 12/02/2011
DESIR DE SE DONNER
> Ce terme de « résister » utilisé par Mgr Vingt-Trois, pour désigner le rapport au monde des familles chrétiennes, me paraît décevant (si je comprends bien sa pensée, n’ayant pas lu son ouvrage). Décevant et bien peu missionnaire. Je pense qu’il faudrait lui substituer celui de « désir de se donner » (au Seigneur, faut-il le préciser), car telle est notre vocation chrétienne, dans le mariage, le célibat consacré ou l’état religieux. Je me demande sur le regard que cette idée de « résister » traduit sur notre rapport au monde. Baptisés, me semble-t-il, nous sommes tous donnés au monde, pour lui transmettre la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ. Le contemplatif, la religieuse cloîtrée sont donnés au monde. Les familles chrétiennes sont données au monde en tant que chrétiennes et doivent comprendre que leur devoir est d’éduquer leurs enfants dans ce désir de se donner au Seigneur, quel que soit l’état de vie auquel chacun de ses enfants aspire. L’Eglise a bien connu, dans un passé pas si lointain, le secret de cette éducation au désir de se donner au Christ, exprimant au mieux notre sacerdoce commun de baptisés. Elle le cultivait à travers de puissantes œuvres mariales ; la Vierge Marie, elle-même, faisait grandir l’« enfant de Marie » ou le membre de telle association dédiée à la prière mariale dans ce désir de consécration personnelle et de rencontre avec le Christ, dans l’amour et la confiance, la miséricorde. Il me semble que ce secret, qui était aussi sans doute celui d’une « religion populaire », se perd un peu partout, y compris dans le diocèse de Paris.
D.
[ De PP à D. :
- Non, le livre est clair sur ce point et va dans votre sens. Ne vous arrêtez pas au choix d'un seul mot... Ce "résister" veut juste dire "tenir bon" - et pour se donner, précisément.
- Mon impression est le contraire de la vôtre : le "secret" (qui s'était perdu dans les années 1970-1980, ces années sombres que regrettent un certain nombre de vieux pétitionnaires papophobes), refleurit un peu partout. Je le vois dans des sessions, des rencontres, etc. La jeune génération est peu nombreuse mais elle promet : c'est ce qui désole certain(e)s de mes confrères (et consoeurs) de la presse parisienne, lesquel(les) ont plutôt mon âge que celui des jeunes ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Denis / | 13/02/2011
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