22/06/2010
"Hellfest" etc : le point de vue de l'Eglise catholique (donné par Mgr Ginoux, évêque de Montauban)
...après les vapeurs privées, place au bon sens ecclésial et à la sérénité évangélisatrice. Quelques jours avant le festival en question, Mgr Ginoux écrivait ceci - et c'est l'enseignement d'un successeur des Apôtres :
Savoir de quoi nous parlons
La musique métal n’est pas uniforme, il y a divers styles représentés par divers groupes. Les groupes les plus satanistes sont les groupes de « black metal ». Ils sont nés dans l’Europe du Nord et, maintenant apparaissent aussi dans l’ancienne Europe de l’Est. Je ne suis pas compétent pour expliquer ces styles de musique mais ce qui choque est l’expression du satanisme. Or, nous devons revoir le contexte historique et culturel des civilisations païennes d’avant le christianisme. La Norvège, en particulier, a connu une implantation du christianisme par la force et, de la même manière, après avoir été catholique, est devenue protestante. La recherche des forces obscures, les invocations au démon, parfois de tragiques passages à des actes de profanation, sont l’expression de révoltes contre un Dieu qui est une caricature.
Pour la même raison, aux Etats-Unis, sont nés des groupes métal, dont le célèbre Marilyn Manson, terriblement agressifs vis-à-vis de certaines Eglises (fondamentalistes, « charismatiques conduites par un gourou », prétendues chrétiennes) fondées sur la peur, la venue prochaine de la Bête de l’Apocalypse, et le refuge dans la condamnation.
Cette haine que certains groupes véhiculent dans leurs chansons est souvent l’expression d’une quête déçue. Ainsi le dit l’un d’entre eux qui refuse de croire en Dieu dès sa jeunesse et interroge des croyants : « Je leur demandais ce que je ratais, ils n’ont jamais su me l’expliquer. »
Et pourtant le chrétien se doit de « rendre compte de l’espérance qui est en lui » (1e lettre de Pierre, 3,15)...
Un deuxième point est à prendre à compte. Il y a aussi une musique métal qui n’est ni satanique ni blasphématoire et qui, au contraire veut donner à rêver d’unité entre les hommes.
On peut même voir apparaître dans ce style musical aux Etats-Unis et en Australie des groupes qui se présentent comme croyants.
Il y a donc une très grande diversité dans ce monde du métal. Cette diversité ne gêne pas vraiment les amateurs (ou plutôt les passionné. C’est la musique essentiellement qui les intéresse et non les paroles.
Que nous dit l’Eglise catholique ?
A la suite du Christ, l’Eglise n’existe que pour évangéliser. L’enseignement des derniers papes (de Paul VI à Benoît XVI) et du concile Vatican II insiste sur la relation entre la foi et la culture : « Que les croyants vivent donc en très étroite union avec les autres hommes de leur temps et qu’ils s’efforcent de comprendre à fond leurs façons de penser et de sentir telles qu’elles s’expriment par la culture » (Gaudium et Spes n°62, §6).
De toute évidence l’Eglise catholique est engagée dans un dialogue avec le monde tel qu’il est. Le dialogue ne veut pas dire l’approbation, encore moins la bénédiction ! La musique métal est un aspect de la culture d’aujourd’hui. Des dizaines de milliers de jeunes sont attendus au Hellfest de Clisson ce week-end. Pourquoi interdire ce rassemblement ? Les détracteurs répondent : « Parce qu’il y a des groupes satanistes et des paroles blasphématoires ». Mais, paradoxalement, ces paroles posent la question essentielle de Dieu.
Car si Satan est invoqué c’est que l’image de Dieu fait problème.
C’est alors qu’il y a place pour le dialogue. Jean-Paul II dans sa Lettre aux artistes, le 4 avril 1999, écrit : « Même lorsqu’il scrute les plus obscures profondeurs de l’âme humaine ou les plus bouleversants aspects du mal, l’artiste se fait en quelque sorte la voix de l’attente universelle d’une rédemption. » Cette citation est reprise par Benoît XVI dix ans après. Elle nous appelle à agir car il est possible d’évangéliser toutes les cultures.
La culture et le disciple du Christ
Les tailleurs de pierre et les peintres de nos cathédrales n’hésitaient pas à représenter monstres, démons, diables terrifiants. Le baroque à Florence ou à Rome fait trembler devant des squelettes de marbre. Les « grotesques » ornent les murs des palais.
Au XVIIe siècle Molière était « démoniaque » aux yeux des tartuffes de la foi catholique et il fut souvent dénoncé. Mais un roi éclairé le soutenait ! Plus tard on voudra aussi interdire la publication des Fleurs du Mal (Baudelaire) ou les Chants de Maldoror (Lautréamont) et bien d’autres œuvres !
En tout cela nous avons une mission : évangéliser la culture, être témoin du Christ au cœur du monde aujourd’hui, tel qu’il est, aimer les personnes comme le Christ les aime. Pour cela nous devons connaître et comprendre le cri de l’homme à travers ces manifestations. Le Christ est venu « pour que tous les hommes soient sauvés ». Allons-nous condamner 50.000 jeunes qui participent au Hellfest ? Ne sommes-nous pas appelés à leur dire que quelqu’un les aime ?
Mieux vaudrait leur faire découvrir le visage de celui qui « mange avec les publicains et les pécheurs » que le visage du « juste » qui accuse.
Satan n’est pas dans des représentations. Il vient dans le cœur de l’homme quand nous oublions que nous sommes des pécheurs et que le Christ est notre Sauveur.
Satan corrompt et détruit nos sociétés à travers le profit, l’égoïsme, le refus d’accueillir le pauvre, l’immigré, le faible, il habite nos « structures de péché » (Jean-Paul II). C’est là que sont les ténèbres où doit entrer la lumière du Christ.
+ Bernard Ginoux
évêque de Montauban
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16:25 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (29)
Commentaires
Bonjour,
> Attendu que vous titrez "le point de vue de l'Eglise catholique", je me permets juste de joindre le lien vers le communiqué officiel du diocèse de Nantes auquel est rattaché Clisson : http://nantes.cef.fr/actualite/20100520_hellfest/20100520_hellfest_communique.pdf
Ce communiqué de Mgr Ginoux est très profond et en plus de témoigner d'un sens profond de l'évangélisation, nous invite comme Benoit XVI, à notre propre conversion. C'est ainsi, en tout cas, que je l'ai commenté ce matin sur la Cité Catholique, sur le sujet dédié au Hellfest : http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?p=134044#p134044
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Écrit par : Joël Sprung / | 22/06/2010
NE TOMBONS PAS DANS LE PANNEAU
> Le texte des chrétiens de Clisson est complémentaire de l'enseignement épiscopal de Mgr Ginoux. Mais je préfère l'accent positif et évangélisateur de celui-ci. Le texte de Clisson est visiblement influencé par un certain milieu social facile à affoler.
