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07/01/2011

Coptes, islamisme, patriotisme économique, 35 heures...

...le débat de la semaine à RND (Victor Loupan, Jean-Luc Mouton et moi) :

http://www.radionotredame.net/emission/legranddebat


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Commentaires

UNE MACRO-ECONOMIE ECOLOGIQUE

> Vos interventions ont permis d'éclairer les questions religieuses (oppression des chrétiens qui n'est pas seulement une question politique de rapports de force, contrairement à ce que disaient vos contradicteurs, mais l'expression d'une vérité évangélique : c'est lorsque nous sommes dans la profession de foi pure et simple que nous sommes les plus exposés au Mal), et aux questions économiques et politiques en leur donnant une cohérence (remise en cause claire du libéralisme, notamment via la critique du libre-échange et la réhabilitation de certaines formes légitimes de protectionnisme).
Par contre, s'agissant du temps de travail, j'ai regretté que personne, pas même vous, ne se fasse l'écho des économistes non orthodoxes les plus doués actuellement, qui se prononcent tous en faveur d'une réduction drastique du temps de travail dans le cadre d'une nouvelle macroéconomie écologique tenant compte de la finitude de la biosphère au coeur de laquelle s'inscrit notre activité économique : l'excellent livre de Tim Jackson (prospérité sans croissance) l'a par exemple brillamment montré : si, au sein de l'équation classique Y (production, richesse)= P(productivité du travail)*L(quantité de travail) et qu'il convient de toute urgence, comme c'est le cas aujourd'hui, de diminuer ou du moins de stabiliser Y (afin de diminuer les flux matériels et énergétiques) en prétendant pour autant au plein-emploi, alors les seuls leviers sont la baisse de P ou de L ; on peut imaginer de diminuer la productivité du travail en relocalisant la production ds certains secteurs (agriculture, textile, artisanat) avec le plus profit écologique et social (recours à une main d'oeuvre humaine payée à son juste prix, plutôt qu'à une énergie quasi-gratuite et pourtant en voie d'épuisement, et par ailleurs très fortement émettrice de GES ou à une main-d'oeuvre du bout du monde en situation de quasi esclavage -dumping social-); mais il ne faut pas non plus négliger la possibilité, eu égard aux énormes gains de productivités gagnés ces dernières années, de jouer sur L en travaillant moins et en partageant ce travail : car vous dites qu'on ne partage pas le travail mais c'est pourtant le bon sens même : aujourd'hui, le gouvt supprime des milliers de postes ds la fonction publique en échange d'augmentations de salaires importantes pour ceux qui restent, alors qu'il devrait faire le contraire pour réer des emplois sur la base d'un partage... Ceci comporte naturellement quelques implications un peu dures à faire accepter : le partage du travail ne peut être conçu que si les richesses produites (et les revenus issus de celle-ci) le sont également... Partager le travail ne revient donc absolument pas à le dévaluer, bien au contraire, puisqu'une telle politique ne peut être menée que dans le cadre d'un rééquilibrage entre rémunération du travail et du capital... Qu'on le veuille ou non, le chômage endémique qui sévit ces dernières années est le fruit de ces gains de productivité énormes réalisés pour le plus grand profit des actionnaires et le désarroi des salariés, licenciés à la pelle. Leur drame aujourd'hui n'est plus d'être exploités par le système mais rendus inutiles par lui et pour lui. Dans un tel contexte, un retour à une politique de plein emploi semble urgent et je conteste absolument votre interlocuteur qui regrettait qu'on méprise aujourd'hui le travail et semblait reprocher aux français une certaine complaisance dans la paresse. Il me semble que c'est absolument faux : le travail est au contraire au centre des préoccupations des français et le problème qui le concerne réside dans le fait qu'une masse immense d'actifs n'y a plus accès, ou seulement dans des formes extrêmement précaires, tandis que d'autres, plus chanceux, ne voient pas plus loin que le bout de leur "carrière" et se targuent de faire des semaines de 70 heures afin de s'attribuer tout le "mérite" de leur réussite (sous-entendu : "les chômeurs ou les pauvres sont des paresseux qui ne veulent pas se remuer un peu le derrière..."). D'autre part, il est évident que travailler moins ne signifie en rien être plus oisif : pourquoi ne pas profiter de cette diminution du temps de travail rémunéré, productif (puisque c'est de ce travail dont on parle quand on le quantifie en heures par semaine) pour valoriser d'autres formes d'activité qui sont aujourd'hui parfaitement déconsidérées : bénévolat, associatif, investissement dans la vie de la Cité (= réhabilitation de la politique, la vraie, pas celle des "professionnels"), éducation des enfants et sphère domestique (un peu plus d'implication de la part des hommes, par ex., ne serait souvent pas malvenue...)... religion bien sûr ! et autres formes de convivialité qui comporteraient par ailleurs cet autre avantage parfaitement écologique : développer des rapports au temps et à l'espace plus raisonnables, plus humbles, moins démiurgiques, ré-enraciner l'individu dans l'espace local, l'inscrire au coeur d'une communauté vivante...
bien à vous,
Blanche
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Écrit par : blanche/ | 07/01/2011

