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28/01/2011

Le Conseil constitutionnel esquive le "mariage gay"

...et à juste titre, parce que c'est du ressort du législateur :


 

Saisi par un couple de femmes qui jugeaient l'interdiction du mariage homosexuel "contraire au principe d'égalité et non conforme en cela avec la Constitution",le Conseil juge "les dispositions contestées du code civil conformes à la Constitution", le législateur ayant prévu que le mariage "est l'union d'un homme et d'une femme" : "il n'appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur sur la prise en compte, en cette matière, de cette différence de situation entre couples de même sexe et de sexe différent", dit le communiqué.

Henri Guaino déclare à LCI : "C'est une question de société, voire de civilisation. Il appartient donc au peuple français et à ses représentants de la trancher. C'est une question trop profonde pour être tranchée par le droit. Ça peut être un sujet de campagne présidentielle, de débat politique, de débat parlementaire, pas un débat de droit."

 

Ces « évolutions de la société » sont des demandes suscitées dans le public par le marketing des moeurs, depuis les années 1990. Toute offre suffisamment boostée suscite la demande correspondante, et cela sans limites de domaines : c'est une loi connue des commerciaux. Cela dit, beaucoup d'homosexuels rejettent cette perspective de mariage, et soulignent son aspect factice alors que le nombre des mariages civils ne cesse de décroître.

 

Remarquons aussi le lobbying médiatique pour transformer le Conseil constitutionnel en une sorte de Cour suprême, qui pourrait modifier le droit sans avoir de légitimité élective. C'est dans la logique de la postdémocratie contemporaine : aux « experts » les décisions de société ; quant au peuple (foule de consommateurs, non plus corps de citoyens), il est censé être représenté par les médias.

Tout cela correspond au sabordage de la démocratie représentative. En disant : « à chaque communauté (voire à chaque individu) une loi adaptée à son cas », comme on dit : « à chaque consommateur un marketing adapté à ses pulsions », on réalise l'absorption de la vie politique par la machinerie commerciale. Un sous-produit psychologique de cette machinerie est l'hyper-individualisme actuel.

La critique des nouvelles moeurs (nouvel opium du peuple) doit donc s'accompagner – si elle veut avoir un sens – d'une critique du système économique du capitalisme tardif.

 

 

12:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

MYARD

> Des propos récents de Jacques Myard touchant à ce débat seront jugés provocants (http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/27/jacques-myard-depute-ump-messieurs-les-homos-des-deux-sexes-foutez-nous-la-paix_1471632_823448.html#xtor=RSS-3208). Attention donc, à l’instar de ce député UMP, de ne pas tomber dans les travers que nous dénonçons à propos de la vision rigide et agressive de la doctrine et du message chrétiens que transmettent, par exemple, certains « marcheurs pour la vie ». Certes, la première provocation, pour nous chrétiens, est cette revendication d’une institutionnalisation de la famille homoparentale comme modèle crédible pour la constitution d’une société humaine. Mais devons-nous pour autant répondre à la provocation par la provocation ? Ce faisant, nous risquerions d’entrer dans le registre « émotionnel » que recherchent les lobbyistes de l’homoparentalité, du mariage homosexuel, de la théorie du genre etc. Ce registre qui a permis la légalisation de l’avortement et sur lequel s’efforcent de surfer les partisans de l’euthanasie à coup de sondages débiles (du genre : « Préféreriez-vous mourir dans la joie ou dans la souffrance ? »). Dans l’optique d’un « marketing adapté aux pulsions » du consommateur, comme vous dites, cher PP, le premier registre de gouvernement de nos sociétés humaines, aujourd’hui, est le registre émotionnel, propre au règne de l’image (petit écran et Internet). Certes, nous pourrions et devrions peut-être davantage mettre en avant, en images, les souffrances morales induites par la culture de mort (syndrome post-abortif, dépressions…). Mais face au règne des vaines émotions, nous avons surtout, avec la raison et la foi, l’écrit et les cris (d’amour évangélique) !
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Écrit par : Denis/ | 28/01/2011

LOGIQUE

> Tout à fait d'accord avec votre analyse.
En plus, ne faut-il pas se demander si ce "sabordage de la démocratie représentative" n'est pas la conséquence rigoureusement logique de la perte de toute référence transcendant l'individu (Dieu, patrie, famille). Une démocratie représentative peut-elle fonctionner en ne rassemblant qu'une collection d'individus?
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Écrit par : Pierre Huet / | 28/01/2011

COMBIEN

> "La critique des nouvelles moeurs (nouvel opium du peuple) doit donc s'accompagner – si elle veut avoir un sens – d'une critique du système économique du capitalisme tardif."
L'un ne va pas sans l'autre en effet mais combien prendront-ils le temps de réfléchir à ces questions sociétales lorsque le jour d'élection sera venu et que les questions économiques auront été mises en avant comme les seules valant la peine de réflexion ?
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 28/01/2011

CE QUI ME SCIE

> France 2 hier soir. Pujadas nous apprend que "d'après le service des vocations" (de l'Eglise de France ?) 15% des prêtres entretiendraient une relation amoureuse plus ou moins ouvertement avec une femme. Je passe sur les poncifs habituels pour en arriver à ce qui me scie chaque fois que j'entends ce genre de propos : aucun des protagonistes mis en cause n'a à aucun moment reconnu que les comportements en question étaient ABSOLUMENT contraires à la foi de l'Eglise catholique romaine et qu'en conséquence ils/elles ne pouvaient se prévaloir de leur appartenance à l'Eglise ! Non, non pas de problème pour les uns et les autres... ils/elles sont catholiques ! Une chèvre pourrait se couvrir d'une peau de vache, elle n'en demeurerait pas moins une chèvre. Cela vaut aussi pour les affidés de Golias, Mr. Lenoir... et tous ceux qui s'estiment en position de juger de la doctrine de l'Eglise dès que cette dernière ne correspond pas à leur style de vie... ou de liturgie !
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Écrit par : Raoul / | 28/01/2011

Les commentaires sont fermés.