Quand la bourgeoisie catho-catho cessera-t-elle de se faire peur avec des ombres ? Jésus n'a pas dit "allez et claquez des dents devant le méchant monde extérieur." Au lieu de nous inventer des sorcières de Salem (ce qui n'est d'ailleurs pas très catholique comme attitude), nous ferions mieux de méditer les dernières lignes du message de Mgr Ginoux. Il dit clair et net où sont les VRAIS problèmes en 2010. Où est VRAIMENT le mal. Ce que sont VRAIMENT les structures de péché.
Je sais très bien les textes stupides et sadomasos qui se chantent dans des festivals metal : pas la peine de me les objecter, parce que je réponds : oui et alors ? Quand des gens se mettent à faire semblant d'invoquer Satan alors qu'ils ne croient pas en Dieu et qu'ils récusent l'univers religieux de la Bible, il est évident que ce Satan n'est pas Satan mais une projection mentale. Les vrais satanistes autrefois, c'était au temps où l'Europe était chrétienne. Elle ne l'est absolument pas aujourd'hui. Donc le satanisme d'aujourd'hui est un satanisme en carton. Une manière de dire autre chose...
Donc n'en restons pas aux apparences, et là comme dans d'autres cas, ne tombons pas dans le panneau comme des bêtassons.
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Écrit par : Bernard Gui / | 22/06/2010
INTELLIGENCE
> Ce texte est exceptionnel d'intelligence. Longtemps qu'on n'avait pas entendu des évêques de France, sur un sujet aussi brûlant, de telles paroles. Merci à lui !
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Écrit par : JG / | 22/06/2010
@ Bernard Gui :
> avant toute chose, sachez que j'abonde dans le sens de Mgr Ginoux, ainsi que dans le sens du communiqué du diocèse de Nantes. Pour plus d'informations sur ma position personnelle, pour ne pas mésinterpréter ce que je vais vous dire, je vous invite à prendre connaissance de mon avis général sur la question : http://pneumatis.over-blog.com/article-les-chretiens-face-au-hellfest-vers-un-dialogue-50751247.html
Concernant un "certain milieu social facile à affoler", il ne mérite pas moins la sollicitude de ses pasteurs que l'ensemble des nations, païennes ou non. A Clisson, un cri s'est fait entendre. L'Eglise, je vous l'assure, a su discerner ce qui relevait de la protestation identitaire saucisson-pinard, de ce qui relevait d'une véritable inquiétude quant à une certaine imagerie et certains textes de Black Metal.
A ce titre, je trouve le travail du Père Benoit Domergue très éclairant. Il a exercé, en quelques sortes, la fonction de "consultant" de l'Eglise sur ce sujet, diplomé de démonologie, spécialiste depuis 30 ans de la musique metal, et travaillant principalement à l'éducation au sujet des nouvelles formes de religiosité et des dérives sectaires. J'ai eu la chance de l'accueillir sur le forum la Cité Catholique, avec le Père Robert Culat, autre grand spécialiste de la musique métal, et auteur de "l'âge du métal". L'un comme l'autre ont des discours tout à fait en phase avec ce que dit Mgr Ginoux, mais n'en n'ignore pas moins la réalité de certains phénomènes sectaires et/ou ésotériques entretenant des liens avec la culture black métal. Comme le dit Mgr Ginoux, "Le dialogue ne veut pas dire l’approbation, encore moins la bénédiction !". Il ne veut pas dire non plus de fermer complètement les yeux, comme vous semblez le suggérer (sauf si j'ai mal compris votre propos). D'autant plus quand la MIVILUDE pointe dans ses rapports des collusions entre la culture black metal et certaines dérives sectaires. L'Eglise est bel et bien entrée dans un dialogue, un dialogue nécessaire. Si il n'y avait vraiment eu rien à redire, l'Eglise ne se serait pas penché sur la question plus que ça, croyez le bien.
Dans tout cela, je crois que la priorité c'est le dialogue et l'information. Non pas les pétitions et autres lobbying inaudibles, pas non plus l'indifférence. Mais bien un dialogue.
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Écrit par : Joël Sprung / | 22/06/2010
PARADOXE
> Intéressant ; bien qu'inculte dans le domaine - j'écoute distraitement quelques groupes "historiques" de l'Est londonien, comme Iron Maiden -, j'étais assez partagé dans cette affaire. Le satanisme marketing est certes peu ragoûtant, mais la mobilisation de la "cathosphère" contre ce festival me semble être du communautarisme bête et méchant.
Il faut savoir de quoi nous parlons.
Cet évêque rappelle très justement que le Black Metal, le plus violent et sataniste, est né en réaction au puritanisme protestant scandinave, dont il ne reste plus rien aujourd'hui.
Paradoxe: le prophète du Metal, Alice Cooper s'est justement converti au sein d'une Église fondamentaliste protestante.
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Écrit par : Montcalm / | 22/06/2010
@ Bernard Gui:
> Ne soyez pas dupe de Satan. Des personnes qui ont fleurté avec les groupes sataniques peuvent vous dire que cela a beaucoup marqué leur vie. Elles croyaient simplement adhérer à un mouvement de contre-culture musical et elle se sont retrouvées avec une présence envahissante qui leur pourrissait l'existence et les incitait au meurtre parfois. La plus grande ruse du démon, c'est bien de faire croire qu'il n'existe pas. N'allez pas croire que Satan s'en fiche quand quelqu'un l'invoque. C'est pas pour rien que l'on a réussi à annulé des concerts de Marilyn Manson à coup de chapelet et de prière.
Après je suis d'accord: les cathos ne doivent pas diaboliser tout ce qui sort de la musique classique.