INFORMATIONS

> Merci pour toutes les informations que vous avez mises en lignes : le dossier de Nathalie Trouiller, la manifestation devant Notre Dame.
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Écrit par : FL / | 07/01/2011

@ blanche :

> Merci pour ce long commentaire.
A propos du survol du sujet des 35 heures par les intervenants, vous avez sûrement remarqué que les interlocuteurs de ce débat ont un temps limité... ;o)
Si PP avait du dire tout ce que vous dîtes là -en plus des autres sujets abordés-, il aurait fallu 2 heures de plus (ce qui n'aurait pas été pour me déplaire...)
Le gros problème dans le débat actuel sur le temps de travail (que ce soit les années de cotisation ou les heures hebdomadaires), c'est que justement seule la variable "temps de travail" est prise en compte.
Cette étrange focalisation de toutes les personnes médiatiques sur cette variable occulte toute réflexion sur les deux autres termes (tabou ???) ; prendre en compte ces deux autres variables serait déjà un réel progrès.
Mais avant de réfléchir au "comment" (cette formalisation économique sous forme d'équation entre des termes quantifiables), il est nécessaire de réfléchir au "pourquoi", au sens du travail, c'est à dire de faire une véritable réflexion anthropologique, philosophique, sociétale, historique, théologique, sur ce qu'est le travail, sa nature, sa fonction, sa nécessité, etc.
Cette réflexion est fondamentale ; le maelström de la modernité a mis à mal toutes les traditions, les cultures, les mythologies, les sagesses qui stabilisaient peu ou prou le monde d'antan. Et, forcés par la réalité, nous entrons en collision avec un nouveau paradigme "post-moderne" sans même avoir pleinement acquis les nouvelles réflexions issues du paradigme moderne. De là vient le malaise existentiel que nous connaissons.
Nous ne pouvons pas faire l'économie d'une réelle réflexion globale sur tous ces plans, et face à toutes les girouettes idéologiques, seule la boussole Eglise est capable de montrer la direction immuable.
Je le vis personnellement dans ma vie de tous les jours : à l'origine je viens d'un milieu plutôt "droite catho libéralo-modérée" et côtoie maintenant quotidiennement et avec un immense bonheur des personnes plutôt de type "ex-68 écolo redescendu sur terre" (pardon pour les étiquettes...)
Je n'aurais pas survécu plus de deux mois dans ce milieu si je n'avais bien vite abandonné mes réflexes d'antan (réflexes de clan, sociaux culturels plus que religieux) pour me raccrocher des deux mains à la seule branche solide : l'enseignement total de l'Eglise. Qui transcende absolument tous les clivages partisans !
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Écrit par : PMalo/ | 07/01/2011

BIENTOT

> Nous ne sommes pas près de "travailler" moins puisque tout est transformé en travail rémunéré : garder les enfants, parquer les anciens dans des maisons etc (Les africaines qui viennent chez nous s'occuper de nos grands-parents sont quand même archi-choquées de les voir délaissés comme ça par leurs familles).
Bientôt on ne fera plus la vaisselle, ni les lits, ni le ménage : ça deviendra des services payants qu'on s'échangera aussi et qui seront comptabilisés en temps de travail.
On parle beaucoup de bénévolat pour beaucoup de choses, mais on fait du bénévolat à heure et à thème choisis. Pour ce qui est essentiel, comme de veiller sur ses proches, si ça ne plait pas, tant pis on ne s'en occupe pas !
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Écrit par : FL/ | 07/01/2011

TARIQ RAMADAN

> J'ai confiance dans les orientations du magistère en ce qui concerne le dialogue interreligieux et l'annonce de l'évangile.
Mais les attentats d'Egypte et d'Irak et les réactions des frères chrétiens d'Orient racontant leur cohabitation avec les musulmans m'en ont fait douté. La seule voie de l'islam sera t elle l'islamisme assassin?
J'ai donc cherché et écouté le débat entre Tariq Ramadan et Abdelwahab Meddeb sur dailymotion. J'ai écouté aussi T. Ramadan et Caroline Fourest, et encore T. Ramadan et Oskar Freysinger.
Il est possible de dialoguer avec lui. Je trouve que Tariq Ramadan est très cohérent. Il milite pour la laïcité et une société citoyenne égalitaire.
Il n'est pas le seul courant de l'islam mais il peut avoir une influence positive et pacifiante.
Quelqu'un connait-il des leaders musulmans influents qui peuvent donner une orientation spirituelle et pacifiée à l'islam?
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Écrit par : elqana/ | 08/01/2011

