06/01/2011
Un général français sous écoutes téléphoniques
Ce qui est arrivé au général Desportes, coupable d'avoir dit ce que tout le monde sait à propos de l'Afghanistan :
Révélation du Canard : le général Vincent Desportes, ancien patron de l'école de guerre française, a été « placé sous écoutes » en 2010 par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sur ordre de l'Elysée. Motif : le 2 juillet, à quelques semaines de son départ en retraite, il avait exprimé dans Le Monde ce que les généraux intelligents pensent de la situation en Afghanistan. La stratégie américaine de contre-insurrection "ne semble pas fonctionner", avait-il indiqué, constatant que : "la situation n'a jamais été pire", mais que "c'est une guerre américaine'' et que les alliés engagés là-bas n'ont pas droit à la parole. Ces paroles réalistes avaient offensé l'Elysée, qui maintient nos troupes en Afghanistan pour plaire à Washington. Mais le président de la Saint-Cyrienne, le général Delort, avait publié dans Le Casoar - journal de l'association des officiers de Coëtquidan - un éditorial rappelant le droit des militaires à s'exprimer.
Résultat pour le général Desportes : non seulement on ne lui a pas donné pour sa fin de carrière la direction de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), mais il a découvert que son téléphone était déjà sur écoutes depuis deux ans ! On le soupçonnait en effet de faire partie du groupe d'officiers auteurs, en 2008, d'une tribune dans Le Figaro. La police avait perquisitionné au Collège interarmées de défense et à l'IHEDN. Des ordinateurs avaient été saisis, selon la méthode qui se généralise en France.
La place Beauvau contre l'armée, pour Washington : c'est la France revenue dans l'Otan...
-
09:53 Publié dans L'Afghanistan | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : afghanistan
Commentaires
DE GAULLE
> de Gaulle, reviens ils sont devenus fous.
______
Écrit par : ranulf/ | 06/01/2011
CLAIR
> Pour ceux qui avaient encore des doutes, voilà de quoi clarifier la position actuelle de notre présidence en matière de politique extérieure...
______
Écrit par : vincent/ | 06/01/2011
ACTIONNAIRES
> Le plus surprenant est que - comme le rappelle M. Merchet dans le dernier numéro de Marianne- la communauté militaire est majoritairement favorable au retour dans l'OTAN et à l'intervention française en Afgha (même si, comme le rappelle une des sources du journaliste, on est "actionnaire minoritaire", dans cette guerre menée par les US).
______
Écrit par : Feld/ | 08/01/2011
à Feld :
> j'ai des contacts étroits avec l'armée, dans ma famille comme parmi mes amis proches, et je vous assure que le son de cloche est complétement différent. Selon eux, dans l'infanterie surtout mais globalement dans toutes les armes, les militaires de carrière favorables à l'intervention afghane ou à l'OTAN ne dépassent pas les 2 sur 10. Ne prenez pas ce que dit M. Merchet pour argent comptant : son blog est pas mal suivi par les militaires d'active, mais pas mal contesté aussi - et c'est un euphémisme !
______
Écrit par : Erwan / | 11/01/2011
SUR LE TERRAIN
> Mêmes échos qu'Erwan du côté des militaires qui sont dans mon entourage, avec une nuance : ils ne sont pas forcément contre le principe d'une action militaire en Afghanistan, mais la plupart ne sont pas favorables à la stratégie US. Mais bon, une fois sur le terrain, ils obéissent et font la guerre.
______
Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 11/01/2011
Les commentaires sont fermés.