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Écrit par : Sanglier intrépide / | 22/06/2010
SI VRAIMENT
> Si vraiment les jeunes reprennent en coeur des chansons qui invoquent le nom de Satan, il me semble très probable qu'ils mettent leur âme en danger, à un degré différent selon leur niveau d'adhésion ou de conscience. Même ceux qui le font sans y penser se mettent en danger. Dans ce cas, le débat n'est pas du tout bien posé. La question de l'interdiction me semble bien mineure. Ce qui me semble urgent, c'est de leur dire. Quand Monseigneur dit : "si Satan est invoqué c’est que l’image de Dieu fait problème", je suis un peu interloqué. Peut-être en effet que "l'image de Dieu fait problème", mais ce qui pour moi "fait problème" de manière plus évidente, c'est le danger rencontré par ces jeunes âmes qui ne savent pas ce qu'elles font. Ce n'est pas que je ne sois pas d'accord avec l'évêque, mais je pense que, sous cet angle, son texte est à côté du sujet. Pourquoi ne pas leur dire, tout simplement ? Et bien entendu, pour cela, entrer en contact avec eux (ce que l'insulte et l'opprobre ne sauraient favoriser). Le père Culat rencontre ces jeunes et c'est heureux car ils ont manifestement besoin de voir des prêtres.
GP
[ De PP à GP :
- Pardon, mais vous dites objectivement la même chose que Mgr Ginoux. "Leur dire", et "changer leur image de Dieu", c'est une seule et même démarche !
- Je maintiens donc que le texte de l'évêque est remarquable et incitatif. Assez d'alertes-éteignoir ! assez de cacas nerveux ! Nous sommes là pour aller au devant des gens, pas pour leur jeter de l'eau bénite. Notre mission est de "leur expliquer l'espérance qui est en nous", et ce n'est pas en prenant des airs horrifiés que nous leur donnerons envie de venir nous poser des questions.
- Les gens qui se fourvoient méritent la compassion et l'éclaircissement, pas des plaintes en justice. Liquidons une fois pour toutes cette nostalgie de l'ordre moral garanti par Pandore, nostalgie dont une partie du milieu catho n'arrive pas à se débarrasser ; plutôt que d'y renoncer, il préférera donner tort aux évêques !
- Soutenons les évêques au lieu de les chicaner. Ils s'évertuent à maintenir la barque à flot, plutôt que de l'échouer à la cale des Anciens Jours. ]
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 22/06/2010
@ Bernard Gui
> Je ne vois pas bien ce que vous trouvez dans le texte de Clisson qui indique l'influence d'un "certain milieu social facile à affoler." (J'imagine par contre sans trop de peine ce que ces propos dédaigneux peuvent laisser comme impression aux lectrices de la forêt canadienne...)
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Écrit par : Luc / | 23/06/2010
PRIS À PARTIE
> J'ai l'impression à lire GP que le passage qui lui pose problème (et à moi aussi) est en réalité plutôt la conclusion:
"Satan n’est pas dans des représentations. Il vient dans le cœur de l’homme quand nous oublions que nous sommes des pécheurs et que le Christ est notre Sauveur."
... qui laisse effectivement penser que tous ces cris de haine, toutes ces invocations à Satan, ne sont que d'anodines "représentations" sans danger. J'ai moi aussi le témoignage d'exorcistes qui sont très loin de relativiser autant. La comparaison avec les monstres représentés dans les cathédrales est à ce titre assez surprenante: le but à l'évidence n'était pas le même. D'une certaine manière, il s'apparentait même plus à la démarche des affreux cathos ringards: effrayer le badaud pour l'amener à Dieu.
De même, je trouve un peu courte l'idée générale selon laquelle l'agressivité et même la haine à l'encontre du Christ ne sont jamais que de (on dirait presque: nobles) révoltes contre des présentations caricaturales de Dieu. Il faudra alors m'expliquer ... pourquoi le Christ lui-même a fini sa vie terrestre cloué sur une croix, abandonné de presque tous. Et ceci après que la foule qui pouvait le sauver lui eût préféré Barrabas.
Il me semble donc que la question n'est pas si anodine que vous voulez le dire (excusez au passage la petite pique qui suit, mais je veux croire que vous acceptez aussi facilement les critiques que vous ne les distribuez: dans l'histoire de ce blog, que je lis assez souvent, je n'ai pas le souvenir de vous avoir vu, ne fut-ce qu'une seule fois, indiquer que quelqu'un qui nuançait vos analyses avait peut-être un peu raison sur vous)
Amicalement,
Luc
[ De PP à L. :
- Eh bien vous vous trompez, cher ami; Il m'arrive régulièrement de le reconnaître ; mais je ne peux vous demander de rester à l'affut 24 heures sur 24 pour vous en assurer.
- Permettez-moi de vous rappeler que celui qui s'exprime sur le Hellfest n'est pas moi, mais Mgr Ginoux : évêque, successeur des Apôtres, chargé à ce titre d'enseigner le peuple chrétien, sa parole a autrement plus de poids que celle de personnes privées - aussi honorables fussent-elles. Je m'étonne de ce réflexe des catholiques francophones qui consiste à jeter systématiquement le soupçon sur ce que disent les évêques.
- En l'occurrence, cet évêque intervient dans le domaine qui est éminemment le sien : celui de l'évangélisation. Tout son texte vise à tourner ses lecteurs vers la seule mission qui leur incombe : évangéliser son prochain, et non pas se promener dans la rue avec un goupillon à exorcismes.
- Si votre prochain aime la musique metal, comment entrez-vous en discussion avec lui ? En lui criant vade retro ? Ce n'est sans doute pas la bonne manière.
- Donc je ne fais que répercuter la parole d'un évêque. Ne vous en prenez pas non plus à lui. Méditez plutôt ce qu'il dit. Il ne parle pas à la légère...
- Navré que ce blog fasse l'effet d'une potion amère à une partie du public catho, qui ne veut boire que des liqueurs douces. Cher Luc, allez donc voir les sites où l'on débite ces liqueurs : j'y suis - pour ma part - abreuvé d'insultes. Je n'y riposte pas. Je continue, ici, à tracer mon sillon. Personne n'est obligé de lire ce blog, mais l'attention qu'il porte à ce que disent les évêques français ne devrait pas être considérée comme une anomalie par des catholiques.
- Dernier point : je ne critique jamais nommément des personnes particulières (sauf certains personnages publics), mais des comportements en général, des raisonnements, des réflexes. Certains de mes lecteurs ne s'en rendent pas compte, et ripostent en me prenant personnellement à partie. C'est leur droit. ]
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Écrit par : Luc / | 23/06/2010
TOURNURE
> On ne saurait en effet "donner tort aux évêques", pas plus à Mgr Ginoux qu'à un autre, ne serait-ce qu'en vertu de l'autorité que confère la succession apostolique à laquelle vous faites opportunément référence dans votre sous-titre.
Néanmoins, comme je serais curieux de connaître la tournure que prendraient les événéments sur les plans juridique et politique si les groupes visés dans les textes de certains de ces refrains étaient (au choix) les musulmans, les juifs ou les homosexuels...