TOUTES GRÂCES @ Mr. PATRICE DE PLUNKETT ET AUX LECTEURS ET LECTRICES DU BLOG POUR 2011

> Pour information pour celle et ceux qui seraient sur Strasbourg le 25 JANVIER prochain :
"Les récents actes de terrorisme témoignent du drame vécu par de nombreuses communautés chrétiennes au Proche-Orient. Dans ce contexte, nous avons l’honneur de vous inviter à participer à une audition sur le thème : Persécution des Chrétiens d’Orient : quelle réponse de l’Europe ?
Cette audition aura lieu durant la première session 2011 de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, le mardi 25 janvier à 13h, en Salle 3.
Les intervenants invités sont les suivants :
- Mgr Antoine AUDO, Evêque Chaldéen d’Alep,
- Père Emanuel YOUKHANNA, Administrateur apostolique de l’Eglise Assyrienne orientale.
Ces deux responsables religieux sont engagés localement à la tête de leurs églises auprès des chrétiens d’Irak et de la région. Ils viennent de Syrie et du Liban pour témoigner.
- M. Marc FROMAGER, Directeur, Aide à l’Eglise en Détresse,
- M. Michael WHARTON, Directeur, Open Doors.
En tant que responsables d’organisations de soutien aux églises persécutées, ils présenteront des actions concrètes pouvant être entreprises depuis et par l’Europe.
Cette audition est organisée avec le soutien du Groupe PPE et de son Président, M. Luca VOLONTE.
Ouvert au public.
Inscription obligatoire à l’adresse info @ eclj.org jusqu’au 20 janvier pour les personnes n’ayant pas de badge d’accès au Conseil de l’Europe.
Interprétation : français et anglais.
http://www.eclj.org"
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Écrit par : Pierre-Aelred | 11/01/2011

EN FRANCE LE 1er JANVIER : SILENCE ASSOURDISSANT DE ... TOUS

> L’Eglise pentecôtiste de Montfermeil a été attaquée le 1er janvier. Le CNEF réagit. La Fédération protestante aussi. Mais un certain silence médiatique règne autour de ce fait criminel.
L’Eglise protestante évangélique de Montfermeil (93) a été incendiée le 1er janvier 2011. Le saviez-vous ? Parmi les grands journaux, seuls Le Parisien a consacré un article à ce sujet. Il a été repris par l'excellente Matinale chrétienne sur le site de La Vie. Nous avons écrit un article sur l'incendie pour Témoignage chrétien qui a été mis en ligne le 7 janvier.
Le fait est que six jours après cette attaque, la plupart des médias et même des grandes communautés religieuses tardent encore à réagir. Ce n'est pas normal. Ce silence relatif s’explique peut-être par le manque d’influence des évangéliques en général dans nos grandes institutions. Dans beaucoup de blogs, différentes hypothèses sont évoquées. Et sur Twitter, des informateurs religieux discutent de ce fait criminel.
http://www.dieu-et-moi.com/actualites/400-leglise-evangelique-a-montfermeil-a-ete-incendiee.html
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Écrit par : Pierre-Aelred/ | 11/01/2011

THIERRY BIZOT

> Rien à voir avec tout ce qui précède, mais je viens de découvrir la bande-annonce d'un film qui me paraît prometteur et ... surprenant par sa thématique :)
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19187937&cfilm=188254.html
Creusant un peu plus, j'ai découvert qu'il est le fruit du travail de Thierry Bizot et de son épouse qui en signe la réalisation. Thierry Bizot étant un producteur télé qui s'est converti.
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Écrit par : luc2/ | 12/01/2011

UN DOGME : LA COMPRESSION DES SALAIRES

> Je lis seulement ce matin la longue et excellente note de Blanche, en date du 7 janvier, sur le temps de travail (ci-dessus). J’adhère totalement à son propos, surtout après avoir glané tant bien que mal, en me rasant (précision inutile), les commentaires plutôt insipides (idem) de Claude Bébéar, invité ce matin de Radio Notre-Dame, sur quelques thématiques dont celle du travail (merci donc à l’animateur de cette tranche horaire, Louis Daufresne, d’inviter Blanche dans une prochaine émission).
J’aimerais, à propos de cette question du travail, revenir sur le « travailler plus pour gagner plus » qui demeurera à tout jamais comme l’un des grands faits d’arme de la présidence de M. Sarkozy. Je travaille dans un groupe de presse assez prospère malgré la crise, comme secrétaire de rédaction. Je réalise un mensuel et j’ai bien assez de travail. Et pas du tout envie de piquer celui de mes confrères. Et cependant, la question s’est indirectement posée. Il y a quelques mois, on m’a demandé mon accord de principe pour intervenir gratuitement en renfort sur un hebdo. Ceci en conséquence d’un plan social qui visait à faire partir près de 10 % des effectifs. J’ai refusé, mais j’ai fait savoir que j’étais prêt à signer un nouveau contrat avec l’entreprise intégrant ma collaboration régulière, donc hebdomadaire, à la réalisation de cet autre titre de presse. Et je mentionnais le montant, très raisonnable, de l’augmentation de salaire auquel j’estimais avoir droit – environ 10 %. Le fameux « gagner plus » du président. Ma proposition a été gentiment ignorée – je ne m’attendais pas à autre chose, les principales organisations patronales ayant fait de la compression des salaires un dogme, contrairement à ce que s’efforce de nous faire croire le gouvernement. Bref, une consoeur a fait son apparition sur le plateau des SR, à temps partiel. Cool et sympa. Assise en face de moi. Heureuse présence, afin que je prie pour la conversion de mes patrons, et la mienne !
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Écrit par : Denis/ | 13/01/2011

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