Là, en matière de plaintes en justice, par le biais des dispositions pénales proliférantes en matière de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations, regentant une liberté d'expression décidément à géométrie variable, soyez sûr que nous serions servis ! Et je ne parle pas du changement de ton que l'on percevrait probablement dans le discours épiscopal...
Thomas
[ De PP à T. - J'avoue ne pas comprendre cet argument. Voudriez-vous que les évêques se conduisent comme la Halde, ActUp ou SOS Racisme ? Ce serait du joli pour l'évangélisation : l'Eglise universelle de Jésus-Christ devenant un clan communautariste ! ]
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Écrit par : Thomas / | 23/06/2010
CLAIR
> Je suis bien d'accord Patrice : "Les gens qui se fourvoient méritent la compassion et l'éclaircissement, pas des plaintes en justice".
C'est pourquoi je dis que cet éclaircissement doit être clair : c'est important de dire à ces jeunes qu'ils se mettent en danger. Et ce n'est pas dit, peut-être parce que l'on considère l'affaire sur des aspects annexes. Je ne pense pas que cette affaire révèle principalement une problèmatique de dialogue culturel. Je ne pense pas "chicaner" l'évêque en disant cela (admettez que ce n'est pas le genre de la maison). Je ne suis pas en désaccord avec ce qu'il dit du dialogue culturel et de la nécessaire pédagogie mais je dis simplement qu'à mon avis il existe un aspect plus important de la question. Disons donc que j'essaie de compléter, non de contester, le propos. Mais je veux bien retirer le terme "interloqué", qui fausse un peu mon expression.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 23/06/2010
"N'ayez pas peur!"
> Arrêtons de crier au diable pour tout(pour feu le soviétisme, pour le rock n'roll, et ses paroles subliminales, pour le jean et le coca-cola,et la mini-jupe de Brigitte Bardot, aujourd'hui pour le New Age et le Metal,..), au lieu de chercher à le débusquer et combattre...en nous-même. Ce n'est pas ce qui entre en l'homme qui est mauvais mais ce qui sort de son coeur. Certains ont vécu le communisme comme un sommet de la vertu chrétienne, quand des chrétiens vivent la charité comme un moyen de domination révoltant. Je me réjouis à la lecture de ce qu'écrit Mgr Ginoux, inspiré par la vérité libératrice. Ce sont des mots de pasteur qui mène avec sagesse son troupeau, sans céder à cette panique qui nous caractérise si souvent , mais en voyant dans les signes du temps un appel à l'évangélisation. les groupes metal ne sont que de pâles reflets de la violence de notre société,c'est là qu'il faut se battre, non contre des miroirs! Au contraire dans la mesure où ils mettent en lumière ce qui sévit dans l'ombre, ils servent, peut-être sans le savoir,qu'importe?, la vérité.
Les jeunes sont plus cohérents que nous, qui invoquent satan,quand nous nous comportons en son complice par nos compromissions, sans vouloir prononcer son nom. Quand donnons-nous notre âme au diable, quand nous disons: "vous comprenez, je ne peux pas me passer d'un certain niveau de vie, travailler en-deçà d'un certain salaire, me soustraire aux dures lois du marché..."ou quand nous prononçons son nom par révolte et désespoir, pour rendre au monde la monnaie de sa pièce?
Nous nous battons trop souvent, nous catholiques, contre des ectoplasmes, Don Quichotte de foire à l'attaque de trains fantômes, quand il faut se battre dans le monde réel, en commençant par ôter la poutre en notre oeil qui nous empêche d'y voir clair,ici cette propension à paniquer et ne pas faire confiance en nos pasteurs (les deux sont liés)! Ou le diable continuera longtemps de se rire de nous, sans être inquiété davantage.
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Écrit par : Anne Josnin / | 23/06/2010
LE PROBLÈME
> Le problème me paraît présenté sous une forme bien édulcorée. On évoque blasphèmes et satanisme mais, si j'en crois certains extraits, des textes sont de véritables appels au meurtre. Il est question de tuer, d'égorger, de sacrifier les chrétiens. A cet égard, ce sont les autorités publiques qui devraient intervenir puisqu'un groupe est clairement désigné à la vindicte. La démarche de Mgr Ginoux est certainement la plus appropriée du point de vue chrétien mais je trouve inquiétant de minimiser la gravité des faits. Le vrai pacifisme exige un immense courage mais, si dès le départ, on ne regarde pas la réalité en face le pacifisme devient de la passivité. Les mots ont un pouvoir qui dépasse leurs auteurs même si les effets ne sont pas immédiats ; on n'évoque pas impunément des rues inondées du sang de tel ou tel groupe.
xb
[ De PP à XB - Je crains que les "catholiques inquiets" ne s'exagèrent énormément l'importance du phénomène. Ils feraient mieux de lutter contre les iniquités économiques et sociales ! Mais dans ce domaine, bizarrement, on ne les voit jamais.]
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Écrit par : xb / | 23/06/2010
à GP:
> Confrontée à plusieurs reprises à des cas de jeunes fréquentant des sites et groupes satanistes, par ailleurs non croyants, je me suis demandé comment réagir. Il m'a semblé que la priorité était de maintenir le climat de confiance qui avait permis leurs confidences. Donc de ne pas partir en courant pour ne pas risquer la contamination! Non plus faire comme si de rien n'était. Ils savent que ça n'est pas anodin. Ne sachant comment procéder,après être allée voir par moi-même les sites sur Marylin Manson entre autres,je leur ai posé des questions pour essayer de les comprendre. Je leur ai demandé dans quel état ils étaient lorsqu'ils écoutaient, pour certains des heures durant, ces groupes."On a des pulsions violentes, on a envie de cogner,...". Si je leur ai dit pourquoi, comme chrétienne, je me refusais à fleurter avec ce qui joue avec les démons,comme avec les esprits,..., ce qu'ils respectent mais ne les concerne pas, j'ai essayé de leur faire prendre conscience que ce que cela déclenchait en eux n'était pas bon, les rendait malheureux et dépendant. Mais ils l'étaient déjà avant! J'ai essayé par ailleurs de les réconcilier avec la beauté et la valeur de la vie, de leur vie, en me laissant émerveiller par eux,en croyant en eux.Ils se méprisent, se haïssent, parce qu'ils se vivent méprisables et haïssables selon les critères de la société, et si elle pouvait disparaître, cette société!ARgh..Voir tuer un bébé pour certains ne les émeut pas.Comment ne pas faire le lien avec la tragédie de l'avortement? Nos jeunes ne se vivent-ils pas entourés des fantômes de leurs frères et soeurs qui eux, n'ont pas connu le jour parce qu'ils arrivaient au mauvais moment? Comment vivre avec ce syndrome du survivant? Je n'ai malheureusement pas trouvé de relais dans l'enseignement catholique: les responsables ne savent comment réagir et préfèrent ignorer ce qui est pourtant une sérieuse sonnette d'alarme. J'ignore si de nos échanges( j'ai aussi pris les moyens spirituels que recommande Jésus),ils en ont tiré quelque chose .
Ce dont je suis convaincue, c'est que c'est un appel au secours, parfois ultime, avant le grand plongeon dans l'auto-anéantissement, de la part de jeunes au coeur épris d'absolu, qui vomissent souvent pour les mêmes raisons que nous ce monde immonde.
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Écrit par : Anne Josnin / | 23/06/2010
@ PP
> Je crois au contraire que vous sous-estimez un courant profond de haine à l'égard des chrétiens et du clergé en particulier qui est distillé par la "culture" destinée au jeune (bandes dessinées, romans, films, chansons ...).
Par ailleurs, je ne vois pas ce qui vous permet d'affirmer que ceux qui éventuellement s'inquiètent de ce phénomène se désintéressent des questions de justice sociale. Si à chaque fois que l'on émet une opinion un peu différente on doit ensuite se défendre d'être un affreux libéral, les échanges vont rapidement tourner court!
xb
( De PP à XB :
- Ne le prenez pas pour vous. Ce propos concerne un courant que je ne veux pas identifier plus nettement, afin de n'être pas une fois de plus inculpé de menées diviseuses ! Mais je vous garantis que le propos est exact et le courant bien réel.
- Non seulement je ne sous-estime pas l'influence des BD et de la sous-culture dont vous parlez, mais je dois avoir été l'un des premiers à signaler ces BD il y a quinze ans, dans mes articles !
- L'existence de cette sous-culture cathophobe est un phénomène de mentalités. Ce n'est pas un phénomène préternaturel. Le "satanisme" de jeunes qui ne croient pas au spirituel n'est pas un satanisme : c'est une convulsion mentale adolescente qui utilise certains mots et images. Ce phénomène est certes nocif mais il ne relève pas de l'aspersion d'eau bénite : il relève de la conversation calme, en tête à tête. Tous les éducateurs vous le diront.
- Et pour en revenir au libéralisme : les éditeurs des BD et jeux vidéo en question sont d'abord et avant tout des marchands de divertissement. Leur mobile est commercial. Leur univers est... libéral. C'est vous qui m'amenez à le dire ! Je n'en avais pas dit un mot dans notre précédent échange. ]
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Écrit par : xb / | 23/06/2010
@ Anne Josnin
> Votre témoignage valeureux illustre ce qui est, à mon avis, le coeur de la question. Je ne crois pas que les pulsions "interdictionnistes" soient adaptées. La question n'est pas de défendre l'Eglise catholique mais de prendre soin des âmes.
Je ne crois pas non plus que les illusions "réductionnistes" soient réalistes. Et je ne suis pas d'accord pour relativiser le problème de ces jeunes avec une approche exclusivement culturelle : elle a sa place, mais on ne peut s'en tenir là. Votre témoignage montre qu'il est possible d'entrer en contact sur le fond de la personne. C'est là la clef : bravo, c'est audacieux et courageux.
L'Eglise est très claire sur les invocations de Satan : danger absolu pour la personne. Elle dit la même chose sur le spiritisme, même si c'est pour rigoler une fois en passant entre copains : feu rouge également. Dire cela, ce n'est pas agiter le danger sataniste comme des moulins à vents ; ou alors si c'est cela, le magistère de l'Eglise agite lui-même des moulins à vent. Je n'ai pas le temps d'aller chercher les textes, mais si certains veulent le faire : c'est très clair.
Le défaut de l'époque est de croire que les âmes ne courent aucun danger. A titre personnel, je ne considère pas l'enfer comme un concept, mais comme une possibilité réelle quant à ma destinée éternelle. Quitte à passer pour un retardataire, je vous dis qu'il m'arrive, quand je suis dans l'angoisse, de reprendre à la fin d'une dizaine de chapelet l'invocation des enfants de Fatima : "ô bon jésus, préservez-nous du feu de l'enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde".
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 23/06/2010
à XB :
> vous aurez vraiment du mal à trouver des meurtres de chrétiens commis par des jeunes gens écoutant du métal. Il doit certainement y en avoir - et encore, pas vraiment en France - qui, sous le coup de la musique elle-même plus que des paroles d'ailleurs, franchissent les bornes de la folie. Mais ce n'est pas contre des chrétiens en tant que tels qu'ils se manifestent. Et comme dirait Woody Allen, même en écoutant Wagner on peut avoir envie d'envahir la Pologne.
La question est générale et concerne le pouvoir de la musique sur les consciences. Ce n'est pas pour rien qu'on fait marcher les soldats au feu au son du tambour.
Par ailleurs, pour avoir fréquenté d'assez près ce monde - ma femme est une ancienne gothique - je suis certain, en tout cas pour les gothiques qui ne sont pas tout à fait les mêmes que les métalleux, que les esprits inquiets qui y cherchent une maison de remplacement sont cent fois, mille fois, mieux préparés à accueillir la parole du Christ que les foules qui se gavent de pop bas-de-gamme toute la journée.
Pourquoi ? C'est ce que ce texte épiscopal décrit avec intelligence : parce qu'une très grande partie des adeptes de musique gothique ou métal cherchent la maison de leur Père. Et,c omme dit en substance Hadjadj, le seul avantage des démons, c'est qu'ils ont au moins la foi.
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Écrit par : JG / | 23/06/2010
DESERTS AFFECTIFS
> Ce texte est d'un évêque aussi :
Consécration du diocèse de Vannes- Cathédrale Saint-Pierre de Vannes - 19 juin 2010 - Homélie de Mgr CENTENE - Extrait
"D’où vient qu’en ce moment même, des dizaines de milliers de jeunes soient en train de célébrer une fête de l’enfer ?
De quels déserts affectifs, de quelles privations d’amour, de quelles blessures putréfiées par la solitude, le non-sens, la désespérance, peuvent surgir ces chants aux paroles blasphématoires, ces appels au meurtre contre les chrétiens qui depuis deux jours obscurcissent le ciel de Clisson sous les auspices du ministère de la culture dans le cadre d’une hellfest – fête de l’enfer – subventionnée avec les deniers des contribuables ?
Source : http://www.vannes.catholique.fr/index.php?module=cms&desc=default&action=get&id=4934
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Écrit par : Stanislas G / | 23/06/2010
LES DEUX TEXTES
> > Je trouve curieux cette idée d'opposer la déclaration de Mgr Ginoux à celui de l'évêché de Nantes. Ce dernier est respecteux, très mesuré (il met en avant le caractère festif de l'événement par exemple) et se situe sur un plan plus politique.
Ce n'est pas parce que l'on doit la charité qu'il ne faut pas savoir parfois dire non publiquement. Nous avons besoin de ces repères. Cela nous sera reproché par les générations suivantes de n'avoir rien dit.
Maintenant, pour ce qui est de dire que la mobilisation est moins forte sur les inégalités sociales, je trouve que c'est un jugement un peu simple. Je prends l'exemple des AFC qui ont agit contre le hellfest, ce sont les mêmes qui font des actions extrêmement utiles, les chantiers d'éducation, auprès de parents qui ne savent plus comment faire aujourd'hui. On pourrait multiplier les exemples.
Je reconnais cependant que certains sont plus sensibles à telle ou telle injustice. Avouons qu'on ne peut être sur tous les fronts et que le principal est soutenir dans son coeur les actions d'autres chrétiens dès lors qu'elle sont justes.
ld
[ De PP à LD :
- Certes, on ne peut être sur tous les fronts; mais il y a des fronts plus urgents que d'autres. Et à l'inverse, il y a des fronts inutiles, voire imaginaires...
- Je ne dis pas que l'affaire du satanisme soit un front imaginaire. Mais Je l'envisage comme Mgr Ginoux.
- Je n'ai pas l'impression qu'on ait "opposé" le texte nantais à l'analyse de Mgr Ginoux. On les a seulement comparés. J'ai eu hier soir confirmation directe de ce que j'avais pressenti à la lecture du texte nantais : c'était une réaction sous la pression des polémiques, et constituée par l'amalgame de plusieurs "sensibilités" différentes. L'analyse de Mgr Ginoux a plus de sérénité, donc de pédagogie constructive. Mais les deux sont complémentaires, comme nous l'avons dit ici.]
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Écrit par : ld / | 24/06/2010
A Anne,
> un excellent livre, très digeste, m'a beaucoup plu à une époque. 154 pages pour 16.90€, "les ados et leurs croyances- comprendre leur quête de sens et déceler leur mal-être" par Philippe Le Vallois et Christine Aulenbacher. Il y est question notamment du metal.
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Écrit par : Christ Hope / | 24/06/2010
LE BOULOT
> Le boulot d'un catholique est de croire en Dieu, de chercher la Vérité, d'avoir confiance en Dieu et d'annoncer l'Evangile et de vivre en fonction de tout cela.
la première action est envers nous : que nos actes ne prêtent pas le flanc à la critque ("soyez parfaits comme ...")
Ensuite une action envers ces jeunes qui serait un acte de charité, pr les aimer, leur vouloir du bien : leur parler et leur faire confiance ainsi qu'à Dieu.
Après ils choisiront.
La barrière doit être en l'homme : je ne fais pas cela parce que je ne peux pas, je ne le fais pas parce que c'est laid.
Dieu n'a pas empêché Adam de bouffer la popomme ; il lui a dit de ne pas le faire, lui a dit pourquoi et lui a fait confiance.Et même s'il l'a bouffé, Jésus est venu pr montrer que rien n'est perdu.
Nous ne sommes pas Dieu alors ns ne pouvons pas faire mieux.
je pense qu'il faut donc instaurer un dialogue, être ferme (ces paroles sont laides, c'est un fait, une vérité, il faut le dire et le dire de façon à ce qu'ils puissent le comprendre pour y adhérer de coeur ou non et faire un véritable choix)
Le but est d'amener les gens à Dieu ; pas de les empêcher physiquement d'aller à qqchose de laid ( ça ne les empêchera pas d'y penser).
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Écrit par : zorglub / | 24/06/2010
@ PP
> vous avez raison, je crois qu'il s'agit en effet de discerner les fronts véritables et les fronts imaginaires.
Parmi les fronts véritables, distinguer les secondaires des principaux.
Ceci non pour "négliger" les secondaires que nenni ! mais pour distribuer en proportion les moyens d'action
Car si pr nous il s'agit d'un front "secondaire", pr l'intéressé, c'est sa vie ! c'est le principal !
Pendant la guerre froide, on a affronté principalement le marxisme... et on a négligé le libéralisme (perso, je crois que le premier est le fils du second : il provient de lui comme un fils révolté contre un père égoïste)
Le front principal des fronts principaux, c'est nous.
Notre conversion. D'abord parce que nous sommes responsables de nous-mêmes pour nous-mêmes et aussi de l'exemple que nous donnons donc nous avons une responsabilité d'aide par l'exemple pr les autres.
Evidemment c'est long.
Dieu étant éternel, Il a tendance à travailler sur le long terme.
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Écrit par : zorglub / | 24/06/2010
@ PP
> Vous écrivez : 'Je crains que les "catholiques inquiets" ne s'exagèrent énormément l'importance du phénomène. Ils feraient mieux de lutter contre les iniquités économiques et sociales ! Mais dans ce domaine, bizarrement, on ne les voit jamais.'
Si c'est pas un jugement, c'est quoi ?
Le droit de l’église régit la vie et les rapports des personnes, institutions, mouvements, oeuvres… dépendant directement d’elle et exercant leur responsabilité sous son autorité. Dans ce cadre, agir au nom de l’église ne peut se faire qu’avec son assentisment, c’est bien normal. Mais c’est différent de l’agir en tant que laïc chrétien dans la spère regroupant les activités d’ordre social, politique, culturel, économique…le champ du bien commun en somme. De très nombreux mouvements, associations…animés par des chrétiens sont dans ce cas.
La doctrine sociale de l’église, les encycliques ainsi que le catéchisme de l’église catholique sont très clairs :
1.Tous les fidèles sont responsable de la mission de l’Eglise par leur baptême. Et c’est par le baptême que les fidèles « sont appelés à exercer, chacun selon sa condition propre, la mission que Dieu a confiée à l’Eglise pour qu’elle l’accomplisse dans le monde. » (CIC n°204 )
La responsabilité de la dimension temporelle de la mission incombe aux laïcs. Il convient de ne pas se tromper sur la dignité aussi bien de cette dimension séculière que de ceux à qui il revient de la déployer. On connaît en effet de Pie XII cette formule devenue célèbre : « De la forme donnée à la société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes. » Lequel Pie XII soulignait avec force que les laïcs devaient cultiver en eux la conscience « non seulement d’appartenir à l’Eglise, mais d’être l’Eglise » et que « par eux, l’Eglise est le principe vital de la société humaine. » Et puisque « le caractère séculier est le caractère propre et particulier des laïcs » (LG 32 ), c’est dans le siècle que s’épanouira la vocation propre des laïcs chrétiens. . Ce sont eux( les laïcs ) qui « assument, dans l’Eglise et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du peuple de Dieu tout entier. Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des hommes. » (AA 2)
2.La vocation des laïcs à la sainteté exige leur engagement dans l’ordre temporel. « La vocation des fidèles laïcs à la sainteté exige que la vie selon l’Esprit s’exprime de façon particulière dans leur insertion dans les réalités temporelles et dans leur participation aux activités terrestres (…) La vocation à la sainteté est intimement liée à la mission et à la responsabilité qui sont confiées aux fidèles laïcs dans l’Eglise et dans le monde. » (CL 17) De sorte que « les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la «politique». » (CL 42)
3.Dans leur domaine propre, les laïcs sont autonomes.
Si les laïcs sont soumis aux clercs sous le rapport de la doctrine et du culte, ils ne le sont plus dans l’application prudentielle de cette doctrine. Dans leur domaine d’action spécifique, les laïcs n’ont pas d’autre mandat à recevoir que celui, pleinement efficient, de leur baptême. « L’initiative des chrétiens laïcs est particulièrement nécessaire (…et elle est) un élément normal de la vie de l’Eglise. » (CEC n°899 ) « Les laïcs doivent assumer comme leur tâche propre le renouvellement de l’ordre temporel (…) Ils doivent en ce domaine agir par eux-mêmes. » (AA 7) Cet apostolat « est tellement le travail propre et la charge des laïcs que personne ne peut l’assumer comme il le faut à leur place. » (AA 13) Notre histoire présente certes des exemples d’engagement tant de clercs en politique (Suger, Richelieu…) que de laïcs dans le spirituel (Charlemagne…) Mais il s’agit là d’exceptions désormais clairement encadrées par le droit de l’Eglise : « Il n’appartient pas aux Pasteurs de l’Eglise d’intervenir directement dans la construction politique et dans l’organisation de la vie sociale. Cette tâche fait partie de la vocation des fidèles laïcs, agissant de leur propre initiative avec leurs concitoyens. » (DMVP 33 )
CL = Christifideles laïci (décembre 1988). AA = Apostolicam actuositatem. Décret sur l’apostolat des laïcs du Concile Vatican II. CIC = Codex iuris canonici. Code de droit canonique de 1983. Pie XII – Discours aux nouveaux cardinaux, 20 février 1946. LG = Lumen gentium. Constitution dogmatique sur l’Eglise du Concile Vatican II. CEC = Catéchisme de l’Eglise Catholique (1992). DMVP = Directoire pour le ministère et la vie des prêtres (1994).
Matthieu
[ De PP à M. :
- Vous nous envoyez-là une foule de références très théoriques, très générales et très évidentes, avec lesquelles un catholique croyant est forcément d'accord.
- Mais pourquoi tout "jugement", comme vous dites, serait-il répréhensible ? Ici nous ne "jugeons" pas les personnes, mais nous nous réservons le droit - parfaitement légitime - d'avoir un avis sur les actes. Seriez-vous libéral au point de penser qu'on ne doit pas "juger" les actes parce qu'ils se valent tous ? et que "l'autonomie des laïcs" les autorise, par exemple, à soutenir un système économique injuste ?
- ...Auquel cas, ça ferait beaucoup d'invocations doctrinales livresques pour justifier une trahison pure et simple. Ce que je ne veux évidemment pas croire.
- Donc éclairez-nous, svp. ]
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Écrit par : Matthieu / | 27/06/2010
à Matthieu
> On a fait n'importe quoi depuis quarante ans au nom de l'autonomie des laïcs. Soit pour déraper dans le christo-marxisme le plus débile, soit (depuis 1990) pour se rouler dans le néolibéralisme le plus inique. Dans les deux cas on a trouvé des clercs et des laïcs pour justifier ces turpitudes à coups de citations, comme vous le faites très bien.
Mais en réalité, un catholique ne PEUT PAS penser le contraire de son Eglise. La DSE n'est pas la permission de penser n'importe quoi au nom de l'autonomie. Ni de mentir en racontant que le pape justifie le capitalisme libéral quand il vient de publier une encyclique très critique envers ce système ! (que ce soit JP II avec Centesimus Annus ou B 16 avec Caritas in Veritate).
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Écrit par : Jeanmi / | 27/06/2010
@ PP,
> Si j'ai écrit jugement, c'est parce-que vous avez d'abords écrit que "ces catholiques feraient mieux de" et aussi qu'"on ne les voit "jamais" là où vous pensez qu'ils devraient être" ( selon vous).
Ils sont là où ils pensent devoir agir et si vous avez le droit de regarder l'action avec esprit critique, vous pouvez le faire sans préjuger de ce que ces mêmes cathos font ou ne font pas.
@ PP et Jeanni,
Je n'ai rien écrit qui ne soit pas issu de ce qu'enseigne l'église.
Ces textes sont directement issus de la DSE ( ce n'est donc pas n'importe quoi) et il convient en effet de les travailler et de les étudier pour leur application concrète puisque leur mise en oeuvre est la mission propre des laïcs.
Autonomie ne signifie pas indépendance, nous sommes bien OK d'où l'importance de l'étude de la DSE justement, DSE qui d'ailleurs revient à l'honneur et dont l'étude est une des meilleures garanties contre les égarements d'ordre politique au sens du bien commun.
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Écrit par : Matthieu / | 27/06/2010
à Matthieu
> Oui, à une condition : ne pas se servir de la généralité des textes de la DSE pour désavouer ceux qui en tirent des implications pratiques et radicales. Après quarante ans passés à psalmodier les textes du Magistère (rue des Renaudes etc), la bourgeoisie catho s'est ruée dans l'ultralibéralisme en 1990. Ce qui prouve l'insuffisance d'une démarche livresque, surtout quand elle est biaisée par des préjugés politiques.
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Écrit par : Henri Vincent / | 27/06/2010
@ Henri Vincent,
"Après quarante ans passés à psalmodier les textes du Magistère (rue des Renaudes etc), la bourgeoisie catho s'est ruée dans l'ultralibéralisme en 1990." Je ne comprends pas : vous pouvez m'éclairer ?
"surtout quand elle est biaisée par des préjugés politiques." là non plus !
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Écrit par : Matthieu / | 29/06/2010
Cher PP,
> Loin de moi l'envie de vous "prendre à parti". Et pour tout vous dire, je n'ai pas très envie d'aller lire ces blogs où on vous insulte. Je ne les lis pas d'habitude (disons que je jette parfois un oeil au plus visité d'entre eux, mais de moins en moins, on y ratiocine et on y manque cruellement de charité), dès lors pourquoi commencerais-je?
Pour tout vous dire, votre blog est de loin celui que je visite le plus régulièrement. Le tranchant de votre pensée est revigorant et il faut croire que les brûlures qu'on y subit ne sont pas si insupportables.
Vous voudrez bien accepter aussi, je pense, que ne mettant vous même pas de gants pour dire ce que vous avez à dire, on se sente autorisé en retour à vous exprimer les choses sans trop de détours.
Or donc, je trouve que votre blog - déjà très intéressant et croyez-moi, je suis sincère - atteindrait encore mieux ses objectifs si vous réagissiez un peu moins au quart de tour. Votre véhémence a parfois tendance à tuer le débat plutôt qu'à l'ouvrir précisément parce que, tout à la défense de vos idées, vous donnez le sentiment de ne pas lire vraiment ce qu'on vous objecte.
Il y a par exemple une chose que vous semblez n'avoir pas du tout comprise (au vu de vos réponses): les "cathos inquiets" qui s'expriment ici n'ont pas du tout peur des "métalleux", ils ont peur POUR eux (c'est juste pour l'anecdote et même si c'est un milieu différent, mais ce WE j'ai regretté de n'avoir pas eu le temps d'aller écouter Suprême NTM qui passait en concert pas loin de chez moi; non pas que je soit fan, mais curieux et j'avais apprécié Kool Shen il y a 4 ou 5 ans ... enfin, le quart d'heure auquel j'avais pu assister avant que mon amie de l'époque ne craque :).
Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que GP ne remettait pas vraiment en cause le fond du message de l'évêque mais exprimait un autre souci, légitime d'ailleurs et qui méritait mieux qu'un dédaigneux "chicanerie" (invoquer satan est-il aussi anodin pour ceux qu'il le font que, mettons, crier "anarchy in the uk" ou "morts aux flics"?). C'est ce qui m'a donné envie de réagir. De même XP et d'autres ont tout à fait raison de trouver déplacé votre commentaire sur les "cathos inquiets" qu'on ne voit jamais défendre des causes sociales. Non parce que c'est une généralisation abusive (même si c'en est une, découlant surtout de votre incapacité à entendre l'inquiétude réellement exprimée) mais bien parce que, même si vous prétendez ne parler que de faits généraux, vous répondez cela précisément à quelqu'un qui vient de vous exprimer son inquiétude (et dont par ailleurs, vous ignorez sans doute tout des engagements sociaux, comme des miens d'ailleurs). Difficile dans ces conditions de ne pas le prendre pour soi.
En résumé: merci pour votre blog, dont je ne mésestime pas le courage qu'il demande parfois. Veuillez prendre ce qui précède (ie: vous gagneriez à réagir un peu moins au quart de tour), non pas pour une potion amère, mais comme un commentaire qui se veut constructif. Et puis, c'est votre blog, après tout. Faites comme il vous plaira. Je continuerai à vous lire de toute façon.
Cordialement,
Luc
PS: il semble qu'un autre Luc s'exprime aussi parfois ici (et il n'est peut-être pas d'accord du tout avec ce que je dis). Je signerai donc Luc2 à l'avenir ...
[ De PP à L. :
- Cher Luc, merci de cette correction fraternelle.
- Permettez-moi une seule observation. La plupart des textes anti-Hellfest que j'ai lus se présentaient sous la forme de cris de guerre défensive, contre de méchantes gens susceptibles de corrompre notre belle jeunesse catholique. Je n'ai vu nulle part l'ombre d'une ouverture à la compassion. Ni d'un désir d'évangéliser. Juste des cris de frayeur belliqueuse, donc assez dérisoires compte tenu de l'objet de cette panique.
- Alors, si je ne doute pas que vous ayez (vous) une attitude de compassion pour autrui en danger, je crains que les exorcistes autoproclamés (dont vous prenez généreusement le parti) ne soient d'une autre sorte que vous.
- Je m'interroge d'ailleurs sur les raisons qui les poussent à gonfler démesurément l'importance de cette question du metal, ce qui aboutit - en pratique - à désigner comme "ennemi" une catégorie de gens ; démarche peu évangélisatrice. On sait quel genre de mouvements (ce ne sont donc pas des mouvements chrétiens) ont besoin de se désigner des "ennemis" parmi tel ou tel groupe de contemporains.
- Le temps perdu à appeler à la guerre sainte contre des musicos, est retiré à l'évangélisation. C'est une façon de tourner le dos au pape, qui vient de confier à Mgr Fisichella le tout nouveau Conseil pontifical pour évangéliser l'Europe déchristianisée... (Notez au passage que les obsédés du "danger Hellfest" sont souvent aussi ceux qui ont fait une campagne infâme contre Mgr Fisichella depuis quelques semestres.Ils affichent ainsi leur indifférence envers l'évangélisation des gens d'aujourd'hui).
- Evidemment je ne défends pas le Hellfest, ni même le metal. (Mes goûts musicaux vont plutôt à Jordi Savall). Et ce problème n'est à mes yeux que secondaire... Ce qui est premier (parce que c''est dans notre domaine de responsabilité immédiate), c'est l'inquiétude devant le vertige obsidional qui saisit une partie des milieux catholiques français. Bunker, dernier carré, forteresse assiégée, etc. Exactement le contraire de ce que dit Benoît XVI...
Cordialement
PP ]
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Écrit par : Luc / | 01/07/2010
INNER LIGHT
> Un lien vers le site INNER LIGHT, très intéressant et avec beaucoup de réflexion de fond et d'arguments sur les batailles sans fin entre certains catholiques et la musique Metal, ce site est tenu par un catholique convaincu, lui-même amateur de musique Metal:
http://innerlightofblackmetal.wordpress.com/2011/04/26/christianisme-et-metal-temoigner-de-notre-joie-plutot-que-de-notre-peur-des-deux-cotes/
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Écrit par : Culat Robert / | 29/04/2011
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